Jan 31, 2006

Les moteurs de recherche dans la ligne de mire des éditeurs de contenu

Les moteurs de recherche violent-ils les lois du copyright en agrégeant le contenu produit par les entreprises de presse et d'édition ? C'est ce que semble penser la World Association of Newspapers (communiqué en français ici) qui représente 18 000 journaux et 73 associations nationales d'éditeurs de par le monde.

La WAN conduit un groupe de travail dont l'objectif est de trouver " des moyens de contester le fait que les moteurs de recherche exploitent le contenu sans verser de compensation raisonnable aux propriétaires des droits d’auteur." Ce groupe représente les industries de l’édition des journaux, des magazines et des livres.

L'idée étant d'examiner "s’il est possible d’établir de nouvelles normes et politiques pour formaliser la relation commerciale entre les éditeurs et les moteurs de recherche et les agrégateurs de contenu. Ceux-ci qui offrent un service précieux aux éditeurs en termes de génération de trafic, mais leur modèle de rentabilité repose principalement sur l’exploitation gratuite du contenu des autres."

L'Agence France Presse a, la première, engagée le fer sur les droits d'auteur avec Google, l'année dernière devant un tribunal américain. À suivre donc.

Reste à savoir si les éditeurs ont plus à perdre ou à gagner dans une telle bataille avec les agrégateurs de contenu et les moteurs de recherche qui redirigent vers leur site des milliers d'internautes, générant des milliers de pages vues, de l'audience et donc du revenu publicitaire.

Que se passera-t-il si soudain des entreprises comme Google rendent le contenu de certains médias "non cherchable" sous prétexte de copyright ?

Et quid des agrégateurs de RSS ? Vont-ils aussi enfreindre les lois sur les droits d'auteur ? Si oui, pourquoi alors la presse met-elle son contenu à disposition sous forme de flux RSS ?

Permettre de trouver l'info (moteur de recherche) et de l'organiser (agrégateur de contenu) n'est-ce pas en soi un service qui mérite d'être rémunéré ? Et, au fond, au lieu d'essayer de négocier avec les moteurs de recherche existants, pourquoi les entreprises de presse et d'édition ne développent pas leur propre moteur de recherche et outil d'agrégation ? Pourquoi ne rendent-elles pas leur contenu cherchable que par ce moteur de recherche ? Et ainsi dicter la loi sur leur contenu ?

Qu'en dites-vous ?

5 comments:

  1. Anonymous6:16 AM

    Ben oui, mais faut-il le savoir ;) La PQR en France est le premier média tradi a avoir constitué sa propre offre de contenu aggrégé. Ca fait 3 ans que ça tourne et que de plus en plus d'utilisateurs y accèdent quotidiennement.

    ReplyDelete
  2. Anonymous5:28 PM

    Pouvez-vous préciser où l'on peut consulter cette offre de contenu aggrégé ? Jamais entendu parlé. Merci.

    ReplyDelete
  3. Anonymous5:30 PM

    Non, puisque le HTML permet à quiconque d'empêcher que des pages de son site Web soient répertoriées par les moteurs de recherche. Si les médias ont leurs pages répertoriées, c'est qu'ils le veulent bien et ils sont mal venus de se plaindre.

    François Picard
    Atout Micro

    ReplyDelete
  4. Anonymous5:30 PM

    Les éditeurs violent-ils les lois en obligeant les pigistes à céder leurs droits d’auteur pour tous types de supports ? Oui, et la World Association of Newspapers s’en lave sans doute les mains.

    Fabienne Cabado
    Productrice de contenu :-)

    ReplyDelete
  5. Chercher à contrer les moteurs de recherche ne me parait pas très réaliste. Je note d'ailleurs que Yahoo achète également du contenu aux médias traditionnels (Antoine Duarte, DG de yahoo France : "Le journalisme a de l'avenir sur Internet")

    Plutôt que de placer des barrages partout pour se protéger, pourquoi ne pas plutôt se pencher sur les attentes de l'internaute/lecteur, et essayer d'y répondre ?
    N'est-ce pas le rôle de la presse, que de répondre aux attentes des lecteurs en terme de diffusion de l'info ? Google et Yahoo ont créé des outils qui répondent aux besoins des internautes.
    A nous, peut-être, d'inventer à notre tour des outils innovants, plutôt que de courir après le progrès...

    ReplyDelete