Oct 21, 2006

Les fondamentaux du journalisme ne changent pas

Dominique Bannwarth, commentant un de mes posts, se demande : "Quel métier ferons-nous demain ?" Ce à quoi il répond : "Sûrement le même qu’aujourd’hui si l’on accepte l’idée que le journalisme ne se confond pas avec le support sur lequel il s’exerce." Tout en s'interrogeant : "Alors les journalistes d’hier, ceux d’aujourd’hui et ceux de demain seront-ils les mêmes, mutants professionnels perpétuels ou faudra-t-il de « nouveaux journalistes » (comme il y eut jadis des « nouveaux philosophes » dont il faudra encore m’expliquer l’intérêt…) ?"

Je crois pronfondément que les fondamentaux du journalisme ne vont pas changer. Je pense d'ailleurs que cette information-conversation, nous pousse à revenir à ces fondamentaux.

1- Ce qui change aujourd'hui, ce sont d'abord les outils pour les journalistes. Il y a de moins en moins de raison de s'en tenir à une spécialité : écrit, audio ou vidéo. La simplification des outils nous permet de, peu à peu, les utiliser tous. La numérisation provoque une sorte de fusion des médias tant des supports que des périodicités.

2- Ce qui change encore, c'est que le lecteur s'exprime. Ce que nous sommes plusieurs à appeler l'info conversation. Le journaliste a beaucoup plus de comptes à rendre. Les erreurs sont pointées du doigt (du clavier). Les oublis aussi. Les partis prix aussi. Pointés… et discutés.

3- La multiplicité des supports entraîne une nouvelle façon de penser l'info. Une combinaison : timing + support. Et non, seulement remplissage d'un support. Des histoires racontées plusieurs fois, de différentes façons, sous différents angles avec différents outils pour plusieurs supports, plusieurs moments de la journée et des publics différents.

4- La presse n'a plus le monopole de publier. Les nouvelles technologies permettent à tout le monde de le faire facilement et pour pas cher. Le blog en est l'un des exemples. Le journaliste est toujours là pour la collecte de l'information. Mais, il débute la conversation, générant une masse incalculable de commentaires et de nouvelles infos. Reste à trier tout ça. C'est le rôle du journaliste. Cela a d'ailleurs toujours été le sien. Il est plus nécessaire que jamais.

La fonction journaliste-trieur d'info va sans doute avoir de plus en plus de place… et de raison d'être. Une fonction nécessaire mal ou pas encore perçue par les médias ou les journalistes eux-mêmes. Sans doute aussi parce qu'elle semble moins noble que, par exemple, celle de reporter ou de chroniqueur.
Je crois par exemple, que certains secrétaires de rédaction vont évoluer naturellement vers ce job de trieur mais aussi de "metteur en liens" (ajouter des liens contextuels sur des textes, des images, des vidéos et des fichiers sons, en ligne).

Vous en dites quoi ?

9 comments:

  1. Je suis d'accord à 100 %. J'intervenais cette semaine dans une école de journalisme, auprès de jeunes, donc, qui se préparent à ce métier.
    Leurs interrogations sont nombreuses sur l'évolution du métier. Curieusement, je les ai trouvés moins confiants que leurs ainés, que je vois souvent en formation continue. Laisser de la place aux lecteurs, notamment, ne semble pas aller de soi pour une partie de ces futurs journalistes, qui se font déjà une haute idée de leur métier. Dans le sens où certains s'imaginent plus aisément au dessus du public que dans mélée avec lui.
    J'ai aussi l'occasion, toujours dans le cadre de formations que je donne, de croiser des documentalistes. Les préoccupations sont, à juste titre, les mêmes, et l'évolution du métier assez parallèle.
    Le fait est que ces professionnels, journalistes ou documentalistes, ont l'impression que le public peut de plus en plus facilement se passer d'eux. L'info serait gratuite, disponible, accessible...
    Il faut, chaque fois, leur dire que c'est une chance énorme : ils vont pouvoir se concentrer sur ce qu'il y a de plus noble et de plus intéressant dans leur métier : fini le journaliste qui recopie à longueur de temps des communiqués de presse, fini le documentaliste vu comme une petite main juste bonne à réaliser une revue de presse.
    Il va falloir pour l'un aller à la source, retourner sur le terrain, pour l'autre répondre aux questions les plus pointues et faire le tri dans le flot d'information disponible et qui aura vite fait de submerger le public.
    Du journalisme il ne pourra subsister que le meiller. Du documentaliste que la valeur ajoutée.
    Et, tout ça, c'est plutôt une bonne nouvelle.

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  2. Anonymous6:24 PM

    Enrichissement des articles, création de dossiers à partir d'articles déjà publiés, optimisation des pages, architecture du site, stratégies de référencement, intégration des services communautaire, il a un vrai boulevard pour faire des secrétaires de rédaction le coeur d'un nouveau métier. Un rôle stratégique destiné à faire le pont entre le rédacteur en chef et l'équipe de production.
    Cette évolution m'a toujours paru évidente, je l'ai expérimentée avec succès, mais je dois dire qu'elle est loin d'être répandue. Beaucoup de réticences dans les faits, parfois des rédactions ou des syndicats eux-mêmes qui ne veulent pas redéfinir cette fonction. Dommage, j'espère que les documentalistes sauront saisir l'opportunité...

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  3. Je partage aussi tes propos Jeff. Ayant moi-même rencontrés de futurs journalistes cette semaine passée (pour d'autres raisons que Sébastien) je ne puis qu'appuyer son point de vue sur les idées que ces générations futures ont sur leur profession et la position dite "au-dessus de la mêlée" dont il ont la vision. En cela, l'éducation n'a-t-elle pas non plus à se remettre en question quant à l'apprentissage de ces nouveaux métiers de l'information ?
    Quand Emmanuel évoque l'attitude des syndicats...Pas d'étonnement de ma part non plus ! Ce n'est pas neuf. Si dans certains cas leur rigidité légendaire a pu servir la communauté, cette attitude de l'époque est révolue ! Mais qu'en sera-t-il vraiment dans d'autres, comme l'avenir des professions de l'information dont les structures évoluent à la vitesse de la lumière ?
    Les grands boulevards de la reflexion sont ouverts. Pour tous !

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  4. Anonymous4:10 PM

    Salut Jeff

    J'avais entendu parlé de toi via François Dufour. L'ensemble de ta réflexion sur l'évolution de la presse m'a beaucoup intéressé.

    Voici pour info une première contribution postée sur mon blog en mai dernier :
    http://testconso.typepad.com/marketingmedia/2006/05/post_1.html

    J'en profite pour ajouter 3 textes inédits :

    2 textes qui datent de 3 ou 4 ans :
    - un texte sur le fait que les journalistes sont démunis face aux témoignages
    - un texte sur le fait que la synthèse de l'opinion est au coeur du journalisme

    1 texte que je m'apprête à publier sur mon blog média sur l'opinion maltraitée



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    Constat de départ : les journalistes sont limités en termes d’outils de recueil de témoignages.


    Dans la pratique, les magazines utilisent des méthodes artisanales pour recueillir les témoignages à base de fichiers personnels, d’interviews sur le terrain ou de réseaux d’informateurs.

    Les médias audio-visuels avec leurs appels à témoins à l’antenne et leur recherche permanente d’anonymes sont très organisés pour faire leurs castings de témoins.

    Lorsqu’un magazine veut parler des pères divorcés avec enfants en bas âge ou des utilisateurs du Wap, il est souvent démuni en termes d’outils de repérage et d’interrogation de ce type de profils.

    II – 2ème Constat : les méthodes de recueil de témoignages utilisées par les journalistes sont soit quantitatives, soit limitées à quelques individus.


    • La quasi-totalité des sondages diffusés dans la presse, à la radio et à la télévision sont strictement quantitatifs. Ces sondages ne fournissent que des chiffres et rendent mal compte du vécu des personnes interrogées.


    • Les micro-trottoirs, plus qualitatifs, sont fréquemment utilisés en télévision et radio, mais souffrent des défauts suivants :
    - Les interviewés ne peuvent pas vraiment s’exprimer (peu de temps pour réfléchir et pour exprimer son ressenti)
    - Les questions et la caméra induisent parfois un biais (surtout quand les interviewés ne veulent pas prendre de risque face à la caméra)
    - Les gens interviewés sont recrutés dans la rue avec peu qualification pour parler du sujet en question
    - Les questions sont très générales et les réponses sont souvent anecdotiques.
    Les micro-trottoirs ont tendance à interroger n’importe qui, n’importe où, n’importe comment et sur n’importe quoi.


    • Les témoignages d’individus ont l’avantage d’être fins et approfondis mais :
    - Les témoignages de 3 ou 4 personnes restent toujours partiels.
    - Ces interviews illustrent la diversité des opinions mais rendent difficilement compte des grandes tendances.
    - Les gens à forte personnalité sont privilégiés et ne sont pas toujours représentatifs. Ce sont plutôt des cas.

    Face à ces constats, le web est une opportunité pour aider les journalistes à recueillir du vécu et des témoignages.


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    Réflexion sur le principe de Retour d’Opinions :

    Voici une réflexion sur la spécificité de la démarche de Retour d’Opinions.

    Dans l’information traditionnelle, un jugement émane toujours d’un individu, qui s’engage, donne son avis.

    Le Retour d’Opinions est un jugement collectif, sans énonciateur identifiable. L’intérêt majeur est d’évaluer les objets avec un évaluateur plus large qu’un individu.
    Le Retour d’Opinions fonctionne comme un « portrait reflet », comme une « émanation spontanée » de l’opinion, synthétisée de façon cohérente. Ces opinions sont composées de verbatims entre guillemets qui gardent de manière diffuse la trace des évaluateurs.

    L’élaboration collective du jugement fait que les lecteurs s’y retrouvent en miroir. Les gens cherchent non seulement à confronter, mais aussi à conforter leur opinion.

    Dans la société, les individus sont atomisés et cherchent à renouer les liens avec le corps social, à la recherche d’un consensus avec les autres. Face à cet isolement, les médias ont notamment pour fonction d’aider chaque individu à ressentir les points de vue de la société et à se forger son opinion par allers-retours successifs.

    Le Retour d’Opinions s’inscrit dans une recherche de médiations entre le marché anonyme et son image, autre que celles données par l’institution. C’est une façon de court-circuiter les médiateurs officiels, une recherche de modes nouveaux par la société pour se regarder elle-même.
    En permettant la cristallisation d’opinions collectives, le Retour d’Opinions est fondamentalement du journalisme, en tant que le journaliste est un auto-médiateur de la société : la société se voit elle-même, réfléchit sur elle-même.


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    Les témoignages « maltraités » par les médias

    Le vécu du public, son ressenti, son expérience, son intelligence collective constituent une richesse fantastique qui est maltraitée aussi bien par les journalistes que par les sondeurs.

    On peut considérer les capacités de témoignage de chacun de nous comme un trésor. L’expérience accumulée, la capacité d’expression, les potentialités de réactions de chacun sont comme une matière première à extraire et à traiter. Nous sommes tous les experts de notre vie quotidienne et cette expertise couvre tous les domaines de la vie : la culture, la vie pratique, la vie sensible, l’expérience humaine (real life), l’histoire, la vie publique, etc Cette matière première est quasi-gratuite : le témoignage n’est pas considéré comme un travail et des millions d’individus sont prêts à s’exprimer gratuitement.

    Il y a principalement deux professions qui travaillent à partir de cette matière première. Il y a les journalistes qui ont entre autres sources d’information les gens et qui s’efforcent d’en rendre compte. Il y a les instituts d’études qui « sondent » quotidiennement la population. En tant que directeur d’un institut d’études travaillant régulièrement pour les médias, j’observe quotidiennement à quel point cette matière première est sous-exploitée ou maltraitée. J’ai des centaines d’anecdotes pour illustrer ce phénomène. Je les réunirai peut-être un jour dans un livre mais je propose de faire une première approche en me concentrant sur les journalistes et sur la presse.

    Les témoignages bidons

    Dans le secteur de la presse qui revendique une déontologie sans concession incarnée par la fameuse carte de presse, j’ai été plusieurs fois témoin d’entorses assez choquantes. La tradition veut que les témoignages en presse soient souvent agrémentés d’un prénom, d’une mention de la profession et d’une photo. J’ai vu différents articles, pour lesquels les citations étaient soit directement inventées à partir d’échanges divers ou simplement réécrites en fusionnant quelques témoignages. J’ai vu à plusieurs reprises des faux prénoms, des fausses professions voire des photos issues de stocks attribués à des témoignages. Cette pratique, même si elle est minoritaire, révèle la légèreté avec laquelle la presse considère le témoignage. J’ai pu récemment constater dans une étude sur le publi-rédactionnel que cette forme de communication manquait parfois de crédibilité à case d’un abus de témoignages orientés du type « j’ai essayé tel produit et j’ai immédiatement adoré ».

    En effet, les outils de recueil du témoignage par les journalistes sont assez simplistes, et se bornent le plus souvent à la citation-illustration. La récolte de cette matière première est considérée comme une tâche ingrate, qui incombe aux stagiaires et aux juniors. Les formats de diffusion du témoignage sont souvent caricaturaux et parfois extrêmes : des petites vignettes flanquées d’une citation, des témoignages totalement réécrits.

    La déformation des témoignages

    En tant qu’interviewé dans la presse professionnelle, ma crainte porte surtout sur l’intégrité des propos tels qu’ils sont traduits par le journaliste.

    Par ailleurs, chaque fois que je suis personnellement interviewé dans la presse professionnelle, je crains qu’on m’attribue des propos sortis de leur contexte, abusivement tronqués ou simplement reformulés. Je trouve beaucoup plus sûres les questions posées par écrit auxquelles on répond par écrit que les échanges téléphoniques En 2005, j’ai eu l’occasion de travailler sur un interview mûrement réfléchi où j’ai pu relire et corriger mes réponses. Le seul problème c’est que pour des raisons de place la dernière réponse a été coupée alors même que celle-ci réponse bouclait la réflexion. Si j’ai décidé d’écrire blog c’est notamment pour ne plus voir mes propos coupés, trahis ou déformés. C’est pour ne plus me voir attribué des citations maladroites ou sorties de leur contexte.

    Lors d’une interview pour Culture Pub, je me suis retrouvé à jouer mon propre rôle à la demande d’une journaliste qui avait besoin d’une phrase pour introduire une scène.


    Le défi du collaboratif

    Quand on regarde le paysage des médias ou des études, on est surpris de l’incroyable décalage qui existe entre la vitalité des témoignages, des verbatims, de la matière première recueillie sur le web, et l’extrême rusticité des instruments mobilisés pour en rendre compte. Nous avons gardé des outils de recueil et de traitement relativement frustes, hérités d’une époque où l’on n’interrogeait, tout au plus, que quelques individus, avec une liberté d’expression assez limitée. Nous abordons l’industrie du verbatim avec des méthodes artisanales.


    La structuration des témoignages 2.0

    Avec le web 2.0, le partage d’expériences occupe une position centrale. Cette matière de témoignage n’est plus retraitée ni par des sondeurs ni par des journalistes. Elle s’exprime directement et s’organise sur un mode collaboratif et collectif. Il n’y a plus une instance qui organise verticalement les témoignages mais une structuration naturelle et horizontale.

    Le principal inconvénient de cette profusion de témoignage c’est leur dispersion et le manque de synthèse.


    Nous devons développer de nouveaux outils pour organiser, rendre compte et mettre en ordre ce foisonnement et détecter les pépites qui sont pour l’instant noyées. Il y a une attente de synthèse. Et les médias off line (notamment la presse magazine et son format particulier) ont une vraie valeur ajoutée à faire valoir dans cette capacité de synthèse, de repérage et de sélection.

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  5. Anonymous8:34 PM

    Bonjour Jeff,
    Très en phase avec ton analyse initiée par D. Bannwarth (que je salue au passage, pour avoir travaillé dans le même journal quelques années).

    Néanmoins, j'apporte un bémol sur le point N°1 : il me semble que tu confonds fusion des medias et fusion des métiers.
    La fusion medias grâce au web c'est un formidable atout, une oppportunité à exploiter au maximum, nous sommes d'accord.
    En revanche, je vois mal les journalistes travailler en même temps avec leur stylo et leur carnet de notes, munis par ailleurs d'une caméra et d'un magnétophone...
    Certes, cette manière de voir doit faire plaisir aux patrons de presse, qui sont avant tout des gestionnaires.
    Techniquement, si l'on évacue les contraintes de temps du journaliste (toujours pressé) sur le terrain, la chose est certes possible.
    Difficilement, mais c'est possible.
    Le problème c'est qu'ensuite, de retour à la rédaction, il faudrait non seulement écrire un papier qui tient la route (pas trois lignes de légende hein, un vrai papier), ensuite monter des images pour diffuser le reportage, et enfin nouveau montage pour le son, sans parler du choix et de l'envoi des photos en production (ça prend du temps).
    Bref, je ne crois guère au journaliste multi-spécialités. Ton point de vue sur la question m'intéresse évidemment.

    En revanche, parfaitement d'accord sur l'aspect "conversationnel" avec les lecteurs, sur la fonction indispensable de tri et de vérification de l'information.
    A ce propos, le directeur de l'ESJ-Lille a effectué un sondage auprès des étudiants qui viennent d'entrer en première année : 100% d'entre eux considèrent internet comme la première source d'information.
    Là où il y a le plus matière sans doute à faire le tri.

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  6. @ Daniel,

    Salut Daniel et merci pour tes textes très intéressants. Il y a en effet besoin d'avoir une réflexion sur la valeur des témoignages, la façon de les récolter puis de les traiter dans la presse. Comme tu dis, nous sommes renter dans l'air du témoignage 2.0 et je te rejoins sur la nécessité d'organiser ce foisonnement d'intelligence et de connaissance collective.

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  7. @ Phil,

    Bonjour Phil, en fait je ne crois pas qu'il s'agisse d'une fusion des métiers mais d'une utilisation d'outils plus variés pour les journalistes.

    Il ne s'agit pas non plus de tout faire en même temps, mais d'utiliser l'outil le plus adapté au support, au moment de la journée et à la cible.

    Pas besoin non plus de plusieurs outils, aujourd'hui les caméras vidéos permettent de faire prise de son, vidéo et photo à 5 px.

    Je ne fais pas dans la science fiction. Des rédactions aux US ont commencé la mutation et des journalistes produisent déjà plusieurs formats. Je le vois par exemple avec des jeunes journalistes d'Associated Press, agence où se trouvent mes bureaux. Pas de doute que le "multi tasking" est en route.

    Et en parlant de bureau, je me dis, a-t-on encore besoin de rédaction physique géante ? Le journaliste a-t-il l'utilité d'un bureau fixe avec tous les nouveaux moyens de communication ? Tu en dis quoi ?

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  8. Anonymous5:32 AM

    "Pas de doute que le "multi tasking" est en route" : sans doute, mais il y aura des résistances. Et je crains qu'à vouloir que les journalistes utilisent plusieurs techniques (très différentes dans l'écriture), on ne favorise un journalisme bas de gamme. Certes multisupport, mais bas de gamme en raison des contraintes de temps.

    En janvier dernier, lors d'une conférence à la Sorbonne, Martin Nisenholtz (patron du NY Times.com) expliquait que son journal laissait le libre choix aux rédacteurs du quotidien, soit de prendre un cameraman extérieur, soit d'utiliser eux-mêmes la camera video, soit de ne pas se préoccuper du tout du multimedia pour le web.
    On en revient à la question de la fusion des rédactions, qui ne va pas de soi, même au NY Times.

    Concernant le "bureau", techniquement non, plus besoin d'être physiquement présent. Mais on perd en convivialité, en intelligence collective à mon avis (échanges, discussions sur les sujets).
    Est-ce qu'une video-conférence quotidienne peut remplacer çà ? Je ne sais pas.

    D'autre part, le probl. du bureau à la maison, c'est que la frontière entre vie privée et professionnelle est de plus en plus ténue, et difficile à gérer.
    Je comprend, bien entendu, qu'en termes de coûts, ce soit plus intéressant pour une entreprise de presse.

    Il faut de toute façon qu'un desk central subsiste (la fonction des secretaires de redac) et coordonne les redacteurs.
    A bientôt, et felicitations pour ton blog, très riche en idées nouvelles.

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  9. Anonymous5:59 AM

    @ Dominique, bonjour et ravi de pouvoir converser avec toi.
    Pour ma part, je suis évidemment demandeur de tout ce qui peut accroître mes compétences. Mais tu connais comme moi les résistances au changement.


    A propos des correspondants, et de ce qu'on appelle aujourd'hui "journalisme citoyen" (la capacité pour chacun d'envoyer une photo, un film, un SMS par tél. portable, pour témoigner d'un événement) la Dépêche de Midi vient de mettre en ligne le site "Madepeche.com". C'est à mon avis ce qui se fait de mieux en PQR pour le moment, notamment pour capter les jeunes qui, eux, ne lisent plus le quotidien papier.
    C'est tout nouveau, je n'ai pas encore de retour d'expérience, mais celà me paraît une (première) formule intéressante.
    Les meilleurs infos des "dépêchesnautes" sont ensuite exploitées sur le site du journal.
    Se pose bien entendu le problème de la rémunération, car parmi tous ces contributeurs multimedias, certains vont devenir des "correspondants" à part entière.
    J'en parle ici : http://www.universmedias.com/article-3995041-6.html

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