Le bruit court à Wall Street sur l'éventuel rachat de Yahoo! par un groupe de média. Au premier rang : News Corp, le groupe de Rupert Murdoch, et Comcast (cable TV). C'est un rapport de l'équipe "equity research" de Merril Lynch qui est à l'origine du bruit : "We believe there are several trends that could push either AOL or Yahoo! Towards a major transaction, with each other or with another competitor. […] "In the past year, AOL has shifted towards an advertising-supported model, but is still losing significant share in search. Likewise, Yahoo's technology and revenue results have fallen behind Google, resulting in a lagging stock performance."
Autres scénarios possibles d'après ML :
- une fusion AOL/Yahoo!, the "most logical" selon la banque d'investissement
- un rachat des deux par Microsoft
Rappelons que Murdoch a racheté, il y a peu, le site de réseau social : My Space.
Dec 22, 2006
Dec 20, 2006
Place de l'info nationale et internationale dans la presse locale en résumé
Pour ce qui n'ont pas le courage de lire mon précédent post, voici les grandes lignes sur l'approche que nous proposons pour l'info nationale et internationale. C'est, bien entendu, à prendre comme un début de piste. On peut essayer d'affiner si vous le souhaitez. Et, bien entendu, de continuer l'échange et essayer de comprendre nos points de désaccord.
1- Réduction du volume de l'information nationale et internationale car difficile d'en faire un avantage produit. Sans doute pas plus d'une à deux pages, selon le format du journal, les forces en présence et les particularités de la zone de diffusion. La réduction sera proportionnelle à la capacité des équipes à donner de la plus-value (voir point 2). Service miminum : les dépêches d'agence AFP.
2- Pour les équipes avec moyens (temps et savoir-faire) : papier explicatif avec mise en contexte de l'information, mise en perspective, explication des notions clés… Bref, du décryptage. On accompagne d'un autre papier "proximité": "du global au local". La hiérarchie entre les deux papiers se fait du potentiel "proximité" du sujet.
3- Réduction de la place de l'info nationale et internationale en Une. Une info de ce type est le sujet leader de la Une qu'à la condition d'un événement majeur pour la cible (les + de 50 ans). Probablement pas plus de 5 par an. Non ?
4- Avec le temps et les efforts sauvés, si petits qu'ils soient, on renforce les papiers "watch dog" en local et/ou on expérimente sur le web.
Qu'est-ce que vous en dites ? Jouable ? Souhaitable ? À côté de la plaque ? On précise ? On revoit ?
1- Réduction du volume de l'information nationale et internationale car difficile d'en faire un avantage produit. Sans doute pas plus d'une à deux pages, selon le format du journal, les forces en présence et les particularités de la zone de diffusion. La réduction sera proportionnelle à la capacité des équipes à donner de la plus-value (voir point 2). Service miminum : les dépêches d'agence AFP.
2- Pour les équipes avec moyens (temps et savoir-faire) : papier explicatif avec mise en contexte de l'information, mise en perspective, explication des notions clés… Bref, du décryptage. On accompagne d'un autre papier "proximité": "du global au local". La hiérarchie entre les deux papiers se fait du potentiel "proximité" du sujet.
3- Réduction de la place de l'info nationale et internationale en Une. Une info de ce type est le sujet leader de la Une qu'à la condition d'un événement majeur pour la cible (les + de 50 ans). Probablement pas plus de 5 par an. Non ?
4- Avec le temps et les efforts sauvés, si petits qu'ils soient, on renforce les papiers "watch dog" en local et/ou on expérimente sur le web.
Qu'est-ce que vous en dites ? Jouable ? Souhaitable ? À côté de la plaque ? On précise ? On revoit ?
Dec 19, 2006
Presse quotidienne locale : décrypter et donner du sens local à l'info nationale et internationale
D'abord, il me faut mettre cartes sur table, histoire de vous donner le point de départ de ma tentative d'analyse sur la place de l'info nationale et internationale dans la presse locale.
A- L'expertise de la presse quotidienne locale c'est : l'information locale. Ce que j'appelle, avec les gens du marketing, son avantage produit. C'est aussi, semble-t-il, le point de vue des lecteurs à en croire les études que j'ai lues, faites réaliser, les focus groupes auxquels j'ai assistés et les analyses du trafic des sites de la presse locale américaine auxquelles j'ai eu accès. Bien entendu, ce n'est que le reflet de mon expérience pas le résultat d'un sondage.
B- La presse quotidienne locale -- PAPIER -- n'est plus un produit de masse. Elle ne peut pas être tout pour tout le monde. C'est un produit qui plaît d'abord au plus de 50 ans. La moyenne d'âge de ses lecteurs est là pour en témoigner. En tout cas dans les pays occidentaux.
C- Elle ne surprend pas en ce qui concerne les grands titres nationaux ou internationaux. Rien de ce qu'elle publie dans ces rubriques n'est, en général, inconnu du lecteur le lendemain matin. Ce n'est pas un phénomène nouveau. Mais c'est un phénomène qui s'amplifie avec la progression de la pénétration d'internet. Même si le web touche beaucoup moins, pour le moment, les tranches d'âges consommatrices de la presse quotidienne locale.
Une fois ses bases posées, voici donc quelques éléments de réponse :
1- Supprimer ou pas les pages d'info nationale et internationale ?
D'un point de vue journalistique, et je m'excuse d'être un peu dur, mais très peu de ce que je lis dans la presse locale occidentale, que je parcours et dont je comprends la langue, ne me semble ajouter -- pour le moment -- quoi que ce soit au journal télévisé et au flash d'info radio. Donc sur un plan journalistique, on pourrait sans doute supprimer ces pages demain. À moins d'en changer le traitement.
D'un point de vue marketing et comme le souligne, entre autre, Dominique Bannwarth, l'info nationale et internationale dans la presse quotidienne locale à une valeur "statutaire". Elle contribue à son "image de marque" nous dit Lezink. La disparition totale et abrupte de ce type d'info provoquerait, sans aucun doute, des frustrations chez certains lecteurs. "Ca les rassure qu'elles soient là", a probablement raison de dire Âne-au-nimous. Et comme il le dit plus loin dans son post, la question est : "Si elles n'étaient pas là, comment réagiraient les lecteurs ?"
On entre alors dans une équation business : combien de revenus en moins (lecteurs + annonceurs) versus combien de réduction de coûts. La suppression de ces infos nationales et internationales ne tuerait sans doute pas un quotidien locale… pour autant elle ne permettrait pas non plus, dans la majorité des journaux, une réduction de coûts significative. Peu de chance de dégager le moindre bénéfice financier de cette opération. Je me trompe ?
Aussi, comme chaque lecteur compte, surtout aujourd'hui. Comme l'info nationale et internationale, si elle n'est pas un avantage produit, n'est pas "un inconvénient produit". Comme la réduction des coûts ne serait sans doute pas spectaculaire? Pourquoi prendre le risque de perdre des lecteurs ? A priori, autant garder ces pages même si on se contente du service minimum : dépêches d'agences.
2- Ajouter de la plus value ou pas ?
Sur un plan strictement business, l'effort financier ne se justifie qu'à partir du moment où il rapporte. Hors, rien ne prouve aujourd'hui que l'amélioration du contenu national et international, dans la presse locale, permettrait l'augmentation des ventes et des recettes publicitaires. Les expériences en cours, comme par exemple celle du Star Tribune aux USA, ne sont, pour l'instant (mais peut-être est-il encore trop tôt pour tirer des conclusions), pas très concluantes.
D'un point de vue journalistique, pas de doute, l'apport de plus value est non seulement souhaitable mais elle est indispensable. Informer et donner du sens sont des rôles fondamentaux du journalisme.
Quant à avoir ces pages d'info, autant qu'elles soient les plus utiles possibles aux lecteurs. Autant qu'elles apportent des éclairages supplémentaires qui complétent l'info télé ou radio. Il me semble important, à partir du moment où l'on reste à coût égal, de jouer la qualité sur la quantité. De ne pas se contenter du service minimum. Pour, comme le dit Dominique, "mieux comprendre le monde dans lequel on vit".
3- Comment ajouter de la plus value ?
Comment ? Tout d'abord et vous le dites très bien :
- Donner du contexte
- Décrypter, expliquer les notions et les personnages clés de l'information
- Analyser
- Mettre en perspective
- Surprendre par l'angle, par le visuel
C'est le sens, par exemple, de la page Décryptage dans la Nouvelle République Dimanche. J'aime aussi beaucoup la page "en cinq minutes" du Journal de Montréal, qui est une explication sous forme d'infographie.
Mais surtout en donnant de la proximité, pas seulement géographique, mais aussi affective et thématique (centres d'intérêt). Comme le dit Philippe Gammaire : "On peut parler du monde entier aux lecteurs d'un quotidien régional, dès lors qu'il y a une résonnance géographique, affective ou thématique."
Et pour le coup, la presse locale a ici un rôle fondamental à jouer auprès de ses lecteurs. Un rôle que, pour le moment, personne ne jouera à sa place. Celui de donner du sens local à un sujet national ou international. Pour comme l'écrit Lezink, aider le lecteurs à "comprendre et décrypter l'impact de ce qu'il se passe au niveau national et international sur une région". "Du global au local", nous dit Dominique.
Décrypter, mettre en perspective, etc. C'est bien, mais ça ne suffit pas. Il faut le faire selon les principes de proximité dont nous parle Phil. Car la proximité, en particulier géographique mais pas seulement, c'est la grande force de la presse locale. C'est là où réside son expertise. C'est là où les lecteurs l'attendent. Si elle ne le fait pas, qui leur apportera cet éclairage.
Reste que ce type de traitement de l'information n'est pas naturel aux rédactions de la presse quotidienne locale. En tout cas dans celles que j'ai traversées. Je ne parle, bien entendu, pas de la France en particulier. C'est un traitement magazine. C'est un travail sur les angles. C'est de la réflexion sur de la mise en scène. C'est du journalisme visuel. On peut réussir ces rubriques "à condition que les moyens mis en œuvre respectent la promesse", comme insiste Dominique. Et ces moyens sont avant tout à concentrer sur la formation des équipes. À condition aussi que les cadres des entreprises de presse soient convaincus que l'explication dans la proximité c'est la seule façon qui leur est offerte de se démarquer de la concurrence.
Une proximité qu'internet ne fait qu'augmenter. Proximité avec le lecteur qui ne demande qu'à rentrer dans la conversation de l'information.
Merci à tous pour vos propositions, idées et réflexions. Et n'hésitez pas à réagir aux miennes… si vous avez le courage d'aller jusqu'au bout.
A- L'expertise de la presse quotidienne locale c'est : l'information locale. Ce que j'appelle, avec les gens du marketing, son avantage produit. C'est aussi, semble-t-il, le point de vue des lecteurs à en croire les études que j'ai lues, faites réaliser, les focus groupes auxquels j'ai assistés et les analyses du trafic des sites de la presse locale américaine auxquelles j'ai eu accès. Bien entendu, ce n'est que le reflet de mon expérience pas le résultat d'un sondage.
B- La presse quotidienne locale -- PAPIER -- n'est plus un produit de masse. Elle ne peut pas être tout pour tout le monde. C'est un produit qui plaît d'abord au plus de 50 ans. La moyenne d'âge de ses lecteurs est là pour en témoigner. En tout cas dans les pays occidentaux.
C- Elle ne surprend pas en ce qui concerne les grands titres nationaux ou internationaux. Rien de ce qu'elle publie dans ces rubriques n'est, en général, inconnu du lecteur le lendemain matin. Ce n'est pas un phénomène nouveau. Mais c'est un phénomène qui s'amplifie avec la progression de la pénétration d'internet. Même si le web touche beaucoup moins, pour le moment, les tranches d'âges consommatrices de la presse quotidienne locale.
Une fois ses bases posées, voici donc quelques éléments de réponse :
1- Supprimer ou pas les pages d'info nationale et internationale ?
D'un point de vue journalistique, et je m'excuse d'être un peu dur, mais très peu de ce que je lis dans la presse locale occidentale, que je parcours et dont je comprends la langue, ne me semble ajouter -- pour le moment -- quoi que ce soit au journal télévisé et au flash d'info radio. Donc sur un plan journalistique, on pourrait sans doute supprimer ces pages demain. À moins d'en changer le traitement.
D'un point de vue marketing et comme le souligne, entre autre, Dominique Bannwarth, l'info nationale et internationale dans la presse quotidienne locale à une valeur "statutaire". Elle contribue à son "image de marque" nous dit Lezink. La disparition totale et abrupte de ce type d'info provoquerait, sans aucun doute, des frustrations chez certains lecteurs. "Ca les rassure qu'elles soient là", a probablement raison de dire Âne-au-nimous. Et comme il le dit plus loin dans son post, la question est : "Si elles n'étaient pas là, comment réagiraient les lecteurs ?"
On entre alors dans une équation business : combien de revenus en moins (lecteurs + annonceurs) versus combien de réduction de coûts. La suppression de ces infos nationales et internationales ne tuerait sans doute pas un quotidien locale… pour autant elle ne permettrait pas non plus, dans la majorité des journaux, une réduction de coûts significative. Peu de chance de dégager le moindre bénéfice financier de cette opération. Je me trompe ?
Aussi, comme chaque lecteur compte, surtout aujourd'hui. Comme l'info nationale et internationale, si elle n'est pas un avantage produit, n'est pas "un inconvénient produit". Comme la réduction des coûts ne serait sans doute pas spectaculaire? Pourquoi prendre le risque de perdre des lecteurs ? A priori, autant garder ces pages même si on se contente du service minimum : dépêches d'agences.
2- Ajouter de la plus value ou pas ?
Sur un plan strictement business, l'effort financier ne se justifie qu'à partir du moment où il rapporte. Hors, rien ne prouve aujourd'hui que l'amélioration du contenu national et international, dans la presse locale, permettrait l'augmentation des ventes et des recettes publicitaires. Les expériences en cours, comme par exemple celle du Star Tribune aux USA, ne sont, pour l'instant (mais peut-être est-il encore trop tôt pour tirer des conclusions), pas très concluantes.
D'un point de vue journalistique, pas de doute, l'apport de plus value est non seulement souhaitable mais elle est indispensable. Informer et donner du sens sont des rôles fondamentaux du journalisme.
Quant à avoir ces pages d'info, autant qu'elles soient les plus utiles possibles aux lecteurs. Autant qu'elles apportent des éclairages supplémentaires qui complétent l'info télé ou radio. Il me semble important, à partir du moment où l'on reste à coût égal, de jouer la qualité sur la quantité. De ne pas se contenter du service minimum. Pour, comme le dit Dominique, "mieux comprendre le monde dans lequel on vit".
3- Comment ajouter de la plus value ?
Comment ? Tout d'abord et vous le dites très bien :
- Donner du contexte
- Décrypter, expliquer les notions et les personnages clés de l'information
- Analyser
- Mettre en perspective
- Surprendre par l'angle, par le visuel
C'est le sens, par exemple, de la page Décryptage dans la Nouvelle République Dimanche. J'aime aussi beaucoup la page "en cinq minutes" du Journal de Montréal, qui est une explication sous forme d'infographie.
Mais surtout en donnant de la proximité, pas seulement géographique, mais aussi affective et thématique (centres d'intérêt). Comme le dit Philippe Gammaire : "On peut parler du monde entier aux lecteurs d'un quotidien régional, dès lors qu'il y a une résonnance géographique, affective ou thématique."
Et pour le coup, la presse locale a ici un rôle fondamental à jouer auprès de ses lecteurs. Un rôle que, pour le moment, personne ne jouera à sa place. Celui de donner du sens local à un sujet national ou international. Pour comme l'écrit Lezink, aider le lecteurs à "comprendre et décrypter l'impact de ce qu'il se passe au niveau national et international sur une région". "Du global au local", nous dit Dominique.
Décrypter, mettre en perspective, etc. C'est bien, mais ça ne suffit pas. Il faut le faire selon les principes de proximité dont nous parle Phil. Car la proximité, en particulier géographique mais pas seulement, c'est la grande force de la presse locale. C'est là où réside son expertise. C'est là où les lecteurs l'attendent. Si elle ne le fait pas, qui leur apportera cet éclairage.
Reste que ce type de traitement de l'information n'est pas naturel aux rédactions de la presse quotidienne locale. En tout cas dans celles que j'ai traversées. Je ne parle, bien entendu, pas de la France en particulier. C'est un traitement magazine. C'est un travail sur les angles. C'est de la réflexion sur de la mise en scène. C'est du journalisme visuel. On peut réussir ces rubriques "à condition que les moyens mis en œuvre respectent la promesse", comme insiste Dominique. Et ces moyens sont avant tout à concentrer sur la formation des équipes. À condition aussi que les cadres des entreprises de presse soient convaincus que l'explication dans la proximité c'est la seule façon qui leur est offerte de se démarquer de la concurrence.
Une proximité qu'internet ne fait qu'augmenter. Proximité avec le lecteur qui ne demande qu'à rentrer dans la conversation de l'information.
Merci à tous pour vos propositions, idées et réflexions. Et n'hésitez pas à réagir aux miennes… si vous avez le courage d'aller jusqu'au bout.
Proposition n°6 : place de l'info nationale et internationale en presse quotidienne locale
Proposition n°6 par Narvic
Au délà de l'argument de crédibilité (il faut que "ça" y soit), on peut mettre en avant, à mon avis, trois arguments de nature différente:
- ne pas forcer le lecteur à acheter un second journal (quotidien d'information nationale et internationale), s'il n'éprouve pas un besoin d'informations approfondies sur ces questions, mais qu'il s'y intéresse tout de même. D'où l'intérêt de lui présenter un "diggest", qui va tout de même un peu plus loin que le journal télévisé de la veille ou le flash radio du matin (l'info accompagnée de quelques "mises en perspective": reportage, interview, chronologie, rappel historique, etc. L'AFP fournit habituellement ce genre de matériel.).
- permettre au lecteur une comparaison de ligne éditoriale entre son journal de PQR et ses autres sources d'informations. Par expérience, je crois que le traitement des infos nationales et internationales contribue grandement à l'image de la ligne éditoriale que se forgent les lecteurs d'un journal de PQR (une très large part du courrier des lecteurs est d'ailleurs consacrée à ces questions, même en PQR). D'où l'intérêt de "soigner" leur traitement. Au delà de l'argument de crédibilité, les infos nationales et internationales jouent un rôle de vitrine.
- enfin, même si peu de quotidiens de PQR s'engagent réellement dans cette voie, un traitement profondément rénové de ces infos, dans une perspective spécifique de la PQR me parraît possible: traiter du national et de l'international "sous l'angle" régional.
On peut mobiliser, ce qui n'est fait qu'occasionnellement, des ressources régionales qui existent pour traiter ses questions: des experts résidant dans la zone de diffusion (universitaires par exemple), des acteurs (députés et sénateurs locaux, que l'on fait rarement intervenir sur les sujets internationaux dans la PQR, alors qu'ils ont une légitimité, et parfois même une compétence!, pour le faire), des témoins (touristes de retour de l'étranger, expatriés d'origine locale présents sur place, membres d'ONG sur place ou de retour, etc.).
C'est une manière de faire de "l'international de proximité", sans tomber dans le travers du micro-trottoir, qui prétend que toute personne arrêtée dans la rue peut délivrer une information ou un commentaire pertinents sur la situation au Darfour !
Cette approche présente sûrement des difficultés pour la PQR:
- elle demande un grand décloisonnement des rédactions, ce qui s'avère toujours très difficile à opérer (et la PQR n'en est pas encore au décloisonnement "bimédia" !).
- elle remet en cause la position du management, qui voit se développer son rôle de coordination et d'animation permanent sur l'ensemble des rédactions et des contenus du journal (de l'international jusqu'au local). Et c'est beaucoup demander à un management de la PQR, qui est bien souvent "fatigué" et très peu au fait des questions nationales et internationales.
Bref, c'est une voie difficile, mais elle me semble intéressante.
Un mot sur moi tout de même: ancien journaliste, chargé durant quelques années du traitement des pages France et Monde dans un quotidien PQR français, aujourd'hui passé du papier à internet...
Au délà de l'argument de crédibilité (il faut que "ça" y soit), on peut mettre en avant, à mon avis, trois arguments de nature différente:
- ne pas forcer le lecteur à acheter un second journal (quotidien d'information nationale et internationale), s'il n'éprouve pas un besoin d'informations approfondies sur ces questions, mais qu'il s'y intéresse tout de même. D'où l'intérêt de lui présenter un "diggest", qui va tout de même un peu plus loin que le journal télévisé de la veille ou le flash radio du matin (l'info accompagnée de quelques "mises en perspective": reportage, interview, chronologie, rappel historique, etc. L'AFP fournit habituellement ce genre de matériel.).
- permettre au lecteur une comparaison de ligne éditoriale entre son journal de PQR et ses autres sources d'informations. Par expérience, je crois que le traitement des infos nationales et internationales contribue grandement à l'image de la ligne éditoriale que se forgent les lecteurs d'un journal de PQR (une très large part du courrier des lecteurs est d'ailleurs consacrée à ces questions, même en PQR). D'où l'intérêt de "soigner" leur traitement. Au delà de l'argument de crédibilité, les infos nationales et internationales jouent un rôle de vitrine.
- enfin, même si peu de quotidiens de PQR s'engagent réellement dans cette voie, un traitement profondément rénové de ces infos, dans une perspective spécifique de la PQR me parraît possible: traiter du national et de l'international "sous l'angle" régional.
On peut mobiliser, ce qui n'est fait qu'occasionnellement, des ressources régionales qui existent pour traiter ses questions: des experts résidant dans la zone de diffusion (universitaires par exemple), des acteurs (députés et sénateurs locaux, que l'on fait rarement intervenir sur les sujets internationaux dans la PQR, alors qu'ils ont une légitimité, et parfois même une compétence!, pour le faire), des témoins (touristes de retour de l'étranger, expatriés d'origine locale présents sur place, membres d'ONG sur place ou de retour, etc.).
C'est une manière de faire de "l'international de proximité", sans tomber dans le travers du micro-trottoir, qui prétend que toute personne arrêtée dans la rue peut délivrer une information ou un commentaire pertinents sur la situation au Darfour !
Cette approche présente sûrement des difficultés pour la PQR:
- elle demande un grand décloisonnement des rédactions, ce qui s'avère toujours très difficile à opérer (et la PQR n'en est pas encore au décloisonnement "bimédia" !).
- elle remet en cause la position du management, qui voit se développer son rôle de coordination et d'animation permanent sur l'ensemble des rédactions et des contenus du journal (de l'international jusqu'au local). Et c'est beaucoup demander à un management de la PQR, qui est bien souvent "fatigué" et très peu au fait des questions nationales et internationales.
Bref, c'est une voie difficile, mais elle me semble intéressante.
Un mot sur moi tout de même: ancien journaliste, chargé durant quelques années du traitement des pages France et Monde dans un quotidien PQR français, aujourd'hui passé du papier à internet...
Dec 18, 2006
Proposition n°5 : place de l'info nationale et internationale en presse quotidienne locale
Proposition 5 par Phil :
Pour moi, il n'y a qu'une loi valable pour parler du national et de l'international : c'est tout simplement la loi de proximité.
Proximité géographique
Proximité affective
Proximité thématique
A travers ces trois items, on peut parler du monde entier aux lecteurs d'un quotidien régional, dès lors qu'il y a une résonnance géographique, affective ou thématique.
Donc la question de supprimer les infos nationales ou internationales ne se pose même pas.
Le tsunami en Asie nous a touché parce que nombre d'occidentaux en vacances en ont rapporté leurs témoignages, certains ont disparu, etc (proximité affective). Les "Enfants de Tchernobyl" nous touchent parce qu'ils pourraient être nos enfants;
Le fait que la Chine se développe me touche, car je sais que des emplois situés à côté de chez moi son menacés.
En revanche, savoir qu'un type a dévalisé une banque à Oulan Bator m'importe peu, car je n'y trouve aucune proximité.
Les infos nationales et internationales ont toute leur place, dès lors qu'elles touchent à nos proximités : c'est une question de choix rédactionnels.
Ensuite, viennent l'analyse et le commentaire (la plus-value par rapport à ce qu'on trouve dans les JT). Ils sont indispensables, car ils personnalisent l'info, la mettent en perspective et donnent à réfléchir aux lecteurs.
Pour moi, il n'y a qu'une loi valable pour parler du national et de l'international : c'est tout simplement la loi de proximité.
Proximité géographique
Proximité affective
Proximité thématique
A travers ces trois items, on peut parler du monde entier aux lecteurs d'un quotidien régional, dès lors qu'il y a une résonnance géographique, affective ou thématique.
Donc la question de supprimer les infos nationales ou internationales ne se pose même pas.
Le tsunami en Asie nous a touché parce que nombre d'occidentaux en vacances en ont rapporté leurs témoignages, certains ont disparu, etc (proximité affective). Les "Enfants de Tchernobyl" nous touchent parce qu'ils pourraient être nos enfants;
Le fait que la Chine se développe me touche, car je sais que des emplois situés à côté de chez moi son menacés.
En revanche, savoir qu'un type a dévalisé une banque à Oulan Bator m'importe peu, car je n'y trouve aucune proximité.
Les infos nationales et internationales ont toute leur place, dès lors qu'elles touchent à nos proximités : c'est une question de choix rédactionnels.
Ensuite, viennent l'analyse et le commentaire (la plus-value par rapport à ce qu'on trouve dans les JT). Ils sont indispensables, car ils personnalisent l'info, la mettent en perspective et donnent à réfléchir aux lecteurs.
Dec 13, 2006
Proposition n°4 : place de l'info nationale et internationale en presse quotidienne locale
Proposition n°4 de Dominique Bannwarth :
La question de la place de l'information générale nationale et internationale dans un quotidien régional et local a certainement nourri quantité d'études ces dernières années à voir aussi la manière dont beaucoup de titres ont cherché à travers leurs nouvelles formules à y répondre.
Quand on interroge des lecteurs fidèles à un titre de PQR la valeur "statutaire" de l'info géné reste assez forte, notamment chez les plus âgés. Difficile d'imaginer pour ces lecteurs de 20, 30, voire 40 ans que LEUR journal ne leur parle plus de tout, du plus lointain au plus proche.
En revanche pour la conquête de nouveaux lecteurs, évidemment plus jeunes, moins stables dans leur fréquentation, recherchant d'autres valeurs d'usage dans la lecture d'un journal (payant ou gratuit comme l'a remarqué un intervenant plus haut), l'offre d'infos géné doit être calibrée et formatée autrement. Mieux comprendre le monde dans lequel on vit, cela pourrait être l'enjeu de ces pages Monde et France, à condition que les moyens mis en oeuvre respectent la promesse.
A l'instar d'une presse quotidienne nationale qui s'évertue à développer cette même fonction (et on ne peut pas dire que le succès soit spectaculaire pour certains) de décryptage du monde d'aujourd'hui, la PQR - avec des titres comme Le Télégramme par exemple - ambitionne de relever ce défi. Sans compter sur ce seul effort pour conquérir de nouveaux lecteurs, mais surtout pour casser l'image de "journal des parents" centrés sur la vie locale (les fêtes locales, les grands âges, les élus/notables qui coupent les rubans... ), "ringard" et "vieillot".
On peut se dire que globalement la PQR a entamé un aggiornamento sur ces questions même si la seule duplication du fil (ombilical) de l'AFP reste encore trop souvent le choix de la facilité. Mais quand la PQR s'y met, cela peut être pertinent et revalorisant pour elle mais aussi pour son lecteur.
Cela dit, la réflexion sur la prise en compte de la dimension internet peut favoriser une nouvelle fonction en valeur ajoutée de ce traitement revu à la hausse: celle de permettre le débat entre les lecteurs sur des thématiques et des faits qui l'interpellent dans sa vie quotidienne ou dans son vécu citoyen. Du global au local en quelque sorte.
Le récent congrès de la fédération française de la presse à Strasbourg a abordé ces questions. Lire pour cela mes posts sur laviecommeelleva.blog.20minutes.fr
La question de la place de l'information générale nationale et internationale dans un quotidien régional et local a certainement nourri quantité d'études ces dernières années à voir aussi la manière dont beaucoup de titres ont cherché à travers leurs nouvelles formules à y répondre.
Quand on interroge des lecteurs fidèles à un titre de PQR la valeur "statutaire" de l'info géné reste assez forte, notamment chez les plus âgés. Difficile d'imaginer pour ces lecteurs de 20, 30, voire 40 ans que LEUR journal ne leur parle plus de tout, du plus lointain au plus proche.
En revanche pour la conquête de nouveaux lecteurs, évidemment plus jeunes, moins stables dans leur fréquentation, recherchant d'autres valeurs d'usage dans la lecture d'un journal (payant ou gratuit comme l'a remarqué un intervenant plus haut), l'offre d'infos géné doit être calibrée et formatée autrement. Mieux comprendre le monde dans lequel on vit, cela pourrait être l'enjeu de ces pages Monde et France, à condition que les moyens mis en oeuvre respectent la promesse.
A l'instar d'une presse quotidienne nationale qui s'évertue à développer cette même fonction (et on ne peut pas dire que le succès soit spectaculaire pour certains) de décryptage du monde d'aujourd'hui, la PQR - avec des titres comme Le Télégramme par exemple - ambitionne de relever ce défi. Sans compter sur ce seul effort pour conquérir de nouveaux lecteurs, mais surtout pour casser l'image de "journal des parents" centrés sur la vie locale (les fêtes locales, les grands âges, les élus/notables qui coupent les rubans... ), "ringard" et "vieillot".
On peut se dire que globalement la PQR a entamé un aggiornamento sur ces questions même si la seule duplication du fil (ombilical) de l'AFP reste encore trop souvent le choix de la facilité. Mais quand la PQR s'y met, cela peut être pertinent et revalorisant pour elle mais aussi pour son lecteur.
Cela dit, la réflexion sur la prise en compte de la dimension internet peut favoriser une nouvelle fonction en valeur ajoutée de ce traitement revu à la hausse: celle de permettre le débat entre les lecteurs sur des thématiques et des faits qui l'interpellent dans sa vie quotidienne ou dans son vécu citoyen. Du global au local en quelque sorte.
Le récent congrès de la fédération française de la presse à Strasbourg a abordé ces questions. Lire pour cela mes posts sur laviecommeelleva.blog.20minutes.fr
Proposition n°3 : place de l'info nationale et internationale en presse quotidienne locale
Proposition n° 3 de Lezink :
Je me posais récemment (en d'autres termes) cette question du rôle de la PQR.
Pour moi:
- Info internationale = TV du au poids des images et aux moyens dégagés sur place
- Info Nationale = TV et presse avec un traitement différent. La PQR permet un focus régionale sur l'impact d'une politique nationale sur une région. Elle permet aussi prendre la température auprès des lecteurs interviewés (façon Le Parisien)
- Info locale = Presse
Pour répondre aux questions :
1. Une analyse plus fine et le temps de la compréhension
2. La plus-value? : Comprendre et décrypter l'impact de ce qu'il se passe au niveau nat et intern sur une région. Donner la parole à ceux qui ne peuvent l'avoir à la TV ou radio (ex homme politique régional, députés...). Je pense qu'il ne faut pas sous-estimé le poids régional ds la vie nationale voir internationale, d'un poids de vue culturel, économique ou sociétal.
3. Info nat et intern sont indispensables, oui pour l'image de marque et pour satisfaire le lecteur
4. C'est vrai peu d'exemples me viennent en tête...
Je me posais récemment (en d'autres termes) cette question du rôle de la PQR.
Pour moi:
- Info internationale = TV du au poids des images et aux moyens dégagés sur place
- Info Nationale = TV et presse avec un traitement différent. La PQR permet un focus régionale sur l'impact d'une politique nationale sur une région. Elle permet aussi prendre la température auprès des lecteurs interviewés (façon Le Parisien)
- Info locale = Presse
Pour répondre aux questions :
1. Une analyse plus fine et le temps de la compréhension
2. La plus-value? : Comprendre et décrypter l'impact de ce qu'il se passe au niveau nat et intern sur une région. Donner la parole à ceux qui ne peuvent l'avoir à la TV ou radio (ex homme politique régional, députés...). Je pense qu'il ne faut pas sous-estimé le poids régional ds la vie nationale voir internationale, d'un poids de vue culturel, économique ou sociétal.
3. Info nat et intern sont indispensables, oui pour l'image de marque et pour satisfaire le lecteur
4. C'est vrai peu d'exemples me viennent en tête...
Proposition n°2 : place de l'info nationale et internationale en presse quotidienne locale
Proposition n°2 d'un rédac chef anonyme :
La lecture d'un quotidien doit être un plaisir : plaisir de découvrir ET plaisir de comprendre.
Découvrir quoi ? Comprendre quoi ? Ce qui se passe dans le monde à commencer par chez moi mais jusqu'au pôle Sud !!!
La question pertinente est plutôt comment traiter l'info nationale et internationale dans la presse écrite.
Je ne crois pas que Ouest-France, pour parler du plus gros, fasse bien ce travail avec ses 3 ou 5 premières pages non locales.
QUE FAIRE ? comme se demandait Lenine.
1.SURPRENDRE LE LECTEUR (la découverte)
*par le choix du sujet
*par une photo
*par un chiffre
*par une phrase-choc
*par une Une originale
2.SATISFAIRE LE LECTEUR (la compréhension)
*par une infographie
*par une photo expliquée par des flèches
*par une interview d'expert courte et claire
*par un débat : le pour, le contre
*par une clarification : le vrai, le faux
*par un suivi : il a dit, il a fait
Autre question : faut-il aussi des infos magazine dans la PQR, comme les dernières pages du Télégramme du Brest (bricolage, psychologie, voiture, etc.)
La lecture d'un quotidien doit être un plaisir : plaisir de découvrir ET plaisir de comprendre.
Découvrir quoi ? Comprendre quoi ? Ce qui se passe dans le monde à commencer par chez moi mais jusqu'au pôle Sud !!!
La question pertinente est plutôt comment traiter l'info nationale et internationale dans la presse écrite.
Je ne crois pas que Ouest-France, pour parler du plus gros, fasse bien ce travail avec ses 3 ou 5 premières pages non locales.
QUE FAIRE ? comme se demandait Lenine.
1.SURPRENDRE LE LECTEUR (la découverte)
*par le choix du sujet
*par une photo
*par un chiffre
*par une phrase-choc
*par une Une originale
2.SATISFAIRE LE LECTEUR (la compréhension)
*par une infographie
*par une photo expliquée par des flèches
*par une interview d'expert courte et claire
*par un débat : le pour, le contre
*par une clarification : le vrai, le faux
*par un suivi : il a dit, il a fait
Autre question : faut-il aussi des infos magazine dans la PQR, comme les dernières pages du Télégramme du Brest (bricolage, psychologie, voiture, etc.)
Proposition n°1 : place de l'info nationale et internationale en presse quotidienne locale
Comme vos commentaires sont au moins aussi importants que mes posts, j'ai décidé de les publier sur la page d'accueil direct. Dans l'ordre où ils arrivent. C'est pour ceux qui ne vont pas lire les commentaires. Merci de vos contributions. Espérons qu'il y en aura plus.
Proposition n°1 d' Âne-au-nimous
1. On peut postuler que ça n'apporte rien au lecteur, mais que c'est quand même nécessaire. Un peu selon le schéma qui veut que les Français disent que la chaîne de télé qu'ils préfèrent est Arte alors qu'ils ne la regardent très peu: même si les lecteurs de la PQR ne vont presque rien lire dans les pages «France» et «Monde» (puisque, en effet, ils ont tout vu au 20h la veille), ça les rassure qu'elles soient là. Il faut raisonner à l'inverse: si elles n'étaient pas là, comment réagiraient les lecteurs? (Il semble que ce soit ce que vous avez tenté avec la NR Dimanche, alors à moi de poser une question: comment réagissent les lecteurs?)
2. En fonction de ce qui est dit dans le 1, on en tire la conclusion que la question de la plus-value n'a pas lieu d'être. Il faut par ailleurs rappeler qu'il n'y a aucune plus-value par exemple dans le quotidien «Metro» (par rapport au 20h de la veille, s'entend, ou par rapport à n'importe quel portail web) ce qui n'empêche pas des milliers de gens de le lire, parce qu'ils sont, justement, dans le metro.
3. Cf. réponse supra. C'est autant pour la marque que pour le lecteur.
4. Je pense que les professionnels concernés vont répondre par la négative.
On comprend bien là où vous voulez en venir: on peut supprimer l'info inter/nationale dans la PQR. Ce n'est pas aberrant d'un point de vue de simple équation économique (économie de papier en tout cas, puisque l'info en question ne doit pas être très chère à produire), mais cela générerait quand même, à mon avis, un risque important de décrochage du titre en terme de "référence". Le lecteur du "Courrier de l'Ouest", par exemple, ne va presque pas lire les pages non locales/services, mais si on lui supprime il va avoir le sentiment qu'on lui ôte une ouverture au monde. C'est une espèce de vernis de surface qui joue sur une idée de ce qui est important (ce qui se passe dans le monde a plus de poids que ce qui près de chez moi, mais c'est ce qui se passe près de chez moi qui m'intéresse).
Proposition n°1 d' Âne-au-nimous
1. On peut postuler que ça n'apporte rien au lecteur, mais que c'est quand même nécessaire. Un peu selon le schéma qui veut que les Français disent que la chaîne de télé qu'ils préfèrent est Arte alors qu'ils ne la regardent très peu: même si les lecteurs de la PQR ne vont presque rien lire dans les pages «France» et «Monde» (puisque, en effet, ils ont tout vu au 20h la veille), ça les rassure qu'elles soient là. Il faut raisonner à l'inverse: si elles n'étaient pas là, comment réagiraient les lecteurs? (Il semble que ce soit ce que vous avez tenté avec la NR Dimanche, alors à moi de poser une question: comment réagissent les lecteurs?)
2. En fonction de ce qui est dit dans le 1, on en tire la conclusion que la question de la plus-value n'a pas lieu d'être. Il faut par ailleurs rappeler qu'il n'y a aucune plus-value par exemple dans le quotidien «Metro» (par rapport au 20h de la veille, s'entend, ou par rapport à n'importe quel portail web) ce qui n'empêche pas des milliers de gens de le lire, parce qu'ils sont, justement, dans le metro.
3. Cf. réponse supra. C'est autant pour la marque que pour le lecteur.
4. Je pense que les professionnels concernés vont répondre par la négative.
On comprend bien là où vous voulez en venir: on peut supprimer l'info inter/nationale dans la PQR. Ce n'est pas aberrant d'un point de vue de simple équation économique (économie de papier en tout cas, puisque l'info en question ne doit pas être très chère à produire), mais cela générerait quand même, à mon avis, un risque important de décrochage du titre en terme de "référence". Le lecteur du "Courrier de l'Ouest", par exemple, ne va presque pas lire les pages non locales/services, mais si on lui supprime il va avoir le sentiment qu'on lui ôte une ouverture au monde. C'est une espèce de vernis de surface qui joue sur une idée de ce qui est important (ce qui se passe dans le monde a plus de poids que ce qui près de chez moi, mais c'est ce qui se passe près de chez moi qui m'intéresse).
Dec 12, 2006
Quelle information nationale et internationale pour la presse quotidienne locale ?
Quelle place et quel traitement la presse quotidienne locale doit elle donner à l'information nationale et internationale ? J'ai plusieurs fois abordé le sujet sur ce blog. Mais vos réactions à mon post sur l'utilité ou pas des "pools", prenant pour prétexte l'interview de Sarkozy, me poussent à y revenir.
Dominique Bannwarth, du quotidien régional français l'Alsace, dans son commentaire à mon post propose de se poser : "la question de savoir si le "coup" de la PQR (du moins d'une certaine partie: les titres qui ont participé à l'interview et ceux qui l'ont publiée) a produit un effet positif en terme d'image mais aussi en terme d'audience, voire de ventes." J'ai posé la question des ventes à quatre quotidiens, trois m'ont répondu. Leur réponse est non. Je ne désespère pas d'avoir d'autres réponses à cette question. N'hésitez pas.
"Si la réponse est négative, voilà de quoi donner à réfléchir au SPQR sur la portée de la parole des politiques dans la presse (qu'elle soit régionale ou nationale), ou tout au moins de celle de Sarkozy", commente Philippe Gammaire. Commentaire que je rejoins mais que je ne limiterais pas à la parole politique.
C'est toute la place de l'information nationale et internationale dans la presse locale qu'il me semble nécessaire de repenser. Toute une série de questions me viennent à l'esprit. J'aimerais bien avoir votre analyse et vos réactions, histoire de débattre sur ce qui est, à mon avis, au centre des stratégies éditoriales et de l'organisation de la presse locale. Je vous propose d'essayer d'y voir plus clair ensemble. Voici donc mes questions en vrac :
1- Sachant que le cœur de cible de la presse quotidienne locale est, aujourd'hui, les + de 55 ans, que cette cible est la plus grosse consommatrice des journaux télé, en quoi l'information nationale et internationale de la presse locale, publiée le lendemain et dans la majorité des cas sous forme de compte rendu, apporte-t-elle quelque chose aux lecteurs ?
2- Quelle plus-value, les équipes de la presse locale donne-t-elle à cette information nationale et internationale ? Quelle plus-value pourraient-elles donner ? Ou pourrait-on se contenter de reproduire in extenso les dépêches des agences ? La presse locale a-t-elle les moyens/les forces pour rentrer en compétition avec la presse nationale (télé, radio, quotidiens, magazines, gratuits, internet) à la fois sur les news (info géné et sport) ou les sujets magazines (détente, loisir, pratique, etc) ?
3- Sachant que l'information nationale et internationale est aujourd'hui totalement d'accès gratuit (télé, radio, internet… et presse gratuite), est-ce que l'information nationale et internationale est indispensable dans la presse locale ? Indispensable pour l'image de la marque ? Indispensable pour le lecteur ?
4- À part quelques rares événements, type "les résultats des élections présidentielles, "la coupe du monde de foot", les "attentats du 11 septembre", en quoi l'information nationale ou internationale a-t-elle un impact sur les ventes ? Avez-vous des exemples de sujets -- nationaux ou internationaux -- qui ont fait bondir les ventes lorsqu'ils ont fait la Une de votre quotidien local ? Si oui, combien de fois cela arrive-t-il par an ?
J'espère que vous serez plusieurs à répondre à ces questions. Selon vos commentaires, je reprendrai chacune d'entre elles dans un post individuel. L'occasion de vous donner également mon analyse (si j'en ai une) sur le sujet. Analyse qui s'enrichira de la votre. Bien entendu, n'hésitez pas à proposer des questions, je les rajouterai à la suite.
Dominique Bannwarth, du quotidien régional français l'Alsace, dans son commentaire à mon post propose de se poser : "la question de savoir si le "coup" de la PQR (du moins d'une certaine partie: les titres qui ont participé à l'interview et ceux qui l'ont publiée) a produit un effet positif en terme d'image mais aussi en terme d'audience, voire de ventes." J'ai posé la question des ventes à quatre quotidiens, trois m'ont répondu. Leur réponse est non. Je ne désespère pas d'avoir d'autres réponses à cette question. N'hésitez pas.
"Si la réponse est négative, voilà de quoi donner à réfléchir au SPQR sur la portée de la parole des politiques dans la presse (qu'elle soit régionale ou nationale), ou tout au moins de celle de Sarkozy", commente Philippe Gammaire. Commentaire que je rejoins mais que je ne limiterais pas à la parole politique.
C'est toute la place de l'information nationale et internationale dans la presse locale qu'il me semble nécessaire de repenser. Toute une série de questions me viennent à l'esprit. J'aimerais bien avoir votre analyse et vos réactions, histoire de débattre sur ce qui est, à mon avis, au centre des stratégies éditoriales et de l'organisation de la presse locale. Je vous propose d'essayer d'y voir plus clair ensemble. Voici donc mes questions en vrac :
1- Sachant que le cœur de cible de la presse quotidienne locale est, aujourd'hui, les + de 55 ans, que cette cible est la plus grosse consommatrice des journaux télé, en quoi l'information nationale et internationale de la presse locale, publiée le lendemain et dans la majorité des cas sous forme de compte rendu, apporte-t-elle quelque chose aux lecteurs ?
2- Quelle plus-value, les équipes de la presse locale donne-t-elle à cette information nationale et internationale ? Quelle plus-value pourraient-elles donner ? Ou pourrait-on se contenter de reproduire in extenso les dépêches des agences ? La presse locale a-t-elle les moyens/les forces pour rentrer en compétition avec la presse nationale (télé, radio, quotidiens, magazines, gratuits, internet) à la fois sur les news (info géné et sport) ou les sujets magazines (détente, loisir, pratique, etc) ?
3- Sachant que l'information nationale et internationale est aujourd'hui totalement d'accès gratuit (télé, radio, internet… et presse gratuite), est-ce que l'information nationale et internationale est indispensable dans la presse locale ? Indispensable pour l'image de la marque ? Indispensable pour le lecteur ?
4- À part quelques rares événements, type "les résultats des élections présidentielles, "la coupe du monde de foot", les "attentats du 11 septembre", en quoi l'information nationale ou internationale a-t-elle un impact sur les ventes ? Avez-vous des exemples de sujets -- nationaux ou internationaux -- qui ont fait bondir les ventes lorsqu'ils ont fait la Une de votre quotidien local ? Si oui, combien de fois cela arrive-t-il par an ?
J'espère que vous serez plusieurs à répondre à ces questions. Selon vos commentaires, je reprendrai chacune d'entre elles dans un post individuel. L'occasion de vous donner également mon analyse (si j'en ai une) sur le sujet. Analyse qui s'enrichira de la votre. Bien entendu, n'hésitez pas à proposer des questions, je les rajouterai à la suite.
Dec 7, 2006
Le New York Post spécialiste du trash
Depuis que je vis aux États-Unis, je suis régulièrement sidéré par l'agressivité (pour ne pas dire autre chose) des Unes d'un de nos quotidiens locaux : le New York Post. Je vous laisse juger de la dernière en date (ci-dessus). C'était celle de ce matin (jeudi).
Le journal n'hésite pas sur le photo-montage et habille en singes les deux rapporteurs principaux du dossier sur l'Irak remis, mercredi, à G. W Bush. Le tout agrémenté d'un titre fort sympatique : les singes de la reddition (traduction rapide et littérale, si vous avez mieux n'hésitez pas à proposer).
Pour info, le New York Post est un journal populaire, de droite. Une sorte de Fox mais sur papier. Dans une ville principalement à gauche… mais dirigé par un maire de centre-droit.
Je me rappelle de leur Une incroyable lorsque les soldats américains avaient capturé, en Afghanistan, un jeune californien combattant avec les Talibans. La photo le montrait dans un état genre "clochard", à même le sol, et le titre disait (de mémoire) :
- "Il ressemble à un rat
- Il se cache comme un rat
- Il pue comme un rat
- C'EST UN RAT"
J'ai gardé la Une quelque part. Si je la retrouve, je promets de la publier sur ce blog.
Selon vous, est-on encore dans le journalisme avec ce type de Une ? Pensez-vous que ce genre de quotidien peut être publié un jour en France ?
Le journal n'hésite pas sur le photo-montage et habille en singes les deux rapporteurs principaux du dossier sur l'Irak remis, mercredi, à G. W Bush. Le tout agrémenté d'un titre fort sympatique : les singes de la reddition (traduction rapide et littérale, si vous avez mieux n'hésitez pas à proposer).
Pour info, le New York Post est un journal populaire, de droite. Une sorte de Fox mais sur papier. Dans une ville principalement à gauche… mais dirigé par un maire de centre-droit.
Je me rappelle de leur Une incroyable lorsque les soldats américains avaient capturé, en Afghanistan, un jeune californien combattant avec les Talibans. La photo le montrait dans un état genre "clochard", à même le sol, et le titre disait (de mémoire) :
- "Il ressemble à un rat
- Il se cache comme un rat
- Il pue comme un rat
- C'EST UN RAT"
J'ai gardé la Une quelque part. Si je la retrouve, je promets de la publier sur ce blog.
Selon vous, est-on encore dans le journalisme avec ce type de Une ? Pensez-vous que ce genre de quotidien peut être publié un jour en France ?
Dec 6, 2006
Interview de Sarkozy : la PQR devrait se poser la question de l'intérêt du travail en pool
Le 29 novembre, Nicolas Sarkozy a organisé, avec le SPQR (Syndicat de la presse quotidien régionale) un entretien avec plusieurs journalistes de la presse régionale française. Je vous passe les débats sur le sujet de la méthode. Vous en avez sans doute entendu parler plus que moi.
Je vous passe aussi le débat qui a suivi, suite à la publication, par le quotidien français Libération, du fameux interview de Nicolas Sarkozy, sur son site internet dès le mercredi 29 novembre au soir (sorry, mais je ne retrouve pas le lien). Scandale parce que tout le monde était supposé attendre le lendemain matin pour publier l'entretient en même temps. Sacré internet !
Dans cette histoire, ce qui m'a le plus interpelé, c'est d'imaginer que plusieurs quotidiens pouvaient envoyer chacun un journaliste pour participer à un pool. À l'heure où la presse régionale quotidienne perd de l'argent un peu plus chaque jour, elle a encore les moyens de dépenser une journée de salaire d'un journaliste, plus les frais. Alors qu'il suffisait qu'un seul confrère soit présent pour faire cet entretien et qu'il diffuse son papier à toutes les rédac.
J'ai le sentiment, mais je me trompe peut-être, que la PQR a autre chose à faire que d'interviewer une femme ou un homme politique à 25 journalistes (façon de parler, car je ne sais pas combien ils étaient). Et que c'est ça qui devrait inquiéter la profession, pas que Libé joue perso. Pas vous ?
Je vous passe aussi le débat qui a suivi, suite à la publication, par le quotidien français Libération, du fameux interview de Nicolas Sarkozy, sur son site internet dès le mercredi 29 novembre au soir (sorry, mais je ne retrouve pas le lien). Scandale parce que tout le monde était supposé attendre le lendemain matin pour publier l'entretient en même temps. Sacré internet !
Dans cette histoire, ce qui m'a le plus interpelé, c'est d'imaginer que plusieurs quotidiens pouvaient envoyer chacun un journaliste pour participer à un pool. À l'heure où la presse régionale quotidienne perd de l'argent un peu plus chaque jour, elle a encore les moyens de dépenser une journée de salaire d'un journaliste, plus les frais. Alors qu'il suffisait qu'un seul confrère soit présent pour faire cet entretien et qu'il diffuse son papier à toutes les rédac.
J'ai le sentiment, mais je me trompe peut-être, que la PQR a autre chose à faire que d'interviewer une femme ou un homme politique à 25 journalistes (façon de parler, car je ne sais pas combien ils étaient). Et que c'est ça qui devrait inquiéter la profession, pas que Libé joue perso. Pas vous ?
Dec 5, 2006
"Media café" sélectionné par le quotidien gratuit français 20 minutes
20 minutes a sélectionné "Media Café" dans sa liste des blogs qui comptent. Vous trouverez, sous le titre "Extraits de la blogosphère", une liste de 50 blogs francophones. Beaucoup d'autres méritent d'en être. Vous pouvez d'ailleurs en proposer.
En tout cas, évidemment très heureux d'être de cette liste. Merci. Je vais essayé de garder le cap… même si c'est de plus en plus difficile pour conserver le rythme et d'essayer de dire des choses qui ont un intérêt pour les professionnels des médias. En tout cas, l'occasion de remercier les lecteurs de plus en plus nombreux de ce blog.
En tout cas, évidemment très heureux d'être de cette liste. Merci. Je vais essayé de garder le cap… même si c'est de plus en plus difficile pour conserver le rythme et d'essayer de dire des choses qui ont un intérêt pour les professionnels des médias. En tout cas, l'occasion de remercier les lecteurs de plus en plus nombreux de ce blog.
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