Je m’interroge aussi sur la place des blogs dans un site d’information depuis longtemps. J’en suis arrivé à la conclusion, l’année dernière, que c’est -- peut être -- le socle central d’un média en ligne. Pourquoi ? Parce qu’il tire avantage de la killer application du web : Human Interaction.
Nous sommes entrain de travailler à quoi pourrait bien ressembler concrétement la rédaction d’un journal local demain (on se concentre sur le local pour le moment). Et nous l’articulons, pour le moment et ca peut changer, autour des principes suivants :
1- Se concentrer sur l’info local et concentrer les forces éditoriales sur les enjeux locaux. Sous-traiter tout le reste : journaux nationaux, étrangers... et peut-être AFP si moins cher.
2- Viser les + de 55 ans avec le papier, les - de 55 ans avec produits et services sur le web et le mobile
3- Organiser la rédaction autour de journalistes animateurs de communautés, soit géographique, soit par sujet (essentiellement : sport, business local, éducation).
4- Un réseau de correspondants bloggers qui couvrent soit une zone géographique, soit une spécialité. + au cas par cas les témoignages de citoyens témoins ou spécialistes.
5- L’outil principal des journalistes serait le blog. Et le média en ligne, principalement une agrégation de blogs tenus par les journalistes et les correspondants.
Tout ça n’est qu’un rapide résumé et n’est qu’à l’état de brainstorming dans notre équipe. Je posterai sur mon blog des détails au fur et à mesure que nous aurons les idées plus claires.
Et, je contacterai certains d’entre vous pour challenger notre idée d’organisation et nous aider à l’améliorer. On est peut être à côté de la plaque. Vous en dites quoi ?
Update - Seth Godin (le roi du marketing), sur son blog : Time to start a newspaper
Nous sommes entrain de travailler à quoi pourrait bien ressembler concrétement la rédaction d’un journal local demain (on se concentre sur le local pour le moment). Et nous l’articulons, pour le moment et ca peut changer, autour des principes suivants :
1- Se concentrer sur l’info local et concentrer les forces éditoriales sur les enjeux locaux. Sous-traiter tout le reste : journaux nationaux, étrangers... et peut-être AFP si moins cher.
2- Viser les + de 55 ans avec le papier, les - de 55 ans avec produits et services sur le web et le mobile
3- Organiser la rédaction autour de journalistes animateurs de communautés, soit géographique, soit par sujet (essentiellement : sport, business local, éducation).
4- Un réseau de correspondants bloggers qui couvrent soit une zone géographique, soit une spécialité. + au cas par cas les témoignages de citoyens témoins ou spécialistes.
5- L’outil principal des journalistes serait le blog. Et le média en ligne, principalement une agrégation de blogs tenus par les journalistes et les correspondants.
Tout ça n’est qu’un rapide résumé et n’est qu’à l’état de brainstorming dans notre équipe. Je posterai sur mon blog des détails au fur et à mesure que nous aurons les idées plus claires.
Et, je contacterai certains d’entre vous pour challenger notre idée d’organisation et nous aider à l’améliorer. On est peut être à côté de la plaque. Vous en dites quoi ?
Update - Seth Godin (le roi du marketing), sur son blog : Time to start a newspaper
Pour info c'est la démarche accomplie sur ZDNet.com depuis 3 ans qui est passé d'une structure d'une dizaine de journalistes à une structure de 3 journalistes avec 40 blogueurs.
ReplyDeletej'ai entrepris la mutation de ZDnet.fr dans ce sens en accueillant de plus en plus de blogueurs (plus d'une dizaine).
http://www.zdnet.fr/blogs/
Pour rebondir sur le commentaire d"Emmanuel, cela semble totalement porteur pour les medias B to B, où les "experts" blogueurs peuvent désormais avoir leur place ( comme en imprimé on leur ouvrait des "chroniques" ). Plus le media est pointu , plus la contribution de blogueurs experts peut contribuer à la richesse du site. ...
ReplyDeletesalut Jeff
ReplyDeleteAutant poursuivre cette conversation ici. ;-)
Pour de multiples raisons (et je ne suis pas bien sûr de les identifier) le lecteur en ligne semble bien avoir une relation de nature totalement différente avec le blogueur et avec le rédacteur d'un site de média (même si c'est la même personne, le même thème, voire le même texte).
Le sociologue Denis Muzet parle de lecteurs qui, à défaut de pouvoir, à leurs yeux, établir avec les grands médias de relation de confiance, se rabattent sur une relation de connivence, qu'ils trouvent avec l'auteur dans le "format blog".
Il souligne aussi la défiance et le désintérêt pour les médias généralistes, au profit de ce qu'il appelle les médias "jardin-terrasse" : un petit média, spécialisé sur un thème dans lequel il est jugé compétent (c'est le jardin), et ce thème spécialisé est une manière indirecte et partielle de porter un regard sur l'ensemble du monde (c'est la terrasse).
On aborde ainsi l'économie depuis la terrasse d'un blog sur l'immobilier : ce n'est qu'un aspect des choses, mais c'est déjà un regard, et celui-ci semble plus concret. On complétera éventuellement en allant voir sur un blog de boursicoteur (une autre "terrasse" sur l'économie).
Je fais ce détour, pour dire que je crois de plus en plus que c'est le modèle du grand médias généraliste qui a bien du mal à trouver sa place en ligne, et peut-être n'en trouvera-t-il pas.
Les formes "composites", ou "agrégatives", semblent préférées aux formats "intégrés", et semblent mieux répondre au problème de la fragmentation généralisée sur le net.
Donc, oui, je crois que tu as parfaitement raison est que le "modèle" de l'agrégation de blog pour constituer le coeur d'un média en ligne est une excellente piste. ;-)
@ Emmanuel
ReplyDeleteCombien de ses bloggers étaient déjà journalistes/free-lance?
En tout cas, great move.
@idead
ReplyDeleteTout à fait. Et je pense que le modèle de l'expert blogger peut aussi s'appliquer à la presse locale.
Par exemple, la salle polyvalente de la ville Y a finalement coûté 2 fois plus cher. J'ai besoin de mes experts (architecte, ingé, etc.) pour essayer de comprendre pourquoi.
C'est pourquoi je parle d'un réseau local et d'un réseau d'experts.
Je voudrais partager un ressenti en observant l'opération de l'Express.fr pour le numéro 3001.
ReplyDeleteL'Express a invité de nombreux blogueurs sur son site web pendant les 3 jours de l'opé (de mercredi à aujourd'hui). On peut distinguer les articles écrits par les journalistes des articles écrits par les blogueurs par un petit label qui précède le titre de l'article : "l'actualité vue par les blogueurs".
Et bien j'ai beaucoup moins envie de lire les contenus des blogueurs dans ce format que dans leurs blogs, sur leurs terrains. Et je crois que c'est parce que je n'ai que le titre de l'article et pas son auteur. Après tout je me fiche de savoir que ce soit un journaliste ou un blogueur qui l'ait signé. Mais j'ai ce besoin de connivence dont parle Narvic dans le mail précédent.
Il me semble donc qu'il y a un fort enjeu à faire identifier les visages des journalistes pour créer des relations de connivence. Qui passeront par leur plume, mais aussi leur implication dans la discussion.
La marque media perd en valeur ; la marque devient l'auteur.
En revanche, le problème que cela peut poser pour un média qui se doit de produire beaucoup plus de contenu qu'un simple blog pour attirer de l'audience, c'est que l'agrégation de blogs peut nuire à ce sentiment d'identification et de connivence. On n'a pas le même sentiment quand on lit un blog collectif avec 10 auteurs...
@ Narvic
ReplyDeleteLe tord que l'on a eu c'est de vouloir reproduire le modèle classique des journaux, sans tirer avantage de, comme je le dis, la killer app du web : HUMAN INTERACTION.
On s'est excité sur la vidéo, le son, l'image et on a juste oublié/ignoré/pas vu/ que le web c'était avant tout une conversation.
Je pense donc qu'il faut essayer de construire les médias en ligne autour de cette idée d'INTERACTION.
Réfléchissons ensemble sur ce que ça veut dire pour un quotidien local d'abord.
@ François
ReplyDeleteTout à fait d'accord avec le principe de connivence. C'est justement pour cela que l'idée d'organisation de rédaction part du principe de journaliste animateur de communauté.
C'est une idée dont on a longuement discutée avec Benoît Raphaël quand on a travaillé ensemble sur le lancement de Quelcandidat.com pour le Dauphiné Libéré.
On en a d'ailleurs pas seulement parlée, on l'a mise en pratique avec le blog qui avait été créé dans un village des environs de Grenoble.
Je crois également que Benoît a mis en pratique ce principe au Post. Et, qu'ainsi, chaque journaliste est responsable d'une communauté. Benoît tu confirmes ?
Organiser autour du blog c'est plus un outil qu'autre chose pour :
- créer une connivence avec l'auteur avec qui on peut rentrer en conversation (interaction)
- avoir ton d'écriture différent, moins tour d'ivoire, moins "je sais, pas vous", moins froid/impersonnel, moins "élite".
- Être réactif et s'implifier la mise en ligne/édition
- Profiter du faible coût de mise en place
Pas certain cependant que l'agrégation de plusieurs blogs puisse faire perdre de cette impression de connivence. Peut-être dans un premier temps. Mais, je n'ai pas l'impression de ne pas avoir de connivence avec Francis Pisani (salut Francis) sous prétexte qu'il est hébergé sur le site du monde qui agrége plusieurs centaines de bloggers. Non?
Questions :
ReplyDelete1- Dans une rédac de quotidien locale/régional en France, il y a un journaliste pour combien d'habitants en moyenne ?
2- J'ai le chiffre de 10 correspondants pour 1 journaliste, vous confirmez ?
Bien d'accord avec vous, Jeff. J'ajouterais toutefois que ce n'est pas seulement l'interaction qui suggère l'utilisation des blogs sur les sites d'information, mais aussi la mutation de celle-ci.
ReplyDeleteLe caractère généraliste des medias était une nécessité dans le mode vertical (le media décide de ce qui doit intéresser le public et mlui impose le "menu") mais se voit rejeter quand le lecteur peut librement picorer dans le stock d'informations disponibles.
La situation dans laquelle se débattent les éditeurs est ainsi comparable à celle des majors du disque: leurs albums ne se vendent plus dès lors que les publics sont libres de se composer leurs playlists. Un journal classique, c'est un peu comme un album. Belle appliocation de la théorie de la longue traîne, non?
@Charles
ReplyDeleteD'accord avec tous vos points.
Tout à fait d'accord pour transformer l'ancien CLP (correspondant local de presse) en blogueur (avec le même statut ?). Et inversement.
ReplyDeleteMais il y a un problème. Les blogueurs existent souvent par opposition à la presse locale traditionnellement du côté du manche.
L'idée d'agréger les blogs locaux pour faire un portail local est intéressante. Mais je ne sais pas si ce sont les journaux locaux qui peuvent le faire, pour des raisons politiques, historiques et culturelles.
Est-ce que l'agrégation de plusieurs blogs peut faire perdre le sentiment de connivence ? Cela dépend je pense de ce que l'on appelle agrégation : le blog de Francis Pisani est sur la plate-forme le Monde, mais cela reste le blog de Pisani. Dans ce cas je n'ai aucune espèce de souci avec la connivence que cela crée.
ReplyDeleteMais si l'agrégation, c'est un "fleuve" dans lequel des billets de blogueurs différents se succèdent les uns aux autres (type blog collectif), dans ce cas je pense que l'on perd en connivence. C'est pour ça que je prenais l'exemple de lexpress.fr où les billets de blogueurs sont dans un "fleuve".
@ François
ReplyDeleteTu l'imagines comment cette agrégation, pour ne pas tuer la connivence ?
Je ne crois pas que les blogs aient un avenir.
ReplyDeleteLe contenu ne peut qu'augmenter, jusqu'à ce que le signal se perde dans la bruit. Tout le monde écrit (c'est trop facile), personne ne lit (c'est trop difficile).
Il manque donc encore un outil qui permette d'éviter de répéter quelque chose qui a déjà été écrit. Ou plutôt d'analyser ce qu'on a écrit, pour éviter de le publier. Ou de permettre aux lecteurs d'éviter de lire quelque chose qu'ils ont déjà lu, d'éliminer le bruit pour mettre le signal en évidence.
Bref, les blogs vont disparaître.
Réponse envoyée par Narvic :
ReplyDeleteSalut Jeff
Résultats à la louche sur un exemple que j'ai bien connu (Paris-Normandie) [cas un peu particulier en France tout de même : zone de très forte emprise de tout petits hebdos ou bi-hebdo locaux, voire micro-locaux, mieux implantés que le quotidien régional]
Rédaction +/- 100 journalistes
Zone de diffusion (Haute-Normandie, sans l'arrondissement du Havre -> couvert par une autre rédaction du même groupe) : 1.200.000 habitants
Soit 1 journaliste/12.000 habitants (grosso-modo, sur l'ensemble de la zone, c'est à dire comprenant l'effectif des journalistes "du siège" : secrétaires de rédaction, ainsi que l'encadrement et les journalistes spécialisés (infos générales, reporters, thématiques: économie, justice/faits-divers...)
Cas d'une rédaction locale du quotidien :
5 journalistes pour une zone d'environ 200.000 habitants (ratio 1/40.000)
Avec une trentaine de correspondants locaux (6 correspondants/1 journaliste)
Mais ce chiffre masque de grandes disparités de "productivité" des correspondants locaux. Sur les 30, plusieurs (2 ou 3) sont de "quasi-journaliste", avec une production quasi-professionnelle ne demandant pas ou peu de "re-travail" avant publication, fonctionnant en autonomie sur une zone où on les laisse en "roue libre" (parfois un ou deux cantons entiers). D'autres produisent très peu, sur de toutes petites zones (1 ou 2 communes rurales/ 2 papiers/semaine). Certains demandent beaucoup de travail d'édition par les journalistes (construction non-journalistique), d'autres sont plutôt des "fournisseurs d'information" qui doit être entièrement traitée derrière (simple alerte sur un événement sur leur zone, fourniture du compte-rendu officiel du conseil municipal, qui est une mine d'infos mais c'est du "brut" impubliable en l'état).
Une réflexion perso sur le web local en zone semi-rurale : l'essentiel de l'actu locale tourner autour des conseils municipaux, des clubs sportifs, et la vie associative en général (comités des fêtes, clubs des anciens). Il y a une opportunité à offrir à ces sources des espaces de publication en ligne sous l'égide du quotidien local/régional : intégral du compte-rendu du conseil municipal, état-civil, résultats des petits clubs sportifs publiés dès le dimanche après midi avec des photos numériques, photos de la vie associative. Ces sources sont bien souvent disposées à fournir beaucoup de "matériel", mais elles ne le font pas forcément spontanément, il faut "aller les chercher" et les mettre en confiance. Mais une fois qu'on est allé à leur rencontre, en se présentant personnellement, en leur indiquant une procédure simple pour "alimenter" la machine, ça roule presque tout seul.
A mon sens (et selon mon expérience), c'est un investissement de mise en place, qui demande une bonne connaissance du terrain local et un investissement personnel (du temps et des kilomètres), mais c'est ensuite peu coûteux en fonctionnement (du travail de desk de surveillance/validation de flux).
En espérant que ça t'aide.
à+
----
narvic sur novövision : http://novovision.fr/
narvic sur delicious : http://del.icio.us/rss/narvic/
Réponse de Marc Mentré sur Médiachroniques où j'ai aussi posé la question:
ReplyDeleteBrièvement, le ratio fournit par Narvic me semble bon (on compte environ 30 000 correspondants de presse au total en France), et ses remarques sur la qualité et la quantité de la production très variable des correspondants me semblent aussi justes.
J'ajouterai cette remarque : souvent le travail des correspondants se limite à des compte-rendus plus ou moins fidèles, avec la photo de la manifestation couverte ('il y a très peu d'interviews, de portraits, de vrais reportages, etc. dans les pages locales). Ces textes sont réécris sur un même modèle par les secrétaires de rédaction des rédactions départementales. Ce sont d'ailleurs ces rédactions départementales — qui sont très loin du terrain— qui gèrent les informations des micro-locales et leur temporalité. Cela donne au final un contenu très lisse et convenu et très souvent en retard (deux jours, voire une semaine de décalage entre l'événement et la parution de l'article)
En clair, dans le modèle actuel de la presse quotidienne régionale, seuls les journalistes peuvent publier. Pourquoi pas. Mais cela marchait bien lorsqu'il y avait beaucoup de journalistes, avec de nombreuses agences réparties sur l'ensemble de la zone couverte par le journal. Ce n'est plus le cas, les rédactions (et donc les journalistes) se sont repliés sur les villes importantes délaissant tout l'arrière-pays rural, mais SANS abandonner en même temps leurs prérogatives. Bref, il y a cumul de désavantages : il n'y a plus de qualité de traitement, les rédactions ont perdu leur relation de proximité avec de larges portions du territoire, et l'ensemble génère une énorme frustration de la part des correspondants, qui ont vraiment l'impression d'être des journalistes au rabais.
Dernier point, des blogs micro-locaux se lancent en France. Par exemple, très bientôt à Gaillac (www.gaillacinfo.fr), et d'autres sûrement à suivre.
Si je me souviens des chiffres donnés par La Dépêche du Midi qui couvre la région Midi-Pyrénées plus deux départements (Lot & Garonne, Aude) soit 3 400 000 habitants : La rédaction compte 210 journalistes et 3000 correspondants (dont 1200 vraiment actifs).
ReplyDeleteClaude
@ Merci Claude pour ces précisions. Une idée du revenu moyen d'un correspondant versus le revenu moyen d'un journaliste ?
ReplyDeleteRéponse de Laurent Maisonnave (Montréal) sur FB:
ReplyDelete«4- Un réseau de correspondants bloggers qui couvrent soit une zone géographique, soit une spécialité. + au cas par cas les témoignages de citoyens témoins ou spécialistes.»
Ce n'est finalement qu'une adaptation au XXIe siècle du principe de correspondant local qui existe depuis longtemps dans la PQR. Je me rappelle que dans mon village de 800 hab., le journal La Montagne avait son correspondant "citoyen" pour lui donner les résultats de l'équipe de foot du coin, la soirée de gala des majorettes, etc. Si les journaux admettent que le Web/blog, n'est qu'un outil comme le papier, ils pourront reprendre les bonnes recettes qui ont fait le succès jadis de leur feuille de chou.
Réponse de Christian Aubry (Montréal) sur FB:
ReplyDeleteC'est une belle piste, Jeff, et j'aime beaucoup les deux derniers mots de ton premier paragraphe: Human Interaction. Il me semble que notre ami Laurent a montré cette semaine que l'on pouvait aller plus loin encore puisque, sans être lui-même affilié à un média, il a su "créer la nouvelle" en direct avec un simple iPhone connecté par 3G sur Qix (http://snurl.com/zelaurent-sur-bv) et être repris par un média.
La question qui reste en suspens, c'est de savoir ce qui différencie un "journaliste qui blogue" d'un "blogueur qui fait du journalisme", quels sont les exigences pour passer d'un statut à l'autre et quand le modèle d'affaires sera au point. Je suivrai évidemment avec grand intérêt la suite de ce débat :)
- Concernant les CPL, ce lien devrait répondre à certaines de vos interrogations et vous aider dans vos prévisions budgétaires :
ReplyDeletehttp://correspondant-de-presse-64.over-blog.com/article-4440098.html
Sachant que ce n'est qu'une abaque parmi d'autres.
- Concernant le business model, et pour travailler sur le sujet depuis un certain temps (l'hyperlocal), je peux vous indiquer qu'il n'est pas unique, et que plusieurs stratégies peuvent être mises en oeuvre.
Cela dépend surtout des objectifs et moyens à disposition.
Cependant, certaines voies nécessitent très peu d'investissements pour une efficacité optimale.
Merci Proxiti. Et, je vous confirme que l'on travaille sur plusieurs sources de revenus car comme vous dites il n'y a pas qu'un seul modèle.
ReplyDeleteCommentaire d'Alain Giraudo sur Médiachroniques:
ReplyDeleteJ'ai été en poste pendant cinq ans (2001-2006), dans l'Aveyron, un département rural avec
une des plus faible densité de population de France (280.000 habs sur km²), population
vieillissante et éparpillée dans 304 communes dont une grande partie sont isolées et
difficiles d'accès. Trois quotidiens sont diffusés sur le département, un départemental
"Centre Presse" dont le siège social est à Rodez et deux départementaux "Midi Libre" dont le
siège est à Montpellier et "La Dépêche" dont le siège est à Toulouse. La diffusion
quotidienne de ces titres était environ de 22.000 ex pour CP, 10.000 ex pour ML et 5.000
pour LD. Les Aveyronnais disposent en outre de trois hebdomadaires très bien implantés dans
leur zone, "Le bulletin d'Espalion" (indépendant) qui doit être le doyen des hebdo locaux
français, "Le Journal de Millau" (groupe Midi Libre) et le "Villefranchois" (groupe La
Dépeche).
Pour ce qui concerne "Centre Presse", il y avait une trentaine de journalistes dont sept
pour l'édition à Rodez, dix-huit pour l'information locale avec des agences à
Rodez,Villefranche, Decazeville et Espalion, et cinq pour les sports à Rodez. Le maintien
d'un correspondant par commune s'avérait de plus en plus difficile en raison du
vieillissement de la population. Un certain nombre travaillaient donc pour CP et pour ML.
Ces deux journaux échangeaient aussi leurs copies sur les zones de Millau (ML vers CP),
Decazeville et Villefrance (CP vers ML). Des échanges étaient à l'étude pour les sports.
ML et LD empoyaient des effectifs comparables répartis différemment. Je crois que ces dispositifs ont été revus à la baisse, mais on doit rester dans les ratios évoqués par Jeff. Reste à savoir s'il faut se baser sur ces chiffres pour lancer un médias local. J'ai pour ma part quelques doutes. Surtout si on s'appuie pour lancer le projet sur une plateforme sociale type ning: les contributeurs non journalistes vont avoir un rôle déterminant, et le boulot de l'éditeur consistera surtout à susciter des vocations et des talents parmi des gens qui ne tiennent pas forcément à se mettre en avant pour ne pas être jalousé ou critiqué (les joies de la vie de province). Bref, je pense que la phase préparatoire pendant laquelle va être "recrutée" le noyau dur est capitale dans un tel projet parce qu'elle va ou non permettre de déclancher l'effet d'entrainement qui permettra au média de s'imposer. Pour le reste je pense que le modèle "cross medias" qui est proposé est tout à fait pertinent. Je suggèrerai simplement pour le print une orientation "dossier" ou "magazine".
Enfin les réflexions de Narvic sur l'info locale (conseil municipaux, sports...) me semble tout à fait pertinente. Mais le media local ne sera totalement pertinent que s'il n'est pas seulement un support de communication supplémentaire pour les "pouvoirs" locaux. La relation conflictuelle doit aussi être prise en compte dans l'approche du projet.
@François
ReplyDelete3001 sur Lexpress était une opération exceptionnelle et cantonnée à 3 jours.
Il est clair qu'intégrer des bloggers ou internautes-experts dans la durée dans la production de l'info prendrait (prendra j'espère!) une toute autre forme.
Tu poses la bonne question : quelle est la forme d'intégration optimale?
> si l'on veut préserver cette connivence entre un blogger et son lectorat, il faut qu'il soit identifier en tant que tel dans le site, le blogger est presqu'une "marque" au sein de la marque média (ce qui est le cas aussi d'ailleurs pour les chroniqueurs dans un journal).
Mais finalement il sera tj traité différemment dans le site et ne participera pas totalement à sa fabrication, mais sera bien distinguer
> lepost.fr va plus loin en ayant bati son site sur un ensemble de producteurs d'info, qu'ils soient journalistes ou internautes-experts. C'est le challenge à mon sens à relever pour une marque média qui a une histoire et des valeurs associées. Maintenir un "contrat de lecture" avec son lectorat avec sa ligne édito, son ton etc. (complexe si on travaille avec une multitude d'internautes-experts)...tout en préservant la connivence lecteurs/bloggers grâce à leurs espaces persos qu'on leur réserve.
On a une expérimentation en cours avec géraldine Dormoy qu'on vient d'embaucher sur lexpress.fr/styles. Maintien de son blog et journalistes de styles.fr. A suivre...
Réponse de Jean-Christophe Solon sur Médiachroniques:
ReplyDeleteAttention, il y a correspondants et correpondants. D'un côté, les correspondants réguliers qui couvrent des manifestations, écrivent des articles, prennent des photoss et sont payés en retour. Ils gèrent l'agenda sur leur zone géographique, peuvent même couvrir un fait divers si besoin... Et les autres "correspondants", plus occasionnels, comme les correspondants de mairie par exemple, qui se bornent à faire suivre des communiqués officiels, les horaires des déchetteries, le planning du maire et les comptes rendus de conseils municipaux.
Pour info, chez nous (quotidien régional), nous avons 500 à 600 correspondants actifs et réguliers pour 230 journalistes professionnels.
Réponse d'Alain Giraudo sur Médiachroniques:
ReplyDeleteJ'ai été en poste pendant cinq ans (2001-2006), dans l'Aveyron, un département rural avec
une des plus faible densité de population de France (280.000 habs sur km²), population
vieillissante et éparpillée dans 304 communes dont une grande partie sont isolées et
difficiles d'accès. Trois quotidiens sont diffusés sur le département, un départemental
"Centre Presse" dont le siège social est à Rodez et deux départementaux "Midi Libre" dont le
siège est à Montpellier et "La Dépêche" dont le siège est à Toulouse. La diffusion
quotidienne de ces titres était environ de 22.000 ex pour CP, 10.000 ex pour ML et 5.000
pour LD. Les Aveyronnais disposent en outre de trois hebdomadaires très bien implantés dans
leur zone, "Le bulletin d'Espalion" (indépendant) qui doit être le doyen des hebdo locaux
français, "Le Journal de Millau" (groupe Midi Libre) et le "Villefranchois" (groupe La
Dépeche).
Pour ce qui concerne "Centre Presse", il y avait une trentaine de journalistes dont sept
pour l'édition à Rodez, dix-huit pour l'information locale avec des agences à
Rodez,Villefranche, Decazeville et Espalion, et cinq pour les sports à Rodez. Le maintien
d'un correspondant par commune s'avérait de plus en plus difficile en raison du
vieillissement de la population. Un certain nombre travaillaient donc pour CP et pour ML.
Ces deux journaux échangeaient aussi leurs copies sur les zones de Millau (ML vers CP),
Decazeville et Villefrance (CP vers ML). Des échanges étaient à l'étude pour les sports.
ML et LD empoyaient des effectifs comparables répartis différemment. Je crois que ces dispositifs ont été revus à la baisse, mais on doit rester dans les ratios évoqués par Jeff. Reste à savoir s'il faut se baser sur ces chiffres pour lancer un médias local. J'ai pour ma part quelques doutes. Surtout si on s'appuie pour lancer le projet sur une plateforme sociale type ning: les contributeurs non journalistes vont avoir un rôle déterminant, et le boulot de l'éditeur consistera surtout à susciter des vocations et des talents parmi des gens qui ne tiennent pas forcément à se mettre en avant pour ne pas être jalousé ou critiqué (les joies de la vie de province). Bref, je pense que la phase préparatoire pendant laquelle va être "recrutée" le noyau dur est capitale dans un tel projet parce qu'elle va ou non permettre de déclancher l'effet d'entrainement qui permettra au média de s'imposer. Pour le reste je pense que le modèle "cross medias" qui est proposé est tout à fait pertinent. Je suggèrerai simplement pour le print une orientation "dossier" ou "magazine".
Enfin les réflexions de Narvic sur l'info locale (conseil municipaux, sports...) me semble tout à fait pertinente. Mais le media local ne sera totalement pertinent que s'il n'est pas seulement un support de communication supplémentaire pour les "pouvoirs" locaux. La relation conflictuelle doit aussi être prise en compte dans l'approche du projet.
Réponse de Bruno Ricard (SPQR) sur Facebook:
ReplyDeleteSalut Jeff,
Pour 60 quotidiens régionaux, on compte généralement dans nos recensements :
6 000 journalistes salariés
25 000 correspondants locaux
Cela fait donc 1 journaliste pour 4 correspondants.
Sachant qu'il y a environ 60 millions d'habitants en France, cela fait environ un journaliste pour 10 000 habitants (équivalent d’une petite ville) et un "journaliste ou correspondant local" pour 2000 habitants (équivalent d’une commune rurale).
Hope this is helpful !
Réponse de Christophe Coquis sur Mediachroniques :
ReplyDeleteLa microlocale est à mon sens une des pistes pour que la PQR puisse s'imaginer un avenir. Et le web offre cet espace. Et la PQR a une armée de correspondants pour remplir cet espace vierge (conseil municipaux, sports...). Si elle ne le fait pas, des blogueurs le feront a leur place et vont court-circuiter la PQR. Et du discours, j'en viens aux actes : je vais tenter de créer cet espace vierge de la micro-locale en créant gaillacinfo.fr, le site d'information numérique sur Gaillac et le Gaillacois (une zone de 30 000 hab.). Une expérience pour vérifier quelques intuitions sur le traitement de l'information locale dans un milieu rural. Ce site sera lancé réellement en février mais vous pouvez déjà aller voir. Un blog suivra pour relater mes retours d'expériences sur cette aventure.
Dans le village voisin Lisle sur Tarn, un habitant a fait aussi son blog d'information à voir ici.
Et des expériences de cette sorte vont à mon avis se multiplier. Un danger pour la PQR si elle ne réagit pas rapidement ;)
Réponse d'Emmanuelle Garnaud-Gamache sur Mediachroniques:
ReplyDeleteÀ l'occasion du lancement de son format tabloïd et de sa nouvelle formule, Presse Océan ( Nantes ) communique le chiffre suivant : 60 journalistes, 200 correspondants locaux.
Presse Océan inaugure 4 éditions : Nantes ville / Nantes Nord, Nantes sud ( vignoble ) et St Nazaire/ Presque-ile.
Et pour complèter l'info et permettre le calcul des ratios : Nantes agglo = 700 000 habitants environ.