Jul 27, 2006

Une expérience de journalisme open source financée par des donations se met en place

Une nouvelle expérience journalistique est en train de voir le jour aux États-Unis. Son nom : NewAssignment.net. Elle est lancée par le journaliste et professeur Jay Rosen et a reçu un premier financement par le créateur de Craigslist : Craig Newmark. De quoi s'agit-il ?

L'idée est simple : faire du journalisme "open-source" de grande qualité. Comment cela devrait fonctionner ? Tout un chacun va pouvoir passer une commande de reportage, d'enquête… sur un site internet : NewAssignment.net. Là, des journalistes professionnels, embauchés par le site, prendront en charge ces projets. Avec la participation du public, ils aideront à préciser et à améliorer la commande.

Ensuite, les rédacteurs en chef de NewAssignment.net commanderont le travail à un ou des journalistes. Ce journaliste soumettra régulièrement son travail au public, à travers le site, pour : montrer où il en est, récolter des informations, en apprendre plus et faire corriger les erreurs qu'il aura pu commettre.

Ainsi, le public pourra décider ou pas de soutenir le travail du journaliste. Comment ? Tout d'abord en apportant ses connaissances. Et/ou ensuite, en apportant son soutien financier à un sujet qui lui semble important et réalisé avec qualité. Il sera donc possible de faire des dons financiers à NewAssignment.net, sorte d'association de loi de 1901 (appelé non-profit aux US).

L'une des questions de fond : y aura-t-il suffisamment de donateurs pour soutenir financièrement le travail des journalistes ?

En tout cas, cette expérience tombe à un moment où j'entends de plus en plus au tour de moi aux USA, cette idée comme quoi le journalisme de qualité va finir par être financé par des organisations à but non lucratif. Pourquoi ? Car il ne se vendrait plus. Vous en dites quoi ?

(Plus d'explication sur le projet par Jay Rosen ici sur son blog)

Jul 26, 2006

France : la fréquentation des sites internet en hausse

+5,4 % de visites pour les 64 sites que suit Médiamétrie-eStat, entre mai et juin 2006. Soit plus de 20% d'augmentation de la fréquentation depuis le début de l'année. La durée moyenne des visites (13 minutes et 49 secondes) est aussi en hausse (33 secondes) toujours entre mai et juin.

Le quotidien l'Équipe est le premier média traditionnel en nombre de visites en juin : 44 604 377. Pas très loin derrière les Pages jaunes : 63 900 986. Mais assez loin derrière Skyrock qui fait la course en tête avec 128 323 238 visites.

(source : tarif média)

PQN - PQR : quelques chiffres pour aider à la réflexion

Je n'aime pas mélanger la problématique de la PQR et de la PQN. Cependant, j'aimerais prolonger la conversation commencée par Emmanuel Parody (ici) et Benoît Raphaël (ici), sur l'effet de ciseau en apportant quelques chiffres -- TRÈS EN VRAC -- à la réflexion :

Diffusion et lectorat :
En France, hors La Croix (je n'ai pas les chiffres), seul Aujourd'hui en France voit, pour la PQN géné, sa diffusion progresser en 2005 -- un peu plus de 2 %.

Le nombre d'exemplaires vendus dans la PQR en France a reculé de 6,21% entre 2000 et 2005 (source : AMJ). Même chose pour l'Italie (-17,53%), le Portugal (-15,38%), le Royaume-Uni (-15,46%) et la Suisse (-7,54%). Seule l'Autriche progresse de 3,06%.
Sur la même période, la diffusion recule en Allemagne (-9,99%), Belgique (-3,37%), Danemark (-10,17%), Finlande (-4,27%), Norvège (-6,59%), Pays-Bas (-10,07%) et Suède (-3,61%).
Enfin, l'ensemble de la diffusion de la presse quotidienne recule en Grèce (-11,62%), Luxembourg (-4,12%) et Espagne (-1,73%).

Aux USA, la pénétration de la PQR est tombée à 51,6% en 2005. Elle était à 58,6% en 1998 et… à 80% en 1960. La chute semble s'accélérer en Amérique au premier trimestre 2006. Par exemple, le Denver Post voit sa diffusion perdre 4,7%, le Orlando Sentinel 8,3% et le Los Angeles Times 5,4%. En dix ans le Washington Post a perdu 12%.

Marché publicitaire :
En France, la presse quotidienne a perdu plus de 4% de sa part du marché publicitaire en quinze ans. Début 2006, les premières estimations lui conservent environ 10 %. Pour info, internet devrait dépasser les 5 % cette année. Et la télé hertzienne devrait repasser sous la barre des 30 %, même si elle restera le leader.

Dans la PQN, seul Aujourd'hui en France a augmenté sa part du marché publicitaire en 2005. Tous les autres stagnent ou reculent.
En terme de volume de pages publicitaires, et toujours en 2005, seuls Aujourd'hui en France et Le Figaro, en PQN, voient leurs nombres de pages augmenter. Les autres… diminuer.
En PQR, Le Parisien semble avoir la plus grosse croissance en terme de volume de pages. Par ailleurs, le chiffre d'affaires publicitaire des principaux quotidiens régionaux a augmenté de presque 2 % en moyenne, l'année dernière.

En Europe, la presse quotidienne a perdu 2% de part de marché en cinq ans. Seule la Norvège marche à contre sens.

Côté USA, la PQR a perdu 26 % du marché de pub entre 1993 et 2004.

Résultat d'exploitation :
En 2005, la marge net moyenne (avant impôt) des grands titres de la PQR était d'environ + 3%. Un résultat qui dépassait les 5% en 1999.
Les USA ont probablement un des records mondiaux avec 19,6%, même si les résultats sont en baisse ici aussi.

Coûts :
Pour la PQR, en France, la distribution est le gros poste avec plus de 20% des coûts. Arrivent juste derrière la rédaction et la fabrication. En six ans, seuls les coûts de la rédaction, de la distribution et de l'administration ont augmenté.
Aux USA, l'administration est le gros poste (25%), avec l'impression (14%), la rédaction (12%) et la diffusion (11%).

Si vous avez plus de chiffres ou des chiffres différents, n'hésitez pas.

Jul 25, 2006

US : TeenPeople ferme la version print de son magazine




Les ados américains vont devoir se contenter de la version web de TeenPeople. Time Inc., le géant mondial de la presse magazine, a décidé d'arrêter de publier la version imprimée de son magazine pour teenagers.

C'est le deuxième mensuel du genre à suspendre sa parution en six mois. Il y a quelques mois, Hachette Filipacchi Media avait décidé de ne plus poursuivre la publication papier de Elle Girl et de ne conserver que le site web.

La presse magazine a été le premier média à surfer sur les centres d'intérêts. Le câble est son pendant télévisé. Mais, aujourd'hui, internet est devenu l'outil ultime pour satisfaire une grande majorité d'entre eux. Descendant encore plus bas dans la satisfaction des goûts les plus spécifiques et accélérant cette fragmentation de l'audience dont nous parlons tous tant. Et, pas besoin d'attendre un mois, ou au mieux une semaine, pour accéder à l'information.

Une certaine presse magazine papier a, sans aucun doute, de très beaux jours devant elle. Elle est un des meilleurs supports possibles pour certains sujets. Mais, internet impose un autre rythme. Celui de l'info 24h sur 24. Et, la majorité des magazines, s'ils veulent rester crédible auprès de leur audience, doivent s'adapter à ce rythme quotidien.

Procès Google/AFP -- l'Agence France Presse est-elle dans l'impasse ?

Comme vous le savez sans doute déjà, l'AFP a intenté un procès à Google en mars de l'année dernière. Motif : Google violerait son copyright en affichant du contenu produit par l'agence de presse française et pour lequel, l'entreprise américaine ne paye aucun abonnement. L'AFP réclame $ 17,5 millions.

Google a accepté de supprimer les liens vers le contenu de l'AFP. Problème, comme nous le révèle un article publié par Macworld, le 17 juillet dernier, on le trouve toujours sur le site Google News en faisant une recherche. Et pour cause, l'AFP est une entreprise qui syndique son contenu aux entreprises de presse. Lesquelles rebalancent ce contenu en ligne. Faites l'exercice vous-même. Cherchez : "Agence France Presse". Je viens de le faire : 1220 retours (résultat ici).

À l'époque, j'avais commenté la news sur un blog dont j'ai oublié le nom, insistant sur cet aspect du problème. Je ne voyais pas comment Google allait réussir à ne plus indexer du contenu AFP. Contenu qui, par définition, se retrouve sur les sites de ses centaines d'abonnés. C'est aussi la question que se pose John Burke, dans editorsweblog : "Est-il vraiment possible de supprimer le contenu AFP de Google ?"

En effet, est-ce que l'agence française va demander à ses clients de ne plus rendre les articles, les photos, les graphiques, etc, signés AFP, cherchables par Google News ? Si oui, les entreprises de presse abonnées au service vont-elles accepter de perdre des centaines de pages vues ?

Une stratégie complétement "suicidaire" selon John Burke : "I don't think the French daily Le Figaro would be too happy if readers couldn't access its article found through Google News about a deceased French comedian because of the photos in the slideshow it offers come from AFP. Or that the Guardian would appreciate it if readers couldn't click through to an article about the Zidane headbutt because a picture next to the story is accredited AFP/Getty."

Je suis curieux. Dans l'hypothèse où l'AFP ne veut vraiment plus voir son contenu sur Google News et demande à ses abonnés de ne plus rendre ce contenu accessible, que feriez-vous ? Arrêteriez-vous votre abonnement AFP ou pas ? Comme John, pensez-vous que c'est une décision "suicidaire" ? Impasse ?

Jul 21, 2006

PQN suite : papier, confort de lecture et e-paper

PAPIER -- Soyons clair, je ne suis pas pour la disparition du papier. Je ne suis d'ailleurs pas contre non plus. Ce n'est pas le problème. Je fais juste un constat : la PQN n'arrive pas à gagner de l'argent depuis des années. L'un des principaux coûts de cette presse : c'est l'impression, l'intervention humaine, les machines à amortir, les locaux et la diffusion. Un coût qui, de mémoire, représente entre 35 % et 45 % des coûts de la PQN (corrigez moi si je me trompe). La rédaction doit représenter entre 10 et 20 %. Donc légitimement, je me pose la question du tout web. Je ne dis pas que c'est faisable à la seconde. Je dis que c'est une solution à envisager. Et, en plus, ce n'est pas forcément une solution exclusive. On peut imaginer un produit papier 3 fois par semaine et le reste en ligne.
On me répond : attention à la cata. Et perdre 30 à 15 millions d'euros, ce n'est pas déjà la cata ?
Enfin, pour continuer sur le papier, une des solutions que j'envisage, c'est la gratuité. On est donc toujours bien sur une solution papier. Partir dans une direction ou une autre, c'est au fond un problème de capacité d'investissement.

CONFORT DE LECTURE -- Je croyais avoir répondu à cette question, mais je le refais avec plaisir. Je pense que la lecture sur le papier est une habitude générationnelle. Il y a des gens qui ne peuvent pas lire sur écran. Mais ils sont de moins en moins nombreux. C'est pour ça que je te posais la question Bertrand : combien de temps passes-tu à lire sur papier et sur l'écran. Clairement, tu passes plus de temps sur l'écran. Qui aurait dit que des millions de gens regarderaient leur film et leur émission télé sur un iPod ou même en ligne dans un rectangle de 6 cm sur 4 cm ? Alors, que bientôt il faudra avoir un salon de 100m2 pour y faire rentrer sa télé. 100 millions de vidéo visualisées par jour sur You Tube ! Plus de 4000 magazines papier qui disparaissent en Korée du Sud, en huit ans, au profit, en autre, des écrans ! Yahoo news ! le premier site d'info du monde. Et à côté de ça, la presse écrite (mais aussi la télé et la radio -- on oublie trop souvent de le dire) qui perd des lecteurs un peu plus chaque jour. Apparemment le confort de lecture ne suffit pas à faire vendre et ne résoud pas l'équation : les coûts sont supérieurs aux recettes.

E-PAPER -- J'aime l'idée du e-paper. Il permet en effet de réduire les coûts de fab et de diffusion. Maintenant, je me pose une série de questions sur ce support :
Les proto que j'ai vu passer ne font que répliquer le design d'un journal papier et ne sont pas interactifs. Sans doute parce qu'on ne va pas perturber les lecteurs traditionnels et les annonceurs. Donc est-ce que ça veut dire que l'on renonce à attirer les non-lecteurs de quotidiens ? Pourquoi les générations qui sont déjà habituées à ne lire que sur l'écran et qui adorent l'interaction vont soudain accepter une régression de l'outil ? De plus, on n'a pas résolu le problème du contenu, ni celui du prix. Pourquoi le contenu payant du Monde deviendrait plus attractif à ceux qui ne l'achètent pas aujourd'hui sur un e-paper que sur un morceau de papier, surtout s'il est payant sur le e-paper ? Sans oublier que le Monde est gratuit en ligne. Le consommateur posera automatiquement la question pourquoi ne pas donner accès au site sur ce e-paper au lieu de faire du copier/coller du papier. Non ?

Quotidiens nationaux géné écrits et payants : ma réponse à vos commentaires

Comme ma réponse à vos commentaires est un peu longue, je la republie directement en post.
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Benoît, la presse quotidienne régionale n'est pas dans la même situation que la presse généraliste nationale payante. C'est pourquoi, je n'ai pas mélangé les deux. Elle possède un vrai avantage compétitif et, dans bien des cas, un vrai monopole de l'information. Si on s'intéresse à la vie locale, il faut passer, en général, par elle. Yahoo ! ou Google ne sont pas encore sur ce terrain. En tout cas sur le plan de l'info… car ils le sont déjà sur le plan de la pub. Le journalisme citoyen n'a pas beaucoup de chance de concurrencer globalement la presse régionale ou départementale. Quoi que ! Dans la logique de la théorie de "The Long Tail", quelques petits blogs peuvent, peu à peu, grappiller 100 lecteurs ici, 500 ici… et la presse locale n'a pas besoin de cette concurrence. Sans oublier que la notion d'info locale, de proximité, est aussi en train de prendre une autre signification. Le local n'est plus seulement géographique, il est fait de "mes" centres d'intérêts.

Je rejoins Dubuc, pour ce qui est de la presse généraliste nationale et payante. Leur modèle économique montre qu'il ne fonctionne pas. Quand un journal perd 30 millions d'euros par an ou 15, et ça depuis des années, on a clairement un problème économique. D'autant plus que la presse française reçoit toute une série d'aides de l'État directs et indirects. Sans elles, de quel montant seraient les pertes ? Une partie de la presse gratuite -- celle de qualité d'ailleurs, car par exemple 20 minutes est un journal de qualité -- a réussi l'équilibre en moins de cinq ans, voire à gagner de l'argent. Même dans des pays ou, en plus, elle ne reçoit aucune aide de l'État. Le budget de fonctionnement est ou proche ou en dessous des 30 millions.

Prenons le cas Libé, par exemple. Pourquoi Libé ne pourrait pas devenir un journal gratuit ? Au lieu de s'entêter à faire dans le payant et accumuler les pertes d'années en années. Si j'étais l'actionnaire, je vous assure que je ne penserais pas à créer un gratuit avec d'autres. Je me poserais sérieusement la question de faire passer Libé en gratuit. Bien entendu, avec une sérieuse refonte de formule éditoriale à la clé. L'affaire n'est pas simple parce que, quelque part, Libé gratuit existe déjà : c'est 20 minutes. Mais, il y a sans doute de la place pour un autre acteur, surtout avec une marque forte. Ca passe sans aucun doute par une nouvelle réduction des coûts -- mais là, il n'y a de toute façon pas le choix. Et au fond, si 20 minutes fonctionne avec, je crois et de mémoire, un budget autour de 30 millions d'euros, il n'y a pas de raison que Libé (même pas tout en couleur) fonctionne avec un budget qui, à mon avis, doit être presque le double.

Est-ce que Libé prend un risque de passer gratuit ? Sans doute pas plus que de rester payant et de voir ses pertes s'accumuler avec un business model que plus personne n'arrive à faire fonctionner. Alors que le BM du gratuit nous montre quelques succès… et rapides. Et pourquoi pas faire un Libé payant du week-end.

Car Bertrand, si je ne connais pas de groupe de presse qui se soit engagé dans cette stratégie, je pense que, pour la presse nationale généraliste, le modèle : web + quotidien gratuit + édition du week-end payante est un modèle qui peut fonctionner. Ca tant qu'il y aura des annonceurs pour penser que la diffusion de publicité en masse sur des supports papiers à un intérêt.

Car je crois, malgré tout, qu'internet et la prolifération des réseaux sont une menace au modèle de la presse papier gratuite. Les outils qui se mettent en place pour calculer les retours sur investissement dans le monde numérique sont beaucoup plus puissants et fiables que pour le print. Combien de temps les annonceurs vont résister aux sirènes des données précises ? On a sans doute un peu de temps.

Jul 20, 2006

US : Une partie de la presse magazine spécialisée et pro commence à équilibrer grâce aux revenus du net

Certains me reprochent de n'avoir que des mauvaises nouvelles ! En voilà donc, une bonne. La presse américaine magazine professionnelle et spécialisée commence avoir le boût du tunnel avec internet. Et démontre, en même temps, comment un stratégie multimédia (web, papier, événements, etc) peut permettre de changer, en bien, le mouvement de la courbe des pertes et des profits.

Penton Media, par exemple, "annonce $ 5,1 million de revenus online pour le premier trimestre 2006. Soit une augmentation de $ 1 million par rapport à la même période 2005", écrit Matt Kinsman dans un article intitulé "The Revenue Tipping Point". Alors qu'ils perdent $878 000 avec les publications papiers. C'est malgré tout un bonus de $ 100 000. "Because of that, it can grow fast enough to overcome slower growth in print", déclare le P-DG David Nussbaum à Kinsman. Même si le revenu web ne représente que 1,8% du revenu global, il affiche une croissance de 24,1% au premier trimestre versus une baisse de 2,7% pour le papier.

Les éditeurs de presse technologique, nous explique Kinsman, sont les premiers à bénéficier des retombés de leurs efforts sur le net. Public captif direz-vous. "En 2005, CMP Media a vu son revenu print reculer de $ 18 millions. Mais son chiffre d'affaires web a augmenter de $14,5 millions", explique-t-il. Une tendance qui confirme et améliore celle de 2004 où CMP avait vu ses revenus print décliner de $15 million et ceux du web augmenter de $7,5 millions. Le print décline toujours plus mais moins vite que n'augmente le revenu venant du net.

Et Kinsman de citer le président d'IDG Communication, Bob Carrigan, "The amount of online revenue in absolute dollar terms is exceeding any decline in print although print has been a little healthier lately. […] Our online business in percentage terms is up 40 percent over the prior year and online is approaching 20 percent of our total U.S. revenues. It’s a substantial business and high-growth in absolute dollars.”

Une bonne nouvelle pour ceux qui croient, comme nous, que l'avenir appartient aux entreprises de presse multiplateforme… Et, j'ajouterais : avec une rédaction centrale qui produit pour plusieurs supports. Lire à ce propose la nouvelle organisation que veut mettre en place la BBC (ici -- en anglais) et que résume le graphic ci-dessous.


(source : Matt Kinsman, The Revenue Tipping Point)

US : l'humoriste Stephen Colbert se paye la tête du NYT sur son changement de format


"The Grey Lady", comme les Américains appellent le New York Times, a annoncé qu'il allait réduire son format. A VERY big deal, je vous assure. Un peu plus de 3 cm en largeur. Le très drôle Stephen Colbert n'a pu se retenir de célébrer la nouvelle.

France : la Direction du développement des médias s'inquiète de la crise profonde de la presse nationale d'info géné

Le chiffre d'affaires de la presse française est en recul de 2,3 %. Il serait de 10,59 milliards d'euros. C'est ce que nous apprend la dernière étude de la Direction du développement des médias (DDM), organisme rattaché au service du premier ministre en France. C'est avant tout les ventes qui baissent : -2,6%, dont -1,6% pour les abonnements. Mais la pub est aussi en léger recul : -0,6%.

Comme en écho à mon post précédent, sur la viabilité d'une presse nationale d'info géné papier et payante, la DDM parle "d'année noire". "Tous les indicateurs sont à la baisse : la diffusion a diminué de 15 % depuis 1990 et les recettes ont perdu 14 % hors inflation. En volume, le chiffre d'affaires (de cette catégorie) a baissé de 31 %", rapporte Le Monde aujourd'hui (lire l'article ici). Le CA de cette catégorie ne dépasse pas les 1,46 milliards d'euros. Soit, "son plus mauvais niveau de recettes depuis une quinzaine d'années ".

La presse magazine n'est pas épargnée, avec des ventes comparables à celles de 1995. Au passage, je vous invite à lire mon post sur l'incroyable chute du nombre de titres magazines papiers en Corée du Sud (-65% en huit ans).

En revanche, la presse locale est en progression depuis 1993 : son CA est de + 16% en 13 ans, dont + 30% de recettes publicitaires. Il faut dire que cette presse possède un vrai avantage produit : sa couverture du locale qu'elle exerce souvent en monopole. Mais, cette bonne nouvelle ne doit pas cacher une réalité. Celle que peu de titres de la PQR gagnent de l'argent avec le seul journal. Ouest-France, par exemple, équilibre tout juste avec le papier. La Provence est, sans doute, le quotidien le plus profitable avec une marge net qui, d'après mes sources (à vérifier donc), avoisine les 5%.

Autre réalité, les géants du web comme Google, Yahoo!… sont en train de s'attaquer agressivement à la pub locale. Aux US, ils ont déjà avalé 28 % de la pub locale dépensée en ligne.

Enfin, la DDM nous apprend que si la presse écrite a connu une croissance de ses recettes publicitaires, c'est grâce à la presse gratuite. Presse qui a engrangé "tout le surplus de la manne publicitaire du secteur est donc allé à la presse gratuite", rapporte Le Monde. Et c'est aussi sans compter sur la part des recettes publicitaires qui a été générée par les sites de ces supports papiers et qui ne sont pas séparés de ceux générés juste par le print.


(Source : Pascal Galinier, Le Monde)

Un quotidien national généraliste payant et papier peut-il survivre en France ?

Quel est le quotidien généraliste papier payant qui gagne de l'argent en France ? Le Monde ? Non. Le Figaro ? Non. Libé ? Non. France-Soir ? Non. L'Humanité ? Non. Aujourd'hui en France ? Oui, peut être… mais non, si l'on considère les chiffres cumulés avec Le Parisien. Reste qui ? La Croix ? J'avoue… je ne sais pas. Mais il semblerait que oui (à confirmer ou pas, si vous avez des chiffres, je suis preneur).

S'il n'y avait pas les banques ou de généreux investisseurs, la très grande majorité de ces grands noms de la presse serait rayée de la carte média. L'équation est simple : leur nombre d'acheteurs et leur chiffre d'affaires publicitaires ne suffisent pas à couvrir leurs coûts. Et ce problème ne date pas d'hier. Il ne date pas d'internet. Il ne date pas non plus de l'arrivée de la presse gratuite en France. Même si tout cela n'a bien entendu pas arrangé les choses.

D'où ma question, un quotidien national généraliste payant et papier peut-il survivre en France ?

En général, un produit à besoin d'avoir des avantages. Quels sont donc les avantages produits d'un quotidien papier national généraliste et payant ?

1- Exclusivité de l'information ? De moins en moins, voire pas du tout. On trouve quasiment tout -- si ce n'est plus -- sur le net… et gratuitement.

2- Rapidité d'informer ? Le quotidien papier est devenu le média le plus lent.

3- Volume de l'information ? Il y en a "mille fois" plus sur le web.

4- Qualité d'analyse et d'explication ? C'est sans doute le dernier grand avantage produit. Mais le web est en train de le remettre profondément en cause.

5- Véhicule publicitaire de qualité ? Apparemment les annonceurs semblent toujours le croire. Un peu moins. Mais doucement. Pourtant, le papier reste un véhicule qui ne permet pas vraiment de bien calculer son retour sur investissement. Le net lui, en revanche, est aujourd'hui l'outil le plus fiable pour le calculer.

6- Prix ? C'est l'une des dernières sources d'information que le consommateur doit payer.

Je ne vois donc pas vraiment d'avantage produit fort. Et encore moins d'avantage à une forme papier. Sauf celui de satisfaire une partie de la population pour qui le quotidien papier national est une habitude, fait partie d'un style de vie. Une habitude qui ne remplit plus les caisses… en tout cas pas assez.

Quel sera le premier de ces quotidiens à se dire :
- Cela n'a plus de sens de vendre ce journal, devenons un gratuit.
ou
- Arrêtons de payer des millions en papier, encre et distribution et devenons une entreprise web. Et, proposons une version papier sur mesure aux lecteurs attachés à cette forme de support et qui seront prêts à payer le prix fort pour ça.

En tout cas, Axel Springer, l'éditeur allemand, semble penser qu'il est encore possible de faire un quotidien payant papier en France. On l'espère.

Et vous, vous en dites quoi ? Où sont les avantages produits selon vous ? Que devrait faire cette presse pour s'en sortir ?

MISE À JOUR : Robert Thomson, le rédacteur en chef du Times of London, explique la stratégie de son journal à sur le blog "I want media". Il donne, pour lui, les avantages produits de la presse national géné écrite et payante :
- "l'encre sur le papier est un plaisir à lire"
- "le format est pratique"
- "chaque journal est "customisé" par chacun de ses lecteurs"
Peut-être, mais en tout cas rien que le web ne fait pas… et gratuitement. Non ?

Jul 19, 2006

France : + 56,6 % pour les investissements pub sur le net

De janvier à juin 2006, 748,8 millions d'euros d'investissements publicitaires sont allés sur le net. Ce sont les derniers chiffres publiés par TNS Media Intelligence en collaboration avec l'IAB et révélés par le Journal du Net. Soit 7,1% du marché publicitaire plurimédia qui représente un total de 10 429,9 millions d'euros.

Encore une fois le net connaît la plus forte progression avec 56,6%. La moyenne est de 11,4% tous supports confondus. La presse est à + 9,1%, la radio à + 8,3% et la télé + 10,1%.

Début de dialogue sur le net entre Israéliens et Libanais via les blogs

Je vous conseille de lire "Libanais et Israéliens dialoguent sur le Web", un très bon papier publié par Le Monde. Il parle de la mise en place d'un dialogue par blogs interposés. "Mais ce qui marque le plus, c'est qu'au-delà des diatribes idéologiques et des réactions épidermiques, les bribes d'un véritable dialogue commencent à poindre entre internautes israéliens et libanais. Faisant fi de leurs divergences politiques, ils profitent du côté humain, pour ne pas dire intime, des blogs, pour engager une conversation qu'aucun média traditionnel ne pourrait permettre", écrit l'auteur Jean-Marc Manach. Il site un bloggeur Libanais, Ramzi, qui nous dit : "Avec le Web, la guerre se personnifie".

Mais, une fois encore, ce dialogue a lieu en dehors des médias dits traditionnels. Des médias qui visiblement n'ont toujours pas compris, ou ne veulent pas comprendre, que les consommateurs veulent rentrer dans la danse et dialoguer. C'est donc vers de nouveaux espaces que se dirigent les internautes. Une tendance que confirme, par exemple, les derniers chiffres de Nielsen pour l'audience des grandes chaînes TV américaines. Elles ont en moyenne, pour une minute de primetime, 20,8 millions de télespectateurs. Les plus mauvais chiffres de l'histoire de la TV depuis que l'audience est mesurée d'après le blog de Jeff Jarvis. Jeff qui fait remarquer que les internautes regardent maintenant 100 millions de vidéos par jour sur le site YouTube (source : Reuters).

Jul 18, 2006

Les Français s'informent aussi grâce aux blogs

Plus de 26 % de la population française en ligne consulte des blogs. La raison première : la recherche d'informations, affirment les internautes à 74,4 %. C'est ce que nous apprend une étude que vient de publier crmmetrix (pdf à télécharger ici). 62,9% d'entre eux considèrent qu'ils sont la source d'information la plus critique.

Les jeunes sont les premiers à les consulter pour de la recherche d'info. 70,3 % des 16-24 ans déclarent avoir visité un blog dans ce but.

Les trois sujets préférés, pour les blogs, sont :
- l'actualité à 54,2 %
- la musique à 46,3 %
- les loisirs à 43,8 %

Viennent juste derrière :
- le cinéma à 41,6 %
- les voyages à 32,7 %
- le sport à 32,5 %
- la cuisine (recettes, restaurants…) à 27,4 %

La technologie arrive en 11e position avec un score de 24,1 %. Juste devant la mode (23,5%).

Pour les internautes, les blogs facilitent la liberté d'expression (92,2 %). Ils sont réactifs et interactifs (81,3%). Et, ils permettent un contact plus proche avec les gens (72,7%). 18,8 % d'entre eux ont déjà fait des commentaires sur un blog. 8,1% ont créé le leur.

Parmis les utilisateurs réguliers de ces blogs, 57 % les consultent pour partager leur expérience et 56,7 % pour trouver des conseils.

Les blogs les plus consultés sont les blogs personnels (90%), puis ceux des associations (46,3%) et ceux des medias (38,2%).

Point aussi très intéressant, 29,9% des lecteurs de blogs en France ont visité celui d'une marque. Ils considèrent que c'est un bon moyen pour engager le dialogue avec elle et établir une relation d'un autre genre.

Ces chiffres nous indiquent avec clarté :
- que les internautes veulent rentrer dans la conversation et être considérés comme autre chose que des simples consommateurs
- qu'ils ne considèrent plus les médias comme la seule source crédible d'information… même s'ils comptent toujours
- qu'ils n'ont pas attendu les médias pour rentrer dans la conversation.

Les médias n'ont pas d'autre choix que de rentrer dans cette conversation. Elle ne sera pas --n'est pas -- bimédia, mais bien multimédia. Elle ne se fera pas sur les sujets que les médias auront choisis (allusion au nouveau site de Libé qui ne permet les commentaires que sur une partie des articles). Bref ! Elle ne se fera pas à moitié. Bienvenue au pays de la transparence !

US : plus de demandes que d'offres pour la pub sur le net

Dans un post en date du 12 juillet, et dont je n'ai pas encore eu le temps de parler, Emmanuel Parody attire notre attention et commente une étude très intéressante du cabinet de consulting McKinsey (enregistrement gratuit mais obligatoire) sur l'état de la pub en ligne aux USA. La tag line de cette étude nous dit : A rising demand for online ad vehicles could surpass supply in the near term.

En gros, il risque, dans les 24 prochains mois, d'y avoir plus de demandes pour de l'espace de pub sur internet qu'il n'y aura d'offres des supports. J'en reste muet. "This analysis revealed that the utilization of the most attractive digital-ad vehicles is already quite high and that, without large increases in the level of online advertising "inventory," demand could outstrip supply over the next 24 months (exhibit)", explique l'article de promo du rapport.

Première conséquence : la croissance des dépenses de pub en ligne devraient se ralentir. Deuxième conséquence : les prix seraient à la hausse. "While prices are a closely guarded secret, our interviews indicate that they are already rising and likely to jump further as advertisers bump up against constrained supply", affirme McKinsey.

La pub sur les vidéos en ligne -- qui a déjà un CPM au moins 4 à 5 fois plus élevé qu'une simple bannière -- serait la première victime de son succès. L'offre actuelle peut absorber 600 millions de $ de pub. La demande à venir devrait atteindre entre 1,4 et 3,2 milliards de $ en 2007.

La situation serait la même pour les mots clés sponsorisés. L'offre peut digérer 7 milliards de $. Alors que la demande se situerait entre 9 et 12 milliards de $ pour 2007.

En revanche, les bannières souffrent du problème inverse. L'offre d'espaces -- entre 4 et 8 millions de $ -- peut largement satisfaire une dépense évaluée autour de 2,5 milliards de $. "La raison est ici directement liée à un problème qualitatif: l’explosion des sites communautaires, du “User generated Content” (UGC), qui font le bonheur du Web 2.0 laisserait sceptique les annonceurs peu disposés à confier leur communication de marque sur des environnements aux contenus discutables ou tout simplement à la qualité trop inégale et à l’audience hétérogène", explique Emmanuel.

Des annonceurs qui expriment aussi leur frustation de ne pas trouver assez d'agences de pub capables de manager des campagnes de pub sur papier et en ligne. "Many advertisers have no choice but to employ separate agencies and to coordinate cross-media efforts themselves, which makes it more challenging to manage—and evolve—their marketing mix", explique McKinsey.

Comme semble le dire Emmanuel, tout ça au fond ce ne sont que des bonnes nouvelles pour les médias. Il reste des "choses" à créer pour satisfaire la demande des annonceurs. Ces "choses" pourront être financer l'argement par la pub. Il y a de la place. Mais de la place, pour plus de qualité. Qualité du contenu mais aussi qualité des outils pour aider à un meilleur retour sur investissement pour les annonceurs. "Une évolution salutaire qui, en valorisant la production de contenus à forte valeur ajoutée, offre un horizon plutôt optimiste pour les médias traditionnels et la presse en ligne en particulier", conclut Emmanuel. Et vous ?

(source : Écosphère)

Jul 17, 2006

Vélo Magazine lance un site internet

Le magazine du vélo, Vélo Magazine, publié par le groupe l'Équipe, vient de lancer la version 1.0 de son site internet. À l'image du site développé pour le magazine Rugby, il s'agit d'un web compagnon. Il ne reprend pas le contenu du magazine.

L'objectif, c'est l'interactivité avec les lecteurs. Pour ce faire, et par exemple, la rédaction a mis en place sept bloggues -- comme "Top Secret" -- que peuvent commenter les internautes. Elle propose également trois carnets de route de coureurs. Ils ont aussi la forme de bloggues. Les athlètes du vélo nous y racontent, au jour le jour, leur course (ex ici).

Au programme également, un calendrier interactif (à droite sur la HP) des épreuves sportives professionnelles et amateurs. Calendrier qui peut être mis à jour par tout un chacun. Sans oublier, les maintenant classiques : forum et sondage. Auquel vient s'ajouter, un outil pour faire des pronostics sur les courses.

On appréciera également les palmarés des courses pros. Les résultats devraient aussi devenir interactifs dans une deuxième version du site et s'étendre au vélo amateur. On peut également trouver la liste des équipes du Pro Tour ainsi que les CV des coureurs.

On notera également l'espace vidéo mis à jour au moins une à deux fois par semaine. Dernière en date, celle de Pierrick Fédrigo. Enfin, Vélo Magazine a décidé de s'essayer à l'expérience du wiki en lançant son encyclovélo.

D'autres fonctionnalités sont en cours de développement pour la version 2.0 du site. La stratégie éditoriale a été développée avec le soutien de l'équipe de 5W MM. Notre équipe qui a aussi imaginé le design du site et a pris en charge une partie de son développement.

Jul 14, 2006

La Corée du Sud a perdu plus de 4,000 magazines en huit ans

Le pays le plus avancé du monde, d'un point de vue technologique, est la Corée du Sud. Ce pays, en huit ans, a vu le nombre de ses titres de magazines passer de 6,243 (1998) à 2,200 (2006). Soit plus de 4,000 titres envolés (source : press gazette). 65% du business rayés de la carte en moins de dix ans.

Un chiffre incroyable dû au passage d'une consommation print de l'information à une consommation numérique. Inutile de dire que ce changement de mentalité ne s'arrêtera pas aux frontières de la Corée du Sud. Il est déjà en route chez nous. Faut-il rappeler qu'en France, par exemple, la vente de magazines a baissé de 2,84% en 2005 (voir ce post). Soit deux fois plus que la baisse des ventes de quotidiens.

La presse magazine est-elle prête pour ce changement? Quand on regarde ses sites, on se dit que non. Loin de là. People magazine, par exemple, l'un des magazines les plus performants de la planète a un site quasiment sans intérêt. Inquiétant quand en plus Merrill Lynch annonce que les dépenses de pub sur le net devraient dépasser celles dans la presse magazine en 2006.

Les derniers chiffres de ventes de pub pour les magazines, juste publiés par le Publishers Information Bureau, montrent une augmentation du revenu publicitaire globale de 1%. Mais, le nombre de pages vendues recule de 1,7%. Quelques exemples de baisses spectaculaires :

- TV Guide perd 100 millions de $ en revenu et 550 pages
- Fast Company : -25 % en pages, -21,5% en revenu
- Rolling Stone : -12% en pages
- Spin : -17% en pages
- Men Health : -16% en pages, - 10,8% en revenu


(source : press gazette)

L'affaire Zidane tournée en dérision sur le net… avec plus ou moins de bonheur

Tout n'est pas du meilleur goût. À vous de juger. Mais, la créativité sur le net autour du geste de Zidane, lors de la coupe du monde de foot, est incroyable. En tout cas dans le nombre. Des centaines de vidéos, des jeux… Quelques exemples très regardés sur le net :

- Une nouvelle façon de régler vos pbs

- Castro, c'est Zidane

- Pourquoi Zidane l'a fait

- Le clip de l'été

- Le jeu

- Zidane en sauveur

- C'est pas la faute de Zidane

Pour en voir plus : Youtube.com, rechercher "Zidane".

Jul 13, 2006

Quand le logo se retrouve en bas de la Une

J'ai toujours pensé qu'il y avait beaucoup d'idées reçues en design de presse. Les légendes autour du logo sont millions… comme la page de pub à droite, les photos en couleur plus efficaces que les photos en noir et blanc, l'italic moins lisible que le romain… j'en passe et des meilleurs.

Je serais curieux de savoir si le Daily News aura vendu moins de journaux demain parce que son logo n'est pas en haut et à gauche.

Et puisque je suis dans l'humeur couverture, on s'intéresse aussi à Zidane à Chicago. À tel point, que là aussi on se paye le logo.




Attentats de Bombay : une couverture remarquable du quotidien Indien Midday

Je découvre, grâce au blog d'Innovation (ici), une très bonne couverture réalisée par le quotidien indien Midday à propos des attaques à la bombe qui ont frappé Bombay. J'ai souvent beaucoup de mal à convraincre les journaux de ne pas "forcer" la photo. Tout dépend bien entendu de l'information. Vous en dites quoi ?

Pour info, si vous souhaitez voir les Unes du jour de quotidiens dans le monde, je vous conseille de mettre dans vos préférences Newseum.com.

Qui lit… AUSSI quoi ?

Il y a une fonctionnalité que je n'arrive pas à "vendre" aux entreprises de presse pour leur site internet, c'est : "les personnes qui ont lu cet article, ont aussi lu". Sur le modèle de ce que fait par exemple Amazone. J'avoue ne pas comprendre pourquoi. Cette fonctionnalité me semble basique. Je ne l'ai d'ailleurs jamais vue sur aucun site de journal. Et vous ?

Jul 12, 2006

The Long Tail : l'avenir appartiendrait aux produits de niche

Pour Chris Anderson, le rédac chef du magazine Wired, la numérisation et internet ont fait prendre un tournant fondamental à l'économie du loisir et du spectacle. Comment ? En ouvrant un espace virtuel sans fin où les possibilités de choix sont presque infinies. Résultat : la fin de l'économie du marché de masse et la mise en place d'une économie de niches. "Forget squeezing millions from a few megahits at the top of the charts. The future of entertainment is in the millions of niche markets at the shallow end of the bitstream", soutient Anderson.

Cette théorie, il lui a donné un nom : The Long Tail. Il lui a consacré un long article (ici en anglais ou ici en français) dans Wired, puis il a créé un blog et enfin il en a fait un livre. Il vient juste de sortir. Son nom… The Long Tail (ici).

Pour Anderson internet nous libère de la tyrannie du dénominateur commun le plus bas. Pourquoi vivions-nous sous cette tyrannie ? Parce que la consommation de loisirs avait, pour la grande majorité, besoin d'un monde physique. Exemple : une salle de cinéma ou un vidéo club. Pour les rentabiliser, il faut une audience. Pour créer cette audience, il faut des films qui plaisent au plus grand nombre. L'espace physique coute cher.

Dans le monde numérique, la logique est différente. Une vente est une vente. Par exemple, iTunes ne dépense pas plus d'argent à mettre à la vente un morceau des Beatles qu'un morceau d'un groupe de rap croate inconnu. Et l'accumulation des ventes de petits groupes finit par générer un chiffre d'affaires important.

Pour Anderson l'avenir du business serait donc de vendre moins… mais de beaucoup plus de choses. Autrement dit, il ne s'agit plus de vendre l'œuvre d'un artiste à un million d'exemplaires mais 10 000 exemplaires de 1 000 œuvres d'artistes. Ou la culture sur mesure. Il y aurait toujours une audience pour quelque chose. Il prend ainsi l'exemple de Rhapsody.com qui propose plus de 750 000 chansons. Chacune des 400 000 premières d'entre elles est, au moins, écoutée une fois par mois.

Il compare aussi Amazone avec la chaîne de librairies américaines Barnes & Noble (la Fnac locale). B & N propose en moyenne 130 000 titres dans ses magasins. Plus de la moitié des ventes sur le site d'Amazone se fait en dehors de ces 130 000 titres. "Consider the implication: If the Amazon statistics are any guide, the market for books that are not even sold in the average bookstore is larger than the market for those that are ", écrit-il.

Il propose donc trois régles de base pour cette nouvelle économie du loisir et du spectacle :

1- Faire que tout soit disponible. L'espace ne coûte rien.
2- Diviser le prix par deux. La distribution et la promotion de matériel numérique est beaucoup moins cher que celle de matériel physique.
3- Aider le consommateur à trouver.

Est-ce que cette théorie peut s'appliquer à l'économie des journaux ? C'est la question que se pose John Burke, sur The Editor Weblog (ici -- en anglais). Sa conclusion tend vers le "non". Et vous, qu'est-ce que vous en dites ?

Au NYT : les pratiques multimédias s'imposent peu à peu dans la rédaction

Dans mon post de dimanche, ci-dessous, je me demandais si les journalistes sont mentalement prêts à devenir des journalistes multimédia. Le NYT s'est lancé dans un dialogue avec ses lecteurs. Il a créé un espace où des journalistes, à tour de rôle, viennent répondre à leurs questions.

Dans une série de questions (d'avril 2006), celle de l'organisation du journal pour le futur a été posée par plusieurs lecteurs (ici, en anglais -- enregistrement obligatoire mais gratuit). Je vous conseille d'y jeter un œil. Jonathan Landman, managing editor adjoint du NYT, nous apprend : "au départ, une partie de l'équipe a été récalcitrante". Ils avaient peur de cannibaliser le contenu de la version papier.

Depuis, "nous avons créé une nouvelle sorte de journaliste", explique-t-il. Il les appelle les "continuous news reporter ". Leur job : une couverture de l'information en continu pour le web. Il nous apprend que parfois un journaliste écrit plusieurs versions de la même histoire dans la journée. Ou bien, ce sont deux journalistes qui en écrivent chacun une version différente. "Les rédacteurs en chef doivent maintenant décider quelle est la meilleure technique".

Mais la transformation de la culture de la rédaction ne s'arrête pas là. "Aujourd'hui, nous avons une unité vidéo dans la rédaction", reprend Jonathan. "…beaucoup de nos photographes ont appris à faire de la vidéo. Et quelques uns de nos reporters se proménent avec une caméra, comme en Irak."

Le podcast (audio) est aussi une forme de journalisme que certains ont adopté. Est-ce que tout cela va continuer ? "Il n'y a aucun doute que tout cela va prendre de plus en plus de place", insiste Jonathan. Mais pas au détriment du reste. Juste en complément.

(source : NYT via Cyberjournalist)

Jul 9, 2006

Quotidiens US en ligne : en moyenne 13 minutes par mois

D'après une étude qui m'est passée rapidement sous le nez lors d'un rendez-vous client à New York, et dont j'ai oublié la source (sorry!), les internautes naviguant sur des sites de quotidiens locaux aux USA y passent en moyenne 13 minutes par mois. C'est peu, très peu.

Une autre raison pour rappeler qu'il ne suffit pas, ne suffira pas, de copier le contenu du print sur le web pour que soudain il attire de nouveaux consommateurs. Ce qui ne plaît pas à certains sur le print, n'a pas de raison de les satisfaire en ligne. Non ?

CNN.com, le site de la chaîne de télévision américaine, est le seul site média à passer la barre des 40 minutes par mois. Explication de l'étude : les RSS boostent le contenu du site. Il y en a 17 (ici). J'ajouterais l'accès à de nombreuses vidéos n'y est pas étranger non plus.

Le web 2.0, pour reprendre une expression à la mode, ou web de conversation suffira-t-il à faire augmenter l'audience et le temps passé sur les sites de la presse traditionnelle ? Fera-t-on l'économie de repenser radicalement le contenu des sites ? Sans doute pas.

La version papier des quotidiens est là pour satisfaire une audience habituée à son journal. La version en ligne a vocation à attraper de nouveaux consommateurs. Ni l'un ni l'autre ne seront mass market.

Dès lors, se pose la question des équipes et des coûts. L'équipe du papier est-elle capable de produire un nouveau contenu pour le web ? Capable tant sur le volume que sur le choix des sujets. Faut-il déplacer des forces de la rédaction papier sur la rédaction web ? Ou faut-il embaucher de nouvelles équipes ?

Vu la situation financière de beaucoup de quotidiens locaux, il sera difficile d'embaucher de complètes nouvelles équipes. Dans ce cas là, qui déplace-t-on et d'où ? Nous aurions tendance à répondre : partout où l'info est accessible sur le web en continu et partout où les agences de presse font déjà tout le travail. C'est souvent la même chose d'ailleurs : infos internationales, infos nationales, infos loisirs (hors local)…

La presse locale est-elle prête à cette remise en question ? Pas seulement les dirigeants, mais aussi les salariés. Certains journalistes sont-ils prêts à abandonner leur terrain de jeu habituel pour s'attaquer à un nouveau en ligne. Sont-ils prêts à expérimenter ? Sont-ils prêts à saisir le camescope et le micro, comme ils ont adopté pour beaucoup l'ordinateur, pour faire du journalisme multimédia ? Sont-ils prêts à se demander : "Comment devrai-je raconter cette histoire ? Quel outil est le mieux adapté : le son, la vidéo, le texte, l'image, l'infographie… ?

On aimerait bien les entendre pour qu'ils nous donnent la réponse.

Jul 7, 2006

GB : petites annonces gratuites en ligne et sur papier pour Le Times

Les particuliers qui veulent vendre leur voiture le dimanche pourront passer une petite annonce gratuite sur la version papier du Times et sur son site internet. Le texte sur le print sera court : un titre, deux lignes et un numéro de référence pour retrouver l'annonce en ligne. Pas plus d'une PA par personne et par trimestre… et une offre seulement accessible par le net.

Un service premium payant est prévu. Il permettra de placer plus de texte, de mettre en avant la PA ou de passer dans le supplément en ligne "Driving".

Cette technique du gratuit couplé web/print, accompagné de services premium, est quelque chose que nous proposons à nos clients de presse régionale depuis déjà quelques temps. Qu'en pensez-vous ? Voyez-vous ça comme un des moyens de reconquérir des parts de marché PA qui sont, de plus en plus, en train d'échapper à la presse quotidienne régionale et départementale ? Avez-vous déjà mis en place des promos de ce type : gratuit/premium ?

(source : Online Press Gazette)

Jul 6, 2006

US : AOL gratuit ?

AOL, l'un des derniers grands bastions américains de l'internet payant (B to C) va-t-il tomber… dans le gratuit ? C'est en tout cas ce que semble dire un article du Wall Street Journal (aussi un bastion payant) publié aujourd'hui.

AOL serait prêt à fournir un accès gratuit à ses services aux internautes avec un abonnement haut débit, quelque soit le fournisseur d'accès. Il faut dire, que le géant américain perd chaque mois des abonnés par milliers… et pas seulement aux États-Unis.

Avec cette stratégie, AOL pense convertir une grande partie de ses 8 millions de consommateurs, accédant au net avec un modem classique, en abonnés à haut débit.

(source : Wall Street Journal)

L'Équipe va-t-il passer la barre du million ?

Le quotidien sportif français l'Équipe va-t-il vendre plus d'un million d'exemplaires si la France gagne la finale du championnat du monde de foot ? Un record qui ne semble pas impossible à atteindre. Le lendemain de France-Espagne, 800 000 ex ont été vendus. 850 000 après France-Brésil.

(source : l'Équipe)
Disclosure : 5W MM travaille pour le groupe l'Équipe

Quatre façons pour connaître ses lecteurs

Brad Dennison, de l'Associated Press Managing Editors (APME) propose (ici en anglais) quatre façons pour connaître ses lecteurs. Je traduis rapidement ses principaux points :

"1- Mettre en place un comité de 10 à 15 lecteurs. Réunion de 90 minutes tous les mois. Pas de "notables" locaux. But des réunions : savoir ce que les gens aiment ou n'aiment pas dans le journal. Renouvellement des membres du comité tous les trois à six mois.

Prendre des abonnés, des anciens abonnés… faire la promotion de ce comité en couverture. Proposer un abonnement gratuit aux membres du comité pour la période de leur participation.

Pourquoi ne pas proposer au participant le plus motivé de décrire son expérience dans le journal.

Créer un comité d'ados comme le fait, chaque mois, le Janesville Gazette (USA- Wisconsin).


2- Organiser des réunions où le public rencontre la rédaction. Une tous les trimestres ou semestres.

Objectifs : que les gens viennent parler de leurs inquiétudes. Mais aussi en profiter pour écouter ce qu'ils aiment ou pas dans le journal.

3- Interroger les lecteurs réguliérement avec des petites enquêtes comme celles que l'on peut organiser avec le site Zoomerang.com.


4-
Éduquer les lecteurs sur la façon donc fonctionne le journal. Par exemple, le Niagara Gazette (USA- NY) a mis en place "le rédac chef d'un jour". Chaque semaine, un lecteur vient passer la journée dans le journal et apprend comment il fonctionne.

Une initiative que nous avons mis en place il y a dix ans à Mon Quotidien, le quotidien pour les enfants de 10-13 ans du groupe Play Bac. Nous avons également tenté l'expérience en Pologne pour le quotidien régional NTO. Huit mois après le nouveau rédac chef l'a abandonnée. Inutile selon lui.

Vraiment inutile ce type d'initiatives ? Avez-vous organisé des choses allant dans le même sens ? Racontez-les nous.

Jul 5, 2006

Guide des meilleurs pratiques du Web Mobile

Le Consortium World Wide Web (W3C) vient de publier (ici en anglais) sont "Guide des meilleurs pratiques du Web Mobile".

(source : journal du net)