Jan 1, 2006

Huit tendances 2005 affectant les journaux qui vont continuer en 2006 d'après editorsweblog

John Burke et Bertrand Pecquerie, d'editorsweblog.com, nous présentent, dans leur post du 29 décembre, les huit tendances 2005 affectant les journaux qu'ils voient perdurer en 2006 :

1- Intégration/fusion des rédactions papier et internet. Devrait, selon eux, en émerger un meilleur journalisme.
Comme l'a fait remarqué très justement Emmanuel Parody (ici), en réponse à un de mes posts : "Sur le fond l'enjeu n'est pas dans la fusion mais dans la capacité de tout membre de la rédaction de s'approprier les nouveaux supports et de remettre en cause sa façon de travailler." On pourra, en effet, fusionner ce qu'on veut, rien ne se passera si l'on ne change pas la mentalité des équipes. Qui plus est, pour beaucoup de journaux quotidiens locaux de langue française, en France, au Canada, en Belgique et en Suisse… il s'agit d'abord de créer une vraie présence internet. Et pour la majorité, on en est encore loin.
2006 devrait être, selon nous, l'apparition des premières vraies tentatives de "repartir" sur le net pour beaucoup de quotidiens locaux des pays francophones. Certains ont déjà engagé le fer.

2- Menace grandissante contre le journalisme d'investigation. La cause : les licenciements massifs dans la presse aux US (2000, dont 600 postes de journalistes), en GB, en France… en 2005. Vont-ils continuer ?
(en savoir plus sur cette menace sur le journalisme d'investigation ici, en anglais)

3- Besoin de plus de transparence.
Nous en parlons depuis longtemps, les rédactions ont besoin de s'ouvrir et de sortir de leur logique de forteresse. Elles doivent entrer en conversation avec le lecteur. Mais aussi, lui apprendre ce qu'il veut connaître sur nos métiers, nos pratiques, etc. Cette ouverture est en route. Elle est encore très timide. Trop. La BBC nous montre un chemin possible.

4- Brèche dans "l'idéologie" de l'info gratuite sur le net. C'est l'initiative du New York Times, TimesSelect, qui aurait ouvert cette brèche.
Mais peut-on parler de succès pour le NYT ? À peine 150 000 vrais abonnés payants. Comme le souligne le post de Bertrand et John, il faudra une stratégie commune des quotidiens avant que le payant en ligne puisse, éventuellement, se développer. Et encore, il sera sans doute nécessaire de couper les vannes côté Yahoo!, Google, MSN… Sans oublier la presse gratuite, l'info gratuite en télé et radio. L'info géné payante sur le net. Ce n'est pas gagné.

5- Les agences de presse en compétition avec les quotidiens. Reuters a ouvert la dance avec son service de vidéo pour téléphone portable.
Si on ne peut pas encore parler de vraie compétition, il est en tout cas clair que de plus en plus de médias -- avec la tendance imposée par le net : tout le monde devient quotidien -- vont dépendre des agences. Et que le développement de beaucoup de ces médias -- presse gratuite et agrégateurs de news -- est une menace directe pour le renouvellement des lecteurs de quotidiens et donc la survie de leur business.

6- Les réseaux de socialisation : un avantage pour les quotidiens.
Rupert Murdoch l'a compris en achetant My Space (45 millions de membres d'après editorsweblog). Internet nous a fait entrer dans une nouvelle logique : celle des réseaux de socialisation. Il ne s'agit plus de se contenter de fournir un contenu, il faut permettre l'interaction… la conversation. Les quotidiens peuvent, en effet, tirer avantage de cette tendance. Mais, ils n'ont pas toute la vie devant eux pour s'y mettre. Leur avenir se joue sur leur capacité à réagir vite… et bien.

7- La télévision "mobile" menace pour les infos écrites "mobiles". La presse écrite commence tout juste à fournir du contenu pour les téléphones portables, et autres produits sans fil, et voilà que la vidéo et la télé mobile se lancent sur le marché des mobiles. Vidéo contre textes sur les mobiles. Le combat semble déjà perdu d'avance. À moins, que la presse écrite se mette aussi à proposer de la vidéo. C'est déjà le cas pour certains. Une autre raison pour soutenir la mise en place de rédactions multimédias. La bonne nouvelle : c'est que c'est de plus en plus simple et de moins en moins cher.

8- Les entreprises d'information vont devenir de plus en plus des entreprises tourner vers les loisirs. D'après editorsweblog "le débat se joue entre contenu et marque". "If you consider the main asset of a news company is its content, you will maintain high quality information, considering that nobody can beat you in this field.
On the other hand, if you consider that your main asset is your brand – for instance The Los Angeles Times, Die Welt or Il Corriere della Sera… - you can imagine new developments as a culture service provider or an entertainment service provider, with the risk that news will become a sort of hostage of your other businesses."

J'avoue ne pas avoir les idées très claires sur ce huitième point. Qu'en dites-vous, comme des autres d'ailleurs ?

Et, une fois encore, meilleurs vœux à tous. Les années que nous vivons sont, sans doute, les plus exitantes pour les médias depuis l'invention de l'imprimerie.

(source : editorsweblog.com)

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