Dec 15, 2005

La nouvelle formule du Figaro est-elle déjà un échec ?

Les ventes du Figaro ne seraient pas au beau fixe, contrairement à ce qui a été annoncé par le quotidien conservateur français. Il continuerait à perdre des lecteurs… et plus qu'avant, à en croire plusieurs sources qui tiennent à rester anonymes. Rien n'irait d'ailleurs plus entre Dassault et la direction du journal.

Sans nous réjouir — bien au contraire —, l'info ne serait guère surprenante. Nous avions très vite annoncé (ici) sur ce blog que ce changement formule était en route pour l'échec. Le Figaro avait l'occasion de faire quelque chose de différent. Il a choisi d'être conservateur. Résultat : au lieu de perdre des lecteurs en innovant, il perdrait des lecteurs en restant immobile.

Redécorer un journal ne sert à rien. Et les millions d'euros investis dans cette relance du Figaro ne changeront sans doute rien à la donne. Quand un produit va mal, c'est le produit qu'il faut changer pas l'emballage. Le Figaro est, peut-être, passé du vinyl au CD-Rom… mais la musique est la même. Et le format CD est déjà dépassé. Libération et France-Soir ont fait ça avant lui… on connaît la suite de l'histoire. Hélas ! Mille fois hélas !

Voilà 15 ans que je travaille à penser ou à repenser des journaux. Les rares progressions des ventes que j'ai vues, viennent des supports qui ont d'abord repensé leur produit, puis leur organisation et… enfin leur design. Et soyons clair et honnête ! Nous les premiers, quand nous nous sommes contentés de redesigner une publication, nous n'avons jamais vu aucune progression des ventes.

Maintenant, refondre la formule d'un quotidien au lectorat âgé, c'est forcément prendre un risque. La question est donc : fallait-il changer la formule du Figaro ? D'après nous, la réponse est : pas en premier lieu. C'est une refonte globale de l'entreprise Figaro qu'il faut mettre en route. Quelles audiences ? Quelle stratégie ? Quels produits et services ? Quelle mise en œuvre ? Quelle équipe ? Quel moyens ?

Aujourd'hui, la problématique de la presse écrite va bien au-delà d'un simple changement de formule. Au lieu d'être le commencement d'un processus de réforme, la refonte de la version imprimée devrait être la fin de ce processus.

Les entreprises de presse ont un défi de fond à relever. Il va bien au-delà du journal. Les quotidiens nationaux ont perdu leurs avantages produits du côté lecteur. Ils sont en train de le perdre du côté annonceur. C'est là-dessus qu'ils devraient plancher. Pas sur la couleur d'un logo, la taille des titres et la typo des textes.

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2 comments:

  1. Anonymous2:58 PM

    Vos sources soit disantes anonymes sont vos amis mal intentionnés du Monde.
    Sachez cher monsieur, que dans la guerre d'intox entre ces deux titres, le Monde n'est pas en reste qui annonce le "succès" de sa formule alors qu'il est en baisse de plus de 12% sur un an.

    Je constate à nouveau que vous avez un regard biaisé sur la presse française. Je le regrette car par ailleurs vos notes sont intéressantes.

    En ce qui concerne la nouvelle formule du Figaro, rendez vous dans un an.

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  2. Je regrette que vous pensiez que j'ai un regard biaisé sur la presse française. Si c'est le cas, croyez que c'est bien involontairement.

    Je souhaite franchement que la formule du Figaro fonctionne. Je n'y crois pas. Voilà tout. Pas par biais… mais par expérience et analyse.

    Si dans un an tout va mieux pour le Figaro, je dirai bravo et j'essayerai d'en comprendre le succès. Je me trompe tous les jours. Je peux me tromper ici. Je n'ai pas la science infuse.

    Je n'ai, en effet, pas commenté la formule du Monde. J'ai expliqué ici que j'avais un devoir de réserve ayant participé, sur une partie, à cette refonte.

    Et, non mes sources ne sont pas le Monde. RDV donc dans un an, en souhaitant que je me trompe… tout comme mes sources.

    Et qu'on soit clair, je n'ai d'intérêts dans aucun journal français.

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