Aug 14, 2007

USA: YouTube/CNN se lancent ensemble dans le débat politique participatif


Quand nous avions créé Quelcandidat.com avec Benoît Raphaël et l'équipe du Dauphiné Libéré, nous avions essayé de pousser les internautes à poser leurs questions en vidéo, aux candidats à la présidentielle française. L'idée était ensuite de réaliser une interview vidéo de chaque candidat en leur présentant les questions des internautes. Hélas ! la sauce n'a pas prise. Sans doute faute de marketing et de temps. Peut-être aurions-nous dû passer une accord avec Dailymotion ?

Cet accord entre un média classique et un site de vidéos a été réalisé, aux États-Unis, par CNN et YouTube. L'occasion, ce sont les élections présidentielles américaines. Les internautes posent leurs questions en vidéo et les soumettent sur YouTube, comme par exemple ici pour le débat entre Républicains qui aura lieu le 28 novembre.

L'initiative est un succès. Des milliers de questions sont posées aux candidats. L'équipe de CNN en choisit ensuite une série. Les vidéos sélectionnées sont diffusées en direct aux candidats lors d'un débat télévisé organisé par CNN et conduit par l'un de ses journalistes vedettes. Vous pouvez voir le résultat pour celui entre démocrates, soit ici sur CNN, soit ici sur YouTube.

Vous me direz, pas très original que des "anonymes" posent des questions à des hommes politiques. En France, on les fait se déplacer sur les plateaux. Ce qui est intéressant, c'est la simplicité du principe. Sans en faire un show à la CNN, on peut partir du concept pour créer des débats vidéos entre simples citoyens et politiques ou responsables/acteurs de la société civile. Une sorte d'interview participatif réalisée par l'audience.

C'est un moyen simple d'animer un site d'information locale, un site de magazine et d'essayer de créer du trafic. A vous d'essayer maintenant. Non ? Et si vous l'avez déjà fait, envoyez-nous le lien.

2 comments:

  1. Côté suisse, ça fait presque un an que la Télévision suisse romande utilise la webcam régulièrement pour alimenter la "discussion".

    Les rédactions des journaux régionaux présentent leurs infos originales en moins de 20 secondes, les mordus de nouvelles technologies "se parlent" sur le site web de leur émission favorite et les citoyens interviennent dans le débat télévisuel en posant des questions/faisant des commentaires. Le tout par une interface webcam simple à utiliser (accessible PC/Mac/Linux).

    Le bon coup de pub? Le présentateur vedette du téléjournal vous offre de "prendre sa place" et de "faire vos remarques, y compris un peu dures" parce que qui aime bien châtie bien... ça a vraiment quelque chose de sympathique et d'ouvert, proche des gens.*

    Les meilleures séquences webcam sont reprises dans l'émision de débat public Infrarouge ou dans les émissions concernées.

    La vidéo représente à vue de nez à peu près 1% des contributions/commentaires.

    L'initiative de la TSR et aujourd'hui celle de CNN ont le mérite d'ouvrir plus grand la porte à la participation du public. Il y a encore quelques obstacles:

    - Pas très démocratique: la majorité des ordinateurs n'ont pas de webcams (p. ex 13% des Français possédaient un webcam en 2003**).

    - Pas encore dans les moeurs: La peur de prendre la parole en public se double de celle de manquer de naturel à la caméra.

    - Le mauvais public cible: 95% des 15-25 ans savent ce qu'est une webcam contre 66% chez les 50-64 ans**. Je crois que les jeunes usent et abusent de la webcam, mais pas pour poster un commentaire sur un site de vieux, sérieux et politique.

    *Le coup de pub de la TSR
    http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=660000

    **Etude IPSOS 2003, Publiée par l'Agence française pour le jeu vidéo en 2004.

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  2. Anonymous4:50 PM

    Ca me parait très intéressant à tester sur le terrain local. En revanche quitte à passer pour un vieux grognon je suis très méfiant envers le concept "à la CNN". C'est surtout une parodie de débat et les organisateurs choisissent de diffuser ce qui correspond à leurs attentes. C'est sans risque et c'est surtout un bon coup marketing. Je préfere encore le débat in vivo avec un panel, c'est dire...

    En ce qui concerne le côté non-démocratique, ca me gêne moins bizarrement. Mieux vaut assumer l'inégalité face à la participation que de singer un dispositif qui n'a aucune raison d'être "démocratique" et équilibré.
    Pour cette raison je préfere même le débat convenu avec des journalistes sauf que comme tout le monde je désespère du manque de pugnacité des journalistes français.

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