L'information est un produit comme un autre. Peut-être pas pour les journalistes. Mais, pour les consommateurs, il s'agit bien d'accomplir un acte d'achat… ou pas. Vais-je dépenser de l'argent pour savoir telle ou telle chose? Ai-je le budget? Est-ce indispensable de savoir? Ai-je besoin d'acheter ou puis-je trouver ça gratuitement?
En gros, j'achète ce qui a une plus-value pour moi et que je ne trouve pas gratuitement ailleurs. Et, moi consommateur, JE DÉCIDE de ce que je considère comme une plus-value, comme un bon investissement.
Hors, les informations généralistes sont aujourd'hui accessibles gratuitement via internet, la télé, la radio et la presse écrite gratuite. Quelle est la différence entre la dépêche d'AP publiée par le quotidien locale et la dépêche d'AP publiée gratuitement sur le net? Quelle est la valeur ajoutée qu'a donnée le quotidien. Aucune. Donc pourquoi acheter? Parce que je n'ai pas internet et par ce que je n'aime pas lire à l'écran sont les deux seules raisons qui me viennent à l'idée.
Pourquoi la presse locale est-elle encore remplie de pages de news que tout le monde peut trouver ailleurs gratuitement? Pourquoi a-t-on des journalistes dont le métier est de réécrire les dépêches d'AP, AFP , Reuters… Pourquoi dépense-t-on de l'encre, du papier, de l'énergie en distribution quand tout ça est déjà dehors, bien avant la publication du journal et dans un volume beaucoup plus important qu'un journal papier ne pourra jamais offrir?
Pourquoi cette argent, ces équipes, ces efforts ne se concentrent pas sur rendre le journal unique, former les équipes à cette exercice permanent et investir dans les technologies nécessaires à la diffusion de ce service unique sur de nouveaux formats?
Les causes sont bien entendu multiples. Elles viennent des patrons de presse, comme des journalistes et des annonceurs. Mais, on peut les résumer à deux: IGNORANCE et PRÉJUGÉS.
La diffusion électronique de l'information a tout changé. La gratuité a augmenté. Le choix pour le consommateur n'a jamais été aussi grand -- tout le monde est entrain de devenir quotidien. Et, la technologie permet aujourd'hui de personnaliser l'information à l'extrême. Et cette technologie est de plus en plus accessible. Qui plus est, tout le monde peut jouer aujourd'hui les journalistes et publier quasi gratuitement du contenu. On peut s'en réjouir ou pas. Là n'est pas la question. La machine est en marche. Elle ne s'arrêtera pas.
Les questions auxquelles un media doit répondre sont, d'après moi, les suivantes:
1- Quelle est ma mission?
2- En quoi mon contenu est-il unique?
3- De quelle équipe ai-je besoin pour faire ce contenu, le diffuser, le promouvoir et le vendre?
4- Comment puis-je attirer les talents indispensables pour faire face à ce défis?
5- Dans quelles formations dois-je investir pour rendre mon équipe multi-plateforme et up to date?
6- Dans quelle technologie dois-je investir pour avoir:
- une distribution multi-plateforme de mon contenu?
- un outil qui me permette une personnalisation de l'information?
- un outil qui aide les publicitaires à toucher la bonne audience et éviter d'ennuyer celle qui n'est pas concernée par le message publicitaire?
7- Comment puis-je créer -- puis qualifier en permanence -- la base de données de mes consommateurs?
8- Qui va payer pour ce contenu? Et combien?
L'intérêt du public, n'est-ce pas de lui fournir l'information dont il a besoin, sous la forme la plus accessible, quand il en a besoin et pour un prix qu'il est prêt à payer?
May 31, 2005
May 30, 2005
Les ventes des quotidiens ont augmenté de 2,1% en 2004 d'après la WAN
395 millions d'exemplaires de quotidiens ont été vendus, chaque jour et en moyenne en 2004, de part le monde. Soit une augmentation de +2,1%, selon le dernier rapport de la World Association of Newspapers publié ce jour, lors de son 58e congrès qui a lieu, cette année, à Séoul en Korée. "It has been an extraordinarily positive 12 months for the global newspaper industry," a expliqué Timothy Balding directeur général de la WAN, organisation basée à Paris.
2004 a aussi vu les ventes de publicités augmentées de 5,3%. Et l'audience de sites des journaux a progressé de 32%. Soit +350% en 5 ans. L'étude se base sur 215 pays et territoires.
Quand on regarde de plus prêt, les 3/4 des 100 journaux les plus vendus dans le monde le sont en Asie. La Chine prend la tête, avec 93.5 millions de journaux vendus tous les jours (+3,7%), devant l'Inde (78 millions, +8% ), le Japon (70,4 millions, +0,04%) puis les USA (55,6 millions, -1%) et l'Allemagne (22,1 millions, -2,11%).
La diffusion des journaux en Europe, toujours d'après le rapport, a baissé de 1,4% en Europe et de 0,2% en Amérique du Nord. La France connaît un recul de 1,8% (soit -5,81% sur 5 ans), l'Allemagne - 2,11% (-7,73% sur 5 ans), l'Angleterre -4,43% (-11,41% sur 5 ans), Suisse -2% (-6,7% sur 5 ans).
En revanche, l'Autriche progresse de 1,9%. Un pays où 5W Mignon-Media a refait la formule du quotidien business : Wirtschafts Blatt. Il a vu ses abonnements augmentés de 7,7 % en 3 mois suite au lancement de sa nouvelle formule. La Pologne fait un bon impressionnant de +15,21%. Un autre pays où notre entreprise est très active. Puls Biznesu, le journal économique que nous avions refait en 2003, avait alors augmenté ses ventes de 5,5% en 2004 et gagné le prix du meilleur design du monde attribué par la SND (Society for News Design) la même année. L'Espagne améliore ses résultats, cette année, de +1,31%. Tout comme son voisin le Portugal avec +5,78%.
La Norvège et le Japon restent les pays ayant le plus d'acheteurs de journaux au monde avec, respectivement, 651 et 644 ventes par millier d'habitants, chaque jours.
Au premier abord, le ventes d'espaces publicitaires se portent bien, toujours selon le rapport, avec une progression de 5,3% dans le monde. La France gagne +2,47% (mais -23% en 5 ans, l'une des plus grosses baisses dans le monde sur cette période). Les USA connaissent une augmentation de + 3,93%.
Reste à savoir en quoi la publicité sur internet vient améliorer les résultats généraux. Car, normalement (corrigez-moi si je me trompe) les journaux cumulent les ventes sur la version papier et sur leur site internet pour le calcul de leur revenu publicitaire. Et sur le web, les ventes se portent très bien : +21% en 2004.
Et surtout, très inquiétant, la part du marché publicitaire, occupée par les quotidiens, baisse de 30,1% en 2004. Après avoir baissé de 30,5% en 2003. Malgré tout, les journaux restent le second plus important véhicule publicitaire dans le monde.
La place des quotidiens gratuits ne cesse d'augmenter. En Espagne, par exemple, ils représentent 40% du marché, 29% en Italie, 27% au Danemark.
Si vous voulez le rapport, commandez le ici. Il vous en coûtera 399 euros, si vous n'êtes pas membre.
2004 a aussi vu les ventes de publicités augmentées de 5,3%. Et l'audience de sites des journaux a progressé de 32%. Soit +350% en 5 ans. L'étude se base sur 215 pays et territoires.
Quand on regarde de plus prêt, les 3/4 des 100 journaux les plus vendus dans le monde le sont en Asie. La Chine prend la tête, avec 93.5 millions de journaux vendus tous les jours (+3,7%), devant l'Inde (78 millions, +8% ), le Japon (70,4 millions, +0,04%) puis les USA (55,6 millions, -1%) et l'Allemagne (22,1 millions, -2,11%).
La diffusion des journaux en Europe, toujours d'après le rapport, a baissé de 1,4% en Europe et de 0,2% en Amérique du Nord. La France connaît un recul de 1,8% (soit -5,81% sur 5 ans), l'Allemagne - 2,11% (-7,73% sur 5 ans), l'Angleterre -4,43% (-11,41% sur 5 ans), Suisse -2% (-6,7% sur 5 ans).
En revanche, l'Autriche progresse de 1,9%. Un pays où 5W Mignon-Media a refait la formule du quotidien business : Wirtschafts Blatt. Il a vu ses abonnements augmentés de 7,7 % en 3 mois suite au lancement de sa nouvelle formule. La Pologne fait un bon impressionnant de +15,21%. Un autre pays où notre entreprise est très active. Puls Biznesu, le journal économique que nous avions refait en 2003, avait alors augmenté ses ventes de 5,5% en 2004 et gagné le prix du meilleur design du monde attribué par la SND (Society for News Design) la même année. L'Espagne améliore ses résultats, cette année, de +1,31%. Tout comme son voisin le Portugal avec +5,78%.
La Norvège et le Japon restent les pays ayant le plus d'acheteurs de journaux au monde avec, respectivement, 651 et 644 ventes par millier d'habitants, chaque jours.
Au premier abord, le ventes d'espaces publicitaires se portent bien, toujours selon le rapport, avec une progression de 5,3% dans le monde. La France gagne +2,47% (mais -23% en 5 ans, l'une des plus grosses baisses dans le monde sur cette période). Les USA connaissent une augmentation de + 3,93%.
Reste à savoir en quoi la publicité sur internet vient améliorer les résultats généraux. Car, normalement (corrigez-moi si je me trompe) les journaux cumulent les ventes sur la version papier et sur leur site internet pour le calcul de leur revenu publicitaire. Et sur le web, les ventes se portent très bien : +21% en 2004.
Et surtout, très inquiétant, la part du marché publicitaire, occupée par les quotidiens, baisse de 30,1% en 2004. Après avoir baissé de 30,5% en 2003. Malgré tout, les journaux restent le second plus important véhicule publicitaire dans le monde.
La place des quotidiens gratuits ne cesse d'augmenter. En Espagne, par exemple, ils représentent 40% du marché, 29% en Italie, 27% au Danemark.
Si vous voulez le rapport, commandez le ici. Il vous en coûtera 399 euros, si vous n'êtes pas membre.
May 29, 2005
Idée n°3 - Rubrique "Qui vote quoi?" sur la version papier, avec une base de données sur le net
Savez-vous ce que font vos représentants locaux une fois que vous les avez élus? Pas simple de trouver la réponse.
Que pensez-vous de l'idée de créer une rubrique systématique: "Qui vote quoi?".
Cette rubrique peut être présente à différents endroits d'un quotidien ou d'un hebdo local, organisée par commune, par exemple, puis par nom d'élus. On donne: le sujet du vote, le vote de chaque élu, le résultat du vote. On précise aussi si un élu est absent. Une infographie (tableau) semble être la meilleure façon de présenter la rubrique. Ne pas oublier de mettre la photo des élus.
Ensuite, le journaliste peut essayer d'expliquer quel sera le résultat de ce vote sur la vie des administrés de la communauté concernée. Il peut demander aux lecteurs d'envoyer leurs questions, relatives à ce vote, qu'il posera ensuite à l'élu. L'occasion d'avoir des explications sur pourquoi il a voté comme ça.
Comme le nombre de votes, d'élus et de décisions peut devenir très vite important en volume. Le journal rapporte alors uniquement les votes principaux, par exemple. Puis, il développe une version en ligne avec une base de données donnant accès à l'ensemble des votes par commune ou par nom d'élus.
Le premier niveau de consultation est gratuit. Mais, le journal a la possibilité de facturer pour l'accès à la décision détaillée, aux minutes du conseil municipal par exemple. Il peut aussi mettre au point un service personnalisé payant pour individuels et/ou entreprises intéressés par recevoir certaines décisions.
C'est aussi l'occasion pour le journal de faire s'enregistrer les utilisateurs et d'établir une base de données. J'essayerai d'expliquer bientôt en quoi, à mon avis, les bases de données sont d'une importance primordiale -- vitale -- dans le futur de la presse et des media.
C'est aussi l'occasion d'avoir une idée de ce qui préoccupe les membres d'une communauté sur la base du type de recherches qu'ils font sur votre service en ligne "Qui vote quoi?".
Sans aucun doute une mine d'informations et d'inspiration pour la rédaction et le marketing. Non?
Que pensez-vous de l'idée de créer une rubrique systématique: "Qui vote quoi?".
Cette rubrique peut être présente à différents endroits d'un quotidien ou d'un hebdo local, organisée par commune, par exemple, puis par nom d'élus. On donne: le sujet du vote, le vote de chaque élu, le résultat du vote. On précise aussi si un élu est absent. Une infographie (tableau) semble être la meilleure façon de présenter la rubrique. Ne pas oublier de mettre la photo des élus.
Ensuite, le journaliste peut essayer d'expliquer quel sera le résultat de ce vote sur la vie des administrés de la communauté concernée. Il peut demander aux lecteurs d'envoyer leurs questions, relatives à ce vote, qu'il posera ensuite à l'élu. L'occasion d'avoir des explications sur pourquoi il a voté comme ça.
Comme le nombre de votes, d'élus et de décisions peut devenir très vite important en volume. Le journal rapporte alors uniquement les votes principaux, par exemple. Puis, il développe une version en ligne avec une base de données donnant accès à l'ensemble des votes par commune ou par nom d'élus.
Le premier niveau de consultation est gratuit. Mais, le journal a la possibilité de facturer pour l'accès à la décision détaillée, aux minutes du conseil municipal par exemple. Il peut aussi mettre au point un service personnalisé payant pour individuels et/ou entreprises intéressés par recevoir certaines décisions.
C'est aussi l'occasion pour le journal de faire s'enregistrer les utilisateurs et d'établir une base de données. J'essayerai d'expliquer bientôt en quoi, à mon avis, les bases de données sont d'une importance primordiale -- vitale -- dans le futur de la presse et des media.
C'est aussi l'occasion d'avoir une idée de ce qui préoccupe les membres d'une communauté sur la base du type de recherches qu'ils font sur votre service en ligne "Qui vote quoi?".
Sans aucun doute une mine d'informations et d'inspiration pour la rédaction et le marketing. Non?
May 28, 2005
Les chemins tortueux de l'accès à l'info expérimentés par 45 media canadiens
La Presse (quotidien de Montréal) d'aujourd'hui (samedi 28 mai) publie un article conjointement avec 44 autres médias canadiens sur LES CHEMINS TORTUEUX DE L'ACCÈS A L'INFORMATION.
89 journalistes de 45 quotidiens canadiens différents, anglophones et francophones, de toutes les provinces du Canada, ont mené une enquête commune chacun dans leur patelin, en jouant au citoyen ordinaire (en ne disant pas qu'ils étaient journalistes) pour savoir comment trouver la réponse à des questions aussi banales que A QUEL MOMENT LA VILLE PRÉVOIT-ELLE RÉPARER MA RUE. Ou COMBIEN D'INCIDENTS VIOLENTS SONT SURVENUS DANS TELLE ÉCOLE DE MA RÉGION?
En THÉORIE, n'importe quel citoyen peut obtenir ce genre de renseignements...
En théorie...
En pratique, force fut de constater que la plupart du temps, non seulement les administrations ne coopèrent pas, mais elles font tout pour vous mettre les bâtons dans les roues.
En un mot, on a réussi, dans seulement 32% des cas, à savoir QUI ÉTAIT EN CHARGE....
REste que ce genre d'enquête, où 45 médias écrits (rien n'empèche les stations radiophoniques, les cybernautes ou les postes de télévision d'en faire autant) constitue unevoie d'avenir.
Constat désolant toutefois. Certaines administrations publiques demandent jusqu'à $1000 pour fournir des renseignements qui sont pourtants de l'ordre public.
Pas certain qu'un citoyen ordinaire peut alors faire souvent des demandes...
J'ai aimé aussi que des médias peuvent se mettre ensemble pour faire des enquêtes nationales... Vrai que la concurrence est forte dans chaque ville et que c'est un peu utopique de demander à des quotidiens d'une même ville de s'unir.
Mais qu'est-ce qui empêche un quotidien de l'est du pays de s'unir avec un citoyen de l'ouest, un du nord avec du sud, en posant les mêmes questions, en enquêtant sur les mêmes choses pour donner a`leurs lecteurs un tableau plus complet en faisant la comparaison entre ce qui se fait chez eux et ce qui se fait ailleurs.
Je trouve que c'est une bonne idée.
Et comme notre ami Jeff nous demande souvent QU'EN PENSEZ VOUS, je dis à Jeff: et vous Jeff, qui gagnez votre croute partiellement en suggérant toute sorte d'améliorations (fort valables et souvent orignales) que pensez-vous de cette initiative canadienne et québécoise?
Pierre Vennat
89 journalistes de 45 quotidiens canadiens différents, anglophones et francophones, de toutes les provinces du Canada, ont mené une enquête commune chacun dans leur patelin, en jouant au citoyen ordinaire (en ne disant pas qu'ils étaient journalistes) pour savoir comment trouver la réponse à des questions aussi banales que A QUEL MOMENT LA VILLE PRÉVOIT-ELLE RÉPARER MA RUE. Ou COMBIEN D'INCIDENTS VIOLENTS SONT SURVENUS DANS TELLE ÉCOLE DE MA RÉGION?
En THÉORIE, n'importe quel citoyen peut obtenir ce genre de renseignements...
En théorie...
En pratique, force fut de constater que la plupart du temps, non seulement les administrations ne coopèrent pas, mais elles font tout pour vous mettre les bâtons dans les roues.
En un mot, on a réussi, dans seulement 32% des cas, à savoir QUI ÉTAIT EN CHARGE....
REste que ce genre d'enquête, où 45 médias écrits (rien n'empèche les stations radiophoniques, les cybernautes ou les postes de télévision d'en faire autant) constitue unevoie d'avenir.
Constat désolant toutefois. Certaines administrations publiques demandent jusqu'à $1000 pour fournir des renseignements qui sont pourtants de l'ordre public.
Pas certain qu'un citoyen ordinaire peut alors faire souvent des demandes...
J'ai aimé aussi que des médias peuvent se mettre ensemble pour faire des enquêtes nationales... Vrai que la concurrence est forte dans chaque ville et que c'est un peu utopique de demander à des quotidiens d'une même ville de s'unir.
Mais qu'est-ce qui empêche un quotidien de l'est du pays de s'unir avec un citoyen de l'ouest, un du nord avec du sud, en posant les mêmes questions, en enquêtant sur les mêmes choses pour donner a`leurs lecteurs un tableau plus complet en faisant la comparaison entre ce qui se fait chez eux et ce qui se fait ailleurs.
Je trouve que c'est une bonne idée.
Et comme notre ami Jeff nous demande souvent QU'EN PENSEZ VOUS, je dis à Jeff: et vous Jeff, qui gagnez votre croute partiellement en suggérant toute sorte d'améliorations (fort valables et souvent orignales) que pensez-vous de cette initiative canadienne et québécoise?
Pierre Vennat
May 27, 2005
Top 50 annonceurs sur le net en Avril
Click Z.com publie les chiffres des 50 premiers annonceurs sur internet en avril de cette année, aux USA. Tickle by emode, un site de rencontre, arrive en tête avec US$ 23,770,000, devant Vonage (US$ 21 829 000) et South Beach Diet (US$ 18,607,000). Au total, ces 50 premiers annonceurs ont dépensé: US$ 258 555 000.
Idée n°2: Rubrique "Qui est en charge?"
On va trop souvent chercher loin des enquêtes, alors qu'elles sont sous votre nez dix fois par jour. Comme moi, n'avez-vous jamais été ennuyé de voir un trottoir, une chaussée défoncés que l'on ne répare jamais, un immeuble à l'abandon depuis des années, un arrêt de bus cassé depuis des semaines, un jardin public où les jeux pour les enfants n'ont jamais été remis en état… Le genre d'enquête qui ne coûte pas une fortune à faire et qui peut être "pliée" facilement en moins d'une journée.
IDEE:
Créer une rubrique: Qui est en charge?
Chaque jour, on prend un problème simple. Exemple: le distributeur de billet de la banque Truc dans la rue Machin ne fonctionne plus depuis des semaines. Pas la peine de faire une enquête générale sur tous les distributeurs de billet de la ville. On se concentre juste sur un problème.
Pourquoi? Qui est l'entreprise qui s'en occupe? Qui est la personne en charge d'actionner le bouton pour que le distributeur soit remis en état? Le journaliste rencontre cette personne. Il lui pose la question et donne ainsi les explications aux usagés. Il leur fait connaître cette personne: son nom, un numéro où la joindre… Il recueille des témoignages d'usagés. etc. etc. Et, bien entendu, il fait un suivi.
Bref, le journaliste s'intéresse à un problème pratique et concret pour la communauté. Une enquête de base. Mais une enquête qui est au service de la communauté. Une enquête qui touche les gens dans leur vie quotidienne. C'est moins spectaculaire que d'envoyer un journaliste à Bagdad. Mais au moins, cette enquête vous serez le seul journal à la proposer. Pas de risque que la Presse ou le New York Times viennent dans votre patelin pour la faire à votre place.
IDEE:
Créer une rubrique: Qui est en charge?
Chaque jour, on prend un problème simple. Exemple: le distributeur de billet de la banque Truc dans la rue Machin ne fonctionne plus depuis des semaines. Pas la peine de faire une enquête générale sur tous les distributeurs de billet de la ville. On se concentre juste sur un problème.
Pourquoi? Qui est l'entreprise qui s'en occupe? Qui est la personne en charge d'actionner le bouton pour que le distributeur soit remis en état? Le journaliste rencontre cette personne. Il lui pose la question et donne ainsi les explications aux usagés. Il leur fait connaître cette personne: son nom, un numéro où la joindre… Il recueille des témoignages d'usagés. etc. etc. Et, bien entendu, il fait un suivi.
Bref, le journaliste s'intéresse à un problème pratique et concret pour la communauté. Une enquête de base. Mais une enquête qui est au service de la communauté. Une enquête qui touche les gens dans leur vie quotidienne. C'est moins spectaculaire que d'envoyer un journaliste à Bagdad. Mais au moins, cette enquête vous serez le seul journal à la proposer. Pas de risque que la Presse ou le New York Times viennent dans votre patelin pour la faire à votre place.
190 licenciements annoncés dans l'entreprise New York Times
La compagnie New York Times a annoncé, cette semaine, qu'elle a allait se séparer de 190 employés en août de cette année. 127 licenciements toucheront le New York Times lui-même, le reste affectera le Boston Globe et le Worcester Telegram & Gazette. 24 des 127 licenciements au journal seront effectués dans la rédaction qui se compose de 1200 personnes.
En 2004, les profits du NYT ont été de 293 millions d'US$, soit + 35% par rapport à 2001, nous apprend NewYorkbusiness.com. Mais les revenues de l'entreprise ont été stagnants depuis 5 ans, entre 3 et 3,4 milliards d'US$.
En 2004, les profits du NYT ont été de 293 millions d'US$, soit + 35% par rapport à 2001, nous apprend NewYorkbusiness.com. Mais les revenues de l'entreprise ont été stagnants depuis 5 ans, entre 3 et 3,4 milliards d'US$.
Précision sur l'idée n°1
Je ne dis pas que la presse locale va être gratuite. Quoi que cela soit possible, bien entendu. Je dis que les NEWS GENE vont être gratuites et qu'elles le sont au moins déjà à 90 %. Donc si un journal essaye de vendre ce que l'on trouve gratuitement ailleurs, plus vite et en plus grand nombre… ça ne fonctionnera pas. Ca fonctionne déjà de moins en moins. Il faut une valeur ajoutée unique pour déclencher l'intérêt et l'acte d'achat.
Pour faire un parallèle, c'est comme si un disquaire essayait de vendre un CD alors que la musique est downloadable gratuitement en ligne. Il ne toucherait que ceux qui: ne savent pas, n'ont pas d'ordinateur, n'ont pas de lecteur MP3, adorent collectionner les CD… Ce qui veut dire de moins en moins de monde. En revanche s'il y a dans le CD une video, une interview… et je ne sais trop quoi encore que l'on ne peut pas trouver en ligne. Là, vous avez une chance de vendre votre CD. Il y a une valeur ajoutée.
Et quand on regarde l'âge moyen des lecteurs de journaux. On se rend compte que se sont les tranches d'âges les moins bien équipées en matériel informatique et où la pénétration d'internet est dans les plus faible.
On entre en revanche dans une autre logique. Celle du "bundle": je vous vends 20 trucs alors que vous n'en voulez que 3. C'est la logique du CD. C'est aussi la logique du journal. J'expliquerai une autre fois pourquoi je pense que "la logique du bundle" est une logique commerciale qui va de moins en moins fonctionner… pour la presse en tout cas.
Pour faire un parallèle, c'est comme si un disquaire essayait de vendre un CD alors que la musique est downloadable gratuitement en ligne. Il ne toucherait que ceux qui: ne savent pas, n'ont pas d'ordinateur, n'ont pas de lecteur MP3, adorent collectionner les CD… Ce qui veut dire de moins en moins de monde. En revanche s'il y a dans le CD une video, une interview… et je ne sais trop quoi encore que l'on ne peut pas trouver en ligne. Là, vous avez une chance de vendre votre CD. Il y a une valeur ajoutée.
Et quand on regarde l'âge moyen des lecteurs de journaux. On se rend compte que se sont les tranches d'âges les moins bien équipées en matériel informatique et où la pénétration d'internet est dans les plus faible.
On entre en revanche dans une autre logique. Celle du "bundle": je vous vends 20 trucs alors que vous n'en voulez que 3. C'est la logique du CD. C'est aussi la logique du journal. J'expliquerai une autre fois pourquoi je pense que "la logique du bundle" est une logique commerciale qui va de moins en moins fonctionner… pour la presse en tout cas.
May 26, 2005
Idée n°1 pour la presse locale: Moins de news généralistes plus d'explications
Comme le dit Pierre Vennat, on ne va pas pleurer sur notre sort, avançons des idées pour essayer d'améliorer la presse et la rendre plus indispensable à la communauté qu'elle veut servir. Je vais donc poster une série d'idées ou début d'idées. Je vous invite à poster les vôtres. Essayons ainsi d'échanger.
Je suis de plus en plus convaincu que les news géné seront, à terme gratuites (je n'inclue pas la locale). Elles le sont déjà dans leur très vaste majorité: télé, radio, internet, presse écrite gratuite… Je ne vois pas qui va acheter un journal pour ça. Vous? Pas moi. La presse écrite locale remplit, de plus en plus, ses colonnes de news géné. Des news qui sont déjà dépassées à leur parution. C'est de l'argent et de l'énergie dépensées pour rien.
IDEE:
Publier moins de news généralistes mais expliquer en détail celles choisies.
Le journaliste a donc pour objectif de décrypter la news, dans rappeler les éléments de contexte (historique, key players avec courtes bios, chiffres clés, textes législatifs si nécessaire, etc.). Il explique aussi les notions clés. Il aide, encore, à comprendre les conséquences de l'événement.
Je pense qu'il faut faire du journal un lieu où "j'apprends sur les grands événement nationaux et internationaux". Et où je peux apprendre/comprendre en profondeur. De la qualité, pas de la quantité.
Expliquer devrait permettre à la presse de toucher un public jeune qui ne demande qu'à comprendre le monde qui les entoure -- "make me smart". Mais aussi de regagner, peu à peu, un lectorat qui est parti, fatigué de se sentir idiot après avoir lu le journal.
Expliquer c'est redonner un rôle unique à la presse écrite quotidienne. Donc une valeur unique.
Moins de news nationales et internationales, c'est de quoi faire des économies (temps, papier, encre, force de travail…) pour investir dans une meilleure couverture de la locale, dans les nouvelles technologies et dans la formation des équipes.
Je suis de plus en plus convaincu que les news géné seront, à terme gratuites (je n'inclue pas la locale). Elles le sont déjà dans leur très vaste majorité: télé, radio, internet, presse écrite gratuite… Je ne vois pas qui va acheter un journal pour ça. Vous? Pas moi. La presse écrite locale remplit, de plus en plus, ses colonnes de news géné. Des news qui sont déjà dépassées à leur parution. C'est de l'argent et de l'énergie dépensées pour rien.
IDEE:
Publier moins de news généralistes mais expliquer en détail celles choisies.
Le journaliste a donc pour objectif de décrypter la news, dans rappeler les éléments de contexte (historique, key players avec courtes bios, chiffres clés, textes législatifs si nécessaire, etc.). Il explique aussi les notions clés. Il aide, encore, à comprendre les conséquences de l'événement.
Je pense qu'il faut faire du journal un lieu où "j'apprends sur les grands événement nationaux et internationaux". Et où je peux apprendre/comprendre en profondeur. De la qualité, pas de la quantité.
Expliquer devrait permettre à la presse de toucher un public jeune qui ne demande qu'à comprendre le monde qui les entoure -- "make me smart". Mais aussi de regagner, peu à peu, un lectorat qui est parti, fatigué de se sentir idiot après avoir lu le journal.
Expliquer c'est redonner un rôle unique à la presse écrite quotidienne. Donc une valeur unique.
Moins de news nationales et internationales, c'est de quoi faire des économies (temps, papier, encre, force de travail…) pour investir dans une meilleure couverture de la locale, dans les nouvelles technologies et dans la formation des équipes.
May 25, 2005
Yahoo propose son guide du RSS pour les éditeurs
Yahoo propose aux media de distribuer leur contenu. L'outil: RSS pour "Really Simple Syndication". Afin de permettre à chacun de comprendre à la fois le principe du RSS et l'intérêt de le faire avec Yahoo, ils ont mis au point un guide. Je viens de le parcourir. Il est particulièrement clair et particulièrement bien fait. Je vous invite à le lire (en anglais -- si jamais quelqu'un le trouve en français, faites le nous savoir).
Adapter le contenu des magazines aux écrans
"Pay particular attention to the explosion of wireless devices and DVRs, the growth of on-demand and the saturation of broadband. Screens, screens, screens. ... We believe that consumers will engage with content primarily through these screens." C'est, selon l'article de Claire Atkinson dans AdAge, le message de Renetta McCann, PDG de Publicis Groupe's Starcom MediaVest Group, lors de son intervention au congrès international de la presse magazine organisé par The International Federation of Periodical and Press (FIPP), à Manhattan cette semaine.
D'après l'article, Renetta Mc Cann pense que la presse magazine doit être capable de créer un contenu électronique qui pourra être distribué sur différentes plateformes comme l'ordinateur, le téléphone portable, le PDA, les pockets PC… Un contenu que le consommateur pourra adapter à ses désirs. Désirs et goûts qui pourront être "trackés" et ainsi permettre aux publications de s'adpater. Puis, de promouvoir leur contenur via, entre autre, text-messaging et e-mail.
La PDG de Publicis Groupe's Starcom MediaVest Group aurait aussi instisté sur le fait que la presse magazine a besoin de fournir un contenu plus individualisé, plus sur mesure.
Personnalisation, multi plateforme… les compétences que l'on demande aux journalites sont de plus en plus vastes. Quid de la formation?
D'après l'article, Renetta Mc Cann pense que la presse magazine doit être capable de créer un contenu électronique qui pourra être distribué sur différentes plateformes comme l'ordinateur, le téléphone portable, le PDA, les pockets PC… Un contenu que le consommateur pourra adapter à ses désirs. Désirs et goûts qui pourront être "trackés" et ainsi permettre aux publications de s'adpater. Puis, de promouvoir leur contenur via, entre autre, text-messaging et e-mail.
La PDG de Publicis Groupe's Starcom MediaVest Group aurait aussi instisté sur le fait que la presse magazine a besoin de fournir un contenu plus individualisé, plus sur mesure.
Personnalisation, multi plateforme… les compétences que l'on demande aux journalites sont de plus en plus vastes. Quid de la formation?
May 24, 2005
Perte de temps et d'argent dans les medias d'après Jeff Jarvis
C'est toujour formidable de trouver quelqu'un qui pose si bien les questions que vous auriez envie de poser. C'est ce qui m'arrive en ce moment avec Jeff Jarvis. Dans un texte du 23 mai, il fait une liste de ce qu'il pense être du temps et/ou de l'argent perdus pour les media. En voilà certains en bref et en vrac:
1- TV - Présentateur de news
"Is it still worth the money to have expensive anchors on TV? (…) They became so homogenized that they added no voice at all; they became background noise, Newsak. (…) I believe that the explosion of news will lead to a lessened dependence on high-priced faces."
2- Print - Critiques
"Does every newspaper across the country need its own movie critic? The movies are the same coast-to-coast. The information we need to decide whether to go is the same. (…) Why not plop in reviews by your funny neighbor who knows the good stuff? (…) Ditto sports columnists. Ditto political columnists. Get rid of the voices on high and get more voices from down on the ground and you'll improve the conversation and save money."
3- Publier et diffuser ce que tout le monde sait déjà
"We waste a fortune manhandling the same commodified news everybody already knows. (…) So does it still make sense to print those stock tables -- costing, say, $1 million a year in paper and ink -- when only a small portion of the audience still uses them?"
Comme dit Jeff Jarvis: "Join the conversation". Dites-nous ce que vous en pensez. Partageons nos expériences.
1- TV - Présentateur de news
"Is it still worth the money to have expensive anchors on TV? (…) They became so homogenized that they added no voice at all; they became background noise, Newsak. (…) I believe that the explosion of news will lead to a lessened dependence on high-priced faces."
2- Print - Critiques
"Does every newspaper across the country need its own movie critic? The movies are the same coast-to-coast. The information we need to decide whether to go is the same. (…) Why not plop in reviews by your funny neighbor who knows the good stuff? (…) Ditto sports columnists. Ditto political columnists. Get rid of the voices on high and get more voices from down on the ground and you'll improve the conversation and save money."
3- Publier et diffuser ce que tout le monde sait déjà
"We waste a fortune manhandling the same commodified news everybody already knows. (…) So does it still make sense to print those stock tables -- costing, say, $1 million a year in paper and ink -- when only a small portion of the audience still uses them?"
Comme dit Jeff Jarvis: "Join the conversation". Dites-nous ce que vous en pensez. Partageons nos expériences.
Local, Local, Local… c'est la seule chose qui peut faire la différence pour la presse… locale
"Similarly, newspapers and their audiences would be best served concentrating on what they do best: local, local, local." explique Jeff Jarvis dans son blog Buzzmachine.
Personne n'est meilleur sur l'info locale, que la presse… locale. N'est-ce pas Pierre? En tout cas, pour le moment. En France, Ouest-France le démontre depuis des années (d'autres aussi bien entendu). Les lecteurs sont au rendez-vous. "If they gave us the local news that no one else could gather and report, they'd be worth more to us." ajoute Jeff Jarvis.
Hélas, quand on jette un œil global à la presse locale en France et aux USA (celles que je connais le mieux), on se rend compte que le nombre d'infos locales va en se réduisant. Doucement… mais surement.
Pourquoi le local recule-t-il? Coût de l'info locale? Paresse journalistique? Rêve de grandeur des uns et des autres? Manque de clarté dans la mission du journal?
Vous en dites quoi?
Personne n'est meilleur sur l'info locale, que la presse… locale. N'est-ce pas Pierre? En tout cas, pour le moment. En France, Ouest-France le démontre depuis des années (d'autres aussi bien entendu). Les lecteurs sont au rendez-vous. "If they gave us the local news that no one else could gather and report, they'd be worth more to us." ajoute Jeff Jarvis.
Hélas, quand on jette un œil global à la presse locale en France et aux USA (celles que je connais le mieux), on se rend compte que le nombre d'infos locales va en se réduisant. Doucement… mais surement.
Pourquoi le local recule-t-il? Coût de l'info locale? Paresse journalistique? Rêve de grandeur des uns et des autres? Manque de clarté dans la mission du journal?
Vous en dites quoi?
May 23, 2005
"Les news ne seront pas rapportées par le pros, mais par ceux qui seront proches de l'action"
"News isn't going to be reported by the "professionals," it'll be reported by whomever is closest to the action that warrants attention." commente Alex Rowland dans le blog Buzz Machine de Jeff Jarvis. On comprend mieux encore cette phrase si on se souvient du Tsunami en Asie. L'essentiel des images publiées par les medias venaient de documents amateurs. Vous me direz: rien de bien nouveau sous le soleil.
Sauf, qu'aujourd'hui, ce même amateur a les moyens technologiques (et économique, car pas cher voir gratuit) de publier lui-même et en direct son info -- sans passer par la case media. Rien de plus simple que de mettre un texte en ligne, accompagné de photos, de video… Un téléphone portable suffit.
Le lecteur potentiel, lui, va sur Google, saisit le mot clé et tombe sur des dizaines de sites -- de journalistes professionnels comme de témoins du drame. Pour le lecteur, qui est quoi, n'est pas alors le problème. Seul l'intérêt de ce qui est consulté compte. N'en déplaise ou pas à nous les journalistes.
Bien sur le monde entier ne va pas se mettre à jouer les journalistes. Pas besoin d'ailleurs. L'un des problèmes des media c'est LE TEMPS. Professionnelle ou pas, chaque information consultée vient réduire le temps total qu'un être humain peut consacrer à l'activité de s'informer. Si vous lisez le blog de Paul Machin, témoin du Tsunami, pendant 20 minutes, ce sont 20 minutes que vous ne consacrerez pas à d'autres media.
La masse d'information disponible augmente d'une façon spectaculaire. Il est de plus en plus simple d'accéder à cette information. Pas besoin d'attendre le journal TV du soir, le flash radio, ou le journal du matin. Tout est là, en ligne, à portée de la main dans les minutes qui suivent. En revanche, le temps disponible de chacun d'entre nous n'augmente pas. Il est le même.
Aussi, que faisons-nous:
1- Nous trions de plus en plus ce que nous DEVONS lire.
2- Nous nous équipons du matériel qui va nous permettre de lire, le mieux et le plus vite.
RSS, My Yahoo, emails alerts, cell phone alerts, Podcast… tout ça nous permet de PERSONNALISER notre besoin d'information. Bref, de construire notre propre journal, basé sur nos besoins. "Donnez moi l'info dont j'ai besoin, que j'ai le temps de consulter, quand je veux où je veux", nous dit le consommateur.
Cette démarche de personnalisation est à l'opposé de celle des media traditionnels, en particulier du quotidien papier. Car la logique économique du journal, c'est le "bundle". Je vous donne un gros paquet de news. Vous ne lisez que 5 à 10% mais je vous facture le paquet.
Combien de temps cette logique peut-elle tenir quand vous avez la possibilité de lire exactement ce que vous voulez sans avoir à payer pour l'ensemble? Sans avoir à payer du tout d'ailleurs, bien souvent. Que peuvent faire les journaux en particulier et les media en général? Comment peuvent-ils ajouter de la plus-value et devenir nécessaire à lire, à consulter? Tellement nécessaire que l'on continuera à payer pour ça.
Sauf, qu'aujourd'hui, ce même amateur a les moyens technologiques (et économique, car pas cher voir gratuit) de publier lui-même et en direct son info -- sans passer par la case media. Rien de plus simple que de mettre un texte en ligne, accompagné de photos, de video… Un téléphone portable suffit.
Le lecteur potentiel, lui, va sur Google, saisit le mot clé et tombe sur des dizaines de sites -- de journalistes professionnels comme de témoins du drame. Pour le lecteur, qui est quoi, n'est pas alors le problème. Seul l'intérêt de ce qui est consulté compte. N'en déplaise ou pas à nous les journalistes.
Bien sur le monde entier ne va pas se mettre à jouer les journalistes. Pas besoin d'ailleurs. L'un des problèmes des media c'est LE TEMPS. Professionnelle ou pas, chaque information consultée vient réduire le temps total qu'un être humain peut consacrer à l'activité de s'informer. Si vous lisez le blog de Paul Machin, témoin du Tsunami, pendant 20 minutes, ce sont 20 minutes que vous ne consacrerez pas à d'autres media.
La masse d'information disponible augmente d'une façon spectaculaire. Il est de plus en plus simple d'accéder à cette information. Pas besoin d'attendre le journal TV du soir, le flash radio, ou le journal du matin. Tout est là, en ligne, à portée de la main dans les minutes qui suivent. En revanche, le temps disponible de chacun d'entre nous n'augmente pas. Il est le même.
Aussi, que faisons-nous:
1- Nous trions de plus en plus ce que nous DEVONS lire.
2- Nous nous équipons du matériel qui va nous permettre de lire, le mieux et le plus vite.
RSS, My Yahoo, emails alerts, cell phone alerts, Podcast… tout ça nous permet de PERSONNALISER notre besoin d'information. Bref, de construire notre propre journal, basé sur nos besoins. "Donnez moi l'info dont j'ai besoin, que j'ai le temps de consulter, quand je veux où je veux", nous dit le consommateur.
Cette démarche de personnalisation est à l'opposé de celle des media traditionnels, en particulier du quotidien papier. Car la logique économique du journal, c'est le "bundle". Je vous donne un gros paquet de news. Vous ne lisez que 5 à 10% mais je vous facture le paquet.
Combien de temps cette logique peut-elle tenir quand vous avez la possibilité de lire exactement ce que vous voulez sans avoir à payer pour l'ensemble? Sans avoir à payer du tout d'ailleurs, bien souvent. Que peuvent faire les journaux en particulier et les media en général? Comment peuvent-ils ajouter de la plus-value et devenir nécessaire à lire, à consulter? Tellement nécessaire que l'on continuera à payer pour ça.
May 22, 2005
Corps à vendre comme espace publicitaire sur ebay
Je sors du champs des media car je tombe sur une histoire incroyable: une jeune américaine de l'Etat du New Jersey a vendu son corps aux enchères sur ebay comme espace publicitaire. Pour $ 11,300, si j'en crois la page de ses enchères.
Photos à l'appui, elle donne le détaille de ses mensurations et son emploi du temps. Je découvre, aussi sur sa page, qu'un type du Nebraska aurait lui vendu son front pour $ 37,000. Et moi qui fais de la pub gratuite avec mes tee-shirts aux couleurs des marques !!!
Qu'est-ce que ça vous inspire?
Photos à l'appui, elle donne le détaille de ses mensurations et son emploi du temps. Je découvre, aussi sur sa page, qu'un type du Nebraska aurait lui vendu son front pour $ 37,000. Et moi qui fais de la pub gratuite avec mes tee-shirts aux couleurs des marques !!!
Qu'est-ce que ça vous inspire?
May 21, 2005
Faut-il modérer les blogs des journaux?
Le Ventura County Star, un journal local américain, a décidé mercredi dernier de ne plus permettre les commentaires en direct -- non filtrés -- sur son forum. Motif, selon le journal, l'apparition de propos haineux et racistes: "Very quickly, race become the common theme on many of the topic threads. Whether it was a school award or a crime, it seemed that the comments quickly devolved into a discussion of race and immigration."
Le journal a donc décidé de filtrer (modérer) les commentaires sur son blog. Les réactions ne se sont pas faites attendre:
- "You sold out. This was the best feature of your otherwise dull, boring online version of your rag. Sure it got nasty but it was real! (…) Shame on you." (Adnerb)
- "It's sad that because of a little disagreement between a few bad apples you terminate cool functionality for everyone." (Bob Bessares)
Et l'un des commentaires anonymes de dire: "Another sign that media coverage is out of whack with ordinary people's concerns and beliefs."
Comme lui, pensez-vous que les media sont de plus en plus loins des préocupations quotidiennes de leur audience? D'après-vous, faut-il modérer les blogs des journaux?
Le journal a donc décidé de filtrer (modérer) les commentaires sur son blog. Les réactions ne se sont pas faites attendre:
- "You sold out. This was the best feature of your otherwise dull, boring online version of your rag. Sure it got nasty but it was real! (…) Shame on you." (Adnerb)
- "It's sad that because of a little disagreement between a few bad apples you terminate cool functionality for everyone." (Bob Bessares)
Et l'un des commentaires anonymes de dire: "Another sign that media coverage is out of whack with ordinary people's concerns and beliefs."
Comme lui, pensez-vous que les media sont de plus en plus loins des préocupations quotidiennes de leur audience? D'après-vous, faut-il modérer les blogs des journaux?
May 20, 2005
ChicagoCrime.org et Azstarnet.com deux idées originales d'utilisation du net pour la presse locale
A 5W Mignon-Media , nous ne passons pas une journée sans insister auprès de nos clients sur la nécessité d'augmenter la couverture de l'information locale en presse régionale, départementale, etc. Nous parlons même de "micro locale". Pas un jour non plus sans aborder le besoin d'augmenter l'information pratique, immédiatement utilisable par le lecteur. Enfin, pas une journée sans essayer de trouver de nouvelles idées sur la complémentarité entre le papier et l'internet.
Nous avons plusieurs fois proposé de créer, par exemple, des cartes des crimes et des délits commis dans une communauté X ou Y. Adrian Holovaty l'a fait avec ChicagoCrime.org . Le site réunit les données sur les crimes et les délits à Chicago. Il les répertorie sur une carte de Google -- par quartier et par type. Il propose même un fil RSS. Du super local.
Dans la même veine, l'initiative du Arizona Daily Star : Death on the border. Cet outil, en ligne, donne des statistiques sur le nombre d'immigrants illégaux morts à la frontière de l'Arizona depuis l'été 2004. Date à laquelle le journal a commencé à regrouper des informations sur le sujet.
Et vous, quelles idées avez-vous pour améliorer la couverture locale, augmenter l'info pratique et jouer la complémentarité papier et internet?
Nous avons plusieurs fois proposé de créer, par exemple, des cartes des crimes et des délits commis dans une communauté X ou Y. Adrian Holovaty l'a fait avec ChicagoCrime.org . Le site réunit les données sur les crimes et les délits à Chicago. Il les répertorie sur une carte de Google -- par quartier et par type. Il propose même un fil RSS. Du super local.
Dans la même veine, l'initiative du Arizona Daily Star : Death on the border. Cet outil, en ligne, donne des statistiques sur le nombre d'immigrants illégaux morts à la frontière de l'Arizona depuis l'été 2004. Date à laquelle le journal a commencé à regrouper des informations sur le sujet.
Et vous, quelles idées avez-vous pour améliorer la couverture locale, augmenter l'info pratique et jouer la complémentarité papier et internet?
May 19, 2005
L’ombudsman de Radio-Canada : protecteur du public ou des journalistes?
L’ombudsman de Radio-Canada n’est pas au-dessus de tout soupçon : une recherche suggère que ce mécanisme d’imputabilité journalistique doit s’améliorer pour gagner en efficacité, en crédibilité et en légitimité.
Depuis plus de 10 ans, la Société Radio-Canada s’est dotée d’un modèle unique d’imputabilité journalistique avec son Bureau de l’ombudsman. Mais une analyse inédite des décisions prises par les différents titulaires à ce poste révèle qu’ils sont loin de toujours être équitables pour les plaignants et qu’ils prennent des libertés avec les Normes et pratiques journalistiques devant pourtant guider leurs décisions.
C’est pourquoi on peut légitimement se demander si le Bureau de l’Ombudsman de la SRC protège avant tout le public ou les journalistes. Il importe de savoir que ce mécanisme d’imputabilité journalistique ne peut pas encore garantir un traitement équitable et au-dessus de tout soupçon, malgré ses grandes qualités.
Chaque année, des milliers de personnes, essentiellement des Québécois, critiquent plus ou moins ouvertement l’information que diffusent les journalistes de la SRC. Pour la minorité de ceux qui décident d’aller jusqu’au bout, le Bureau de l’ombudsman est un mécanisme d’imputabilité journalistique unique auquel ils peuvent soumettre leurs griefs en espérant trouver un arbitre impartial, rigoureux et équitable.
En effet, la neutralité et l’indépendance que l’ombudsman revendique, ainsi que l’implantation d’une procédure pour l’analyse des plaintes, laissent croire que ce processus est équitable pour les plaignants. C’est du reste ce qu’un ombudsman affirme quand il écrit sans fausse modestie que le :
«… mécanisme de dépôt et d’analyse des plaintes en provenance des auditeurs et des téléspectateurs qui a été mis en place à Radio-Canada, en 1993, est le plus complet, le plus équitable, le plus ‘démocratique’ qui soit au Canada, en Amérique du Nord et probablement dans le monde. Aucune autre entreprise de presse ne demande à ses cadres de répondre à toutes les plaintes qu’elle reçoit et aucune entreprise de presse n’a un ombudsman jouissant d’une indépendance aussi grande que celle de l’ombudsman de Radio-Canada»
Malheureusement, il semble que cette fonction essentielle ne soit pas toujours à la hauteur des attentes légitimes des plaignants comme des prétentions de certains titulaires.
Plus complaisant que critique
La recherche a porté essentiellement sur les 144 décisions rendues par les ombudsmen successifs, de 1992 à 2000, en plus de tenir compte de certaines données quantitatives des plus récents rapports annuels. Elle met en évidence bon nombre d’observations importantes.
L’une d’elles est que seulement 10 % des plaintes sont jugées fondées (24 % partiellement fondées). De plus, les plaignants associés à des groupes ont droit à un traitement plus favorable que celui qui est accordé aux plaignants individuels, ce qui soulève la question de l’équité. Par ailleurs, l’ombudsman prend parfois prétexte de ses décisions pour se montrer arrogant ou moralisateur envers les plaignants en leur dictant comment ils auraient dû se comporter dans leur vie professionnelle.
L’analyse révèle que l’ombudsman se situe plus proche du pôle de la complaisance que du pôle de la critique. À cet effet, une comparaison des décisions de l’ombudsman, du Conseil de presse du Québec et des tribunaux civils québécois ( les rares fois où tous trois se penchent exactement sur les mêmes plaintes ) révèle que l’ombudsman est plus favorable à Radio-Canada que ne le sont le CPQ et les tribunaux. Ce n’est pas la nature différente des trois institutions qui explique cette situation, mais bien l’importance que chacun accorde au respect des normes journalistiques. Il arrive que l’ombudsman se montre plus « compréhensif » que les autres des égarements des journalistes radio-canadiens et atténue de ce fait la portée des normes qui doivent pourtant guider son travail.
Tout cela ne l’empêche cependant pas, à quelques reprises, de se montrer sévère envers des journalistes et même envers la direction de la SRC. Il lui est même arrivé d’être menacé de poursuite en diffamation par une journaliste mécontente d’une décision la concernant et refusant qu’elle soit rendue publique !
L’analyse révèle aussi que l’ombudsman possède une marge d’interprétation très large qui favorise généralement les journalistes plutôt que les plaignants. À cet effet, il ne prend la peine de citer explicitement les normes déontologiques sur lesquelles il s’appuie que dans moins de 30 % des plaintes. Il ne formule donc généralement pas les normes sur lesquelles il se base pour accepter et, surtout, pour rejeter les plaintes qui lui sont soumises. Il lui arrive de rejeter des griefs sans les avoir analysés de façon explicite, ou bien d’en disposer sans porter un jugement clair.
La question nationale
La lecture exhaustive des décisions et des rapports annuels de l’ombudsman indique que suite au référendum de 1995, la SRC s’est subitement intéressée aux plaintes de ceux qui dénonçaient un prétendu biais pro-souverainiste des journalistes radio-canadiens. Pendant quelques années, on a même créé une catégorie pour ces plaintes alors que celles relatives à un prétendu biais pro-fédéraliste des journalistes n’ont pas eu droit à un tel traitement.
Dans le contexte de la guerre aux souverainistes, déclarée par le gouvernement Chrétien au lendemain du référendum, par le biais de stratégies de communication et de visibilité, cela pourrait en inquiéter certains.
On y voit aussi que de nombreux Québécois réclament, sans trop y croire cependant, une stricte impartialité de la SRC et de ses journalistes en ce qui concerne le débat sur la question nationale, tandis que des fédéralistes exigent , au contraire, un parti-pris de la Société d’État en faveur de l’unité canadienne.
L’histoire de Radio-Canada comme instrument de l’unité nationale jusqu’en 1991 et de l’identité canadienne depuis, les nominations partisanes de ceux qui la dirigent ainsi que le grand nombre de gens qui y ont œuvré avant de se retrouver au Parti libéral du Canada peuvent alimenter les doutes de plusieurs Québécois, ce dont témoignent des lettres d’auditeurs et téléspectateurs. Il serait bien imprudent, cependant, de prétendre détenir là des preuves irréfutables d’un biais systémique de la SRC et de ses journalistes en faveur du fédéralisme.
Place à l’amélioration
L’ombudsman de Radio-Canada jouit d’une légitimité certaine bien qu’il n’échappe pas à la critique. Les attentes du public envers la SRC sont nombreuses, diversifiées et souvent contradictoires tandis que l’ombudsman est perçu comme un intervenant pertinent par les plaignants de plus en plus nombreux à faire appel à ses services.
De par ses décisions, il lui arrive d’être un agent d’éducation aux médias dont il décrit et explique le fonctionnement. D’autre part, ses commentaires et recommandations trouvent parfois un écho favorable chez les dirigeants de la SRC.
La fonction d’ombudsman est un mécanisme d’imputabilité journalistique qui respecte le concept d’autorégulation dans des sociétés démocratiques reconnaissant à la fois la liberté de la presse et les responsabilités sociales des médias. Les ombudsmen de presse sont toutefois rares pour des raisons de coûts et de principe (des propriétaires estiment que leurs gestionnaires peuvent s’occuper à la fois de la production de l’information et de l’évaluation critique de sa qualité), mais leur nombre augmente lentement.
Finalement, l’ombudsman de Radio-Canada est-il là pour protéger son employeur en défendant ses journalistes, ou bien pour protéger le public en se montrant critique envers les dérapages de ces mêmes journalistes ?
Choisir catégoriquement une de ces réponses serait injuste car la SRC a tout de même le mérite de s’être dotée d’un mécanisme d’imputabilité qui a de quoi faire rougir de gêne les autres grandes entreprises de presse du Québec.
Toutefois, plusieurs indices révèlent que ce mécanisme n’est pas à la hauteur des prétentions de la SRC. Nous croyons que la réponse, pour l’instant, est que l’ombudsman protège plus ou moins le public contre certains dérapages des journalistes de la SRC et qu’il y a encore place pour une amélioration essentielle à l’efficacité, la crédibilité et la légitimité de cette fonction.
Marc-François Bernier (Ph.D.)
Professeur au département de communication de l’Université d’Ottawa, spécialistes de l’éthique et de la déontologie du journalisme, l’auteur résume certaines conclusions de son nouveau livre intitulé L’ombudsman de Radio-Canada : protecteur du public ou des journalistes ? (Presses de l’Université Laval, 244 pages)
Depuis plus de 10 ans, la Société Radio-Canada s’est dotée d’un modèle unique d’imputabilité journalistique avec son Bureau de l’ombudsman. Mais une analyse inédite des décisions prises par les différents titulaires à ce poste révèle qu’ils sont loin de toujours être équitables pour les plaignants et qu’ils prennent des libertés avec les Normes et pratiques journalistiques devant pourtant guider leurs décisions.
C’est pourquoi on peut légitimement se demander si le Bureau de l’Ombudsman de la SRC protège avant tout le public ou les journalistes. Il importe de savoir que ce mécanisme d’imputabilité journalistique ne peut pas encore garantir un traitement équitable et au-dessus de tout soupçon, malgré ses grandes qualités.
Chaque année, des milliers de personnes, essentiellement des Québécois, critiquent plus ou moins ouvertement l’information que diffusent les journalistes de la SRC. Pour la minorité de ceux qui décident d’aller jusqu’au bout, le Bureau de l’ombudsman est un mécanisme d’imputabilité journalistique unique auquel ils peuvent soumettre leurs griefs en espérant trouver un arbitre impartial, rigoureux et équitable.
En effet, la neutralité et l’indépendance que l’ombudsman revendique, ainsi que l’implantation d’une procédure pour l’analyse des plaintes, laissent croire que ce processus est équitable pour les plaignants. C’est du reste ce qu’un ombudsman affirme quand il écrit sans fausse modestie que le :
«… mécanisme de dépôt et d’analyse des plaintes en provenance des auditeurs et des téléspectateurs qui a été mis en place à Radio-Canada, en 1993, est le plus complet, le plus équitable, le plus ‘démocratique’ qui soit au Canada, en Amérique du Nord et probablement dans le monde. Aucune autre entreprise de presse ne demande à ses cadres de répondre à toutes les plaintes qu’elle reçoit et aucune entreprise de presse n’a un ombudsman jouissant d’une indépendance aussi grande que celle de l’ombudsman de Radio-Canada»
Malheureusement, il semble que cette fonction essentielle ne soit pas toujours à la hauteur des attentes légitimes des plaignants comme des prétentions de certains titulaires.
Plus complaisant que critique
La recherche a porté essentiellement sur les 144 décisions rendues par les ombudsmen successifs, de 1992 à 2000, en plus de tenir compte de certaines données quantitatives des plus récents rapports annuels. Elle met en évidence bon nombre d’observations importantes.
L’une d’elles est que seulement 10 % des plaintes sont jugées fondées (24 % partiellement fondées). De plus, les plaignants associés à des groupes ont droit à un traitement plus favorable que celui qui est accordé aux plaignants individuels, ce qui soulève la question de l’équité. Par ailleurs, l’ombudsman prend parfois prétexte de ses décisions pour se montrer arrogant ou moralisateur envers les plaignants en leur dictant comment ils auraient dû se comporter dans leur vie professionnelle.
L’analyse révèle que l’ombudsman se situe plus proche du pôle de la complaisance que du pôle de la critique. À cet effet, une comparaison des décisions de l’ombudsman, du Conseil de presse du Québec et des tribunaux civils québécois ( les rares fois où tous trois se penchent exactement sur les mêmes plaintes ) révèle que l’ombudsman est plus favorable à Radio-Canada que ne le sont le CPQ et les tribunaux. Ce n’est pas la nature différente des trois institutions qui explique cette situation, mais bien l’importance que chacun accorde au respect des normes journalistiques. Il arrive que l’ombudsman se montre plus « compréhensif » que les autres des égarements des journalistes radio-canadiens et atténue de ce fait la portée des normes qui doivent pourtant guider son travail.
Tout cela ne l’empêche cependant pas, à quelques reprises, de se montrer sévère envers des journalistes et même envers la direction de la SRC. Il lui est même arrivé d’être menacé de poursuite en diffamation par une journaliste mécontente d’une décision la concernant et refusant qu’elle soit rendue publique !
L’analyse révèle aussi que l’ombudsman possède une marge d’interprétation très large qui favorise généralement les journalistes plutôt que les plaignants. À cet effet, il ne prend la peine de citer explicitement les normes déontologiques sur lesquelles il s’appuie que dans moins de 30 % des plaintes. Il ne formule donc généralement pas les normes sur lesquelles il se base pour accepter et, surtout, pour rejeter les plaintes qui lui sont soumises. Il lui arrive de rejeter des griefs sans les avoir analysés de façon explicite, ou bien d’en disposer sans porter un jugement clair.
La question nationale
La lecture exhaustive des décisions et des rapports annuels de l’ombudsman indique que suite au référendum de 1995, la SRC s’est subitement intéressée aux plaintes de ceux qui dénonçaient un prétendu biais pro-souverainiste des journalistes radio-canadiens. Pendant quelques années, on a même créé une catégorie pour ces plaintes alors que celles relatives à un prétendu biais pro-fédéraliste des journalistes n’ont pas eu droit à un tel traitement.
Dans le contexte de la guerre aux souverainistes, déclarée par le gouvernement Chrétien au lendemain du référendum, par le biais de stratégies de communication et de visibilité, cela pourrait en inquiéter certains.
On y voit aussi que de nombreux Québécois réclament, sans trop y croire cependant, une stricte impartialité de la SRC et de ses journalistes en ce qui concerne le débat sur la question nationale, tandis que des fédéralistes exigent , au contraire, un parti-pris de la Société d’État en faveur de l’unité canadienne.
L’histoire de Radio-Canada comme instrument de l’unité nationale jusqu’en 1991 et de l’identité canadienne depuis, les nominations partisanes de ceux qui la dirigent ainsi que le grand nombre de gens qui y ont œuvré avant de se retrouver au Parti libéral du Canada peuvent alimenter les doutes de plusieurs Québécois, ce dont témoignent des lettres d’auditeurs et téléspectateurs. Il serait bien imprudent, cependant, de prétendre détenir là des preuves irréfutables d’un biais systémique de la SRC et de ses journalistes en faveur du fédéralisme.
Place à l’amélioration
L’ombudsman de Radio-Canada jouit d’une légitimité certaine bien qu’il n’échappe pas à la critique. Les attentes du public envers la SRC sont nombreuses, diversifiées et souvent contradictoires tandis que l’ombudsman est perçu comme un intervenant pertinent par les plaignants de plus en plus nombreux à faire appel à ses services.
De par ses décisions, il lui arrive d’être un agent d’éducation aux médias dont il décrit et explique le fonctionnement. D’autre part, ses commentaires et recommandations trouvent parfois un écho favorable chez les dirigeants de la SRC.
La fonction d’ombudsman est un mécanisme d’imputabilité journalistique qui respecte le concept d’autorégulation dans des sociétés démocratiques reconnaissant à la fois la liberté de la presse et les responsabilités sociales des médias. Les ombudsmen de presse sont toutefois rares pour des raisons de coûts et de principe (des propriétaires estiment que leurs gestionnaires peuvent s’occuper à la fois de la production de l’information et de l’évaluation critique de sa qualité), mais leur nombre augmente lentement.
Finalement, l’ombudsman de Radio-Canada est-il là pour protéger son employeur en défendant ses journalistes, ou bien pour protéger le public en se montrant critique envers les dérapages de ces mêmes journalistes ?
Choisir catégoriquement une de ces réponses serait injuste car la SRC a tout de même le mérite de s’être dotée d’un mécanisme d’imputabilité qui a de quoi faire rougir de gêne les autres grandes entreprises de presse du Québec.
Toutefois, plusieurs indices révèlent que ce mécanisme n’est pas à la hauteur des prétentions de la SRC. Nous croyons que la réponse, pour l’instant, est que l’ombudsman protège plus ou moins le public contre certains dérapages des journalistes de la SRC et qu’il y a encore place pour une amélioration essentielle à l’efficacité, la crédibilité et la légitimité de cette fonction.
Marc-François Bernier (Ph.D.)
Professeur au département de communication de l’Université d’Ottawa, spécialistes de l’éthique et de la déontologie du journalisme, l’auteur résume certaines conclusions de son nouveau livre intitulé L’ombudsman de Radio-Canada : protecteur du public ou des journalistes ? (Presses de l’Université Laval, 244 pages)
Agoravox.fr nouveau journal citoyen en français
Je découvre Agoravox.fr dans le blog de Jean-Pierre Cloutier, un espace pour le journalisme citoyen sur la toile. Pour les créateurs de cette initiative "AgoraVox constitue l’une des premières initiatives européennes de journalisme citoyen à grande échelle complètement gratuit. Notre constat de départ est simple : grâce à la démocratisation effective du multimédia et des NTIC, tout citoyen peut devenir potentiellement un "reporter" capable d’identifier et de proposer des informations à haute valeur ajoutée."
Comme le précise le site : "Tout le monde peut devenir rédacteur d’AgoraVox. Il n’est pas nécessaire de savoir écrire avec un style journalistique affirmé". Mais pourquoi écrire: "Tout simplement pour faire entendre votre voix et pour relater des faits que vous avez identifiés et qui ne vous paraissent pas être suffisamment repris dans les médias traditionnels voire ignorés ou censurés." Ils expliquent même: " On pourrait presque affirmer que participer au projet AgoraVox est un devoir citoyen !"
Ils proposent également de rémunérer les contributeurs: "Enfin, à terme, les meilleurs articles seront rémunérés en fonction du trafic et de l’intérêt qu’ils génèrent."
Pour Joël de Rosnay, l'un des créateurs du site et aussi conseiller du président de la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette et président exécutif de Biotics International, dans une interview qu'il donne à Agoravox.com: "Les citoyens sont en train d’inventer une nouvelle démocratie, non pas une "E-démocratie" caractérisée par le vote à distance via internet, mais une vraie démocratie de la communication. Cette nouvelle démocratie, qui s’appuie sur les "media des masses ", émerge spontanément, dynamisée par les dernières technologies de l’information et de la communication auxquelles sont associés de nouveaux modèles économiques. Ni les media traditionnels, ni les politiques, n’en comprennent véritablement les enjeux.
Les media des masses, seuls véritables media démocratiques, vont radicalement modifier la relation entre le politique et le citoyen et, par voie de conséquences, avoir des impacts considérables dans les champs culturel, social et politique. Je pense que les internautes commencent seulement à réaliser à quel point le Net du futur va leur permettre d’exercer leur pouvoir, si tant est qu’ils parviennent à se montrer solidaires et organisés...".
L'idée est intéressante: une sorte de démocratie directe par "du journalisme direct". Journalisme? Pas vraiment peut-on argumenter. Pas du tout diront même certains. Mais est-ce encore le débat. Vous en dites quoi?
Comme le précise le site : "Tout le monde peut devenir rédacteur d’AgoraVox. Il n’est pas nécessaire de savoir écrire avec un style journalistique affirmé". Mais pourquoi écrire: "Tout simplement pour faire entendre votre voix et pour relater des faits que vous avez identifiés et qui ne vous paraissent pas être suffisamment repris dans les médias traditionnels voire ignorés ou censurés." Ils expliquent même: " On pourrait presque affirmer que participer au projet AgoraVox est un devoir citoyen !"
Ils proposent également de rémunérer les contributeurs: "Enfin, à terme, les meilleurs articles seront rémunérés en fonction du trafic et de l’intérêt qu’ils génèrent."
Pour Joël de Rosnay, l'un des créateurs du site et aussi conseiller du président de la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette et président exécutif de Biotics International, dans une interview qu'il donne à Agoravox.com: "Les citoyens sont en train d’inventer une nouvelle démocratie, non pas une "E-démocratie" caractérisée par le vote à distance via internet, mais une vraie démocratie de la communication. Cette nouvelle démocratie, qui s’appuie sur les "media des masses ", émerge spontanément, dynamisée par les dernières technologies de l’information et de la communication auxquelles sont associés de nouveaux modèles économiques. Ni les media traditionnels, ni les politiques, n’en comprennent véritablement les enjeux.
Les media des masses, seuls véritables media démocratiques, vont radicalement modifier la relation entre le politique et le citoyen et, par voie de conséquences, avoir des impacts considérables dans les champs culturel, social et politique. Je pense que les internautes commencent seulement à réaliser à quel point le Net du futur va leur permettre d’exercer leur pouvoir, si tant est qu’ils parviennent à se montrer solidaires et organisés...".
L'idée est intéressante: une sorte de démocratie directe par "du journalisme direct". Journalisme? Pas vraiment peut-on argumenter. Pas du tout diront même certains. Mais est-ce encore le débat. Vous en dites quoi?
May 18, 2005
Le New York Times va faire payer une partie de son contenu sur le web. Bonne ou mauvaise idée?
Le New York Times vient de décider de faire payer une partie de son contenu sur le web. Alan Mutter, observateur des medias, écrit sur son blog que le choix est judicieux: "The NYT project looks like a winner." Même s'il admet que ce modèle ne peut pas fonctionner pour tous les journaux. Eliot Bergson, partner à 5W Mignon-Media et ex redacteur en chef de netscape.com, écrit le contraire sur le blog de 5W MM . "…the Times experiment will likely fail, in large part because it fails to achieve the one thing the industry desperately needs: to attract younger readers."
Et vous qu'en pensez-vous? Bonne idée ou pas?
Et vous qu'en pensez-vous? Bonne idée ou pas?
May 17, 2005
Les gens lisent-ils plus ou moins qu'il y a 20 ans?
A vrai dire, je n'ai pas les données qui me permettent d'abonder dans un sens ou dans un autre. Mais, ce que nous savons, me laisse à penser qu'ils lisent plus. Qu'est-ce qui me faire dire ça? La fréquentation des sites internets. Car, internet c'est AVANT TOUT de la lecture. Yahoo news a 12.5 millions de visiteurs uniques par semaine, CNN autour d'11 millions… New York Times plus de 400 000. Tout cela fait beaucoup de monde. Et d'après le CS First Boston, l'audience sur internet des 25 plus gros sites de journaux a augmenté de 11,5%.
Une étude toute nouvelle de The Pew Internet and American Life Project nous apprend que 77% des Américains et 66 % des Américaines consultent les news sur internet (tendances basées sur des chiffres 2004, si j'ai bien lu). Ce qui fait de la lecture des news l'activité numéro 1 des Américains sur Internet.
Aux Etats-Unis (mais la tendance est générale dans les pays de l'Ouest), les gens lisent mais ils lisent moins les quotidiens "classiques". C'est en tout cas ce que nous révèlent les derniers chiffres publiés par la NAA et révélés par The Audit Bureau of Circulations. Lors des 6 derniers mois (finissant le 31 mars '05), la diffusion des quotidiens aux USA a baissé de 1,9% en moyenne, soit une perte un peu en-dessous d'un million. Et de 2,5% pour le dimanche, soit une perte de plus de 1,2 millions. Très inquiétant quand même. Imaginez si Coca perdait 1 million de consommateurs en 6 mois?
Reste que 78 millions d'adultes Américains lisent un journal la semaine et 90 millions le week-end. Petite bonne nouvelle, 29 % des journaux ont augmenté leur diffusion sur ces six derniers mois.
Beaucoup plus inquiétant, ce sont les pertes que subissent les gros journaux: - 3,3% en moyenne. Le Chicago Tribune baisse de 6,5% la semaines et de 4,7% le dimanche. Le Los Angeles Times de 6,5 % la semaine et de 7,9 % le dimanche. La record étant le Baltimore Sun avec une plongée de 11,3% la semaine et de 8,5% le dimanche. Le NYT lui augmente de 0,2%.
Au passage l'audience de la TV baisse de 1,8% et celle de la radio stagne.
La tendance au Canada semble suivre celle des USA. Et plus généralement, d'après TD Bank Financial Group, entre 2000 et 2004 la production d'imprimés a baissé de plus de 10% au Canada (22% aux USA). Pour avoir des chiffres sur la diffusion des quotidiens au Canada vous pouvez aller sur le site de la CNA.
Comme vous le faites remarquer aussi Pierre, il y a la presse gratuite. Métro par exemple est entrain (avec ses 56 éditions dans 17 pays -- 78 villes) de devenir, doucement mais surement, le premier quotidien du monde. Son éditeur affirme toucher 15 millions de lecteurs par jour. Qui dit mieux? En Angleterre par exemple, quand en 2003 la diffusion de The Evening Standard baissait de 6% (soit 400 000 exemplaires), celle de de Métro augmentait de 4% (soit 894 000 exemplaires) -- source: DGMT. Loin derrière The Daily Mail et The Mail qui tournaient autour de 2,4 millions en diffusion à cette date.
20 minutes, aussi gratuit, publiés en France, en Espagne et en Suisse, a plus de 2 millions de lecteurs par jours.
En plus ces journaux gratuits touchent une audience jeune, bcq plus jeunes que les quotidiens "traditionnels". D'après l'éditeur de Metro 74% de ses lecteurs ont entre 13 et 49 ans.
Donc entre internet, les journaux gratuits et les journaux "traditionnels", il semble que les gens lisent et plutôt beaucoup. Et, contrairement à la légende, les jeunes lisent aussi. Même les très jeunes. Regardez les succès des journaux pour enfants du groupe Play Bac en France (200 000 abonnés), un pays qui n'est pas réputé pour être au top de la lecture de quotidiens.
En revanche, trois tendances sont à noter:
1- Les gens lisent mais payent de moins en moins la lecture des news. Surtout les jeunes.
2- Les jeunes lisent mais pas les journaux de leurs parents. Bref, la presse quotidienne traditionnelle (comme les news télé) ne fait pas recette chez eux. Et de loin.
3- Quand les lecteurs se tournent vers les news en ligne, ils ne vont pas en majorité sur les sites des organisations de presse.
En effet, pour la consultation des news sur internet, la NAA nous dit que 29% des lecteurs de news vont sur les sites des journaux. Ce qui veut dire que le reste, 71%, va ailleurs.
Et c'est ça qu'il nous faut comprendre. Pourquoi, le premier site consulté pour les news est Yahoo news et pas le New York Times (je prends pour exemple le NYT, pas pour dire qu'il est le meilleur journal du monde)?
Beaucoup de gens veulent des news, MEME LES JEUNES, pourquoi ne vont-ils pas sur les sites des journaux? Le rapport de la Carnegie Fundation nous donne un début de réponse. Les journaux sont vus comme compliqués à utiliser et comme une source d'informations moins fiable que d'autres.
Il semble donc, comme le dit l'observateur des medias et ancien chroniqueur, Alan Mutter, que cette perception négative de la presse écrite affecte ("infecte" s'amuse-t-il) ses sites.
Au fond, qu'est-ce qui a vraiment changé dans la pratique du journalisme depuis 100 ans? Plus de couleurs et plus d'images… Les journaux sont toujours (de plus en plus?) aussi "journalists centric". Ne devraient-ils pas être enfin "readers centric"? Qu'en dites-vous?
Une étude toute nouvelle de The Pew Internet and American Life Project nous apprend que 77% des Américains et 66 % des Américaines consultent les news sur internet (tendances basées sur des chiffres 2004, si j'ai bien lu). Ce qui fait de la lecture des news l'activité numéro 1 des Américains sur Internet.
Aux Etats-Unis (mais la tendance est générale dans les pays de l'Ouest), les gens lisent mais ils lisent moins les quotidiens "classiques". C'est en tout cas ce que nous révèlent les derniers chiffres publiés par la NAA et révélés par The Audit Bureau of Circulations. Lors des 6 derniers mois (finissant le 31 mars '05), la diffusion des quotidiens aux USA a baissé de 1,9% en moyenne, soit une perte un peu en-dessous d'un million. Et de 2,5% pour le dimanche, soit une perte de plus de 1,2 millions. Très inquiétant quand même. Imaginez si Coca perdait 1 million de consommateurs en 6 mois?
Reste que 78 millions d'adultes Américains lisent un journal la semaine et 90 millions le week-end. Petite bonne nouvelle, 29 % des journaux ont augmenté leur diffusion sur ces six derniers mois.
Beaucoup plus inquiétant, ce sont les pertes que subissent les gros journaux: - 3,3% en moyenne. Le Chicago Tribune baisse de 6,5% la semaines et de 4,7% le dimanche. Le Los Angeles Times de 6,5 % la semaine et de 7,9 % le dimanche. La record étant le Baltimore Sun avec une plongée de 11,3% la semaine et de 8,5% le dimanche. Le NYT lui augmente de 0,2%.
Au passage l'audience de la TV baisse de 1,8% et celle de la radio stagne.
La tendance au Canada semble suivre celle des USA. Et plus généralement, d'après TD Bank Financial Group, entre 2000 et 2004 la production d'imprimés a baissé de plus de 10% au Canada (22% aux USA). Pour avoir des chiffres sur la diffusion des quotidiens au Canada vous pouvez aller sur le site de la CNA.
Comme vous le faites remarquer aussi Pierre, il y a la presse gratuite. Métro par exemple est entrain (avec ses 56 éditions dans 17 pays -- 78 villes) de devenir, doucement mais surement, le premier quotidien du monde. Son éditeur affirme toucher 15 millions de lecteurs par jour. Qui dit mieux? En Angleterre par exemple, quand en 2003 la diffusion de The Evening Standard baissait de 6% (soit 400 000 exemplaires), celle de de Métro augmentait de 4% (soit 894 000 exemplaires) -- source: DGMT. Loin derrière The Daily Mail et The Mail qui tournaient autour de 2,4 millions en diffusion à cette date.
20 minutes, aussi gratuit, publiés en France, en Espagne et en Suisse, a plus de 2 millions de lecteurs par jours.
En plus ces journaux gratuits touchent une audience jeune, bcq plus jeunes que les quotidiens "traditionnels". D'après l'éditeur de Metro 74% de ses lecteurs ont entre 13 et 49 ans.
Donc entre internet, les journaux gratuits et les journaux "traditionnels", il semble que les gens lisent et plutôt beaucoup. Et, contrairement à la légende, les jeunes lisent aussi. Même les très jeunes. Regardez les succès des journaux pour enfants du groupe Play Bac en France (200 000 abonnés), un pays qui n'est pas réputé pour être au top de la lecture de quotidiens.
En revanche, trois tendances sont à noter:
1- Les gens lisent mais payent de moins en moins la lecture des news. Surtout les jeunes.
2- Les jeunes lisent mais pas les journaux de leurs parents. Bref, la presse quotidienne traditionnelle (comme les news télé) ne fait pas recette chez eux. Et de loin.
3- Quand les lecteurs se tournent vers les news en ligne, ils ne vont pas en majorité sur les sites des organisations de presse.
En effet, pour la consultation des news sur internet, la NAA nous dit que 29% des lecteurs de news vont sur les sites des journaux. Ce qui veut dire que le reste, 71%, va ailleurs.
Et c'est ça qu'il nous faut comprendre. Pourquoi, le premier site consulté pour les news est Yahoo news et pas le New York Times (je prends pour exemple le NYT, pas pour dire qu'il est le meilleur journal du monde)?
Beaucoup de gens veulent des news, MEME LES JEUNES, pourquoi ne vont-ils pas sur les sites des journaux? Le rapport de la Carnegie Fundation nous donne un début de réponse. Les journaux sont vus comme compliqués à utiliser et comme une source d'informations moins fiable que d'autres.
Il semble donc, comme le dit l'observateur des medias et ancien chroniqueur, Alan Mutter, que cette perception négative de la presse écrite affecte ("infecte" s'amuse-t-il) ses sites.
Au fond, qu'est-ce qui a vraiment changé dans la pratique du journalisme depuis 100 ans? Plus de couleurs et plus d'images… Les journaux sont toujours (de plus en plus?) aussi "journalists centric". Ne devraient-ils pas être enfin "readers centric"? Qu'en dites-vous?
Subscribe to:
Posts (Atom)