Jul 12, 2006

The Long Tail : l'avenir appartiendrait aux produits de niche

Pour Chris Anderson, le rédac chef du magazine Wired, la numérisation et internet ont fait prendre un tournant fondamental à l'économie du loisir et du spectacle. Comment ? En ouvrant un espace virtuel sans fin où les possibilités de choix sont presque infinies. Résultat : la fin de l'économie du marché de masse et la mise en place d'une économie de niches. "Forget squeezing millions from a few megahits at the top of the charts. The future of entertainment is in the millions of niche markets at the shallow end of the bitstream", soutient Anderson.

Cette théorie, il lui a donné un nom : The Long Tail. Il lui a consacré un long article (ici en anglais ou ici en français) dans Wired, puis il a créé un blog et enfin il en a fait un livre. Il vient juste de sortir. Son nom… The Long Tail (ici).

Pour Anderson internet nous libère de la tyrannie du dénominateur commun le plus bas. Pourquoi vivions-nous sous cette tyrannie ? Parce que la consommation de loisirs avait, pour la grande majorité, besoin d'un monde physique. Exemple : une salle de cinéma ou un vidéo club. Pour les rentabiliser, il faut une audience. Pour créer cette audience, il faut des films qui plaisent au plus grand nombre. L'espace physique coute cher.

Dans le monde numérique, la logique est différente. Une vente est une vente. Par exemple, iTunes ne dépense pas plus d'argent à mettre à la vente un morceau des Beatles qu'un morceau d'un groupe de rap croate inconnu. Et l'accumulation des ventes de petits groupes finit par générer un chiffre d'affaires important.

Pour Anderson l'avenir du business serait donc de vendre moins… mais de beaucoup plus de choses. Autrement dit, il ne s'agit plus de vendre l'œuvre d'un artiste à un million d'exemplaires mais 10 000 exemplaires de 1 000 œuvres d'artistes. Ou la culture sur mesure. Il y aurait toujours une audience pour quelque chose. Il prend ainsi l'exemple de Rhapsody.com qui propose plus de 750 000 chansons. Chacune des 400 000 premières d'entre elles est, au moins, écoutée une fois par mois.

Il compare aussi Amazone avec la chaîne de librairies américaines Barnes & Noble (la Fnac locale). B & N propose en moyenne 130 000 titres dans ses magasins. Plus de la moitié des ventes sur le site d'Amazone se fait en dehors de ces 130 000 titres. "Consider the implication: If the Amazon statistics are any guide, the market for books that are not even sold in the average bookstore is larger than the market for those that are ", écrit-il.

Il propose donc trois régles de base pour cette nouvelle économie du loisir et du spectacle :

1- Faire que tout soit disponible. L'espace ne coûte rien.
2- Diviser le prix par deux. La distribution et la promotion de matériel numérique est beaucoup moins cher que celle de matériel physique.
3- Aider le consommateur à trouver.

Est-ce que cette théorie peut s'appliquer à l'économie des journaux ? C'est la question que se pose John Burke, sur The Editor Weblog (ici -- en anglais). Sa conclusion tend vers le "non". Et vous, qu'est-ce que vous en dites ?

2 comments:

  1. La traduction française de cet article est disponible sur Internet Actu.

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  2. Merci Hubert. Je rajoute le lien dans le post.

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