Sep 5, 2005

Presse quotidienne : de "news organization" à "use organization"

La presse écrite quotidienne, locale comme nationale, est en train de jouer sa survie dans beaucoup de pays occidentaux. Dans cinq à dix ans, le paysage médiatique, dans des pays comme la France par exemple, aura changé profondément. Il est fort probable que les entreprises de presse, basant leur stratégie sur le print ou sur un support unique, auront ou disparu, ou feront face à de grandes difficultés.

Dans la course à l'audience, la problématique a soudain, ces trois dernières années, radicalement changé. Elle s'est profondément compliquée. Merci à la prolifération et à la pénétration des nouvelles technologies.

Il ne s'agit plus de refaire seulement une formule pour satisfaire un lectorat existant, le retenir et essayer de conquérir un nouveau lectorat. Combien de ceux qui se sont embarqués exclusivement dans des refontes de la version papier ont vu leur publication regagner des lecteurs sur la durée, regagner des annonceurs. Combien ?

Pour la presse quotidienne, il s'agit de revoir en profondeur le business model. Il s'agit de passer d'un modèle "uni plate-forme" (papier) à un modèle "multi plate-forme" (multimédia), d'un modèle "uni produit" (journal) à un modèle "multi produit" (journaux + web + téléphone portable + produits dérivés + etc), d'un modèle "uni dimentionnel" (la fourniture d'infos) à un modèle "multi dimentionnel" (la fourniture de services et d'outils). Et d'assurer, dans les mois et les quelques années à venir la transition d'un modèle à l'autre.

Il s'agit aussi d'identifier et de contrôler ce qu'on appelle les "points d'asphyxie", comme l'explique Gord Hotchkiss, président de Enquiro, une entreprise de marketing pour moteur de recherche. "Ces points qui permettent un contrôle absolu de l'accès à un marché."

Hier, avec l'impression et la diffusion de l'info, la presse écrite quotidienne avait le contrôle de certains de ces "points d'asphyxie". Aujourd'hui, le point d'asphyxie "c'est l'accès au bureau de l'ordinateur".

Celui qui en prend le contrôle, même partiellement, établit une relation de dépendance forte. On ne change pas, par exemple, d'adresse email ou de navigateur tous les matins. C'est donc là, où les marques des journaux doivent s'efforcer de prendre position.

Il ne s'agit plus uniquement de fournir des informations à la communauté. Il s'agit de fournir des outils à cette communauté. Des outils de communication et des outils d'aide au choix. En particulier, pour les 18-34 ans. Il s'agit de passer de "news organization" à "use organization".

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