L'information est un produit comme un autre. Peut-être pas pour les journalistes. Mais, pour les consommateurs, il s'agit bien d'accomplir un acte d'achat… ou pas. Vais-je dépenser de l'argent pour savoir telle ou telle chose? Ai-je le budget? Est-ce indispensable de savoir? Ai-je besoin d'acheter ou puis-je trouver ça gratuitement?
En gros, j'achète ce qui a une plus-value pour moi et que je ne trouve pas gratuitement ailleurs. Et, moi consommateur, JE DÉCIDE de ce que je considère comme une plus-value, comme un bon investissement.
Hors, les informations généralistes sont aujourd'hui accessibles gratuitement via internet, la télé, la radio et la presse écrite gratuite. Quelle est la différence entre la dépêche d'AP publiée par le quotidien locale et la dépêche d'AP publiée gratuitement sur le net? Quelle est la valeur ajoutée qu'a donnée le quotidien. Aucune. Donc pourquoi acheter? Parce que je n'ai pas internet et par ce que je n'aime pas lire à l'écran sont les deux seules raisons qui me viennent à l'idée.
Pourquoi la presse locale est-elle encore remplie de pages de news que tout le monde peut trouver ailleurs gratuitement? Pourquoi a-t-on des journalistes dont le métier est de réécrire les dépêches d'AP, AFP , Reuters… Pourquoi dépense-t-on de l'encre, du papier, de l'énergie en distribution quand tout ça est déjà dehors, bien avant la publication du journal et dans un volume beaucoup plus important qu'un journal papier ne pourra jamais offrir?
Pourquoi cette argent, ces équipes, ces efforts ne se concentrent pas sur rendre le journal unique, former les équipes à cette exercice permanent et investir dans les technologies nécessaires à la diffusion de ce service unique sur de nouveaux formats?
Les causes sont bien entendu multiples. Elles viennent des patrons de presse, comme des journalistes et des annonceurs. Mais, on peut les résumer à deux: IGNORANCE et PRÉJUGÉS.
La diffusion électronique de l'information a tout changé. La gratuité a augmenté. Le choix pour le consommateur n'a jamais été aussi grand -- tout le monde est entrain de devenir quotidien. Et, la technologie permet aujourd'hui de personnaliser l'information à l'extrême. Et cette technologie est de plus en plus accessible. Qui plus est, tout le monde peut jouer aujourd'hui les journalistes et publier quasi gratuitement du contenu. On peut s'en réjouir ou pas. Là n'est pas la question. La machine est en marche. Elle ne s'arrêtera pas.
Les questions auxquelles un media doit répondre sont, d'après moi, les suivantes:
1- Quelle est ma mission?
2- En quoi mon contenu est-il unique?
3- De quelle équipe ai-je besoin pour faire ce contenu, le diffuser, le promouvoir et le vendre?
4- Comment puis-je attirer les talents indispensables pour faire face à ce défis?
5- Dans quelles formations dois-je investir pour rendre mon équipe multi-plateforme et up to date?
6- Dans quelle technologie dois-je investir pour avoir:
- une distribution multi-plateforme de mon contenu?
- un outil qui me permette une personnalisation de l'information?
- un outil qui aide les publicitaires à toucher la bonne audience et éviter d'ennuyer celle qui n'est pas concernée par le message publicitaire?
7- Comment puis-je créer -- puis qualifier en permanence -- la base de données de mes consommateurs?
8- Qui va payer pour ce contenu? Et combien?
L'intérêt du public, n'est-ce pas de lui fournir l'information dont il a besoin, sous la forme la plus accessible, quand il en a besoin et pour un prix qu'il est prêt à payer?
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