May 24, 2005

Perte de temps et d'argent dans les medias d'après Jeff Jarvis

C'est toujour formidable de trouver quelqu'un qui pose si bien les questions que vous auriez envie de poser. C'est ce qui m'arrive en ce moment avec Jeff Jarvis. Dans un texte du 23 mai, il fait une liste de ce qu'il pense être du temps et/ou de l'argent perdus pour les media. En voilà certains en bref et en vrac:

1- TV - Présentateur de news
"Is it still worth the money to have expensive anchors on TV? (…) They became so homogenized that they added no voice at all; they became background noise, Newsak. (…) I believe that the explosion of news will lead to a lessened dependence on high-priced faces."

2- Print - Critiques
"Does every newspaper across the country need its own movie critic? The movies are the same coast-to-coast. The information we need to decide whether to go is the same. (…) Why not plop in reviews by your funny neighbor who knows the good stuff? (…) Ditto sports columnists. Ditto political columnists. Get rid of the voices on high and get more voices from down on the ground and you'll improve the conversation and save money."

3- Publier et diffuser ce que tout le monde sait déjà
"We waste a fortune manhandling the same commodified news everybody already knows. (…) So does it still make sense to print those stock tables -- costing, say, $1 million a year in paper and ink -- when only a small portion of the audience still uses them?"

Comme dit Jeff Jarvis: "Join the conversation". Dites-nous ce que vous en pensez. Partageons nos expériences.

5 comments:

  1. Ça fait 46 ans que je fais du journlisme.
    Quand j'ai commencé, on baignait dans l'enthousiasme.
    Je dirais même qu'avec nuances, ça a existé (en tout cas chez nous au Québec) jusque dans les années 80. Bref pendant un bon 20 ans...
    Puis la déprime s'est installée, et depuis quelques années, depuis que les gros conglomérats se sont emparés des quotidiens peu à peu, (idem pour la radio et la télé), que les empires de presse sont là, les journalistes se sentent impuissants, blasés à réformer des médias dans lesquels ils sont devenus de moins en moins importants, bref de "simples fournisseurs de contenu", comme il y a des fournisseurs de papier (pour la presse écrite), d'encre, de films, de caméras, etc.
    L'information est devenu un simple "département" dans le journal, souvent (pour ne pas dire toujours) moins important que celui de la publicité, du marketing, etc.
    Et tout comme on achète le papier en gros, l'encre en gros, pour toute la chaîne (car de plus en plus de quotidiens appartiennent à des chaines), on achète le contenu en gros, d'où l'uniformisation de plus en plus. La même nouvelle importante à pratiquement tous les canaux de télévision, la diffusion de la même émission spéciale à la même heure, etc.
    Bon.
    Sauf qu'on sait tout cela.
    Je ne crois pas que l'on s'en sortira si on répète toujours les mêmes rengaines, qu'on s'autoflagelle, qu'on passe son temps à se répéter ce qui va mal.
    Y a tout de même des choses qui marchent bien dan sle journalisme, des initiatives intéressantes (par exemple, ces journaux (ou "pages" pour les enfants que vous avez créés Jeff ou que d'autres médias font).
    Des reportages bien faits, des séries, qui éclairent les gens sur de vrais problèmes.
    Par exsemple, (en tout cas à La Presse et dans les médias québécois), l'information internationale s'est de beaucoup amélioré.
    Il y a l'Internet. Mais il y a surtout qu'on envoie de plus en plus de gens sur le terrain.
    Moi je deviens blasé par des commentaires comme ce M. Jarvis.
    Qu'est-ce qu'il apporte de nouveau M. Jarvis? Rien. Il répète ce que l'on sait déjà.
    Critiquer c'est facile. Ce qu'il faut c'est des solutions.
    Et pour donner l'exemple, jMen ai une.
    ArrÊtez cher Jeff (sauf quand cela est vraiment nécessaire) et les autres de nous rapporter tout ce qui va mal. On le sait.
    Parlez nous de ce qui va bien.
    (Et je ne parle pas que de blogs, que de gadgets. c'est rendu que l'on en est à parler davantage de blogs et de para-journalisme (bref d ejournalisme fait par de snon-journalistes) sur ce blog et ailleurs que de journalisme.
    C'est MEDIA café ou c'est café tout court? Si c'est juste un café pour jaser, moi je décroche.
    Ce qui m'intéresse, c'est l'amélioration du journaqlisme.
    Arrêtons de pleurer, arrêtons de nous déprimer (on l'est bien assez), retroussons nos manches et parlons de solutions.
    Parlez nous Jeff de ce que vous faites (et pas juste votre entreprise, de vos concurrents aussi, même si ça doit être difficile de parler en bien de concurrents).
    ParleZ nous surtout des résultats. Bref, pas juste on a refait la maquette ou on a suggéré ceci ou cela dans tel ou tel quotidien mais: depuis que tel quotidien a mis en activité telle suggestion, il s'est fait telle chose.
    Et puis pas juste des business (tel journal a vu son tirage augmenter) mais des journalsites, des individus.
    Telle série par telle personne.
    Parce que je me suis rendu compte que dans la vie, si on veut progresser, faut des héros. Des modèles.
    Pas pour rien que dans l'armée on décerne des médailles et que l'on cite les héros en exemple aux jeuens soldats. Idem pour le monde du spedtacle ou les sports. Les champions deviennent des idoles.
    Cessons de dire que Newsweek fait des bavurs ou le New York Times etc. et citons en exemple ce qui va bien.
    Pas pour créer un club d'admiration mutuelle.
    Pas pour cacher ce qui va mal.
    Pour encourager ce qui va bien, de façon à ce que ça puisse être imité.
    Alors promis, Jeff? Plus de Jarvis et de commentaires creux qui n'apportent rien de nouveau (tout de même curieux: un monsieur qui se plaint de la suprficialité et de la répétition et des nouvelles inutiles et qui pond un texte complètement inutile o;u toute personne le moindrement au courant de ce qui s epasse sur les médias n'apprend rien.
    Je veux du POSITIF. Et j'ai bien peur que les gens qui lisent ce blogg (paraît qu'ils dépassent maintenant la centaine, quelques jours après sa création en français...) mais qui écrivent bien peu (il n'y a pas encore dix signatures différentes sur ce blog), veulent.
    Des SOLUTIONS. Pas juste dire que ça va mal. Ça on le sait.
    Mais on s'en sort comment?
    Et qu'on me lâche aussi les commentaires genre: les journaux (le sjournalistes) c'est fini.
    Maintenant tout le monde fait son blog , tout le monde s,informe soi-même, etc.
    Ok?
    Pierre Vennat

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  2. Pierre,

    Ce blog n'est pas mon blog. Il essaye d'être celui d'une communauté qui s'intéresse aux media. Pour l'instant, je suis le seul à lancer des sujets mais ce n'est pas la vocation de ce blog. TOUT LE MONDE PEUT LANCER DES SUJETS.

    Jarvis ne se contente pas de critiquer, il donne des idées. Lisez bien. Plus de commentateurs télé, plus de critiques dans les journaux payés une fortune… Histoire d'investir l'argent ailleurs. C'est du concret. Ca devrait faire réagir des gens. Bonne idées ou mauvaises idées?

    Des solutions, j'en donne parfois. Par exemple, sur le local, j'ai donné deux idées qui marchent. J'ai parlé des journaux pour enfants qui fonctionnent bien. Aux autres d'apporter des idées. C'est une conversation pas un monologue de Jeff.

    Je parle aussi des choses qui marchent en ce moment. Tant sur le plan business, que sur la satisfaction d'une audience. Que voulez-vous, ces choses sont plutôt sur internet. Pas à la télé dans le cadre de l'information. Pas dans les journaux… Il y en a sans doute… c'est le lieu pour en parler. Je ne connais pas tout. Loin de là. A CHACUN D'APPORTER SON EXPERIENCE SUR CE BLOG ET DE LA PARTAGER.

    Sur un des commentaires que j'ai fait, je propose aux gens d'envoyer des PDF de choses qu'ils font et qui fonctionnent. Je les mettrai en ligne.

    Pour l'instant, pas grand chose. Il faut du temps à ce blog. Il est jeune. J'essaye de mettre tous les jours quelque chose pour que la conversation continue.

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  3. Mon cher Mignon, je crois avoir écrit quatre ou cinq fois que je trouvais votre initiative admirable.

    Est-ce que je réagirais à pratiquement toutes les interventions si le site ne m'intéressait pas.

    Vous avez raison de dire que cela ne doit pas être le site de Mignon ou un monologue. Cela ne doit pas être le site de Vennat ou un dialogue purement Vennat-Mignon non plus.

    Mais c'est tout de même pas de votre faute si vous êtes pour ainsi dire le seul à proposer des sujets et moi à peu près le seul à réagir (au point que des fois je me dis que je devrais peut-être réagir moins pour que les autres parlent davantage).

    Mais c'est une fausse solution.

    Nous avions au Québec Coinmedia qui avait inauguré un forum. Son créateur s'est découragé et maintenant ce site n'offre que des "services " à la communauté journalistique (surtout pigistes).

    Pourtant tout le monde pouvait y écrire.

    La Fédération professionnelle des journalistes (plus de 1000 membres qui font du journalisme à plein temps), entretient un site, la Journa-liste.

    Depuis quelque temps, à peu près plus personne n'y écrit. Vous y placez vos invitations, personne ne réagit. Ça ne vise sûrement pas Jeff Mignon. (Ni Vennat, j'y écris plus depuis des semaines, sinon des mois, sauf un bref interlude il y a quelques semaines pour tenter (en vain) de la ranimer.

    Heureusement nous avons, au Québec, le magazine (écrit) le Trente qui propose d'intéressants débats. Mais ses collaborateurs (excellents) sont peu nombreux. Et c'est un mensuel. Lu, mais bon, on le lit en une heure (maximum) et on est un mois à attendre d'autares réflexions.

    Je ne sais pas ce qui suscite cette morosité. Si je le savais, je tâcherais de la combattre.

    Je ne peux pas plus que vous discuter à moi tout seul. D'ailleurs à la longue, je me répète. Si c'est lassant pour moi de me répéter, cela doit l'être encore plus pour les autres d eme lire.

    J'avoue ne pas savoir comment vaincre cette morosité. J'ai suggéré qu'on parle des bons coups, mais comme vous le dites, encore faut-il qu'on les sache.

    En attendant, même retraité (c'est un autre de mes drames, Jeff. Vous, vous pouvez changer des choses, les journalistes qui nous lisent (et qui devraient écrire sur ce blog...) le peuvent, même si des fois ils se sentent impuissants.

    Moi, je suis à la retraite comme journaliste. Encore chanceux que je réussisse encore à passer des idées comme historien (un historien qui n'hésite pas à faire le lien avec l'actualité, parce qu'il est aussi (sinon plus) journaliste dans l'âme et puis sociologue de formatin.

    Je serai donc à l'Université Laval en juin comme paneliste invité. Plus tard à l'Université du Québec à Montréal toujorus comme panelliste.

    Mais c'est sur l'histoire politqiue du Québec.

    Et vendredi,je passe la journée au Conseil de presse, dont je suis (entre autre) membre du Comité des plaintes et de l'éthique de l'information. Ensemble, les 23 membres du Conseil, nous tâchons de suggérer par nos jugements et avis des moyens d'améliorer la qualité du journalisme au Québec.

    (Peut-être pourriez-vous aller sur le site du Conseil de presse du Québec et de ses jugements et en tirer des choses intéressantes. Suis mal placé pour vous dire si ça intéresse les gens (surtout de l'extérieur du Québec) ou pas.

    Suggérer des sujets moi-même. Je le fais, somme toute, dans mes réactions à vos textes (et à ceux des autres quand il y en a.) Mais je ne pourrai, c'est évident (et même souhaitable pour ne pas monopoliser) réagir à tout.

    Je peux difficilement faire plus. Mais j'espère que les gens sortiront de leur morosité. Parce que moi, j'ai fait mon temps.

    Alors Jeff, plus de susceptibilité, hein!...

    Pierre Vennat

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  4. J'ai un certain problème avec la tendance actuelle qui affirme que les journalistes ne sont plus très importants au contenu des médias. Que l'on peut se passer d'eux pour diffuser l'information .... Je pense que le public en général serait plutôt surpris de la pauvreté de l'information, et le manque d'information si on laissait carrément les reines à monsieur et madame tout le monde.


    Déjà que les gens critiquent (et avec raison) le manque d'information internationales, je doute que si on laisse la place des chroniqueurs aux gens du public que ce qui en résulterait serait une vision plus actuelle du monde, juste, globale, etc.


    Aussi je ne voit pas l'intérêt de lire la critique cinéma de mon voisin dans le journal. Si je veux l'avis de mon voisin, je vais le voir et je le lui demande. Si je veux la critique d'un film d'une personne qui en fait son boulot, j'achète le journal. Un critique cinéma ne fait pas seulement dire : oui j'ai aimé, un bon critique doit pouvoir nous expliquer pourquoi, le jeux des acteurs est-il bon, le film aborde-t-il certains thèmes intéressants, des comparaisons avec d'autres film, info sur le réalisateur ; etc. Bref c'est sont boulot et non son passe-temps.

    De même pour les journalistes, c'est leur boulot. Ils ont une formation (en journalisme, en histoire, en science politique, en sociologie ....). Ils peuvent nous expliquer le pourquoi, le comment et tout ça. Ils ont les outils à leur disposition et les sources pour rechercher et vérifier l'information. Ils ont la crédibilité pour interviewer les politiciens, etc.

    Monsieur et madame tout le monde ont d'autres moyens de se faire entendre comme les blogs !! et le courrier du lecteur, les émissions de radio avec tribunes téléphoniques, etc.
    Il est en effet bien que les gens critiquent les médias, mais aussi il faudrait plus de suggestions pour les améliorer.

    Il faut peut-être commencer parmi les futurs journalistes ? Il serait intéressant d'avoir un cours, dans les programmes de journalisme, qui s'intitule : Comment améliorer les médias ? À mon souvenir on lit pleins de livres qui critiquent les médias pour en faire des résumés et des critiques et on discute des problèmes du monde des médias, mais on ne parle pas concrètement de comment redresser la situation. Un cours qui a pour but de créer un média, ou la maquette d'un média qui serait plus accessible, plus informatif, divertissant etc. Un médias qui redonnerait le goût aux gens de lire l'info. Peu importe si ça marche ou non, il faut essayer de changer, d'améliorer.

    Bref ne pas seulement dire aux futurs journalistes qu’il faut absolument rentrer parfaitement dans le moule, qu’il faut à tout prix commencer par les chiens écrasés pour ensuite monter plus haut. C’est plutôt déprimant les chiens écrasés …….

    Madeleine Blanchard

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  5. Mme blanchard vient de résumer, mieux que quiconque jusqu'ici sur ce blog (mois compris bien sûr...) ce qu'il faut faire pour assurer un meilleur journalisme:

    a)arrêter de se plaindre et travailler à chercher des solutions pour un meilleur journalisme;

    b) former des journalismes compétents et innovateurs qui se contenteront pas de dire "ça s'est toujours fait comme cela".

    c) insister sur la compétence et la spécialisation pour une information de qualité, pas croire que tout le monde (y compris les amateurs) peuvent faire n'importe quoi,n'importe où, n'importe comment.

    Le cours qu'elle suggère pour les écoles de journalisme me semble une nécessité. Une autre serait que tous les professeurs de journalisme soient obligé de faire (ou d'avoir fait) un stage minimal d'un an dans un (ou des) médias.

    Je suis toujours surpris de voir combien dans nos universités (et pas seulement qu'en communication) on a un tas de professeurs théoriciens sans aucune expérience pratique.

    Pas pour rien que bien souvent, les étudiants préfèrent les chargés de cours, professeurs à temps partiel avec expérience pratique aux professeurs de carrière qui ne sont jamais sortis de l'université.

    Pierre Vennat

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