Mar 22, 2007

Il y a bien longtemps que la PQR française fait dans le "journalisme citoyen"

Les esprits s'échauffent légérement sur l'excellent blog de Francis Pisaniil revient sur la notion de journalisme citoyen. Notion, dont vous savez, je ne suis pas un grand fan. Non parce qu'elle heurte ma sensibilité de journaliste. Non pas parce que je suis contre l'idée de média ouvert. Bien au contraire, j'en suis l'un des grands défenseurs. Mais, tout simplement, parce que je la pense fausse.

"C’est gonflant cette histoire de “journalisme citoyen” ! Arrêtez un peu avec ça", s'énerve Jean-Claude Cordier que l'on sent un peu sur la défensive. Et qui ajoute, à juste titre : "Un journaliste, ce n’est pas un témoin. Il ne suffit pas d’assister à un événement et de le photographier, de le filmer ou de le raconter, pour devenir un journaliste." Idée que reprend Nicolas, dans son commentaire : "Et être journaliste ce n’est pas juste “faire un journa”l (ou un blog). C’est analyser, décortiquer, replacer dans un contexte, expliquer, mettre en balance, comprendre etc… Ce n’est pas seulement commenter ce qu’on voit à sa fenêtre en prenant une photo crapoteuse qu’on met sur son bloc ou sur YouTube."

Voici le commentaire que j'ai laissé à mon tour :

La presse quotidienne régionale française utilise ce qu’on appelle aujourd’hui “du journalisme citoyen” (à tord où à raison, je vous laisse trancher) depuis des années. Leur nom : les correspondants de presse. La différence, c’est qu’aujourd’hui tout le monde peut être, en théorie, un correspondant de presse. On peut le voir comme une menace. Ou, au contraire, on peut le voir comme un atout. Perso, je suis plutôt dans la seconde logique. Les correspondants, c’est un avantage de la presse régionale française. Et, ce n’est en rien, une menace pour les journalistes et le journalisme. La PQR a su organiser ces réseaux. Il va sans dire que le réseau s’agrandit. À nous de nous poser les bonnes questions, et nous trouverons sans doute et je l’espère les bonnes réponses à : comment intégrer, utiliser, organiser toute cette bonne volonté, cette connaissance et cette intelligence collective qui, soudain, est à notre disposition (dans des conditions à déterminer), nous journalistes.

Alors, sans doute que l’expression, “journaliste-citoyen”, ne correspond pas à la réalité. Le qualificatif de "correspondant de presse" me va très bien.

Il est en tout cas important de remettre dans son contexte l’expression “journaliste-citoyen”. Elle nous vient des USA. Un pays où les correspondants de presse amateurs n’existent pas. D’où cette enthousiasme qui s’est développé autour de l’idée d’avoir des citoyens ordinaires qui puissent participer aux médias. Sur ce point, la France, avec la PQR, possède une longueur d’avance. La presse étrangère ferait bien de venir faire un tour du côté de chez nous. Il y a beaucoup à apprendre de ses réseaux. Dans le même temps, nous devrions, nous journalistes français, être les derniers à avoir peur de cette idée participative dans les médias.

Quoi qu'il en soit, la notion de participation est une des clés d'un média en ligne. Fermer la porte à cette participation, c'est condamner sa marque à une mort certaine. Pour faire une analogie, ce serait comme posséder un téléphone où il serait possible de parler mais où on ne pourrait pas entendre les réponses de son interlocuteur.

Internet ce n'est pas seulement une histoire de contenu. C'est une zone, un espace de dialogue. C'est une alchimie à trouver entre le contenu, la participation, la mise en place d'espace pour des tribus (si on n'aime pas le mot communauté), la fourniture d'outils pratiques pour le lecteur comme l'annonceur, comme d'outils de création, etc. C'est une alchimie où le journalisme de qualité a plus que jamais sa place et sa nécessité. Mais un journalisme à l'écoute, un journalisme ouvert, un journalisme débarrassé de son côté supérieur.

13 comments:

  1. Anonymous4:06 AM

    Vous avez raison, le débat devient passionnant. Ne pensez-vous pas cependant qu'on pourrait le clarifier ? Et montrer que derrière le vocable de journalisme citoyen se cache trois phénomènes différents :
    1. Le sourcing de l'information brute (Cf.Le téléphone Rouge d'Europe1)par des "citoyens ordinaires" qu'internet démultiplie ;
    2. La production de l'information par des citoyens sans doute "moins ordinaires" qui disposent de compétences ou de temps pour produire des contenus de qualité. C'est le cas sur Agoravox ou les commentaires de blogs.
    3. La diffusion de l'information par de véritables experts profitant de l'incroyable baisse des coûts d'édition offerte par le net : journalistes, parfois tricards dans les rédactions institutionnelles (John Paul Lepers, par exemple); consultants qui avait déjà une large pratique de l'écriture...
    Je dois vous dire que pour ma part, je ne suis sensible qu'aux dimensions 1 et 2, car devant la home d'Agoravox, je suis saisi de vertige. Trop d'infos et surtout de producteurs que je ne connais pas. Pour moi, un bon producteur d'info est une marque : il rassure sans que l'on ait besoin de consommer. La véritable différence est qu'aujourd'hui des personnes peuvent devenir des marques, pas seulement des médias.

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  2. il n'y a pas qu'en France que le journalisme-citoyen se développe. Wired vient de lancer le sien, du "pro-am journalism" appelé Assignment Zero (http://www.wired.com/news/culture/media/0,72970-0.html?tw=rss.index)

    Quant à la distinction sur le sens même du mot, et le "correspondant de presse", cela revient à dire que la source d'une info devient son producteur. Je crois savoir que les journaux américains ont dans leur staff des vérificateurs d'information, quand bien même ce sont des journalistes professionnels qui rédigent les articles.
    Si Internet a raccourci la chaine du producteur au consommateur, il y aura toujours besoin de vérification et d'éditorialisation de cette information. Après, que la disponibilité des outils et des techniques rendent plus faciles des vocations, je ne peux que m'en réjouir...

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  3. Anonymous8:12 AM

    Petit complément d'info : le réseau des correspondants locaux est un particularité historique de la PQR. Ils sont 25.000 et ce réseau à mailles très fines est animé par les journalistes. La relation qui existe entre le journaliste et son réseau est basée sur la confiance au même titre que la relation avec le lecteur.

    Ce qui change, c'est la capacité qui est donnée à "n'importe qui" de proposer des solutions techniques de remonté d'info, mais l'erreur est de croire que l'info seule à de la valeur, la vérification est, entre autres, ce qui fait la différence, et c'est cette garantie qui change la donne...

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  4. Anonymous10:44 AM

    Je suis d'accord en effet avec ce qui est dit plus haut. Une seule chose me pose problème : le statut de CLP. Peu ou pas formés (à l'exception des élèves d'école de journalisme qui viennent essuyer leurs premiers plâtres) ils sot incapables d'ajouter un brin d'analyse pour mettre en perspective les traditionnels rangs d'oignons (je ne leur jette pas la pierre). Ces "petites mains de la presse" sont à mon sens exploitées par les rédactions qui trouvent le moyen de remplir leurs colones à moindre frais. Classés comme travailleurs indépendants, très peu sont au courant des comptes qu'ils doivent à l'URSAAF lesquels emputeront de la moitié les quelques euros qu'ils reçoivent pour un texte et une photo. C'est une activité d'appoint, on est d'accord.
    Le rapport journaliste/CLP varie de 1/5 mais tourne souvent autour de 1/10. C'est très confortable, pourquoi alors cracher un peu plus au bassinet pour embaucher de nouveaux journalistes et permettre au journal de gagner en qualité. C'est un peu ce qui me frappe avec la PQR : le confinement dans une relative médiocrité. J'ai toujours l'impression, en lisant un canard de PQR, qu'il est moins bon qu'il y a 30 ans en arrière. Et pourtant, je ne suis pas aussi vieille pour etre à ce point nostalgique.

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  5. @Erik : assez d'accord sur les trois catégories et sur le fait que des personnes peuvent devenir des marques... média.

    @Julien : L'intérêt du projet Assignment Zero (auquel j'ai modestement participé) c'est qu'il s'agit d'une tentative de journalisme collectif. On parle, aux USA, de crowd sourcing. Jay Rosen, son initateur, croit en l'idée d'intelligence collective (moi aussi) et que plusieurs cerveaux sont plus efficace dans l'investigation qu'un seul. J'attends impatiemment de voir le résultat.
    D'accord avec vous pour dire qu'il y aura toujours besoin de gend pour vérifier l'info. Mais est-ce que les journalistes sont le mieux qualifier pour le faire ? Est-ce que l'on peut améliorer le système ? Lisez mon post sur le papier à propos d'Apple TV dans Business Week, il montre bien que les journalistes peuvent se tromper et que le lecteur peut apporter son savoir pour améliorer le papier.

    @Jean-François : Merci pour les précisions. Et d'accord pour dire que l'une des valeurs ajoutées des journaux c'est la vérification de l'info. Raison de plus pour ouvrir les portes du dialogue aux lecteurs. Ils permettront de mieux vérifier l'information, surtout dans les domaines spécialisés où les journaux n'ont pas beaucoup de moyens. Reste à trouver le système d'organisation. Pas une mince affaire.

    @Caroline : Formons donc ceux de nos consommateurs qui veulent participer au média. La BBC le fait bien. En ce qui concerne le statut du CPL, on rentre là dans un débat qui va bien au-delà. C'est le code du travail français qui doit être réformé afin de s'adapter aux nouvelles réalités... mais là je sors de mon rôle et de celui de ce blog.

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  6. Anonymous3:29 PM

    Bonjour a tous,

    Commentaires très pertinents dans l'ensemble. Il y juste un point qu'il est important de soulever, c'est celui sur lequel on passe souvent un peu vite, celui de la contextualisation. Très souvent, les journalistes ont une spécialité ou un sujet qu'ils suivent quotidiennement, et ce souvent pendant plusieurs années, que ce soit la politique, la santé, etc.
    Ce suivi, lié à son métier, permet d'une part de replacer les évènements dans une histoire, mais aussi d'avoir avec la connaissance acquise, un recul critique sur l'info, du moins sur certains types d'infos (hors infos génés). Si aujourd'hui un journaliste garde une spécificité face aux experts, citoyens et autre gourou, c'est sans doute celle-là.
    Que chacun apporte ses corrections en cas d'erreur, informations en plus, c'est un réel progrès, mais juste parce que demultiplié exponentiellement par le réseau. In fine la révolution n'est pas aussi radicale car effectivement les localiers sont une vieille tradition, l'appel aux experts chose courante, l'interview du lambda un classique...
    Sans évoquer, toujours en termes de progrès la confusion entre profusion et information, opinions et informations, désinformation et informations. Sans doute faut-il aussi arrêter de dire que tout un chacun peut être journaliste. Ponctuellement, chacun peut participer, enrichir et informer, mais la pratique de ce métier est quotidienne, dure des années pour les plus chanceux et qui plus est est rémunérée.
    Poster une vidéo sur Youtube ne transforme pas forcément son auteur en Spielberg ou Godard, comme tenir un journal sur le web en Balzac ou Yourcenar.
    Profiter de l'interactivité et de nouveaux outils pour participer et enrichir est une belle idée sur le principe. Que l'info soit récupérée aussi, quoique, et c'est un aparté, il est intéressant de voir qui récupère les infos parues sur le net dans le cadre des élections présidentielles (les 35H de Ségolène, le clip Duhamel etc.). En tout cas, après analyse, cela demande sans doute un instant de réflexion :-) En tout cas, ce sont les médias classiques, qui, pour l'instant, les médiatisent...
    Sinon excellent blog, vraiment.
    Keep on

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  7. Sincèrement, elle vient d'où cette affirmation abracadabrante ? Quel lien y-a-t-il entre un correspondant de presse et la participation ? Visiblement, ça ne choque personne ? Pour ma part je ne vois absolument pas le lien. Les correspondants de presse sont des gens mandatés, mal payés pour faire un travail non reconnu - dès qu'il y a un évènement important, ils sont blackboulés par les "journalistes" officiels -, extrêmement mal considérés, pas formés, extrêmement rarement accompagnés... Quant à la participation qu'ils représenteraient, ils sont souvent la voix de leur maître, véritables potentats locaux de l'information officielle... Il ne sont en rien les relais d'une information plurielle ou citoyenne. Au contraire. Ces petites mains de la presse, s'ils font l'actualité quotidienne, la quantité, ne font certainement pas la qualité. Tout le contraire de l'information citoyenne qui s'exprime dans les commentaires des blogs locaux par exemple, où de simples citoyens prennent la parole pour dire des vérités qu'on n'entend pas ailleurs. Bref, je ne comprends pas la relation entre ces "médiateurs" qui ont souvent tendance à faire de la rétention, et la "participation".

    Oui oui, je sais j'exagère un peu pour faire réagir, ils sont souvent éminemment sympas, les correspondants de presse. Mais tout de même... Je crois qu'on est là très très loin du "journalisme citoyen" avec tous les guillemets qu'on peut mettre à ce terme.

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  8. Anonymous9:04 AM

    Hubert, penses-tu sincérement que de« simples citoyens» prennent nécessairement «la parole pour dire des vérités qu'on n'entend pas ailleurs» ? Ne crois-tu pas que cette affirmation confine au «populisme 2.0» (Cf. Thierry crouzet et son 5ème pouvor) qui égalise vérité et citoyen ? Vaut-il mieux relayer les révisionnistes d'espèces variées (le 11 sptembre n'a pas eu lieu...) que des potentats locaux ? En fait peut importe la source dès lorsqu'on dispose de processus de validation...

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  9. Erik, tu as raison. Je ne veux surtout pas qu'on croit une seconde que les blogs locaux reflètent l'expression de la population. Ils ne reflètent que l'expression d'une frange de la population composée de commentateurs impénitents et de militants.

    Mais ce n'est pas cet avis là qui est important. Ils ne sont que des animateurs, que des catalyseurs, que des "journalistes-animateurs"... Malgré tout, ce qui continue à me surprendre, à Puteaux, à Rouen, à Grenoble, comme à Romans, c'est que parfois, au détour des commentaires, on entend des choses qu'on ne lit pas ailleurs. Des choses qui finissent même parfois par avoir un impact. Et qui ne sont pas forcément dites par ces mêmes agitateurs. Des paroles de "citoyens" qui disent à leurs élus qu'ils ne sont pas venus depuis longtemps dans leur quartier contrairement à ce qu'ils racontent ; qui défendent la parole des uns ou des autres, même si elle n'est pas de leur avis ; qui finissent par faire se redéplacer l'élu en question... C'est cette voix là qui est précieuse, c'est cette action là qui est étonnante. Les alterlocalistes n'en sont que les révélateurs. C'est tout.

    Mais tu as raison, je ne voudrais surtout pas égaliser vérité et citoyen, mais seulement remettre en question cette idée, un peu facile, de nous faire croire que le correspondant de presse est un "Journaliste Citoyen" (avec des majuscules). Alors qu'il y a d'un côté des Journalistes - et les animateurs locaux font ce travail de médiation et d'animation - et de l'autre des citoyens, qui on le sait, participent peu, mais parfois, permettent de mettre à jour de véritables pépites sur ce que des gens pensent de la ville où ils vivent.

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  10. @ Hubert
    Si je dis que la PQR fait du "journalisme citoyen" depuis longtemps, c'est parce qu'elle utilise les services de non-professionnels (j'aime bien la classification d'EriK) pour produire de l'information. Je ne juge pas de la qualité de ce qui remonte, qui est inégale, je parle du principe, du système, de l'association : journaliste professionnel + non pro participant à la collecte de l'info.
    Aujourd'hui ce que certains appellent le "journalisme citoyen" participe plus de l'opinion que du journalisme. Certains font de l'analyse (et de qualité), là on se rapproche déjà plus du journalisme… très peu font de la collecte d'info. Mais le phénomène existe.
    Il va être très intéressant de voir le résultat de l'expérience de Jay Rosen, Newassignment (à la quelle j'ai participée), avec Wired magazine.

    ici
    http://zero.newassignment.net/

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  11. Julien avait aussi parlé plus haut de Assignment zéro

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  12. Anonymous4:30 PM

    Intéressante discussion. Cela fait maintenant quelques semaines que je m'interroge sur ce fameux "journalisme citoyen", ce qu'il va changer pour notre profession.
    Je pense comme Jeff que le terme est très mal choisi. Je vois très rarement des journalistes (au terme où je l'entends) s'exprimer sur ce type de sites. A moins bien sûr que l'on estime qu'un journaliste n'est rien d'autre qu'un passeur de plats, auquel cas chaque internaute qui poste un commentaire sur un blog pourrait se revendiquer comme tel...
    Sans vouloir être cynique (enfin, un peu quand même), les journalistes resteront des journalistes, ne serait-ce que parce qu'ils sont rétribués. Notre activité prend du temps. Un temps qu'aucun "journaliste-citoyen" ne voudrait investir pour quelque chose qui lui semblera insensé (une conférence de presse) ou hors de portée. Je pense ici au journalisme d'investigation qui prend beaucoup de temps et demande tout de même une certaine maîtrise, un réseau, etc; bref, toute une variété de compétences qui ne s'acquièrent pas en se disant un beau matin: "Tiens, et si je devenais journaliste-citoyen". Ceci-dit, pour ne pas avoir l'air d'un grincheux, je me réjouis beaucoup de l'émergence du phénomène. A mon avis, il sera très utile pour faire remonter l'information à la surface, la matière brute que nous, "journalistes-véritables" (j'espère que vous appréciez l'usage des guillemets) transformerons dans le but de la peser, de lui donner un sens, de la mettre en perspective.

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  13. Anonymous4:31 PM

    Intéressante discussion. Cela fait maintenant quelques semaines que je m'interroge sur ce fameux "journalisme citoyen", ce qu'il va changer pour notre profession.
    Je pense comme Jeff que le terme est très mal choisi. Je vois très rarement des journalistes (au terme où je l'entends) s'exprimer sur ce type de sites. A moins bien sûr que l'on estime qu'un journaliste n'est rien d'autre qu'un passeur de plats, auquel cas chaque internaute qui poste un commentaire sur un blog pourrait se revendiquer comme tel...
    Sans vouloir être cynique (enfin, un peu quand même), les journalistes resteront des journalistes, ne serait-ce que parce qu'ils sont rétribués. Notre activité prend du temps. Un temps qu'aucun "journaliste-citoyen" ne voudrait investir pour quelque chose qui lui semblera insensé (une conférence de presse) ou hors de portée. Je pense ici au journalisme d'investigation qui prend beaucoup de temps et demande tout de même une certaine maîtrise, un réseau, etc; bref, toute une variété de compétences qui ne s'acquièrent pas en se disant un beau matin: "Tiens, et si je devenais journaliste-citoyen". Ceci-dit, pour ne pas avoir l'air d'un grincheux, je me réjouis beaucoup de l'émergence du phénomène. A mon avis, il sera très utile pour faire remonter l'information à la surface, la matière brute que nous, "journalistes-véritables" (j'espère que vous appréciez l'usage des guillemets) transformerons dans le but de la peser, de lui donner un sens, de la mettre en perspective.

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