Nov 7, 2006

USA : Gannet fusionne ses rédactions et intégre le "crowd sourcing"

Le premier groupe de presse quotidienne américain Gannett a décidé de fusionner ses rédactions print et web. 89 journaux locaux sont concernés, ainsi que le quotidien national USA Today. Des tests d'intégration ont été menés dans onze rédactions pendant plusieurs mois. Trois ont réalisé une intégration totale :
- The Des Moines Register
- Argus leader, Sioux Falls
- Florida Today, Brevard

"What they found is remarkable: Breaking news on the web and updating for the newspaper draws more people to both those media,"
écrit Craig Dubow, P-DG de Gannett, dans un mémo qu'il a envoyé mardi dernier à l'ensemble de ses rédactions. La direction du groupe a donc décidé de généraliser l'expérience au plus vite.

Ganett ne sera donc plus un éditeur de journaux mais un "Information Center". Une organisation que 5W Mignon-Media, Innovation et l'Ifra (newsplex) défendent depuis maintenant quelques années. Qu'est-ce qu'un information center ? "The Information Center is a way to gather and disseminate news and information accross all platforms, 24/7. The Information Center will let us gather the very local news and information that customers want, then distribute it when, where and how our customers seek it", explique Craig Dubow.

Il ajoute, plus loin : " The Information Center, frankly, is the newsroom of the future. It will fulfill today's need for more flexible, broader-based approach to the information gathering process. And it will be platform agnostic: News and information will be delivered to the right media - be it newspaper, online, mobile, video or ones not yet invented - at the right time."

Puis insiste sur : "A key facet of the Information Center is understanding our customers in ways we never have before - and that will help our advertisers reach the people they need".

Crowd sourcing
Ce que Gannett expérimente aussi, c'est le "crowd sourcing". Que je traduirais par "sources participatives" ou "sourcé par la collectivité" (si vous avez une meilleure traduction, je suis preneur). L'idée : un journaliste, en charge d'un article, utilise des bloggers, des experts, des personnes qui postent sur les forums et autres non-journalistes pour aider à la construction d'un papier ou d'une série de papiers.

Par exemple, le Fort Myers News-Press en Floride, a mis en place une base de données d'ingénieurs à la retraite, d'anciens comptables… pour vérifier une série de documents et déterminer pourquoi il est si cher de mettre en place les arrivées d'eau et le système de traitement des eaux usées pour les nouvelles constructions.

Aujourd'hui, ce sont les élections aux États-Unis pour élire les représentants des différentes assemblées. Le même journal appelle les citoyens à signaler les irrégularités dont ils sont témoins. Apparemment ça fonctionne. Vous pouvez lire ces témoignages en cliquant sur la carte des US, en bas de cette page.

Intelligence collective, reconnaissance de l'expertise de la communauté, acceptation de la conversation, sans oublier la mise en place d'une plate-forme unique multi-support, inutile de dire que l'initiative de Gannett est remarquable et qu'il va falloir l'observer de très prêt.

Alors, vous en dites quoi de cette idée de "crowd sourcing" ?

En savoir plus : The Rise of Crowdsourcing (Wired)
Blog : Crowdsourcing

A lire : What customers Want


1 comment:

  1. Anonymous8:57 AM

    Serais-ce ce que le groupe Quebecor vient de réaliser (en partie) à Toronto? J'imagine qu'il s'agit d'un geste que l'on verra se répéter de plus en plus souvent.

    Quebecor effectue dans ses quotidiens anglophones une manoeuvre inédite au Canada: l'uniformisation de leurs pages d'informations nationales et internationales, de sports et de divertissements.

    (...)

    Pour avoir les moyens de se distinguer dans leur marché, ces journaux ne pouvaient plus fonctionner comme autant de petits fiefs autonomes, surtout pour le contenu comparable", explique le vice-président exécutif de Quebecor, Luc Lavoie, lors d'un entretien à l'occasion de l'annonce des résultats trimestriels, hier. "C'était rendu au point où, dans le cas d'un reportage du bureau d'Ottawa, une quinzaine de personnes pouvaient faire le même travail d'édition et de mise en page dans tous ces journaux.

    Désormais, pour ce type de contenu commun, nos quotidiens anglophones relèveront d'un même rédacteur en chef exécutif, assisté d'adjoints nationaux par secteur. En revanche, chaque journal pourra réaffecter plus de personnel à sa couverture locale et régionale, de plus en plus déterminante", a expliqué M. Lavoie.

    Source: La Presse, Martin Vallières, 8 novembre 2006

    ReplyDelete