Jul 20, 2006

France : la Direction du développement des médias s'inquiète de la crise profonde de la presse nationale d'info géné

Le chiffre d'affaires de la presse française est en recul de 2,3 %. Il serait de 10,59 milliards d'euros. C'est ce que nous apprend la dernière étude de la Direction du développement des médias (DDM), organisme rattaché au service du premier ministre en France. C'est avant tout les ventes qui baissent : -2,6%, dont -1,6% pour les abonnements. Mais la pub est aussi en léger recul : -0,6%.

Comme en écho à mon post précédent, sur la viabilité d'une presse nationale d'info géné papier et payante, la DDM parle "d'année noire". "Tous les indicateurs sont à la baisse : la diffusion a diminué de 15 % depuis 1990 et les recettes ont perdu 14 % hors inflation. En volume, le chiffre d'affaires (de cette catégorie) a baissé de 31 %", rapporte Le Monde aujourd'hui (lire l'article ici). Le CA de cette catégorie ne dépasse pas les 1,46 milliards d'euros. Soit, "son plus mauvais niveau de recettes depuis une quinzaine d'années ".

La presse magazine n'est pas épargnée, avec des ventes comparables à celles de 1995. Au passage, je vous invite à lire mon post sur l'incroyable chute du nombre de titres magazines papiers en Corée du Sud (-65% en huit ans).

En revanche, la presse locale est en progression depuis 1993 : son CA est de + 16% en 13 ans, dont + 30% de recettes publicitaires. Il faut dire que cette presse possède un vrai avantage produit : sa couverture du locale qu'elle exerce souvent en monopole. Mais, cette bonne nouvelle ne doit pas cacher une réalité. Celle que peu de titres de la PQR gagnent de l'argent avec le seul journal. Ouest-France, par exemple, équilibre tout juste avec le papier. La Provence est, sans doute, le quotidien le plus profitable avec une marge net qui, d'après mes sources (à vérifier donc), avoisine les 5%.

Autre réalité, les géants du web comme Google, Yahoo!… sont en train de s'attaquer agressivement à la pub locale. Aux US, ils ont déjà avalé 28 % de la pub locale dépensée en ligne.

Enfin, la DDM nous apprend que si la presse écrite a connu une croissance de ses recettes publicitaires, c'est grâce à la presse gratuite. Presse qui a engrangé "tout le surplus de la manne publicitaire du secteur est donc allé à la presse gratuite", rapporte Le Monde. Et c'est aussi sans compter sur la part des recettes publicitaires qui a été générée par les sites de ces supports papiers et qui ne sont pas séparés de ceux générés juste par le print.


(Source : Pascal Galinier, Le Monde)

1 comment:

  1. Les bonnes nouvelles arrivent dans mon prochain post ! ;-)

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