Dec 30, 2005

Technology Review augmente sa présence en ligne et divise par deux sa périodicité papier

Internet d'abord ! C'est la nouvelle stratégie du mensuel Technology Review. Le génial magazine des technologies émergentes et de leur impact, du prestigieux MIT (Massachusetts Institute of Technology), a décidé de se concentrer sur sa publication électronique. Le contenu de son site va être étoffé et certaines rubriques devenir quotidiennes. Et le mensuel, version papier, passe de 12 à 6 parutions annuelles.

Pourquoi ce changement ? "Readers (especially young readers) are spending more time online: increasingly, they want their information to be timely, searchable, personalized, and part of a social network, " explique Jason Pontin, le rédacteur en chef du magazine, dans son dernier édito. Qui plus est, "advertisers are spending more money on interactive media: they are demanding efficiency, accountability, and a measurable return on their investments."

Technology Review, dans sa version papier, perdait des recettes publicitaires et des lecteurs. Des tendances qui touchent la grande majorité de titres de la presse magazine souligne Jason Pontin : "These trends have affected almost all publications except celebrity and fashion magazines." Alors que le site web du magazine ne cesse de voir son audience grossir et attirer des millions d'internautes. Il aurait déjà plus de lecteurs que le magazine papier.

"In short, the time when publishers could rely on print magazines is finished," insiste Jason. C'est pourquoi il fallait changer. "We have done what many publishers yearn to do, but dare not: we have turned our business upside down. Technology Review has been a print magazine with a website; from now on, we will be an electronic publisher that also prints a magazine, " conclut-il.

Un magazine en tout cas fascinant que nous classons dans les indispensables.

Un téléphone skype pour votre mac

Si vous êtes un utilisateur de Skype et que vous avez un mac, vous allez aimer le téléphone d'Ipevo. Premier du genre pour le mac, il fonctionne aussi sur Windows. Son prix : 30 $.

De la pub sur Wikipedia ?

L'encyclopédie en ligne citoyenne, Wikipedia, va-t-elle accepter la publicité ? Jimmy Wales, son créateur, semble être ouvert à l'idée comme il l'a déclaré dans un entretien au Times Online : "at some point questions are going to be raised over the amount of money we are turning down."

Inutile de dire que Wikipedia est un support de choix. D'après Nielsen/Netratings, il est le neuvième website du monde en terme de progression d'audience. En décembre, il devrait atteindre 2,5 milliards de pages vues d'après le Times Online. Et tous les quatre mois, il doublerait son audience.

Mais, les membres-auteurs des articles de l'encyclopédie gratuite, non-payés, semblent s'opposer à toute commercialisation de Wikipedia. Si la pub rentre sur le site, Jimmy Wales devra-t-il partager les revenus avec les rédacteurs ? Qu'en dites-vous ?

Dec 22, 2005

US : 87 % des ados utilisent internet et la majorité génère du contenu

Vingt et un millions des Américains entre 12-17 ans vont sur le net. Soit, 87 % des adolescents. L'étude a été réalisée par le Pew Internet & American Life Project. La moité de l'ensemble des ados et 57 % des ados internautes ont déjà créé un blog ou une page personnelle.

L'étude les appelle les "créateurs de contenu". Elle insiste sur le fait que cette génération aime partager ses pensées, ses expériences et ses créations sur le web.

Les résultats principaux sont :

- 33 % des ados partagent leurs créations en ligne : design, photos, videos, histoires…

- 32 % déclarent avoir réalisé des pages web ou des blogs pour d'autres (amis, école…)

- 22 % ont leur propre site web (ou page perso)

- 19 % des ados en ligne entretiennent un blog réguliérement

- 38 %, de ceux qui sont en ligne, lisent des blogs (8 millions d'ados). Contre 27 % des internautes adultes

- 19 % des ados créant sur le net déclarent réutiliser et mixer du contenu existant pour réaliser leurs propres créations

- 51 % des internautes ados downloadent de la musique, les adultes sont seulement 18 %

(PDF de l'étude)

Dec 21, 2005

FON : une mise en commun de points d'accès Wi-Fi dans le monde entier

L'idée est simple : faire un réseau mondial d'accès sans fil à internet sur la base du partage volontaire d'un accès personnel Wi-Fi. L'initiative, appelée FON, aurait été lancée, il y a environ un mois par un argentin, vivant en Espagne. Je l'ai trouvé sur l'excellent blog de Francis Pisani (bio), Transnet.

Il a écrit trois posts sur le sujet. Je vous invite à les lire :
- Mettre en communs nos points d’accès WiFi pour en bénéficier dans le monde entier
- Comment marche FON
- FON et le téléphone

Ne manquez pas non plus de jeter un œil aux commentaires. En attendant, si vous voulez savoir comment ça fonctionne, allez sur le site en anglais de FON. Francis signale aussi un blog en français suivant les progrès de FON en France, ainsi que les cartes avec des points d'accès dans le monde.

Un phénomène fascinant qui devrait donner des idées de développement aux médias et en particulier à la presse régionale ou locale.

Pédophilie et webcam : une enquête impressionnante du New York Times

Comment, avec une connection internet et une webcam, des mineurs américains créent des sites pornographiques individuels, à l'insu de leurs parents. Et comment, ils sont rémunérés par des voyeurs, eux adultes, qui les font ensuite, pour certains, plonger dans le monde sordide de la prostitution, de la pédophilie… et de la drogue.

L'article a été publié lundi dernier dans le New York Times. Je tenais à vous le signaler mais avais oublié. Six mois d'un travail d'enquête exceptionnel, à lire ici.

Gilles Klein, dans son blog (ici), signale aussi deux autres articles, Reporter's Essay, qui est le témoignage de l'auteur de l'enquête du NYT et, du même journaliste toujours sur ce sujet, A Shadowy Trade Migrates to the Web.

Dec 20, 2005

Des publireportages déguisés en enquêtes à Ouest-France

D'après Libé (lire ici), Ouest-France, premier quotidien français en terme de diffusion, aurait "maquillé des publireportages en enquêtes". Les articles, publiés du 15 octobre au 19 novembre, portent sur "la Bretagne face à ses démons". Ils auraient été commandés et payés par la préfecture de région.

"Nulle part en effet, dans ces quatre demi-pages qui se présentaient comme un travail journalistique ordinaire ne figurait la mention «publicité» ou «publireportage»", explique Pierre-Henri Allain, dans Libé. "Seul indice de la supercherie : le logo de la préfecture, bizarrement inscrit en bas à droite de chaque sujet et livré au lecteur sans aucune explication."

Je ne vous cache pas mon étonnement de telles pratiques au sein de Ouest-France. D'autant plus que, toujours d'après Libé, le quotidien de l'Ouest reconnaît avoir touché un chèque pour ces articles. Elles portent, à mon avis, un coup à la crédibilité du premier quotidien régional français. Et surtout, démontre le peu de cas que la direction fait de ses lecteurs.

Qu'en dites-vous ?

Canada : la CBC propose une couverture multimédia des élections 2006 sur son site

La télévision nationale canadienne, The Canada Broadcasting Corporation (CBC), a mis en place sur son site internet une excellente couverture multimédia des élections de janvier 2006 (ici en anglais). Son nom : Canada Votes 2006.

Le site est particulièrement complet. Nous aimons beaucoup la couverture vidéo de la campagne. L'internaute peut visionner en live les débats (voir ici) et, en même temps, lire sur le côté des analyses sur le débat en cours écrites sous la forme de blogs par l'équipe CBS, au nom révélateur : "Reality Check Team". Vous pouvez ensuite retrouver l'ensemble de ces analyses dans la rubrique du même nom (voir ici).

La rubrique "Voter Toolkit" est également très réussie. Elle donne toute une série d'informations et d'éléments de mise en perspective, de rappels historiques, de définitions sur le système canadien… Les "Leaders" et "Prime Ministers" timelines sont très bien faites et utiles.

Un regret : le manque d'interactivité de la rubrique "Your View" où les internautes sont appelés à donner leur avis sur la campagne. La conversation n'est hélas par ouverte. Seules les lettres "représentatives" (on se demande ce que ça veut dire) seront publiées. Si on comprend la modération, on ne comprend pas pourquoi l'ensemble des courriers n'est pas mise en ligne.

À noter également la galerie de dessins, celle de photos et le quiz (seulement pour PC et pas pratique car à downloader).

Question : pourquoi le site n'est pas aussi en français dans un pays officiellement bilingue ?


(source : editorsweblog.org)

Un nouvel outil de Yahoo! pour comparer l'efficacité de la pub on-line avec celle off-line

Yahoo! a lancé vendredi un nouveau service. Il offre la possibilité à ses annonceurs de mesurer l'impact de leurs pubs en ligne. Contrairement aux nouveaux outils de Microsoft et Google, celui de Yahoo! permettrait de comparer l'efficacité de leurs investissements publicitaires on-line, avec ceux off-line (presse écrite, radio et télévision).

J'imagine que l'idée est de démontrer le meilleur retour sur investissement de la pub en ligne par rapport aux autres médias. Si ce nouveau service prouve son efficacité, Yahoo! tient là un "killer"… et une nouvelle raison de déprimer pour les autres médias.

(pour en savoir plus et source : CNET News.com)

Faut-il fusionner les rédactions du papier et du web ?

On parle aujourd'hui beaucoup de la fusion des rédactions du papier avec celle du web. Le New York Times et USA Today aux États-Unis ont choisi cette route, comme Libération en France. D'autres, Le Monde, par exemple, et le Washington Post, préfèrent garder deux équipes distinctes.

La question de la fusion, ou pas, a refait surface suite à la petite guerre que se sont menées la rédaction en ligne du Washington Post et sa rédaction papier, par l'intermédiaire de leur "médiateur" avec les lecteurs Deborah Howell. Dans un billet (enregistrement nécessaire -- gratuit), du 11 décembre dernier et intitulé Les deux Washington Post, elle révèle que l'équipe du journal n'apprécie guère le blog de Dan Froomkin, appelé : White House Briefing. Pourquoi ? Parce qu'elle le trouve : "highly opinionated and liberal."

Elle pense également que le nom de son billet prête à confusion, laissant croire que Froomkin est un reporter officiel du WP à la Maison Blanche -- ce qu'il n'est pas. Pour, selon eux, supprimer la confusion, le rédacteur en chef du WP et l'équipe souhaitaient que le nom de ce billet soit changé. Le rédac chef du site, Jim Bradi, a dit non (pour en savoir plus ici en anglais).

Pour Jay Rosen, professeur de journalisme à New York University, c'est l'occasion de démontrer le bien fondé de la séparation des rédactions. Selon lui, si l'équipe n'avait fait qu'une, le nom du billet aurait été changé (lire en anglais les détails de son argumentation ici). Expliquant, qu'au fond, la réaction du boss du web, c'était dire NON "to political pressure from the Republicans".

Il voit, en fait, la séparation des rédactions comme une séparation des pouvoirs : "The separation of powers allows Graham’s company to develop a pluralism in its own pressthink and political sense-making."

Entre les lignes, il défend aussi ce modèle parce qu'il ne souhaite pas que les journalistes du print prennent le contrôle du web. Pensant, sans doute, que la rédaction du web sera plus novatrice que celle du papier. Qu'en dites-vous d'ailleurs ?

De notre côté, comme le consultant Jeff Jarvis dans un post (en anglais) du 17 décembre, nous pensons qu'il est préférable de fusionner les deux rédactions. D'après Jarvis, nous n'avons pas le choix : "I have argued that newspapers have a choice: Either totally upend newsroom culture and get people to face the strategic imperative of gathering and sharing news in new ways across all platforms … or move most of the staff to online — where the audience is now and revenue growth, if not equivalent revenue, will be — and leave the dinosaurs behind."

Une fusion qui a un sens économique d'abord. Une fusion aussi qui a un sens stratégique. Une fusion enfin qui va offrir de nouveaux challenges, de nouvelles possibilités et ouvrir de nouveaux horizons aux meilleurs journalistes.

Mais dans cette fusion des efforts, il faudra bien faire attention que les esprits conservateurs ne viennent pas étouffer les esprits novateurs qui veulent expérimenter sur le net.

Qu'en dites-vous ?

Dec 19, 2005

Aux US, un quotidien local lance son journal télé en ligne

Le Roanoke Times, un quotidien de Virginie aux US, a compris. Il a compris qu'internet, c'était la porte ouverte sur tous les formats médias. Il a compris qu'il fallait essayer pour avancer. Il a compris qu'essayer, avec les nouvelles technologies, ne coûtait pas si cher.

Résultat, le 8 décembre dernier, il a lancé son jounal télé en ligne. Tous les jours à 15h30, le journal propose environ trois minutes d'infos locales en vidéo (voir ici en anglais).

Il a aussi compris que faire de la video sur le net ne voulait pas dire reproduire le modèle télé. Ainsi, pour chaque sujet, le programme propose des liens vers des textes, des photos ou des sites webs. Ces liens peuvent être commerciaux.

La technologie utilisée est Flash®. La même que celle que nous avons utilisée pour développer le journal télé quotidien de Mon Quotidien.

Si vous êtes intéressé à développer un project de ce type, n'hésitez pas à contacter Christophe Mistral : cmistral@mignon-media.com ou +33 6 1 250-4354.

82 % des bloggeurs ont moins de 24 ans

Trois internautes français sur quatre savent ce qu'est un blog : 89, 1 % des 15-24 ans, 53 % des plus de 50 ans. C'est ce que nous révèle une étude de médiatrie (ici le pdf), publiée le 15 décembre dernier. 6,7 millions de français les consultent au moins chaque mois, soit 28 % des internautes.

Qui bloggue ? Plus de 2 millions d'internautes déclarent avoir créés un blog (environ 1/10). 82 % des bloggeurs ont moins de 24 ans (35 % ont de 11 à 15 ans) et 52 % sont étudiants. Les femmes blogguent plus que les hommes (54 %). Les retraités et les inactifs représentent 27 % des bloggeurs.

La première plate-forme de blogs en France, en terme d'audience, est celle de Skyblog (3,4 millions) devant Six-Apart (2,2) et Over-blog (1,8).

> Tags : media, internet, blog

Dec 18, 2005

Média : "En quoi sommes-nous utiles ?"

J'aime beaucoup le post de numéro 2 : Demain tous enterrés ? Ce journaliste de presse quotidienne régionale réagissait au dossier de l'hebdo français Marianne dans son numéro 451 de la semaine dernière titré : "Presse : les dessous d'une catastrophe".

Selon lui, Marianne est passé à côté de la plaque. "Marianne n'analyse pas les causes profondes de la crise, et explique que si ces grands journaux s'écroulent, c'est parce qu'ils sont mal dirigés et mal positionnés politiquement," pense-t-il.

Et de trouver que : "L'analyse est incomplète. Et dépassée. Elle repose sur cette vieille conception selon laquelle les journalistes sont là pour éclairer leurs lecteurs. La fracture vient-elle du fait que les journaux ne savent plus "bien" éclairer leurs lecteurs, que les lecteurs ne savent plus être éclairés (résultat de "l'abrutissement des masses", selon Marianne), ou plus simplement que le lecteur n'a plus besoin de la presse écrite pour se faire sa propre opinion ?"

Pour lui -- comme pour nous d'ailleurs -- la question de fond est : "En quoi sommes-nous utiles ?" En quoi l'information que nous rapportons est-elle indispensable à la population ? En quoi les services que nous proposons sont-ils nécessaire à nos communautés ?

"Éclairer ? Peut-être. Mais en quoi notre éclairage est-il plus utile que celui d'autres spécialistes", écrit-il. Les rédactions aiment croire que leurs choix sont les meilleurs. Qu'elles ont les compétences pour choisir en lieu et place du lecteur. Pourtant, en Europe comme en Amérique du Nord, les ventes des quotidiens baissent.

Est-ce parce que les lecteurs potentiels sont devenus des idiots ? Ou parce que les rédactions ont perdu le contact avec la population ?

(sources : numéro 2)

> Tags : media, quotidiens, newspapers

Dec 17, 2005

Sur Libelutte.org : le papier tellement mieux qu'internet

"Si je crois encore (et plus que jamais) au quotidien papier, c'est parce que je crois encore à la sélection, à la distinction, à la surprise et à la beauté," lance Philippe Lançon, journaliste à Libé, sur le blog Libelutte.org (voir la totalité de son texte ici). Ainsi, sélection, distinction, surprise et beauté… n'existeraient pas sur le net, si j'encrois Philippe. Non ?

Il continue : " Une équipe de professionnels compétents sera toujours la plus apte à sélectionner, hiérarchiser et mettre en scène sur la page les informations, enquêtes, reportages, éditoriaux et chroniques qui lui semblent essentiels."

Devenons-nous comprendre qu'on ne peut pas faire de journalisme sérieux sur le net ? Qu'il n'y a pas de journalistes compétents sur internet ? C'est ça ?

Devenons aussi comprendre que le lecteur n'a pas le droit au choix ? Parce qu'il n'a pas les compétences pour hiérarchiser son information ? Parce qu'il n'est pas capable de sélectionner ce qu'il veut lire ? Et donc, il doit suivre les choix "ESSENTIELS" (s'il vous plaît) des journalistes.

Et, Philippe d'ajouter : "Il y a quand même une tristesse de l'homme qui, seul chez lui, s'affaisse derrière son ordinateur," nous explique-t-il. Alors que : "Il y a un formidable acte de société -de convivialité- dans le fait de lire un journal dans le métro, le bus, au café ou dans un jardin public."

Les bras m'en tombent. J'ai toujours trouvé ridicule et pas nécessaire d'opposer le papier au net. Je trouve encore plus ridicule de s'attacher à un médium quel qu'il soit. On se moque complétement du support final, tant qu'il permet de fournir l'info dans un format convivial et pratique. Le journalisme est un métier pas une plate-forme.

Je trouve cette défense du papier encore plus ridicule de la part de journalistes qui nous expliquent à longueur de colonnes -- et à raison -- combien notre environnement se dégrade. Couper des forêts pour faire du papier, ça n'en fait pas partie ?

Mais le mépris affiché dans ce post tant pour les autres médias, les journalistes qui y travaillent et les lecteurs qui les consomment, me laisse sans voix… ou presque. "Pas étonnant qu'avec des types comme Lançon Libé en soit là où il est", commente un internaute.

> Tags : media, internet, quotidiens, newspapers

Dec 16, 2005

Huit internautes sur 10 voudraient du contenu personnalisé

81 % des internautes seraient intéressés à recevoir du contenu personnalisé. 64 % seraient ainsi prêts à donner des informations personnelles dans leurs préférences en échange de recommandations de contenu et de produits personnalisés. Les 18-34 ans seraient 71 %, alors que les plus de 35 ans seulement 55 %.

L'étude (ici le communiqué de presse en anglais) n'est pas de la première fraîcheur (mai 2004), mais elle reste intéressante. Elle n'est sans doute pas non plus d'une objectivité absolue car réalisée par une entreprise (ChoiceStream), "spécialiste de solutions personnalisées en ligne". Elle a été réalisée sur un échantillon de 673 personnes.

La personnalisation du contenu est, sans doute, l'un des challenges les plus importants pour les médias. Personnalisation pour le consommateur. Personnalisation pour l'annonceur.

Et vous quelles infos persos êtes-vous prêts à donner pour recevoir du contenu sur mesure ?

Science : Wikipedia aussi précis que l'encyclopédie Britannica

La nouvelle n'a pas encore fait couler beaucoup d'encre… elle est pourtant de taille. D'après le très sérieux journal scientifique Nature, l'encyclopédie citoyenne Wikipedia serait aussi précise que la fameuse et très professionnelle encyclopédie Britannica quand il s'agit de science.

Rappelons que les 4 millions d'articles que l'on peut trouver sur Wikipedia ont été écrits, corrigés… par des amateurs. Vous et moi. Wikipedia est en effet un travail de collaboration libre où qui le veut peut écrire et corriger selon son bon vouloir.

La rédaction de Nature, appuyée par une équipe d'experts, a donc disséqué 42 articles. En moyenne, ils ont trouvé quatre erreurs sur Wikipedia, et trois sur Britannica (ici en anglais).

Sur huit très sérieuses erreurs détectées, quatre venaient de Wikipedia et quatre de Britannica. Les "correcteurs" ont trouvé un total de 162 erreurs dans la première et 123 dans la seconde.

Ce qui fait dire à Michael Twidale, un scientifique de l'information à l'université d'Illinois : "People will find it shocking to see how many errors there are in Britannica."

Voilà en tout cas un débat qui s'amorce. Professionnels versus amateurs éclairés. Qu'en dites-vous ?

(source : nature)

> Tags : media, encyclopedia, encyclopédie

Dec 15, 2005

La nouvelle formule du Figaro est-elle déjà un échec ?

Les ventes du Figaro ne seraient pas au beau fixe, contrairement à ce qui a été annoncé par le quotidien conservateur français. Il continuerait à perdre des lecteurs… et plus qu'avant, à en croire plusieurs sources qui tiennent à rester anonymes. Rien n'irait d'ailleurs plus entre Dassault et la direction du journal.

Sans nous réjouir — bien au contraire —, l'info ne serait guère surprenante. Nous avions très vite annoncé (ici) sur ce blog que ce changement formule était en route pour l'échec. Le Figaro avait l'occasion de faire quelque chose de différent. Il a choisi d'être conservateur. Résultat : au lieu de perdre des lecteurs en innovant, il perdrait des lecteurs en restant immobile.

Redécorer un journal ne sert à rien. Et les millions d'euros investis dans cette relance du Figaro ne changeront sans doute rien à la donne. Quand un produit va mal, c'est le produit qu'il faut changer pas l'emballage. Le Figaro est, peut-être, passé du vinyl au CD-Rom… mais la musique est la même. Et le format CD est déjà dépassé. Libération et France-Soir ont fait ça avant lui… on connaît la suite de l'histoire. Hélas ! Mille fois hélas !

Voilà 15 ans que je travaille à penser ou à repenser des journaux. Les rares progressions des ventes que j'ai vues, viennent des supports qui ont d'abord repensé leur produit, puis leur organisation et… enfin leur design. Et soyons clair et honnête ! Nous les premiers, quand nous nous sommes contentés de redesigner une publication, nous n'avons jamais vu aucune progression des ventes.

Maintenant, refondre la formule d'un quotidien au lectorat âgé, c'est forcément prendre un risque. La question est donc : fallait-il changer la formule du Figaro ? D'après nous, la réponse est : pas en premier lieu. C'est une refonte globale de l'entreprise Figaro qu'il faut mettre en route. Quelles audiences ? Quelle stratégie ? Quels produits et services ? Quelle mise en œuvre ? Quelle équipe ? Quel moyens ?

Aujourd'hui, la problématique de la presse écrite va bien au-delà d'un simple changement de formule. Au lieu d'être le commencement d'un processus de réforme, la refonte de la version imprimée devrait être la fin de ce processus.

Les entreprises de presse ont un défi de fond à relever. Il va bien au-delà du journal. Les quotidiens nationaux ont perdu leurs avantages produits du côté lecteur. Ils sont en train de le perdre du côté annonceur. C'est là-dessus qu'ils devraient plancher. Pas sur la couleur d'un logo, la taille des titres et la typo des textes.

> Tags : media, newspapers, quotidiens

US : la presse magazine touchée par les réductions d'effectifs

Après la presse quotidienne, voilà que la presse magazine américaine est touchée par les licenciements. Le numéro 1 mondial du secteur, Time Inc., vient d'annoncer 105 réductions d'effectifs. La majorité de ces départs toucheraient la partie business. Moins de 20 journalistes devraient être licenciés.

Time Inc. a vu son nombre de pages publicitaires se réduire en 2005, par rapport à 2004, selon le Publishers Information Bureau:
- Sports Illustrated : -18,5%
- Time magazine : -14,2%
- Fortune : -10,3%
- Entertainment Weekly : -6,4%
- Money : -2,1%

Trois titres semblent bien se porter :
- Real Simple : +15,6%
- People : +6,9%
- In Style : +5%

> Tags : media, internet, magazine

Repenser la définition de l'information locale

Cette question turlupine notre équipe depuis des mois : qu'est-ce que veut dire local aujourd'hui en terme d'information ? Le notion de proximité géographique est attachée à l'idée de local. Autrement dit, est local ce qui fait partie de mon "secteur" géographique.

À l'heure d'internet, alors que la presse locale (et aussi nationale) traverse une crise sans précédent : est-ce que local veut toujours dire local géographiquement ? Devons-nous trouver une nouvelle définition au terme ?

À 5W Mignon-Média, nous penchons vers une nouvelle définition. Et si "le local", en fait, c'était tout simplement : tout ce qui est proche de moi. Tant sur le plan du territoire que sur le plan des centres d'intérêts. Ma communauté de vie -- ma ville, mon village, mon département… -- est locale. Et, mes communautés d'intérêt -- mon travail, mes voyages, mes passions… -- sont aussi locales.

Mais qui dit "centre d'intérêt", dit fragmentation. Précisons que nous ne croyons pas que l'audience soit plus fragmentée qu'avant. Elle l'a toujours été. Mais, aujourd'hui, internet révèle cette fragmentation au grand jour. Le mass média est une contrainte économique plus qu'une réalité. Il n'existe que parce que les médias n'étaient pas capables, jusqu'à maintenant, d'offrir des médias personnalisés rentables. Une offre localisée à MOI.

Et c'est bien là le challenge auquel doit faire face la presse locale. Si est local tout ce qui est dans l'orbite de ma proximité d'intérêts, comment la presse écrite régionale ou départementale peut-elle répondre à cette demande ?

Ensuite, un nouveau rôle des médias n'est-il pas en train de se dessiner : celui de gare de trillage. Autrement dit, dans le kiosque géant qu'a ouvert internet, où chacun peut satisfaire ses intérêts d'une façon inespérée jusque là, mais aussi raconter ce qu'il veut, l'un des nouveaux rôles clés du journaliste n'est-il pas de trier l'info ? De la débarrasser des erreurs, de rumeurs, de la propagande… pour nous la ressortir filtrée… et crédible.

Qu'en dites-vous ?

> Tags : media, internet, info locale, local information, quotidiens, newspapers

Dec 14, 2005

Media Café en Espagnol

Richard Emblan a rejoint 5W Mignon-Media comme consultant. Il va s'occuper de manager les projets en Amérique du Sud. Il est basé à Bogota, en Colombie. Avant la fin de l'année, notre Media Café existera aussi en espagnol. L'occasion de dire que notre blog en polonais (ici) rencontre un succès d'audience inattendu. Bravo à son éditeur : Krzysztof Urbanowicz (bio).

> Tags : media, internet, blog

Yahoo! se lance dans le reality show sur le net

"Wow house" sera un nouveau reality show. Mais, cette fois, sur le net. Yahoo! continue dans sa logique de création de contenu exclusif. Après le grand reportage avec Kevin Sites in the Hot Zone, lancé en septembre, et le voyage avec Richard Bangs' Adventures, voici donc la télé-réalité.

Le thème : deux familles reçoivent 10 000 $US chacune pour rénover l'électronique de leur maison (télé, chaîne hi-fi, réfrigérateur…). Mais seule l'équipe gagnante peut conserver ses achats.

Côté pub, le format du show semble offrir toute une série d'opportunités aux annonceurs pour faire du placement de produits.

"Wow house" sera produit par le Media Groupe de Yahoo ! dirigé par Lloyd Braun, un vétéran de la télévision américaine, ex patron du groupe "Entertainment Television" à ABC.

(source : mediapost)

> Tags : media, internet, yahoo!, reality show

Danemark : une rédaction pour un quotidien local, un site, une télé, un gratuit et une radio

En 2002, la rédaction du Nordjyske Stiftstidende ne produisait qu'une chose : un quotidien local danois. Depuis, elle réalise toujours ce quotidien mais aussi : une chaîne de télévision d'infos en continue, une radio d'infos, une journal gratuit, des alertes sur téléphones portables et un site internet.

Marta Stone, directeur international de l'Ifra Newsplex Training, considère que c'est le meilleur exemple de convergence dans le monde.

François Nel, dans le cadre du Journalism Leadership Programme développé par l'université du Central Lancashire à Preston (G-B), a suivi et analysé le travail de cette rédaction (voir ici son blog). Pour lui et son équipe il y aurait quatre piliers qui contribuent au bon fonctionnement de cette rédaction multimédia : leadership, stratégie, planning et formation.

Et de conclure que ce qui compte n'est pas le niveau de technologie de l'entreprise. Mais, sa capacité à inspirer sa force de travail. Cette recherche est sous la forme d'un film. Pour en visionner un extrait, vous pouvez aller .

(source : editorsweblog)

> Tags : media, newspapers, multimedia, convergence

Dec 13, 2005

Résultats à la hausse pour les changements de format au Royaume-Uni… mais rien n'est encore joué

Voici les résultats -- par rapport au même mois l'année précédente -- des quotidiens anglais qui sont passés à des formats plus petits (source : The Independent) :

Changements récents
- The Guardian + 6.3 %
- The Independent (dimanche) + 6,3 %
- The Sunday Telegraph (dimanche) + 3 %

Premiers changements
- The Times (semaine) + 1,3 %
- The Independent (semaine) + 0,4 %
- The Sunday Times (semaine) + 2,3 %

Grands formats
- The Observer - 5 %
- The Daily Telegraph - 1,5 %

Tabloïdes
- News of the World + 2,8 %
- The Star (semaine) - 6 %
- Express - 10,8 %
- Sunday - 12,5 %
- Star Sunday - 15,3 %


D'après le quotidien anglais, il est encore trop tôt pour mesurer les résultats de ces changements de format. "We will need to leave it another few months before we try to answer, in each case, the "has it worked?"


> Tags : media, newspapers, compact format, quotidiens

Formation à la prise de vue pour des journalistes de presse écrite

Au Royaume-Uni, l'agence Press Association a lancé un programme de trois semaines offrant des formations à la vidéo aux journalistes de presse écrite. Déjà, des confrères du Hull Daily Mail et du Liverpool Echo ont suivi ce programme pour devenir journalistes vidéo.

Vous pouvez voir le résultat ici sur le site du Hull Daily Mail.

En tout cas, c'est une bonne idée. AFP, AP et Reuters devraient proposer le même genre de service à leurs clients de presse écrite.

(source : cyberjournalist.net)

> Tags : media, newspapers, internet, quotidiens, videojournalism

Dec 12, 2005

Base de données des votes au Congrès américain depuis 1991

Le Washingtonpost.com vient de lancer un espace sur son site qui propose de consulter l'ensemble des votes des élus au Congrès américain (House et Senat), depuis 1991 (ici).

Nous avions proposé, dans un de nos posts sur ce blog, à la presse régionale de créer une rubrique quotidienne : qui vote pour quoi ? Puis, de développer une base de données par commune présentant l'ensemble des votes des élus. Un vrai travail d'enquête. Un vrai service rendu à la communauté.

On espère que cette initiative de la presse quotidienne américaine va donner des idées à la presse nationale et régionale en Europe.

> Tags : media, newspapers, internet, quotidiens, Washington Post, base de données, congress, data bases, votes, politics

Dec 10, 2005

"Le contenu seul ne peut pas gagner"

"S'agit-il de sauver les quotidiens ?" C'est la question que se pose sur son blog Jeff Jarvis (bio), journaliste et consultant média américain. Sa réponse : NON. "Il ne s'agit même pas de sauver des emplois", continue-t-il. "Il ne s'agit pas de sauver quoi que ce soit, d'ailleurs".

Alors de quoi s'agit-il ? "D'essayer d'avoir une idée des opportunités qu'internet offre et de ce qui va en sortir". D'après Jeff Jarvis (et d'autres), ni le contenu, ni la diffusion ne sont les maîtres du jeu. C'est la conversation qui est la reine. L'interaction entre le consommateur et le producteur, le consommateur avec les autres consommateurs…

J'étais, hier soir, à une conférence du Media Lab du MIT (Massachusetts Institute of Technology), à New York. Fascinant. Walter Bender, patron de ce labo de recherche, insistait sur l'idée qu'il y a deux groupes de médias : les médias de construction (l'ordinateur) et les médias de consommation (journaux, radio, TV, téléphone…). Autrement dit, les médias actifs et les médias passifs. Les premiers permettent la conversation. Les autres sont un monologue.

La nature humaine a une tendance à la participation, à la socialisation. Il est donc logique (non ?) que nous nous tournions vers les médias de construction.

Ce qui fait écho, en quelque sorte, à l'étude dont j'ai déjà parlée ici "The creative man". Et qui explique combien les entreprises ont besoin de repenser leur système d'organisation afin de laisser la place à la créativité "naturelle" de chacun. L'envie de construire ! Vous me suivez ?

Aussi, le transfert progressif de nos habitudes de consommation des médias passifs vers les médias actifs (inter-actifs) semble inéluctable. Il est en route. Les jeunes générations les ont déjà adoptés. C'est "tellement plus fun", comme dit ma fille de 14 ans. C'est tellement plus "proche". Et la proximité n'est-ce pas une des clés de la réussite d'un média ? Parlez-moi de moi. Mieux. Laissez moi parler.

Le consommateur veut prendre la parole. Il semble vouloir en finir avec le monologue des marques. Médias compris. Il a son mot à dire. Il compte bien prendre part à la conversation. Ces espaces de socialisation sont en création ou en développement sur la toile. La presse a ici un rôle naturel à jouer. Informer… mais aussi faciliter. Faciliter la conversation autour de l'information.

Robert Murdoch l'a bien compris. "Notez bien qu'il n'a pas acheté une entreprise de contenu ou de diffusion avec des employés et une imprimerie quand il a acheté My Space. Il a acheté une entreprise de "relationships", explique Jeff Jarvis dans son post. Il nous faudrait donc "changer l'essence profonde de ce qu'est un journal."

"L'information est devenue un produit. Merci Internet. Donc nous devenons trouver d'autres moyens pour nous différencier", explique Hubert Burda, éditeur allemand de Focus dans le Herald Tribune (ici en anglais). "Le contenu seul ne peut pas gagner. Vous devez construire et interagir avec vos audiences."

"Nous devons accepter la réalité du marché et arrêter d'espérer que ça ne va pas changer", écrit Jeff Jarvis. C'est au contraire d'enthousiasme et de passion dont il nous faut faire preuve. Car l'instant est sans doute l'un des plus fascinants qu'aient jamais connu les médias. Nous avons l'opportunité d'être un acteur de cette révolution en marche… avec ou sans nous.

Le public veut participer, veut échanger. Aidons-le. Devenons, en plus d'être des fournisseurs de news, des canaux de facilitation de l'échange, de la création, de la recherche et de la socialisation autour de l'information. Et, réinventons la salle de rédaction sur la base de ces notions tout, comme le dit Jarvis, en se "concentrant sur notre vraie valeur ajoutée : rapporter l'information".

Le débat n'est pas print ou web… ou même télé ou radio. L'information ne se définie pas par le médium utilisé. L'information est un service. La marque d'une entreprise de presse c'est l'ensemble des services qu'elle rend à son audience. Pas un morceau de papier. La question est donc, comment continuer à rendre service ? Comment améliorer la qualité des services ? Comment anticiper les besoins des lecteurs, auditeurs, internautes… ?

Le consommateur veut plus que de l'info. Travaillons à lui donner la meilleure info possible. Et, offrons lui les produits et services dont il a besoin et qu'il estime être du ressort des entreprises de presse. Soyons ce facilitateur, cet intermédiaire intelligent, ce medium au sens éthimologyque stricte du terme : milieu.

La numérisation nous offre des possibilités infinies. Explorons-les. Essayons. Travaillons sur les complémentarités entre les supports existants et le numérique. Le consommateur est déjà convaincu. Reste à convaincre, pour la pérénité de nos business, l'annonceur. C'est un élément clés des stratégies numériques. Pas de business sans lui, non plus. Reste à lui expliquer combien les outils pour mesurer impact et retour sur investissement sur les produits numériques sont puissants et vont gagner en précision.

Jeff Jarvis a fondamentalement raison. Il ne s'agit pas de sauver quoi que ce soit. Il s'agit d'inventer l'information et les supports de demain, aujourd'hui. D'y adapter l'existant. Le champ est libre. Les coûts d'entrée sont faibles. La passion existe dans les salles de rédaction… et en dehors. Les énergies sont là. Le professionnalisme aussi. À nous de savoir rediriger ses qualités. À nous de savoir aussi faire venir les talents, en particulier technologiques, dont nous avons besoin. Inventons !


> Tags : media

Dec 9, 2005

Des blogs pour le New York Times

Le New York Times se lance dans l'aventure des blogs, nous apprend le blog Cyber journalist. Une série de blogs, écrits par des journalistes du quotidien, va être mis en place sur la partie loisir du site du journal : Redcarpet. David Carr a ouvert le bal, le 6 décembre dernier, avec son blog : The Carpetbagger. La pub est déjà au rendez-vous.

> Tags : newspapers, quotidiens, media, New York Times, internet

OFFRE D'EMPLOI : DA pour le magazine Femina (Edipresse - Suisse)

Ref de l'offre : FemGraph05
Personne à contacter : Sandrine Pahud (sandrine.pahud@edipresse.ch) ou Frédérique Goursolas • + 41 21 349 48 86
Publication : Femina (magazine hebdo féminin) --
Edipresse Av de la Gare 33 CH - 1001 Lausanne

Description du poste :
Nous recherchons un(e) directeur, directrice artistique.

Le ou la DA de Femina est responsable des services maquette et travaille en collaboration avec les différentes équipes de la rédaction. Il ou elle est en charge de la création et la réalisation des pages de l'hebdomadaire et des ses suppléments. Expérience solide en presse magazine souhaitée.

Vous : Diplômé(e) d'une école de graphisme, la créativité vous passionne. Vous êtes capable de définir un concept graphique, d'en assurer la réalisation et le suivi en production et maîtrisez avec aisance Ilustrator et Photoshop. Vous savez diriger une équipe. Vous vous mouvez avec aisance au sein d'une rédaction. Vous avez l'expérience de la presse et aimez l'univers de la mode, de la décoration et des belles choses.

Ce poste est basé à Lausanne est disponible de suite.
Femina diffuse 224.000 ex chaque dimanche auprès de 604.000 lecteurs.


MERCI D'ENVOYER UN CV UNIQUEMENT SI VOTRE EXPÉRIENCE CORRESPOND EXACTEMENT AU POSTE OFFERT


Pour votre info : nous sommes en train de mettre au point un site d'offre d'emplois pour les médias. Les annonces et CV pourront y être déposés gratuitement. Il s'adressera au marché des médias francophones.

> Tags : magazine, emploi, directeur artistique, job, art director

Dec 8, 2005

La pub en ligne devrait devenir plus chère que dans la presse papier

Les revenus publicitaires en ligne auraient battu tous les records en 2005. Ils devraient atteindre 18 milliards de dollars US et représenter 4,6 % de part de marché. Pour 2008, ils seraient de 30 milliards. Soit 6,4 % de part de marché. Et ce, selon les chiffres publiés par Le Figaro (lire ici).

Cette croissance résulterait, en grande partie, d'un transfert des investissements des médias "traditionnels" vers le web. Logique me direz-vous ! Car, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à consulter leurs infos en ligne.

Mais suivre le consommateur n'est pas, d'après nous, la seule raison de cette migration sur le web. Internet est en train de devenir le média le plus intéressant et le plus mesurable pour les annonceurs. Il leur fournit des outils, de plus en plus perfectionnés, pour calculer les retours sur investissement, point faible des médias "traditionnels".

La suite ? Elle semble simple. Non ? Trop simple peut-être. À vous de me le dire. Mais, la technologie va améliorer les outils pour mieux cibler les consommateurs sur les médias numériques et, ainsi, améliorer les retours sur investissements.

Ce qui nous pousse à penser que :
1- Le prix des pubs en ligne va augmenter car leur impact va être de mieux en mieux mesurable et le ciblage de plus en plus précis.
2- Il va diminuer dans les médias traditionnels car très difficile -- et en tout cas beaucoup plus que sur le net -- de mesurer l'impact des messages commerciaux.

Aussi, semble-t-il judicieux d'investir au plus vite dans les médias numériques, de générer de l'audience et de développer les technologiques qui vont permettre de cibler le contenu éditorial comme commercial et d'en calculer le ROI.

La presse a, encore, des marques fortes et estimées par les annonceurs. Elle a des relations de longue durées. C'est maintenant qu'elle doit agir pour éviter que le marché publicitaire glisse dans sa grande majorité entre les mains de nouveaux joueurs comme Yahoo !, Google, eBay et tant d'autres.


> Tags : quotidiens, newspapers, internet, media, ad

Dec 7, 2005

Les blogs comme outil de lutte contre les abus des entreprises commerciales ?

Vous avez vécu une mauvaise expérience avec une entreprise commerciale. Vous êtes à deux doigts de prendre un avocat pour faire respecter vos droits. Attendez deux minutes… Essayer le blog d'abord. C'est ce qu'a fait Jeff Jarvis pour relater sa mauvaise expérience avec Dell. Le résultat a été surprenant (lire ici en anglais). Apple a subit la même pression avec des consommateurs insatisfaits par le Nano iPod.

Thomas Hawk, un photographe américain, a lui aussi raconté son cauchemard avec une boutique sur le web : PriceRitePhoto. Vous pouvez lire l'histoire complète ici (en anglais) sur son blog. Si vous tappez : priceritephoto sur Google (ici), vous verrez qu'elle arrive en deuxième position. Et ce, juste après le site de l'entreprise en question. Site qui, d'ailleurs, ne fonctionne pas à l'heure où j'écris ce blog (cliquez ici pour vérifier).

Une histoire incroyable donc. Lancer sur son blog. Aux résultats plutôt impressionnants.

J'avoue d'ailleurs être, moi aussi, à deux doigts de raconter ma très "énervante" aventure avec mon assurance santé. Assurance française qui me coûte 12 000 euros par an, qui n'a pas encore trouvé le moyen en 6 mois de régler une note d'hôpital alors que je suis couvert à 100 % et qui mériterait bien que je lui fasse un peu de pub vue la façon dont elle manage cette affaire. Je leur donne encore quelques jours… sinon, je viendrais vous ennuyer avec cette histoire qui n'a rien à voir avec la presse. On peut bien se lâcher de temps en temps.

Mais je m'égare. Vous en pensez quoi de cet incroyable pouvoir du net à diffuser une information ?

US : Les sites indépendants locaux menacent-ils la presse locale ?

Des sites locaux indépendants, en particulier concentrés sur les loisirs et les voyages, seraient une menace pour la presse locale. C'est ce que révèle une étude réalisée aux États-Unis par Borell Associates. "Locally focused pure-play Internet sites have gained a foothold in many market," explique le rapport. "Independent City Sites Gain Steam: A New Threat to Old Media."

Et d'ajouter que ces sites indépendants se développent rapidement et "elbowing in on territory that traditional local media properties have been trying to stake out for the past decade".

Leur chiffre d'affaires est en progression. La majorité dépasse les 100 000 US$ de revenus. Pas de quoi fouetter un chat, me direz-vous. Mais, certains atteignent déjà le million de dollars. "From Atlanta to Yuma and from the suburbs of Syracuse to the tiny Gulf town of Port Aransas, Texas, small, independently run local sites have begun to pick up significant steam," peut-on lire dans cette étude.

Aux USA, la menace est marginale pour l'instant… mais en progression. Ces sites font une marge bénéficiaire de 24 %, contre environ 60 % pour ceux de la presse locale. En revanche, en France, il se pourrait que des initiatives de ce genre portent un lourd préjudice à la presse locale. L'offre des journaux en ligne étant très faible, à de rares exceptions, pour ne pas dire ridicule dans certaines régions.

Certains groupes de presse semblent avoir pris la mesure du danger. Des initiatives seraient en route. Imagination et rapidité de mise en place seront les deux atouts pour gagner sur ce marché. Le droit d'entrer sur le net étant faible, les petits malins ont toutes les chances de jouer les troubles faits.

> Tags : quotidiens, newspapers, internet, media

European Newspaper Award : récompenses pour les quotidiens designés par 5W Mignon-Media

La septième édition des European Newspaper Award a apporté son lot de récompenses aux quotidiens dont nous avons refait les formules :

  • Wirtschafts Blatt (quotidien économique autrichien du groupe Bonnier) reçoit un prix dans la catégorie "Meilleures Unes de quotidiens nationaux". Il est récompensé dans la catégorie "Pages spéciales", avec 7 doubles. Bravo à Jan Schwieger le DA du journal.

  • Puls Biznesu (quotidien économique polonais du groupe Bonnier) reçoit deux prix dans la catégorie "Meilleures pages d'ouverture de section pour les quotidiens nationaux". Bravo à notre ami et consultant Jacek Utko, DA du journal.
Ces deux quotidiens avaient déjà reçu une série de prix dans ce concours de design européen, l'année précédente. Puls Biznesu a été nommé meilleur design de quotidien au monde en 2004 (dans sa catégorie -- il y en quatre), par la Society for News Design.

(Liste des résultats : ici)


> Tags : quotidiens, newspapers, design, media

Dec 6, 2005

Microsoft se lance dans les petites annonces gratuites

Les journaux locaux n'avaient pas besoin de ça. Microsoft a décidé de se lancer dans les petites annonces gratuites. Quand on sait qu'elles représentent 50 % du revenu publicitaire dans beaucoup de journaux occidentaux… on comprend combien la nouvelle est mauvaise.

(source : MarketWatch)

> Tags : quotidiens, newspapers, internet, media, ad, pub

Un quotidien américain lance un site de videos locales

Des videos par les habitants de Hampton Road pour les habitants de Hampton Road, tel pourrait être le slogan du site de videos HamptonRoads.tv, lancé par le quotidien local américain The Virginian-Pilot.

Le site -- beta pour le moment -- propose des videos locales sur : les loisirs, les infos, le sport, le traffic routier, la musique… Et offrira aussi la possibilité de visionner les bandes annonces des films. Il sera possible de noter les videos et d'envoyer un lien vers elles par email.

À suivre.

(source : cyberjournalist.net via editorsweblog)

> Tags : quotidiens, newspapers, internet, media, TV

"Augmenter l'interaction avec le lecteur est plus important que d'augmenter la diffusion du papier"

Pour Hubert Burda, patron du groupe allemand Hubert Media Group, éditeur en autre de Focus, l'avenir des médias est dans les logiciels de socialisation. "We now concentrate on using social software to build closer relations with the communities of readers around our magazines," a-t-il declaré au Herald Tribune (ici en anglais).

Il ne pense pas que le papier va disparaître bientôt mais "I do not plan to open a single new printing plant," précise-t-il. Même son de cloche en Grande-Bretagne au Guardian. Jeff Jarvis, sur son blog (ici en anglais), raconte que lors d'une visite qu'il a effectué au journal britannique le rédacteur en chef Alan Rusbridger lui aurait confié : “They may be the last presses we ever own.”

"We want to say, 'Good morning, Mrs. Robinson, what can we do for you?"' declare Burda au Herald Tribune. Et d'ajouter : "Interaction builds trust, confidence and revenue." Aussi pour lui "augmenter l'interaction avec les lecteurs et plus important que d'augmenter la diffusion du papier."

Les résultats de cette stratégie semblent être au rendez-vous puisque l'année 2004 aurait été la plus profitable pour le groupe depuis sa création. Et, d'après l'analyste financier allemand Andre Remke de HypoVereinsbank, Tomorrow Focus, la division internet de Burda, "is the second-largest location for online advertising in Germany after T-Online, so their main competitors are really Yahoo and Google."

Parier sur le numérique, c'est aussi la stratégie de Random House, propriété du groupe allemand Bertelsmann, à en croire un article (ici en anglais) de Business Week, sous le titre "Digital Is Our Destiny”. Le géant de l'édition ne compte pas laisser Yahoo!, Google et Microsoft dicter les régles du cyberspace.

Il va commencer à proposer ses livres en ligne. "In early November it outlined ways it would begin to offer its books directly to consumers on a page-per-view basis. Random House will get at least 4 cents a page and split that roughly in half with authors for fiction and narrative nonfiction titles", écrit Business Week. "We acknowledge that a generation is growing up that may not have the same visceral connection with the book format," explique dans l'hebdo Richard Sarnoff, président de Random House's corporate development unit. "They have read as much on screens as they have on paper. We need vehicles to translate our books in different ways."


> Tags : internet, media

Nov 28, 2005

Libelutte.org un premier pas vers l'ouverture des rédactions

Il faut ouvrir les rédactions aux lecteurs, expliquais-je il y a peu dans un de mes posts. Dans cet esprit, j'aime l'initiative des ex grévistes de Libé. Libelutte.org, leur site web, est sans doute le premier du genre dans l'univers des médias, en tout cas à ma connaissance.

Un certain nombre de commentateurs ont trouvé ce site sans intérêt. J'avoue ne pas être d'accord. Le premier intérêt étant d'avoir donné la parole aux lecteurs. Bien entendu, ce n'est pas représentatif. Bien entendu, ces paroles de lecteurs ne sont pas toutes d'un grand intérêt. Mais elles sont des paroles de lecteurs. Ces lecteurs que l'on ne laisse jamais parler dans les rédactions.

Une nouvelle rubrique a été ajoutée : la boîte à idées. Les premières suggestions sont là. Certaines sont intéressantes.

Je ne sais pas ce qui sortira de tout ça. Mais, j'aime beaucoup cette ouverture de la rédaction. Un seul regret, on ne peut pas poster des posts en direct. Moi, j'aurais filtré a posteriori, pas a priori. D'autres quotidiens, j'espère, vont emboîter le pas. Le lecteur veut participer à la conversation de l'information. Il veut aussi aider à construire ses produits. Le supports d'infos ne devraient pas y échapper.


> Tags : quotidiens, newspapers, internet, media, libé

US : combien de temps les dépenses pub vont-elles rester illogiques ?

En 2004, les dépenses publicitaires aux US ont été entre 300 et 400 milliards de dollars US, si on en croit BusinessWeek. 10 milliards US$ ont été dépensés en ligne, soit moins de 4 % du total (dont 6 milliards chez Google). Moins que les pages jaunes, précise l'hebdo. Par comparaison, 50 milliards US$ ont été investis dans les quotidiens (il y en a un peu moins de 1500 aux US) et 90 milliards US$ en télémarketing.

D'après Foster Research, les foyers américains passent 30 % de leur temps média sur le net. 30% du temps mais seulement 4 % des dépenses ! Une situation illogique qui ne devrait pas durer très longtemps. D'ailleurs, PricewaterhouseCoopers et l'Interactive Advertising Bureau ont annoncé une augmentation de 34 % des dépenses pub en ligne pour le dernier trimestre de cette année. Soit un total de + 25 % pour 2005 (environ 12 milliards US $).

Il est clair que l'accès rapide à internet est en train de changer la donne ainsi que le développement du wi-fi. Si j'étais le patron d'un quotidien voilà où j'investirais mon argent : internet + wi-fi. Pas pour faire du bi-média -- le bi-média n'est pas venu au monde qu'il est déjà mort -- mais du multimédia.

Je proposerais un abonnement à la carte et ne livrerait la version papier qu'à ceux qui la désire. Pour en arriver là, il faut que les sites internet soient au point pour que l'audience soit au rendez-vous. Il faut que le service de pub mette en route une nouvelle stratégie et démontre l'efficacité des pubs en ligne. Et, enfin, il est nécessaire que le service technologique développe de nouvaux outils de personnalisation pour le lecteur et de calcule de "retour sur investissement" pour l'annonceur… et ce, en permanence.

Sinon, c'est Google ou Yahoo ! qui vont faire de l'info locale et rafler les annonceurs. Délire ? On en reparle dans cinq ans.

> Tags : quotidiens, newspapers, internet, media

Nov 26, 2005

Les sites internet de la presse quotidienne française locale semblent très en retard

Je me suis amusé à naviguer -- ou à essayer car certains journaux n'ont pas de site -- sur un grand nombre de sites de la presse quotidienne régionale et départementale française. Seulement quatre des 54 sites visités permettent aux lecteurs de faire des commentaires sur les articles. Aucun ne les permet en direct et sans modération. Et aucun ne les affiche sur sa page d'accueil.

Certains ont, quand même, un espace "Forum" où les lecteurs peuvent s'exprimer.

J'ai été surpris aussi de constater que 28 d'entre eux, c'est-à-dire plus de la moitié de ceux que j'ai voulu visiter, n'ont pas ou à peine de site internet.

Enfin, aucun n'offre son information via des flux RSS (Really Simple Syndication).

Comment expliquez-vous ce retard de la presse française ? Comment expliquez-vous que même certains grands titres régionaux n'aient pas de site internet digne de ce nom ?


Commentaires possibles sur les articles
L'Alsace/Le Pays
La Charente Libre
Le Dauphiné Libéré
La Dépêche du Midi

Pas de commentaires possibles sur les articles
Dernières Nouvelles d'Alsace
La Liberté de l'Est
La Nouvelle République
L'Ardenais
La Voix du Nord
Le Bien Public
Le Journal de la Haute-Marne
Le Journal de la Réunion
Le Journal de Saône-et-Loire
Le Journal du Pays Basque
Le Midi Libre
L'Est Républicain
Le Parisien
Le Progrès
Le Républicain Lorrain
Le Télégramme de Brest
L'Indépendant
L'Union
L'Yonne Républicaine
Ouest-France
Paris-Normandie
Sud-Ouest

Pas ou pas vraiment de site internet
Corse Matin
La Dordogne Libre
La Liberté de l'Est
La Marseillaise
La Montagne
La Presse de la Manche
La Provence
La République des Pyrénées
Le Berry Républicain
Le Courrier de l'Ouest
Le Courrier Picard
L'Écho
L'Éclair
Le Havre Libre
Le Havre Presse
Le Journal du Centre
Le Maine Libre
Le Petit Bleu du Lot-et-Garonne
Le Populaire du Centre
L'Est Éclair
L'Éveil de la Haute-Loire
Libération Champagne
Nord Éclair
Nord Littoral
Nice Matin
Presse Océan
Var Matin

Partie payante
Dernières Nouvelles d'Alsace
La Voix du Nord
Le Parisien
Le Télégramme de Brest


> Tags : quotidiens, newspapers, internet, media

Nov 25, 2005

Google teste la pub payée sur la base du nombre d'appels téléphoniques reçus par l'annonceur


On appelle ça aux US : "Pay-Per-Call Ads". Et c'est ce que teste Google. L'idée : à côté de la pub d'un annonceur apparaît une icône téléphonique (voir plus d'écrans ici). Si vous cliquez dessus, vous pouvez rentrer votre numéro de téléphone, puis sélectionner "être connecté gratuitement". Le système de Google vous appelle, puis vous met en relation avec l'entreprise. L'annonceur est alors facturé sur la base du nombre d'appels téléphoniques qu'il a reçu.

Le "Paye-Per-Call" a la réputation d'être un outil de marketing local très puissant. Une étude de JupiterResearch montre qu'environ 50 % des petites entreprises sont intéressées par ce nouveau système de publicité en ligne. Et Kelsey Group annonce que ce marché devrait peser entre 1,4 et 4 milliards $US d'ici à 2009.

C'est, en tout cas, un autre signe que la publicité glisse de plus en plus vers un modèle de transactions et non de CPM, comme abordé à plusieurs reprises dans ce blog. Sans compter, que cette initiative de Google représente une nouvelle menace pour la presse quotidienne locale.

(source : Greg Yardley et clickz.com)


> Tags : media, pub, google, ad

Les rédactions doivent s'ouvrir à leurs lecteurs

"Le journalisme forteresse a échoué," écrit Steven A. Smith, rédacteur en chef du journal américain Spokesman-Review, sur le blog de Jay Rosen. J'ai, pour ma part, toujours été convaincu qu'il fallait ouvrir les rédactions aux lecteurs.

Il y a dix ans déjà, nous avons, avec François Dufour, rédacteur en chef du quotidien français pour enfants, Mon Quotidien, eu l'idée de faire venir -- tous les jours -- des enfants aux conférences de rédaction. Rien de tel que la réalité du lecteur.

Il m'aura fallu dix ans pour convaincre un autre journal de le faire. C'est un quotidien régional polonais, NTO, dont nous venons de refaire la formule (voir ce post et celui-là). Nous avons appelé cette initiative : le rédac chef du jour. Le lecteur assiste à la conférence de rédaction du soir. Donne son avis sur les sujets choisis, sur ceux qui sont montés à la Une et sur la qualité général du journal. Mais, aussi, il propose des sujets à couvrir. La rédaction trouve sans intérêt cette initiative. Évidemment, ai-je envie de dire. À quoi bon écouter le lecteur. De son côté, il aime beaucoup l'initiative et s'étonne de tant d'ouverture.

L'idée n'est apparemment pas nouvelle. Steven A. Smith la pratique depuis plusieurs années. "Raising the window, fessing up, speaking directly to readers with a genuine openness actually enhances credibility. We’re learning that lesson in Spokane where we’re three years into our transparent newsroom initiative", affirme-t-il.

Pour lui, comme pour nous, les lecteurs réclament une interaction avec le journal. Et si le journal ne le fait pas, d'autres le feront. Le journal n'en sortira pas gagnant. "They (les lecteurs) are going to insist on an interactive, two-way flow of information, ideas and opinion— whether we like it or not. And if we don’t develop the user-as-producer model ourselves, others will do it for us or to us", écrit-il.

Il croit même que cette interaction permet de créer des journaux de meilleur qualité : "Citizen participation in journalism may create a product that is more relevant, compelling, authentic and valuable than the journalism we did behind the fortress. The transparent newsroom isn’t really about “watching the sausage being made.” It lets the users of the newspaper get their hands dirty alongside the journalists."

Et de déplorer le mépris qu'ont certains journalistes pour les lecteurs : "In fortress newsroom, readers are something of a necessary inconvenience. We need their business, but not their ideas. In fortress newsroom, objectivity means independence defined by separation from… Journalists report on their communities but by newsroom law cannot be part of their communities. And listening to readers, trying to understand their interests and motivations, is the business of ad reps and circulation managers."

Comme lui, nous pensons que la transparence n'est pas compliquée… et qu'elle ne menace en rien la "souveraineté" de la rédaction dans ses choix éditoriaux. Qu'en dites-vous ? Gadget ou initiative intéressante ?

(lire l'article complet de Steve ici, en anglais)

> Tags : media, quotidiens, newspapers

Nov 23, 2005

Peut-on sauver la presse nationale généraliste quotidienne payante en France… et ailleurs ?

La presse quotidienne nationale généraliste française et payante va mal. Très mal. La crise au quotidien Libération vient nous le rappeler. Perte de lectorat, baisse, stagnation ou trop faible augmentation des recettes publicitaires… pénétration d'internet et des nouvelles technologies, gratuité de l'information, les raisons sont multiples. Elles ont été largement expliquées sur ce blog et ailleurs. Les refontes de formules -- qui sont avant tout des changements de maquette -- des uns et des autres ne devraient -- hélas ! -- pas changer grand-chose à la donne. Libé est bien placé pour le savoir.

Mais Libé n'est pas un cas à part. Les autres grands quotidiens nationaux (et locaux) français souffrent également. Ne nous y trompons pas. La presse quotidienne nationale généraliste et payante a perdu ses avantages produits. Elle n'a pas vu le coup venir (ou, en tout cas, a fait semblant de ne pas le voir). Elle a snobé ses lecteurs trop longtemps sur le ton : "Nous, on sait de quoi le lecteur à besoin. On ne va pas faire du TF1" [sic]. J'ai entendu le refrain, cent fois… au moins.

Elle ne s'est jamais, non plus, préoccupée d'attirer à elle les jeunes lecteurs, voire les très jeunes lecteurs. La crise qu'elle traverse n'est donc une surprise pour personne… enfin, je pense.

Maintenant, reste la question de fond : Peut-on sauver la presse quotidienne généraliste payante ? Son modèle économique est-il encore viable ? Y a-t-il encore suffisamment de lecteurs potentiels ? Combien de temps les annonceurs vont-ils accepter des augmentations de CPM (coût par millier) alors que l'audience baisse ?

Quelles sont les réformes de fond que cette presse devrait globalement faire ? La séparation presse de droite, presse de gauche a-t-elle encore un sens ou faut-il trouver de nouvelles personnalités aux journaux ?

Y a-t-il encore un sens à assumer des coûts d'impression, de papier, de diffusion… alors que le public glisse peu à peu, rapidement, ainsi que la publicité, sur le net ? Pourquoi ne pas offrir la version imprimée qu'à ceux qui la veulent absolument ? Et pourquoi ne pas offrir aux autres une tablette PC pour lire le journal ? France-Télécom l'avait fait avec le Minitel, les opérateurs de téléphonie mobile le font avec les portables.

Y a-t-il encore un sens à proposer de l'info géné que l'on trouve partout gratuitement ? N'y a-t-il qu'une façon de faire du journalisme ou peut-on le réinventer ?

Qu'en dites-vous ? Que proposez-vous ? Quelles sont vos idées, lecteurs, publicitaires, marketeurs, journalistes, investisseurs… pour sauver la presse nationale généraliste payante ? Parlons-en. Partageons nos idées. Le journalisme en a besoin.


> Tags : media, quotidiens, newspapers, presse nationale, info géné

Didier Pourquery, directeur de Metro (France) : "Vous savez, l’idéal d’un journaliste c’est d’avoir des lecteurs"

"Mon rêve de journaliste : faire lire les gens qui ne lisent pas de quotidien en leur proposant un journal populaire de qualité très accessible", c'est ce qu'à déclaré, hier, Didier Pourquery, directeur de la rédaction du quotidien gratuit Metro (France), en réponse à une question de lecteur dans le forum du Nouvel Obs (à lire ici). Merci à Gilles Klein, de nous avoir signalé ce forum sur son blog Le Phare.

Je trouve les réponses de Didier Pourquery rafraîchissantes. En voici des extraits choisis (mais je vous invite à lire la totalité de l'échange) :

Quant aux opinions, chez nous elles sont soigneusement séparées de l’information. Metro est , dans le monde entier, un journal neutre.

Nous ne prenons pas de lecteurs au Monde ou à Libé (je suis un ancien de ces deux journaux que je respecte profondément; la baisse de leur diffusion était entamée avant février 2002 ( avant le lancement de Metro) et nous faisons un journal différent de ces grands quotidiens, à la fois plus concis et complémentaire. Nous touchons surtout les non-lecteurs de presse quotidienne. En revanche, il est possible que nous perturbions un peu leur marché publicitaire.

Nous avons en effet la même maquette dans tous les pays où nous sommes édités. Franchement c’est un grand confort […] Quant à remplir les cases, vous savez, nous autres journalistes remplissons toujours des cases. L’important c’est qu’elles soient lues.

[…] nous ne devons jamais mélanger l’info et le commentaire (nos lecteurs sont intraitables sur ce point) […] Par ailleurs je crois à la vertu quasiment révolutionnaire de l’information et de l’explication.

Si les newsmagazines en revanche perdent le contact avec l’actu et deviennent des mensuels publiés chaque semaines, je me demande comment vont réagir leur lecteurs.

J’aime rendre simples les problèmes complexes, c’est même je crois l’une des composantes de notre métier et j’en suis fier. J’écris pour des lecteurs, pas pour les autres journalistes. Dans Metro il y a des dizaines d’éléments chaque jour qui peuvent nourrir la réflexion. Simplement nous ne disons pas à nos lecteurs ce qu’ils doivent penser. Ce n’est pas notre boulot.

Les dépeches ne représentent que 30% de notre contenu.On les remarque parce que nous avons l’honnêteté de les signer AFP ou AP... Pour le reste nos reporters locaus sont sur le terrain sans arrêt... beaucoup plus que dans certains autres journaux, croyez moi !

Question : Est-ce bien le rêve des journalistes que d'avoir des lecteurs ?


> Tags : media, free bie, quotidiens, newspapers, presse gratuite, metro

Médias : mon chiffre de la semaine

D'après l'Interactive Advertising Bureau (IAB) et la société de consulting en comptabilité Pricewaterhouse Coopers, les revenus de la publicité en ligne ont battu tous les records. Soit 3,1 milliards de dollars américains à la fin de ce trimestre. Soit + 34 % en un an (2,3 milliards US $) et + 5 % (2,9 milliards US $) par rapport au trimestre précédent.

Nov 22, 2005

Le gourou des petites annonces gratuites en ligne va lancer un projet de presse sur le web

Craig Newark, l'inventeur et fondateur du site craigslist.org, est en train de finaliser son projet de presse en ligne. Nous en avions parlé à plusieurs reprises sur ce blog. Le gourou de la petite annonce gratuite veut recréer un journalisme de qualité. Un journalisme qui "n'a pas peur de dire la vérité". Le site devrait voir le jour dans moins de trois mois.

"Things do need to change," a-t-il déclaré au Guardian. "The big issue in the US is that newspapers are afraid to talk truth to power. The White House press corps don't speak the truth to power - they are frightened to lose access they don't have anyway."

Et d'ajouter :

"The American public has lost a lot of trust in conventional newspaper mechanisms. Mechanisms are now being developed online to correct that."

The Guardian explique que Craig ne veut rien encore révéler des détails de son projet. En revanche, il a déclaré que la hiérarchie de l'information sera décidée par le public.

Craigslist.org est le septième site aux USA en nombre de pages vues. Il est réalisé par une équipe de dix huit personnes. Lancé en 1994, à San Francisco, le site décide depuis de sa stratégie business en écoutant les suggestions de ses utilisateurs. Les analystes des médias considèrent que le site de petites annonces gratuites a fait beaucoup de mal à la presse quotidienne régionale en la privant d'une partie de ses recettes publicitaires.

(source : The Guardian)

> Tags : media, press, petites annonces, Craigs list, internet, presse

Dix grandes tendances en publicité et marketing

Le Wall Street Journal vient de publier, sous la plume, de Suzanne Vranica, une liste des tendances qui sont en train de transformer l'industrie de la publicité et du marketing.

1- Les marketers ont trouvé le medium ultime : le téléphone portable. Contenu sponsorisé et SMS publicitaires vont se généraliser.

2- Les emails élaborés et interactifs. Comme par exemple, celui de la campagne de Microsoft pour un de ses nouveaux jeux vidéos :

"You open an email to find a photo of a fictional newspaper. The headline reads: "Another slaying at Datadyne HQ." Below it is a link that sends you to a Web site where a video of an autopsy is running. Suddenly, the camera pans down and you see your name etched onto the toe tag of the body.

The screen then tells you about Perfect Dark Zero, a videogame from Microsoft Corp.'s Xbox. It also allows you to send a similar email to a friend. After you send your friend the link, your phone rings and a recorded message from Joanna Dark, the game's heroine, announces: "The job is done, friend." Then suddenly, you receive an email from Joanna that has a picture of another dead body. And the toe tag bears your friend's name."

3- Le placement de produits dans des programmes de loisirs va s'intensifier. Les marques financent même la création de certains de ces programmes et y placent leurs produits.

4- Développement de campagnes interactives où les consommateurs sont appelés à participer à des jeux et/ou à des compétitions.

5- Le design se démocratise. Il prend une place de plus en plus importante dans le développement et le marketing de produits d'entrée et de milieu de gamme.

6- La publicité dans et avec les jeux vidéos devrait faire un bon de 186 millions de $ US cette année à 875 millions $US d'ici à 2008.

7- Le marketing de niche est en plein boum. Il s'agit de s'adresser à une culture/tribue spécifique et aux comportements qui lui sont liés.

8- "L'adressabilité" est en train de devenir le mot clé. Les outils se développent pour toucher une audience de façon de plus en plus précise. L'idée : la pub ennuie seulement quand elle touche une personne qu'elle ne concerne pas.

9- CD-Roms, jeux… les agences sont à la recherche de nouveaux outils pour améliorer le retour sur investissement pour les pubs dans la presse magazine.

10- Les entreprises vont travailler aves des agences de pubs plus petites mais plus créatives et plus spécialisées dans un média ou une audience.

Le Sacramento Bee propose un remarquable enquête multimédia sur son site web

Le sujet : les immigrés hispaniques qui travaillent dans les forêts aux États-Unis. Le genre journalistique : l'enquête. Les outils : multimédia (sons, textes, images, infographies et videos). L'auteur : une équipe de journalistes du quotidien américain le Sacramento Bee.

Le documentaire/enquête est organisé en trois parties. Vous pouvez le voir ici, sur le site du journal californien. C'est un travail remarquable tant sur le plan du fond que de la forme. Ainsi, le Sacramento Bee démontre que journalisme de qualité et multimédia peuvent faire bon ménage… contrairement aux impressions des uns et aux a priori des autres.

A voir. Du bon et beau journalisme. Qu'en pensez-vous ?

> Tags : media, quotidiens, newspaper, Sacramento Bee, internet, jeunes

Nov 21, 2005

"Libres échanges", l'espace en ligne des jeunes du journal communiste l'Humanité

En essayant de jeter un œil à la nouvelle formule de l'Humanité, je découvre "Libres échanges". C'est un espace pour les jeunes, rédigé par des jeunes "correspondants" (voir ici l'explication de Patrick Le Hyaric, directeur du journal). À en croire le site, lancé en octobre de cette année, des centaines de jeunes auraient "signé" pour y participer.

Le quotidien communiste a même organisé une journée porte ouverte, le 15 octobre dernier. Cela a été l'occasion pour une centaine de jeunes de découvrir le journal et de se former aux techniques de base du journalisme. Bonne idée.

Les jeunes peuvent donc envoyer des articles sur le site. Certains d'entre eux sont même repris dans la version papier du quotidien.

J'avoue que je trouve l'initiative intéressante. Elle devrait donner des idées à d'autres. Mais grosse déception -- et de taille -- il n'y a pas moyen de commenter les articles. Pourquoi ? C'est bien sympathique que Patrick Le Hyaric affirme : "Oui, nous avons l’audace de la liberté et de l’échange pour permettre aux jeunes de s’exprimer librement." Ca serait sans doute mieux que, dans les faits, l'échange soit possible. Non ?

Question : les articles des jeunes correspondants, publiés dans l'Humanité papier, sont-ils rémunérés ?

> Tags : media, quotidiens, newspaper, l'humanité, internet, jeunes

Nov 20, 2005

Le New York Times va lancer un magazine de sport

Son nom : Play. Son contenu : du sport. Son éditeur : le quotidien américain le New York Times. Le journal (et son groupe), engagé dans une profonde réforme, continue son développement avec des produits niches. Après, le lancement d'un supplément magazine "life style", le NYT s'attaque au sport. Il sortira le 5 février 2006, à l'occasion du "Super bowl", la grande finale de football américain. L'ensemble du contenu devrait être accessible en ligne. D'autres magazines -- niches -- seraient à l'étude.

(source : communiqué de presse du New York Times, ici en anglais)

> Tags : media, quotidiens, newspaper, New York Times, Play, sport

Le journalisme citoyen est-il une menace pour les pigistes ?

Vous avez entendu parlé du "journalisme citoyen". C'est ce journalisme fait par des non professionnels et édité (ou non) par des professionnels. La philosophie : tout le monde est un journaliste, tout le monde est un correspondant de presse.

Le "porte parole" et grand défenseur du "citizen journalism", c'est le journaliste américain Dan Gillmor, fondateur de Grassroots Media et auteur du livre "We the media". Le plus fameux site de journalisme citoyen est en Korée : Ohmynews.com (version ici en anglais). D'autres expériences de ce genre sont en route, un peu partout dans le monde, par exemple : agoravox.fr en France et yourhub.com aux US.

Les contributions de ces journalistes citoyens sont-elles en train de réduire les potentiels de piges ? C'est ce que semble dire la branche des pigistes du syndicat des journalistes anglais NUJ comme le rapporte (ici en anglais) l'hebdo anglais sur les médias, Press Gazette.

L'exemple choisit est le Guardian. Un journaliste freelance, Hilary Maskell, constate : "At The Guardian, since the relaunch, there are more sections devoted to readers' contributions."

Ces contributions sont-elles rémunérées ? La réponse du Guardian est clair : non.

Questions :

1- Croyez-vous vraiment que la pige va se réduire au profit de contributions gratuites du public ?
2- Pensez-vous que la menace repose seulement sur les pigistes ou, finalement, sur tous les journalistes ?
3- Faut-il mettre en place un code d'éthique pour l'utilisation de la copie de ce nouveau type de correspondants ?
4- Le journalisme citoyen est-il pour vous une illusion/mode de passage qui a vocation à disparaître ou à très peu compter ? Ou est-ce quelque chose qui est appelé à durer et va faire partie de l'organisation des médias dans le futur ?

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