Jun 8, 2005

Les journaux menacés dans leur rôle d'intermédiaire

"Les lecteurs veulent plus d'options et d'opinions, sur des enjeux beaucoup mieux définis. Si nous (les journaux) ne leur donnons pas la possibilité d'approfondir des sujets comme la santé, la scolarité des enfants, la sécurité, les finances personnelles ou les loisirs, Google le fera. Si nous n'offrons pas la plus grande variété de voitures à acheter et les outils pour choisir la voiture idéale, on se passera de nous." explique Jim Chilsholm dans son article "Newspaper as middleman: avoiding disintermediation".

De plus en plus d'annonceurs sont en train de se passer des journaux. Ils prennent en main leur propre communication. Et parlent directement au consommateur, utilisant le web. C'est le cas, par exemple, des agents immobiliers, de l'industrie du tourisme, des offres d'emplois, etc. "Acheteurs" et "vendeurs" se contactent directement, évitant les intermédiaires. Car les intermédiaires coûtent chers… inutilement aujourd'hui. Et le journal en est un.

Je rappelle, que la part de marché publicitaire détenue par les journaux a chuté de 30% en 2004, d'après le dernier rapport de la WAN (World Association of Newspapers).

Les dernières victimes de cette tendance, ce sont les entreprises de télécoms. Des services de VOIP (téléphone sur internet) comme skype.com encouragent les consommateurs à se passer de leur téléphone traditionnel. Et ça marche! Et, je vous assure que vous divisez la note de téléphone par au moins 10. Je suis un utilisateur de la première heure et mon entreprise fonctionne essentiellement avec skype.

Pour Jim les journaux n'ont pas d'autres choix que de repenser leur rôle tant sur le plan journalistique, que sur celui de véhicule publicitaire. Et de dire: "Dans le cas du journalisme, nous avons besoin de redéfinir quel est le service que nous proposons à nos lecteurs. Notre rôle de chien de garde et de révélateur de la vérité sera toujours un rôle central. Mais nous devons accepter qu'il y a un intérêt grandissant à lire le point de vue des bloggers et autres contributeurs, même s'ils n'ont pas eu la moindre journée de formation journalistique. (…) Concernant la publicité, nous devons avoir en tête que l'étalon d'or ne sera plus le nombre, la taille, la fréquence ou le prix de la pub, mais le nombre de transactions que nous aurons générées."

Et de conclure que le journalisme et la publicité sont toujours en vie et bien en vie. Mais, la tendance ne se retournera pas. Les journaux n'ont pas d'autres choix que de se remettre en question et de s'adapter à la nouvelle économie.

1 comment:

  1. C'est vrai que beaucoup de mes interventions s'adressent aux rédacteurs en chef et aux éditeurs.

    Mais, côté idées, j'essaye de proposer des idées simples que ne coûtent rien de plus à une rédaction, qui ne demandent pas d'embauches supplémentaires… juste une volonté éditoriale et, dans certain cas, un déplacement de ressource humaine.

    Il en va de même pour les idées marketings ou publicitaires. Des idées simples, applicables aussi par des petites structures.

    Et c'est vrai, je ne parle pas qu'aux journalistes. Tout simplement parce qu'un journal c'est une équipe -- en théorie en tout cas. Une équipe qui devrait pousser dans le même sens au lieu de penser que la pub est l'ennemie de la rédaction et vice-versa.

    Mais, ne nous le cachons pas, en général les journaux sont dans le business de la publicité avec autour du journalisme. D'ailleurs, le revenu publicitaire est supérieur à celui des ventes.

    Le comprendre ce n'est pas "se vendre à la pub". C'est juste faire face à la réalité.

    Et ne l'oublions pas, la pub ça représente un très gros pourcentage des salaires des journalistes. La majorité en général.

    Sans pub, difficile de faire un journal. Sans journalistes… on fait quand même des media. Regardez Google!

    Et les journalistes ne décident pas. Le consommateur a le pouvoir. Que ça nous plaise ou non.

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