Je sors du champs des media car je tombe sur une histoire incroyable: une jeune américaine de l'Etat du New Jersey a vendu son corps aux enchères sur ebay comme espace publicitaire. Pour $ 11,300, si j'en crois la page de ses enchères.
Photos à l'appui, elle donne le détaille de ses mensurations et son emploi du temps. Je découvre, aussi sur sa page, qu'un type du Nebraska aurait lui vendu son front pour $ 37,000. Et moi qui fais de la pub gratuite avec mes tee-shirts aux couleurs des marques !!!
Qu'est-ce que ça vous inspire?
Je publie un texte qui m'a été envoyé par email par Denis Lord, son auteur -- (Publié à www.kaosmag.com, 1999)
ReplyDeleteQuand la pub commencera vraiment
En septembre, le dramaturge et metteur en scène québécois Wajdi Mouawad s'en est pris aux cartons de commanditaires qui encombrent la scène du Théâtre du Nouveau Monde. Environ deux semaines plus tard, ce sont les étudiants, professeurs et employés de soutien de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) qui s'élevaient contre les compromis nés de la pub. En effet, Coca-Cola s'était entendu avec l'UQAM : en échange de 5.4$ millions qui seront versés en dix ans, le géant de la liqueur douce aura l'exclusivité du marché uqamien.
Ces bonnes gens trouvent qu'il y a de la pub partout, qu'il y en a trop. C'est vrai que, quand on écoute le hockey par exemple, il y a des pubs pendant les arrêts de jeu. Il y a des pubs PENDANT le jeu, sur les joueurs, les bandes. On raconte que l'an prochain, il y aura des pubs dans les filets. Et on pourrait parler des autres disciplines sportives, de la culture et du reste.
Trop de pub? Cette perception me semble très subjective. Soyons pragmatiques : la vie, c'est le commerce et la pub est son étendard, sinon son sang. À mon sens, nous en sommes encore dans ce domaine comme la cartographie à l'époque de Vasco de Gama : tout reste à faire! Nos petits génies de la pub sont en réalité des timorés indolents, obtus et sans envergure.
Voyons les choses en face : les compagnies sont prêtes à commanditer n'importe quoi; en cette époque où elles se sucrent sur notre dos et réalisent des profits astronomiques, il faut en profiter au maximum pour améliorer notre qualité de vie.
Premièrement, des prothèses mammaires pour toutes les filles. En échange, sur leurs seins, elles se font tatouer le nom de leur chirurgien.
Ensuite, le problème de la malnutrition dans les écoles publiques : vous demandez à faire changer légalement le nom de votre enfant pour Yoplait, Doritos, Uncle Ben, Quart de livre ou Aloyau et en échange, la compagnie nourrit votre mioche à l'oeil jusqu'à son doctorat. Quel bon placement pour ces corporations si votre fils devient un politicien, un astronaute ou un Hell's Angel! Vous avez des triplets? Baptisez-les Cric, Crac et Croc et récoltez un max de blé!
On menace de privatiser le domaine de la santé. Je propose de ne le faire qu'à moitié. Exemple : Caramilk Talbot a un sérieux problème de glaucome. On l'opère aux yeux GRATUITEMENT! En contrepartie, grâce à une puce connectée à son cerveau, à toutes les dix secondes, il voit dans sa tête une bande-annonce de Panasonic.
Par ailleurs, je crois sincèrement que le domaine de la pub doit entrer dans une nouvelle dimension. Le soleil est au-dessus de nos yeux depuis des centaines de milliers d'années et on tarde encore à investir ce site de premier choix qui rejoint l'ensemble de l'humanité, sans parler des consommateurs extraterrestres? Scandale! Il n'en coûterait que quelques millions pour y peindre une annonce de souliers ou d'ampoules et cela créerait beaucoup d'emplois. Dans des dimensions plus modestes, il faut également prendre conscience du nombre toujours croissant de gens qui prennent l'avion, se servir des nuages et, pourquoi pas, utiliser la technique transgénique pour façonner les champs à la semblance d'annonces de Nike ou de maxi-serviettes Stayfree!
Et que dire des espaces publics! Dans les parcs, quand une personne s'assoit sur un banc, cela pourrait déclencher une cellule photoélectrique et faire entendre un message sonore du style « L'amour ça se protège » ou « Elles sont plus fraîches parce que plus de gens en mangent et plus de gens en mangent parce qu'elles sont plus fraîches! »
Mais plus que tout, grâce à la commandite, la pub, appelez cela comme vous voulez, nous allons enfin pouvoir réaliser notre plus grand rêve : l'indépendance du Québec!!! Notre nouveau pays s'appelera Hydro-Québec et chaque ville recevra un nom de compagnie : Montréal deviendra Molson (c'est presque déjà fait), Québec Daishowa, Jonquières Alcan, etc. Les samedis d'été à Daishowa, les Daishowiens iront pique-niquer sur les plaines de General Motors. Heureux, riches et libres, ils regarderont défiler les bateaux sur le fleuve Saint-Bell, ils prendront parfois la traverse pour aller à Levi's.
La pub nous rendra souverains. J'entends déjà Okoumé, France D'amour et Paul Piché chanter ensemble notre futur hymne national à la Saint-Jean Baptiste : «Molson salue les vrais!»
Denis Lord
Ah mais là, ça me permet d'embarquer.
ReplyDeleteParce que je ne suis pas d'accord, mais pas du touté
On me trouvera dinosaure si on veut, bourgeois, dépassé, témoin d'un autre époque, mais la vie, c'est pas le commerce. C'est pas l'économie, c'est pas le fric.
Bien sûr (malheureusement) faut gagner son sel pour payer son loyer, etc. Mais vivre pour l'argent, pour le commerce?
La vie, c'est ici (ou ailleurs) dans mon domaine des Laurentides, sur le bord d'un lac, dans une propriété où plus d'un mille (1,6 kilomètre) de bord de l'eau (et tout aussi profond) n'est pas développé, pas vendu, pas de maison, etc. Et une seule maison de l'autre côté (celle que j'habite et où les Vennat sont établis depuis 5 générations et maintenant 92 ans...)
Sur le bord d'un lac non pollué, où nous tâchons de vivre ma femme, mes enfants (qui sont venus passer la fin de semaine de trois jours, congé férié aujourd'hui (lundi le 23 mai) au Canada.
La vie c'est le plein air non pollué, le canot, le ski et la raquette (ou le patin) l'hiver, le vélo et la natation l'hiver (pas le VTT, le yacht qui pollue ou la météo).
La vie c'est le calme.
J'ai fait (je fais encore) du journalisme depuis 46 ans et de l'histoire presque à plein temps depuis une quinzaine d'années.
Ce qui m'oblige bien sûr à vivre en ville trop souvent (j'ai donc deux demeures, la "vraie", ici dans les Hautes-Laurentides, l'autre , l'officielle, sur l'île de MOntréal, où c'est (comme bien des gens) métro (en fait auto), boulot (trop de boulot même officiellement retraité mais ma femme, cadre à la Fédération des médecins omnipraticiens ne l'est pas, elle, ni moi non plus d'ailleurs puisque en juin (entre autres) je participe comme panelliste à un colloque d'histoire à l'Université Laval de deux jours à Québec et à un congrès de muséologues militaires au collège Algonquin d'Ottawa qui dure, lui, six jours. Et ainsi de suite jusqu'à la fin de 2005 (et fort probablement en 2006) en plus de siéger vendredi prochain au Conseil de presse du Québec et en moyenne tous les mois.
Mais ça, c'est pas la vie. C'est l'enfer... Pendant 45 ans j'ai couru. J'ai même travaillé 132 jours de suite sans congé en 1984 (3 mois et demi) 7 jours par semaine, comme chroniqueur politique. J'adorais cela. Mais c'était pas la vie.
Alors le commerce, la vie...
Et je déplore que sur ce blog comme ailleurs,on ne traite pas de la vraie question. Oui le journalisme va mal. Jusatement parce que maintenant, le journalisme n'est plus une mission.
Autrefois, les gens fondaient un journal pour informer, bien sûr, mais aussi pour former. Éduquer. Pour une cause.
La cause n'était pas toujours bonne: les gens de la Croix (quotidien parisien) prêchaient pour l'Église catholique; ceux de l'Humanité pour le communisme; d'autres pour le socialisme démocratique, la droite démocratique, et même il y a eu des journaux fascistes, pro-Vichy et j'en passe.
Mais ces journaux avaient leur raison d'être.
Plus récemment, des journalistes et des journaux québécois ne faisaient pas d ela partisanerie mais prêchaient des réformes. Ils n'étaient pas à la remorque des goûts des lecteurs, le grand dada de mon ami Mignon (ne vous sentez pas personnellement attaqué, cher Jeff, c'est rendu comme cela partout, même les partis politiques marchent par sondage): le marketing.
On ne sert plus de locomotive, on n'éduque plus. On donne au public ce qu'il veut. Et ce qu'il veut le public...
Moi quand je suis rentré dans le journalisme au Québec, les journalistes de ma gnération (et ceux plus vieux comme les André Laurendeau, les Jena-Louis Gagnon, les Claude Ryan, les Gérard Pelletier) se souciaient bien peu de plaire.
Les Québécois d'alors étaient catholiques pratiquants à pratiquement 100%. On leur a fait comprendre les dangers du cléricalisme. Aujourd'hui,la pratique religieuse ne dépasse guère les 10% et le Québec n'est plus une théocratie.
Quand je suis entré dna sle métier (en 1959), le `québec n'avait pas de ministère d el'Éducation (il date de 1964) et l'éducation supérieure (même collégiale, à plus forte raison universitaire) n'était accessible qu'aux riches (ou alors nos parents devaient se priver bien fort).
Idem pour la santé. L'assurance-hospitalisation n'existait guère, l'assurance-maladie non plus.
L'électricité était entre les mains de monopoles privés.
Et j'en passe. Les journalsites ont lutté pour que ça change et ça a réussi. Et savez-vous quoi? Les médias dans ce temps là (pas si lointain, je n'ai que 66 ans, c'est tout de même pas Mathusalem...) étaient lus, les journalsites (y compris ceux de la télévision) avaient une crédibilité (pas pour rien que René Lévesque est devenu premier ministre, Lise Payette ministre, Claude Ryan chef de l'opposition...)
Mainteant, le journalisme es tune business, on parle D,ENTREPRISES DE PRESSE. On procède par focus group, par marketing. On ne veut plus dans le fond informer et encore moins former (ou véritablementinfluencer). ON veut vendre des lecteurs aux annonceurs.
On veut distraire,intéresser. Pas informer.
Voilà pourquoi mon cher Lord, mon cher Mignon (qui ne répond pas souvent, malheureusement, aux réactions des messages qu'il place sur le web, ce qui me déçoit fort).
Le journalisme mon cher Lord, mon cher Mignon, ce n'est pas, ce ne doit pas être qu'une business. En fait, cela devrait l'être le moins possible.
Le `manquye de crédibilité des journalsites il vient de là: d'une mission (pour la plupart) autrefois, c'est rendu "une job"...
Et les quotidiens qui autrefois (en tout cas au Québec) appartenaient à des familles (fortunées certes, mais bon, y avait pas ou peu d'empire) appartiennent à des trusts, où bien souvent (exemple Power Corp, Hollinger de Conrad Black, etc,) le journalisme joue un bien petit rôle.
M'excuse, mais la vie, c'est pas ça.
La vie, c'est vivre (quel pléonasme!!! ) Avec le moins de contrainte possible. Y compris celle de la pub.
Pierre Vennat
P.S. Non je ne suis pas gragnola, je ne fume pas le pot (j'ai pour ainsi dire jamais fumé d'ailleurs), je ne vis pas dnas une commune (j'ai la même épouse depuis 43 ans), ne porte ni la barbe ni les cheveux longs et prend mon bain ou ma douche à tous les jours. Mais je crois qu'on peut vivre pour autre chose que le commerce et faire du fric. Et penser toujorus à augmenter ses profits ou à voir se sactions monter en bourse.
Savez-vous ce dont j'ai été le plus fier dans ma longue carrière?
Pas de mes articles, ni même de mes livres ou de mes apparitions à la télé.
C'est que mon métier m'ait permis d'être il y a quelques années, co-président de la Semaine nationale des personnes handicapées et une autre année de présider (sans salaire et avec tout simplement le remboursement de mon salaire de journqalisme, sans temps supplémentaire pour les journeés d'audience les samedis et dimanche) la Commission d'enquête sur la sitaution des personnes handicapées au Québec, de présider depuis trois ans la Semaine nationale des anciens combattqantqs du côté francophone, d'avoir avec ma femme milité sur un comité d'école, une commission municipale d'urbanisme, une association de propriétaires riverains, une organisation de visite et de soutien aux détenus et leurs familles, etc.
Je ne dis pas cela pour me péter les bretelles.
Je dis cela parce que les journaqlistes (majoritairement) aujourd'hui, ne veulent plus s'engager. Ne font plus de bénévolat. Ne rendent plus service (gratuitement) à leurs voisins, leurs parents. Supposment pour ne pas être en conflit d'intérêt. Supposément pour protéger leur crédibilité.
Oh ya? Parlez à vos voisins.Ils vous diront que une des raisons dela perte de prestige (et sans doute de tirage, de cote d'écoute) des médias, c'est qu'isl trouvent que les journalistes planent dans les nuages, en tout cas ne se mêlent polus aux gens ordinaires, ne rendent plusservice.
J'aimerais cela qu'on parle de cela sur Média Café. Parce que selon moi, on y trouverait une des raisons (sinon la raison principale) de la perte de prestige et de sjournalistes, et des médias.
Etre près du vrai monde, c'est pas de lancer des blogs ou publier des listes de crime (ce qui ne veut pas dire que ça ne doit pas être fiat). c'est de vivre avec le vrai monde, parler de leurs problèmes.
Pas jsute de faire une "job" pour un "employeur" qui rêve, lui, de fiare du fric avec son canard et de s'en servir comme véhicule publicitaire.
Voilà, m'excuse d'avoir été long. Mais Denis Lord (un homme que je respecte par ailleurs) a provoqué chez moi une montée de lait...
Pierre Vennat
Je reviens (décidément, l'idée que la publicité et le commerce cela puisse être la vie provoque chez moi des rugissements...)
ReplyDeleteOn parle beaucoup (beaucoup trop selon moi) d'INternet, de blog, de web sur ce site. A croire que la télé, les journaux, la radio, cela ne serait plus du journalisme et des sources d'information (ou qu'ils seraient en train de disparaître)...
On parle surtout de la disparition du papier... De son usage pour informer. Et de la publicité,les petites annonces, etc., qui se multiplieraient sur le web.
Vrai qu'ils se multiplient. Mais ce que je veux dénoncer ici, c'est le trop grand usage du papier par la publicité.
Je ne sais pas pour New York ou la région (où réside notre ami Mignon) et j'ignore où, au Québec, réside notre ami Denis Lord.
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Mais je sais que chez moi, dans l'arrondissement Outremont de la ville de Montréal, les PUBLI-SACS sont une vraie plaie.
Des commerces de plus en plus nombreux (surtout les épiceries) ne font plus confiance aux médias traditionnels. Difficile de publier tout un catalogue de "spéciaux de la semaine" à la télé ou à la radio. autrefois, onles publiait au moins comme encarts dnas les grands quotidiens.
Mais maintenantq ue les grands quotidiens voient leur tirage baisser, plusieurs marchés d'alimentation (d'autres commerces aussi) publient donc leurs spéciaux avec coupons prime permettant de bénéficier d'un prix de faveur pour qui découpe ou apporte la circulaire en question) dans des publi-sacs qu'on garroche (c'est le mot) à la porte de tous les logements, souvent sur le balcon extérieur, à la pluie, etc.
Énorme source de pollution, véritable plaie pour qui ne court pas les aubaines. Bénédiction pour les autres (surtout pour les gens à revenus modestes qui eux en profitent pour faire de véritables razzias. On voit des gens pauvres sortir avec une viingtaine de boites de consrve de ci ou de ca pendant qu'elels sont "en vente", etc.
Ce que je veux prouver?
a) que la publicité (et le commerce) qui sont la vie, sont aussi une plaie. Parce que vous avez beau ne pas vouloir ces publi-sacs, indiquer en grosses lettres sur votre perron: pas de circulaire ou attention chien méchant!, rien n,arrête les camelots (souvent des immigrants de fraiche date, payés au salaire minimum et dont c'est l'unique source de revenus que de distribuer ces tracts);
b) que malgré. tous les progrès que peut faire l'Internet, le web, les procédés modernes de publicité, c'est encore ce moyen publicitaire archaîque, sur papier et polluant (en tout cas tout sale car ces catalogues trainent ensuite tout partout dans les poubless) qui es tle plus utilisé (en tout cas à Montréal et plusieurs ville sdu Québec) par les publicitaires, eux qui, selon mon ami Lord représenteraient "la vie"...
Pierre Vennat