Feb 28, 2007

USA : le Star Tribune propose un très bon reportage multimédia sur des réfugiés du Liberia menacés d'expulsion


Dès 1990, des Libériens ont commencé à fuire leur pays. Certains se sont installés aux États-Unis et, en particulier, dans le Minnesota. Aujourd'hui, le gouvernement américain a décidé de les renvoyer au Libéria. Le quotidien local, le Star Tribune, a mené l'enquête et remis en contexte l'histoire de ses hommes et de ses femmes dans un document multimédia d'une grande qualité. Du journalisme comme on aime en voir. À voir... et à copier.

Au passage, une très intéressante façon de parler de politique internationale à travers le prisme locale. Un angle que l'on ne voit pas, à mon goût en tout cas, assez dans la presse locale. Les occasions ne manquent pourtant pas en Amérique du nord comme en Europe.

Free-lances indiens pour le San Francisco Chronicle

Dimanche dernier, le San Francisco Chronicle a publié un supplément pub éditorial. Son nom : Perspectives. Sujets abordés : business, santé, éducation, automobile, etc. Jusque là rien d'extraordinaire. Sauf que le contenu n'a pas été réalisé par des pigistes américains. C'est en Inde que le supplément a été écrit, par une entreprise appelée : Mindworks Global Media.

(source : east bay express)

Apple fait sa pub avec le washingtonpost.com

Apple fait sa promo avec la rédaction du washingtonpost.com dans une de ses nouvelles pub vidéo. Une pub à regarder parce qu'en même temps elle vous fait rentrer dans la rédaction du quotidien américain et écouter la logique dans laquelle son équipe se trouve. Intéressant.

Le washigtonpost.com qui a lancé, il y a deux semaines, un site de portraits vidéo. Son nom : On being. C'est tout en Flash. C'est remarquablement bien fait. C'est absolument à voir. Gilles Bruno en fait une démo ici sur son blog "l'observatoire des médias".

Feb 27, 2007

Norvège : le fiasco des journaux en PDF

La vente totale de quotidien en format PDF serait de 1850 ex/jour en Norvège. C'est ce que nous apprend Steffen Fjaervik, directeur associé de l'Institut norvégien de journalisme, dans un post qu'il publie sur le site du Poynter institut (USA - Floride).

"Personne ne veut des PDF", titre-t-il. Et de nous faire découvrir que le journal local Bergens Tidende détient le record quotidien de vente de PDF avec 128 exemplaires.

Par déduction, et suite à une étude de Xerox qui m'était tombée entre les mains il y deux ou trois ans de ça, je n'ai jamais vraiment cru à la version PDF d'un journal, téléchargeable en ligne. Je l'ai écrit plusieurs fois sur ce blog. Mais, je n'avais pas de chiffres jusqu'ici.

Comme, j'ai aussi du mal à croire à une version "feuilletable" du PDF avec des systèmes de type Zinio, NewsStand... Le Monde, par exemple, offre sa version numérique "feuilletable". Elle n'est utilisée que par une infime minorité de ses lecteurs. Maintenant, si ça peut faire plaisir à quelques lecteurs et que ce plaisir est rentable pour le journal : why not!

Feb 20, 2007

Le net devrait représenter 60% du "operating earning" du groupe norvégien Schibsted, en 2008

Les revenus du groupe Norvégien, Schibsted, ont augmenté de 28% au quatrième trismestre 2006. Internet représente 20% du chiffre d'affaires total du groupe. Et devrait représenter 60 % du "operating earning" l'année prochaine. J'ai gardé "operating earning" en anglais. Sans rentrer dans les détails, il s'agit d'un des revenus net mais je ne suis pas certain de celui dont ils parlent. Peut-être l'EBITDA : revenus moins les intérêts, les impôts, les amortissements et les dépréciations. C'est ce que nous apprend un article du New York Times, publié hier.

Que fait Schibsted que ne font pas les autres éditeurs de l'UE et d'Amérique du nord ? Surtout que lui aussi, voit les ventes de certains de ses titres payants déclinés. C'est le cas, par exemple, du quotidien VG (Verdens Gang) qui a perdu une moyenne de 28,000 lecteurs/jour en un an.

L'article du Times apporte les éléments suivants :

1- Dès 1995, le groupe a "lourdement investi dans les nouveaux médias". Aujourd'hui, Schibsted, est le plus gros player sur le net en Norvège et en Suède. Vg.no est le premier site norvégien avec deux millions de visiteurs uniques par semaine, devant Yahoo et Google.

2- Il s'est lancé dans la presse quotidienne gratuite -- 20 minutes -- et a attaqué des nouveaux marchés en Europe.

3- Il a changé très vite et s'est attaché les services de cadres supérieurs venant d'autres univers que la presse, comme par exemple des cadres sup de McKinsey.

4- Il n'a pas eu peur de la cannibalisation de leurs éditions papiers.

5- Il a racheté des business de petites annonces et les a transformés en business internet.

Info clés : ses marges sur le net sont beaucoup plus importantes que ses marges des produits papier. Par exemple, une pub web ne génère que 30 % du revenu de son équivalent papier. Mais, elle dégage un profit de 65% supérieur à celui d'une pub papier.


(source : New York Times)

Feb 16, 2007

Touch screen ou quand la réalité est entrain de dépasser la fiction

Je ne sais pas si vous avez vu Minority Report, film dans lequel le héros (Tom Cruise) utilisait un écran tactile géant, proposant une image en 3D. La société Perspective Pixel a développé pareil écran, en mieux. Ou quand la réalité dépasse la fiction. Jetez un oeil à la vidéo, c'est vraiment fascinant.
ps : Merci Dean

USA : ESPN.com permet les commentaires sur l'ensemble de ses articles

Le site américain de sport, ESPN.com, a ouvert hier l'ensemble des ses articles aux commentaires. Même ceux venant des agences de presse. ESPN rentre ainsi dans le cercle, encore très (trop) fermé, des éditeurs qui laissent leurs lecteurs commentés le contenu.

Dès le premier jour, les lecteurs ont saisi la balle au bon. Un article rapportant les paroles d'une ancienne star de la NBA -- qui a déclaré détester les homosexuels -- a déjà généré plus de 1470 commentaires et ce, en un peu plus de 24h.

Affaire Duhamel : les journalistes politiques doivent-ils afficher la couleur ?

Suite à l'interdiction d'antenne, télé et radio, qui touche Alain Duhamel*, le journalistique politique français, je me pose les questions suivantes :

1- Quelle différence y a-t-il, dans sa façon de couvrir l'info politique, entre un journaliste politique qui affiche ouvertement son choix de vote et un qui ne le fait pas (mais qui, comme tout le monde, possède un point de vue) ?

2- Ne pas savoir pour qui vote un journaliste politique assure-t-il une quelconque neutralité dans sa couverture de l'info politique ?

3- N'est-ce pas le blogger et journaliste américain, Jeff Jarvis, qui a raison quand il propose que les journalistes et commentateurs politiques affichent officiellement leurs choix politiques (il l'applique d'ailleurs à lui-même -- ici) ?

4- Finalement n'est-ce pas plus simple, pour le public, d'avoir une idée de l'honnêteté d'un journaliste politique, dans sa façon de couvrir la politique, s'il connaît ses choix électoraux ?

Transparence versus silence ? Je suis impatient de savoir ce que vous en pensez.

* Précision pour les lecteurs qui n'ont pas suivi l'affaire. France 2 (télé) et RTL (radio) ont suspendu Alain Duhamel, pour la durée des élections, en raison de sa prise de position en faveur du candidat du centre Alain Bayrou. C'était, le 27 novembre dernier, lors d'une conférence avec des étudiants de Science Po, à Paris. La vidéo de cette conférence circule sur le net (ici).

Feb 14, 2007

Presse magazine : IDG ou quand le net devient plus rentable que le papier.

"Aujourd'hui, la croissance de nos revenus en ligne, en dollars absolus, est plus importante que le recul de nos revenus du papier", écrit sur son blog Colin Crawford, un des patrons du groupe de presse professionnelle et spécialisé IDG. Un changement qui s'est opéré, selon lui, courant 2006 aux US et lors du dernier trimestre de cette même année en Europe.

Il continue en affirmant que les marges sont plus importantes sur le net. Et qu'ainsi, l'entreprise n'a jamais été profitable. "Aux US, nos revenus internet comptent pour 35% du revenu total de nos éditions américaines, ajoute-t-il. L'année prochaine, pour beaucoup de nos marques, les revenus du net seront supérieurs à ceux du print. En fait, c'est déjà le cas pour une partie de nos marques phares. D'ici à 2009, environ 50% des revenus d'IDG USA viendront du net."

Comment se définit IDG aujourd'hui ? Colin Crawford annonce la couleur : "IDG Communication se définit dorénavant comme une entreprise d'information centrée sur le net, complétée par des expos, des salons et des publications papiers."

Pas facile et coûteux de bouger le dinosaure. D'autant plus vers un modèle qui n'a pas fait totalement ses preuves. Mais pour Crawford c'est encore plus risqué de ne pas bouger.

Et de conclure : "Nous devons devenir des facilitateurs autant que des créateurs de contenu". Invitant les éditeurs à saisir au bon la révolution digitale au plus vite. IDG, en tout cas, démontre que la transition est possible... et qu'elle peut être rentable.

Feb 13, 2007

Sacré modernité ! Du livre au blog, pas facile de s'y faire !



Une vidéo qui devrait vous mettre de bonne humeur. Ou les joies de la modernité en danois, sous-titré en anglais.

Merci à Francis Pisani de nous avoir signalé cette merveille sur son blog.

Feb 12, 2007

Play Bac propose son site de news en vidéos pour les 10-15 ans



Cinq vidéos d'actualité et une infographie animée, c'est ce que propose aux 10-15 ans, depuis ce lundi, le nouveau site de l'éditeur français de presse pour enfant Play Bac. Son nom : Mon JT Quotidien. Cinq jours par semaine, du lundi ou vendredi. L'accès est gratuit.

Chaque vidéo est accompagnée d'un texte, d'une carte de situation et d'un quiz.

Le JT de Mon Quotidien, ainsi que son Content Management System, ont été entièrement développés en Flash dynamique. C'est notre équipe, avec celle de Play Bac Presse, qui a pris en charge le développement de l'ensemble. Nous avons également participer à l'élaboration de la stratégie éditoriale ainsi qu'au design du site.

Play Bac Presse publie quatre quotidiens (papier) pour enfants : Quoti (5-7 ans), Le Petit Quotidien (8-10 ans), Mon Quotidien (11-13 ans) et l'actu (14-16 ans). Il vient de lancer en test et en partenariat avec 5W Mignon Media, un quotidien électronique aux USA pour 8-10 ans : My Daily 10.

Le Dauphiné Libéré lance son site politique participatif : quelcandidat.com

Le quotidien régional français, Le Dauphiné Libéré, a mise en ligne cet après midi son site consacré aux élections françaises : quelcandidat.com.

Sur son blog, Benoît Raphaël, chargé de mission Innovations au Dauphiné et à l'initiative du site, explique : "quelcandidat.com est donc un média participatif et citoyen. Le premier de ce genre lancé par un quotidien régional. C'est un site complet et généreux sur l'élection présidentielle. Mais c'est aussi et surtout une expérimentation passionnante qui nous amènera à explorer les frontières de nos métiers".

L'une des idées centrales du site est de faire : "converser intelligemment les news de journalistes et celles des internautes « journalistes citoyens ».(...) La différence avec les autres médias de citizen journalism c'est que, ici, on fait converser professionnels de l'information et citoyens. C'est une valorisation à la fois du média (qui gagne en richesse et en interactivité), mais aussi des internautes."

Et pour les internautes, les possibilités participatives sont nombreuses :
- articles, vidéos (ici)
- questions aux candidats par écrit ou en vidéo (ici)
- propositions électorales (ici)
- commentaires sur l'ensemble des articles, blogs et autres éléments du site (même les dépêches AFP) (ici)
- notes sur le contenu
- votes (ici) et sondages (ici)
- jeux (ici) et (ici)
- recommandations de liens, de sites... (ici)

Mais c'est aussi l'occasion de faire travailler les journalistes avec de nouveaux "outils", comme le blog (ici) et la vidéo (ici).

De son côté, Ouriel Ohayon, du blog Techcrunch, écrit (ici) que c'est "une initiative très intéressante. (...) qui est une première à mon sens non seulement parce qu’elle émane d’un journal traditionnel mais parce que je crois qu’il s’agit de la première dans son genre en France. QuelCandidat est un média collaboratif dédié à l’élection présidentielle. Et les aspects en sont nombreux. (...) Je trouve le site assez complet et les outils proposés sont assez diversifiés."

L'équipe de 5W Mignon-Media, avec celle du Dauphiné Libéré, a mise en place le site. Nous avons participé à la définition éditoriale du projet, son design, son référencement et son développement sur le CMS open source Joomla.

Je vous conseille, en particulier, le jeu pour savoir quel candidat vous ressemble le plus. Des résultats étonnants !

Feb 11, 2007

Diffusion des quotidiens payants : les chiffres de la WAN

Il y a une petite polémique, dans le monde des observateurs de la presse, autour du dernier communiqué de presse de la WAN (World Association of Newspapers). Son président a annoncé, avec justesse, que pris dans son ensemble le business de la presse écrite quotidienne dans le monde se porte bien. Plus de journaux, plus de revenus, plus de lecteurs...

Le reproche numéro 1 qui est fait au communiqué est de mélanger les chiffres de la presse quotidienne gratuite avec ceux de la presse quotidienne payante. Le numéro 2 étant, de ne pas dissocier la presse quotidienne payante en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord des autres.

Ne cherchant pas à ajouter à la polémique mais à clarifier les choses, j'ai trouvé intéressant de détailler les chiffres. Chacun pourra ainsi se faire son idée.

Voici donc des chiffres pour les quotidiens payants dans les pays dits occidentaux, entre 2001 et 2005. La source est : World Press Trend 2006, un rapport de la WAN (achetable ici).

Évolution de la diffusion moyenne de la presse quotidienne payante entre 2001 et 2005 (paid-for dailies : average circulation) :
  • Canada : -7,4%
  • États-Unis : -4,02%
  • Autriche : +0,9%
  • Allemagne : -9,63%
  • Belgique : -4,25%
  • Danemark : -11,4%
  • Espagne : -1,73%
  • Finlande : -2,99%
  • France : -7,38%
  • Grande-Bretagne : -9,85%
  • Grèce : -11,62%
  • Irlande : +28,91%
  • Italie : -5,25%
  • Norvège : -7,48%
  • Pays-Bas : -10,58%
  • Suède : -2,23%
  • Suisse : -8,69%
Pour info :
  • Japan : -2,81%
  • Nouvelle-Zélande : -4,58%
  • Australie : -2,3% (2004/05)

Évolution du nombre d'exemplaires vendus annuellement de la presse quotidienne payante entre 2001 et 2005 (même source WAN - Paid-for dailies: annual copies sales) :
  • Canada : -0,06%
  • États-Unis : NC
  • Autriche : -1,37%
  • Allemagne : NC
  • Belgique : -3,22%
  • Danemark : -0,22% (2004/05)
  • Espagne : -1,75%
  • Finlande : -1,83%
  • France : -6,7%
  • Grande-Bretagne : NC
  • Grèce : -10,82%
  • Irlande : +28,42%
  • Italie : -7,07%
  • Norvège : -7,2%
  • Pays-Bas : -11,14%
  • Suède : -1,54%
  • Suisse : -7,54%
Pour info :
  • Japan : NC
  • Nouvelle-Zélande : -4,62%
  • Australie : NC

Évolution du revenu publicitaire de la presse quotidienne payante entre 2001 et 2005 (même source WAN - Paid-for dailies: advertising revenue) :
  • Canada : NC
  • États-Unis : +7%
  • Autriche : NC
  • Allemagne : -20,65%
  • Belgique : NC
  • Danemark : -6,09%
  • Espagne : NC
  • Finlande : +4,64%
  • France : -4,66%
  • Grande-Bretagne : +2,81%
  • Grèce : +18,05%
  • Irlande : +28,42%
  • Italie : -3,10%
  • Norvège : NC
  • Pays-Bas : +11,19%
  • Suède : -0,41%
  • Suisse : -7,54%
Pour info :
  • Japan : NC
  • Nouvelle-Zélande : NC
  • Australie : NC
Pour avoir une idée complète de la situation, il faudrait ajouter l'évolution de la part du marché publicitaire pour la presse quotidienne payante ainsi que l'évolution démographique sur cette même. Si vous avez ces infos, n'hésitez pas, nous sommes preneurs.

Feb 10, 2007

Les médias en chiffres - février

- Les dépenses en mots clés sur les moteurs de recherche devraient atteindre 10 milliards de dollars en 2010. En 2006, elles ont été de $ 6,8 milliards.
(source : eMarketer via AP)

- 267 millions de particuliers devraient être abonnes à la téléphonie sur Internet (VoIP) d'ici à 2012, dans le monde. Ils étaient 38 millions en 2006.
(source : ABI Research)

- En 2010, 100 millions de personnes devraient être abonnés à un service vidéo sur leur téléphone portable.
(source : iSuppli)

- 17,7 millions de PDA et pocket PC ont été distribués chez les revendeurs dans le monde, en 2006. Soit une augmentation de 18,4 % par rapport a 2005. Rapport de Gartner.
(source : AP)

- Evolution de la diffusion kiosque de la presse quotidienne nationale payante en France d'après les NMPP, en 2006. Les titres en baisse sont :
- Le Monde : - 6%
- Le Figaro : - 6%
- Liberation : - 11,5 %
- La Croix : - 10,1 %
(source : Gilles Bruno - L'Observatoire des médias)

- Le contenu et les services sur les téléphones portables devraient générer un revenu de 150 milliards de dollars en 2011 selon Informa Telecoms & Media.
(source : Reuters)

Feb 9, 2007

Le New York Times se prépare à faire éventuellement disparaître sa version papier

"Je ne sais pas si nous imprimerons le Times dans cinq ans et vous savez quoi, je m'en moque". La phrase ne sort pas de la bouche d'un quelconque fantaisiste, mais de celle du propriétaire du New York Times, Arthur Sulzberger. La citation est extraite d'un article publié dans le quotidien israëlien Haaretz.

"Sulzberger says the New York Times is on a journey that will conclude the day the company decides to stop printing the paper. That will mark the end of the transition. It's a long journey, and there will be bumps on the road, says the man at the driving wheel, but he doesn't see a black void ahead", rapporte l'auteur de l'article Eytan Avriel.

Et Eytan d'ajouter : "Media groups can develop their online advertising business, he explains. Also, because Internet advertising doesn't involve paper, ink and distribution, companies can earn the same amount of money even if it receives less advertising revenue. "

Car pour Sulzberger : "These costs aren't anywhere near what print costs. The last time we made a major investment in print, it cost no less than $1 billion. Site development costs don't grow to that magnitude."

Sulzberger a compris que dans "newspaper", le mot le plus important c'est "news". Le reste doit s'adapter... dans un sens comme dans l'autre. Le consommateur nous dira comment il veut consommer son info. Et ce qu'il est prêt à payer pour ça. Gouverner c'est prévoir. Non ?

Ecrire pour Google : un passage obligé ?

Écrire pour être lu, va-t-il devenir écrire pour Google ou plus exactement pour être trouvable sur Google ? Si vous avez entendu parler de SEO (Search Engine Optimisation), et je suis certain que c'est le cas pour la grande majorité d'entre-vous, vous voyez où je veux en venir.

En deux mots, pour ceux qui ne connaissent pas, le SEO c'est l'art d'être référencé par les moteurs de recherche. On parle aussi de référencement. Autrement dit, d'être trouvable quand un utilisateur saisit un mot clé dans un moteur de recherche. Et d'être trouvable dès les trois premières pages. Les experts du réferencements affirmants qu'après trois pages vous êtes dans les choux.

Le réferencement n'est pas un gadget, c'est une nécessité. D'autant plus quand le business model est publicitaire, donc base sur de l'audience. L'implication pour le travail des rédactions est importante. Puisqu'il va falloir se mettre à écrire pour être repéré par les robots des moteurs de recherche. Ou, en d'autres termes (je sais que vous allez aimer celui-là), faire des titres optimisés.

Adieu les titres incitatifs, bienvenue aux bons titres informatifs où l'on va trouver tous les mots clés qu'aiment, entre autres (il y a bien d'autres critères), les robots pour le référencement. Je vois d'ici la tête de certains d'entre vous. Pourtant, il faut bien aborder la question. A nouveaux outils, nouvelles règles.

"A lot of journalists spend a lot of time perfecting headlines and being clever, and now you've got to be more direct. It's going to be a different art, I think," déclare Sree Sreenivasan, un professeur du programme new-media de l'école de journalisme de Columbia (New York) et reporter pour WNBC.com, a News.com.com.

Certains journaux prennent ca très sérieusement. Depuis maintenant plusieurs mois, des formations sont mises au point ici et là dans plusieurs rédactions. Objectif : le meilleur référencement possible. Et la tâche n'est pas simple car de multiples critères rentrent en jeux comme : les mots clés dans le titre, dans le titre du tag title, la densité, les liens, etc. Je vous invite à lire ce poste amusant sur le sujet : Comment écrire des titres qui tuent ?

Le site du Boston Globe, par exemple, se place en quatrième position des journaux américains avec le plus de trafic. Ce serait le résultat du travail de SEO, d'après le rédacteur en chef de Boston.com, David Beard. "We have Web 'heds.' We go into the newspaper system to create a more literal Web headline," explique-t-il a News.com.com. "We've had training sessions with copy editors and the night desk for the newspaper. It's been a big education initiative."

Alors écrire pour Google, vous en dites quoi ? Un passage obligé ? Une idée folle ? Un fantasme de blogger ? Le sens commun ? Une contrainte ridicule ? Un pas de plus dans l'uniformité de la presse ?

Feb 2, 2007

Pour l'actu, les enseignants américains utilisent plus internet que les quotidiens locaux dans leur classe

Les instits et profs américains utilisent de moins en moins la presse locale comme support d'actualité pour leurs cours. C'est ce que nous apprend une étude de la fondation américaine Carnegie-Knight. Fondation qui a sondé 1 262 personnes aux Etats-Unis, enseignants dans les classes de CM2 (5 grade) à terminal (12 grade).

Le net arrive en tête. Mais ce n'est pas sur les sites des quotidiens locaux que les profs se rendent. Ils utilisent majoritairement -- 66% -- ceux de la presse nationale (CNN, PBS, NYT...) ou ceux de la presse étrangère (21%), BBC par exemple. Les sites de la presse locale américaine ne sont utilisés qu'à 15% et ceux de la télé locale qu'à 6%.

A ce stade, il est important de signaler que la presse locale américaine finance depuis vingt ans un programme, NIE (Newspaper in Education), dont le but est de faire du lobbying dans l'enseignement et pousser a l'utilisation de la presse locale. Il permet aux écoles d'obtenir des exemlaires de journaux à prix réduits ou gratuits.

L'étude commence pourtant par une bonne nouvelle : 80% des profs interrogés déclarent utiliser l'actu comme base de travail et ce, plus ou autant, qu'ils ne le faisaient les années passées. Les 3/4 de ceux qui l'utilisent plus, le justifient par : "les élèves ont besoin de comprendre ce qui est entrain de se passer". Mais la deuxième raison est que le net a rendu plus simple l'accès à l'actualité pour les classes. C'est ce que déclarent 67% des interrogés.

Aussi internet arrive-t-il en tête des sources utilisées pour l'actu à l'école avec 57% des profs en faisant un usage régulier. Soit presque deux fois plus que la télé (31%). La presse quotidienne fait un score de 26%. La télévision locale arrive en dernière position (13%).

14% des profs qui disent utiliser le net a l'école ont arrêté les abonnements au quotidien local pour leurs élèves. 58% déclarent qu'ils vont de plus en plus utiliser le net. L'une des raisons invoquées : ils pensent que leurs élèves préfèrent internet aux autres m"dias pour les news. Et c'est le cas.

Pour les élèves, lorsqu'il s'agit de consulter les news, internet arrive en tête avec 49%, devant la télé 42% et les journaux 9%. Quotidiens qu'ils déclarent, à 76%, aimer le moins pour s'informer. Alors que pour les profs, les journaux arrivent en tête avec 49%, devant le net 33%. C'est la télé (oh ! surprise ;) que les profs aiment le moins (49%). Et un prof de dire : “Students do not relate to newspapers at all, any more than they would to vinyl records.”

Mais, une autre mauvaise nouvelle apparaît dans ce rapport. Un quart des profs qui utilisent moins l'actu dans leur enseignement le font parce que le net apporte un matériel éducatif plus intéressant que l'info brut.

Les auteurs du rapport ont donc aussi interrogé les directeurs locaux du progamme NIE. 252 ont répondu au questionnaire, sur les plus de 1 200 envoyés. Seul, un sur cinq pense qu'internet rend plus difficile de convaincre les profs d'utiliser le quotidien papier. Un décalage avec les réponses des profs qui en dit long !

(source : The Internet and the Threat It Poses to Local Media: Lessons from News in the Schools par the Carnegie-Knight Task Force on the Future of Journalism Education)