May 9, 2007

Les CPM à 1 ou 2 euros ruinent les efforts de la presse en ligne

Comment rentabiliser un site internet, quand on vend de la pub avec un CPM de 1 à 2 euros ? Je précise que le CPM, c'est le coût par millier. Autrement dit, l'entreprise facture 2 euros chaque fois que la publicité est affichée 1000 fois.

Rentrons maintenant dans la réalité des chiffres et partons d'un CPM à 2 euros. Admettons que vous avez deux espaces publicitaires sur votre site web par page. Tous ces espaces ont un nom : l'inventaire. Admettons que vous vendez 70% de votre inventaire. Admettons enfin que vous avez 5 millions de pages vues par mois.

On se retrouve donc avec le calcul suivant :
- 2 euros x 2 (espaces par page) = 4 euros du CPM en théorie
- 70% de 4 euros = 2,8 euros en pratique (rappelez-vous, vous ne vendez pas tout)
- 5 millions : 1000 = 5 000

Vous gagnerez donc tous les mois : 5 000 x 2,8 euros = 14 000 euros.
Soit à l'année : 168 000 euros

Vous me direz, c'est la marge qui compte. En effet, mais quelle marge pouvez-vous bien avoir avec un revenu de 168 000 euros.

Même en multipliant le nombre de pages vues par 10, soit 50 millions, on arrive à un revenu annuel de 1,68 million d'euros. Des chiffres qui ne permettent absolument pas de soutenir une entreprise de presse. Qui plus est, combien de journaux en France font 50 millions de pages vues par mois ?

Les CPM ridicules font sans aucun doute la joie des annonceurs. Mais, pour des sites de presse, qui ont pour le plus grand nombre un mal fou à faire des pages vues, c'est la recette pour le désastre.

Les CPM du web n'ont aucune raison d'être aussi bas. Les outils de mesure des pages vues sur internet sont plus performants, même si loin d'être parfait, que ceux du print. Certains groupes de presse l'ont bien compris et pratiquent des CPM beaucoup plus élevés.

7 comments:

  1. Anonymous9:39 AM

    voila un billet qui va faire plaisir à Emmanuel;)

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  2. Anonymous10:18 AM

    effectivement, certains site de presse vont facilement jusqu'à 12 euros du cpm net

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  3. Anonymous11:19 AM

    Y'en a qui vont dire que je radote ... :-)
    Oui ça me fait plaisir et c'est bien ce que constate tous les gens un peu sérieux qui comprennent vite qu'Adsense, ca n'enrichit que Google.
    Pour moi la barre est autour de 20 euros, et encore

    Pour reprendre le raisonnement tu comprends aussi pourquoi si tu veux repeindre ton site en Ajax tu n'en finis plus de pleurer...

    Donc il faut mettre la barre au dessus de 20 euros/dollars et pour ça il faut une audience très qualifiée, et un contrat de lecture sérieux. Ah oui, et si ton audience vient à plus de 70% de Google tu peux toujours essayer de faire croire au marché que ton audience est qualifiée, ça ne marchera pas longtemps...

    Et ça c'est exactement le problème que sont en train de découvrir nos amis pure-players-top-optimisés-pour-google!

    Donc retour à la case départ 1.0 : comment construire une marque media sur internet

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  4. Anonymous11:55 AM

    Bonjour à tous,
    de fait les sites dont l'idée est de gagner suffisament d'argent seulement via des campagnes au CPM gérée à la volée est une hérésie.

    Pour avoir travaillé sur divers sites web médias, tous ont développé des propositions commerciales qui dépassent largement le simple affichage de bannière ou de lien contextuel.

    Nous entrons alors dans une prestation de service où le site éditeur permet de générer des contacts qualifiés.

    Mais la pub, pffff, faut vraiment etre fou espérer une rentabilité à 100% dans un projet "industriel" de site médias ! D'ailleurs meme la presse "papier" accueille depuis de longues années des services de petites annonces, et pour la presse magazine des hors séries avec DVD, lunettes de soleil ou échantillon de parfum.

    A ce sujet l'éventuel futur succès économique de Rue89 est à surveiller.

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  5. Anonymous1:54 PM

    En effet, on reconnaît là un cheval de bataille d'Emmanuel ;-). Je souscris aussi au raisonnement. Sur ce que dit Cédric, la diversification des ressources est une tendance lourde de la presse traditionnelle et elle se développe en ligne (MD, zones abonnés, etc.). Cela n'empêche pas que les revenus publicitaires soient optimisés. Quand on a une marque forte, vendre ses espaces à des prix bradés n'aide pas à consolider l'image du site pour la commercialisation d'autres services auprès des annonceurs... Non ?

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  6. Anonymous4:56 PM

    De quoi parle-t'on ? De la rentabilité au mille ou du tarif pub vendu au CPM, c'est pas la même chose et à lire le début du billet on parle bien du tarif (le truc qui prend un -90% quand on est en pub nationale, alors que la pub locale ne se négocie JAMAIS aux mêmes conditions et ne fait pas partie de la pige Secodip...)

    Il faut garder à l'esprit que le taux de remplissage est également important et je corrige le théorème par le fait que la pub est vendu au mille de pages vues et non au mille de visiteurs, les campagnes sont habituellement capées à 3 (3 impression par visiteur) et la durée de capping joue également (3 par jour, 3 par campagne...)

    Après il ne faut pas oublier la diversification (espaces top en haut de page plus cher qu'en bas, les adwords idéal pour les sites de PA..., etc...).

    Donc de quoi s'agit-il ?

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  7. @JF
    Vous avez raison de me corriger. Je corrige donc mon attaque.

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