May 28, 2005

Les chemins tortueux de l'accès à l'info expérimentés par 45 media canadiens

La Presse (quotidien de Montréal) d'aujourd'hui (samedi 28 mai) publie un article conjointement avec 44 autres médias canadiens sur LES CHEMINS TORTUEUX DE L'ACCÈS A L'INFORMATION.

89 journalistes de 45 quotidiens canadiens différents, anglophones et francophones, de toutes les provinces du Canada, ont mené une enquête commune chacun dans leur patelin, en jouant au citoyen ordinaire (en ne disant pas qu'ils étaient journalistes) pour savoir comment trouver la réponse à des questions aussi banales que A QUEL MOMENT LA VILLE PRÉVOIT-ELLE RÉPARER MA RUE. Ou COMBIEN D'INCIDENTS VIOLENTS SONT SURVENUS DANS TELLE ÉCOLE DE MA RÉGION?

En THÉORIE, n'importe quel citoyen peut obtenir ce genre de renseignements...

En théorie...

En pratique, force fut de constater que la plupart du temps, non seulement les administrations ne coopèrent pas, mais elles font tout pour vous mettre les bâtons dans les roues.

En un mot, on a réussi, dans seulement 32% des cas, à savoir QUI ÉTAIT EN CHARGE....

REste que ce genre d'enquête, où 45 médias écrits (rien n'empèche les stations radiophoniques, les cybernautes ou les postes de télévision d'en faire autant) constitue unevoie d'avenir.

Constat désolant toutefois. Certaines administrations publiques demandent jusqu'à $1000 pour fournir des renseignements qui sont pourtants de l'ordre public.

Pas certain qu'un citoyen ordinaire peut alors faire souvent des demandes...

J'ai aimé aussi que des médias peuvent se mettre ensemble pour faire des enquêtes nationales... Vrai que la concurrence est forte dans chaque ville et que c'est un peu utopique de demander à des quotidiens d'une même ville de s'unir.

Mais qu'est-ce qui empêche un quotidien de l'est du pays de s'unir avec un citoyen de l'ouest, un du nord avec du sud, en posant les mêmes questions, en enquêtant sur les mêmes choses pour donner a`leurs lecteurs un tableau plus complet en faisant la comparaison entre ce qui se fait chez eux et ce qui se fait ailleurs.

Je trouve que c'est une bonne idée.

Et comme notre ami Jeff nous demande souvent QU'EN PENSEZ VOUS, je dis à Jeff: et vous Jeff, qui gagnez votre croute partiellement en suggérant toute sorte d'améliorations (fort valables et souvent orignales) que pensez-vous de cette initiative canadienne et québécoise?

Pierre Vennat

1 comment:

  1. C'est une enquête très intéressante. Et l'idée de l'avoir faite en même temps au Canada, dans plusieurs villes, lui donne force.

    J'espère qu'un tableau de comparaisons sera publié quelque part. Informez-nous.

    Mais, je note dans le texte de la Presse: "On pourrait croire que la Loi sur l'accès à l'information sert d'abord les médias, qui l'utilisent pour débusquer des nouvelles. Erreur! Les premiers utilisateurs sont les citoyens, qui constituent en effet 80 % des requérants." Ce qui confirme d'après moi (corrigez-moi si je me trompe):

    1- Les citoyens veulent savoir en détail pourquoi telle ou telle chose ne fonctionne pas. Je cite la Presse encore: "C'est le cas de Jutta Mason, une résidante de Toronto qui, inquiète du manque d'entretien des parcs près de chez elle, a demandé à la Ville certains documents afin de savoir quels travaux sont réalisés dans les parcs de Toronto et quels sont les budgets afférents".
    Donc l'idée que je proposais hier -- Qui est en charge? -- a toutes les chances d'attirer des lecteurs. Parlez-moi de ce qui me touche.

    2- Que les journalistes ne s'intéressent pas assez à ça. Et de fait, n'habituent pas assez les administrations à rendre des comptes à la communauté qui les paye. Et ainsi, n'ont pas le carnet d'adresses qui permet de passer les barrières de l'administration et d'informer les membres de la communauté.

    Pierre, vous parliez de "militantisme". Il est là le militantisme du journaliste. Servir la communauté et fournir des informations qui la touchent.

    CAR UNE NEWS C'EST CE QUI AFFECTE LA VIE DE LA COMMUNAUTE POUR LAQUELLE J'ECRIS. CE N'EST PAS CE QUE MOI JOURNALISTE J'AI DECIDE QU'IL FALLAIT ECRIRE. Servir les centres d'intérêts de la communauté, pas des journalistes. Il y a des journaux, des blogs et des listes pour ça.

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