Proposition n°6 par Narvic
Au délà de l'argument de crédibilité (il faut que "ça" y soit), on peut mettre en avant, à mon avis, trois arguments de nature différente:
- ne pas forcer le lecteur à acheter un second journal (quotidien d'information nationale et internationale), s'il n'éprouve pas un besoin d'informations approfondies sur ces questions, mais qu'il s'y intéresse tout de même. D'où l'intérêt de lui présenter un "diggest", qui va tout de même un peu plus loin que le journal télévisé de la veille ou le flash radio du matin (l'info accompagnée de quelques "mises en perspective": reportage, interview, chronologie, rappel historique, etc. L'AFP fournit habituellement ce genre de matériel.).
- permettre au lecteur une comparaison de ligne éditoriale entre son journal de PQR et ses autres sources d'informations. Par expérience, je crois que le traitement des infos nationales et internationales contribue grandement à l'image de la ligne éditoriale que se forgent les lecteurs d'un journal de PQR (une très large part du courrier des lecteurs est d'ailleurs consacrée à ces questions, même en PQR). D'où l'intérêt de "soigner" leur traitement. Au delà de l'argument de crédibilité, les infos nationales et internationales jouent un rôle de vitrine.
- enfin, même si peu de quotidiens de PQR s'engagent réellement dans cette voie, un traitement profondément rénové de ces infos, dans une perspective spécifique de la PQR me parraît possible: traiter du national et de l'international "sous l'angle" régional.
On peut mobiliser, ce qui n'est fait qu'occasionnellement, des ressources régionales qui existent pour traiter ses questions: des experts résidant dans la zone de diffusion (universitaires par exemple), des acteurs (députés et sénateurs locaux, que l'on fait rarement intervenir sur les sujets internationaux dans la PQR, alors qu'ils ont une légitimité, et parfois même une compétence!, pour le faire), des témoins (touristes de retour de l'étranger, expatriés d'origine locale présents sur place, membres d'ONG sur place ou de retour, etc.).
C'est une manière de faire de "l'international de proximité", sans tomber dans le travers du micro-trottoir, qui prétend que toute personne arrêtée dans la rue peut délivrer une information ou un commentaire pertinents sur la situation au Darfour !
Cette approche présente sûrement des difficultés pour la PQR:
- elle demande un grand décloisonnement des rédactions, ce qui s'avère toujours très difficile à opérer (et la PQR n'en est pas encore au décloisonnement "bimédia" !).
- elle remet en cause la position du management, qui voit se développer son rôle de coordination et d'animation permanent sur l'ensemble des rédactions et des contenus du journal (de l'international jusqu'au local). Et c'est beaucoup demander à un management de la PQR, qui est bien souvent "fatigué" et très peu au fait des questions nationales et internationales.
Bref, c'est une voie difficile, mais elle me semble intéressante.
Un mot sur moi tout de même: ancien journaliste, chargé durant quelques années du traitement des pages France et Monde dans un quotidien PQR français, aujourd'hui passé du papier à internet...
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