Comme le dit Pierre Vennat, on ne va pas pleurer sur notre sort, avançons des idées pour essayer d'améliorer la presse et la rendre plus indispensable à la communauté qu'elle veut servir. Je vais donc poster une série d'idées ou début d'idées. Je vous invite à poster les vôtres. Essayons ainsi d'échanger.
Je suis de plus en plus convaincu que les news géné seront, à terme gratuites (je n'inclue pas la locale). Elles le sont déjà dans leur très vaste majorité: télé, radio, internet, presse écrite gratuite… Je ne vois pas qui va acheter un journal pour ça. Vous? Pas moi. La presse écrite locale remplit, de plus en plus, ses colonnes de news géné. Des news qui sont déjà dépassées à leur parution. C'est de l'argent et de l'énergie dépensées pour rien.
IDEE:
Publier moins de news généralistes mais expliquer en détail celles choisies.
Le journaliste a donc pour objectif de décrypter la news, dans rappeler les éléments de contexte (historique, key players avec courtes bios, chiffres clés, textes législatifs si nécessaire, etc.). Il explique aussi les notions clés. Il aide, encore, à comprendre les conséquences de l'événement.
Je pense qu'il faut faire du journal un lieu où "j'apprends sur les grands événement nationaux et internationaux". Et où je peux apprendre/comprendre en profondeur. De la qualité, pas de la quantité.
Expliquer devrait permettre à la presse de toucher un public jeune qui ne demande qu'à comprendre le monde qui les entoure -- "make me smart". Mais aussi de regagner, peu à peu, un lectorat qui est parti, fatigué de se sentir idiot après avoir lu le journal.
Expliquer c'est redonner un rôle unique à la presse écrite quotidienne. Donc une valeur unique.
Moins de news nationales et internationales, c'est de quoi faire des économies (temps, papier, encre, force de travail…) pour investir dans une meilleure couverture de la locale, dans les nouvelles technologies et dans la formation des équipes.
Je n'embarquerai pas dans la discussion gratuité vs payer.
ReplyDeleteLes finances de chacun et la façon de gérer son budget c'est personnel. Reste que bien des gens, à commencer par moi, sont prêts à payer pour de la qualité.
Par exemple je connais des gens qui comme moi préfèrent aller à une station de service "avec service" plutôt qu'à un gaz bar libre-service pour ne pas avoir à se salir les mains, pour que quelqu'un vérifie pour eux leur pression d'huile, de pneus, etc.
Des gens qui préfèrent aller dans un bon restaurant et y mettre le prix pour bien manger plutôt que d'aller dans un MacDonald, un burger king, un Poulet Kentucky et j'en passe.
Et qui vont payer pour aller au cinéma en salle, parce que c'est une sortie, parce qu'ils veulent voir le film tout de suite au lieu d'attendre (seulement quelques semaines dans bien des cas) que le film apparaisse au club vidéo, bref le cinéma maison beaucoup moins cher.
Et d'autres qui ne veulent pas aller dans des centres commerciaux (oui ça existe...) pour ne pas avoir à faire la queue et qui préfèrent du service personnalisé (souvent plus cher) dans des boutiques spécialisées.
Donc oublions la question de payer, mais rappelons-nous d'une chose: si tu paies, tu en veux pour ton argent et tu veux la qualité.
Bref, là où je rejoins Jeff, c'est que si un journal se vend, il doit m'offrir ce que je n'ai pas gratuitement.
Des enquêtes.
Bon, donc, je veux un journal qui m'offrira des enquêtes (le journalisme d'enquête est souvent présenté par les journalistes canadiens et québécois comme la solution à la survie des médias. Des enquêtes en profondeur que les autres ne font pas).
Cela veut dire (ou voudrait dire) pour un journal local (payant ou pas): êtes vous bien soignés dans les hôpitaux de votre région (avec enquête aupre`s de spatients; de smédecins et infirmières, sont-ils en nombre suffisants, les appareils de chirurgie, els facilités de réadaptation sont-elles en nombre suffisant, etc.
Des enquêtes sur les écoles de vos enfants. Apprennent-ils vraiment? Les profs sont-ils compétents? Sont-ils trop nombreux par classe? Y a-t-il des problemes de discipline? Comment les règle-t-on.
Idem sur les centres de petite enfance (les garderies), les parcs, les arénas et terrains de jeux, l'environnement (l'air est-ll pollué, l'eau, peut-on se baigner à la plage de votre région, l'eau potable est-elle buvable (ou a-t-elle un goût immonde), vos rues sont-elles bien entretenues (et au Québec déneigées?), vos politiciens locaux sont-ils honnêtes, les contrats octroyés au plus bas soumissionnaire avec système de soumissions publiques ou aux amis des politiciens (ou à ceux qui donnent à la caisse électorale).
Du journalisme d'enquête. Voilà je pense la solution.
Sur tout ce qui se passe chez vous... Ou devrait s'y passer (bref les journalistes ne devraient pas raconter ce qui se passe, mais epxliquer (et dénoncer) ce qui ne se fait pas et devrait être fait.
Pour un début, cela ferait un changement.
Contrairement à Jeff (mais il se peut que cela ne soit qu'une simple nuance de vocabulaire sur les définitions) je ne crois pas que les gens aient trop de nouvelles. Je crois que ce que on leur rabat les oreilles souvent n'est pas de la nouvelle ou n'est pas assez significatif.
Par exemple, on va faire des tas de reportages sur un incendie qui a fait sept morts, raconter que la maison était une trappe à feu, qu'il n'y avait ni gicleur, ni détecteur de fumée, etc.
Mais a-ton fait une série (une enquête fouillée) sur toutes les maisons trappe à feu d'une ville, d'une rue, d'un quartier, identifier les propriétaires (souvent des trusts), les amener devant les tribunaux (pour non respect des normes de sécurité),etc.
On va publier une nouvelle sur un accident de circulation mortel survenu parce que une courbe est dangereuse, parce qu'une rue a été mal déblayée l'hiver et la chaussée trop glissante, mais a-t-on fait campagne (qu'est-ce qui empêche un journal de faire campagne pour le bien public) pour des rues mieux pavées, mieux entretenues, harceler les politiciens locaux et les responsables de la voirie en publiant reportages, photos sur les trous de la chaussée, demander des corfectifs pour les courbes dangereuses, etc.
Ceci dnas tous les domaines.
Quand je parle de journalisme engagé, je ne parle pas d'un journal qui va appuyer le candidat républicain (conservateur) ou démocrate (libéral, néo-démocrate), les fédéralistes ou les indépendantistes québécois et canadiens.
Je parle d'un journal qui va faire campagne pour des écoles de qualité, avec des reportages (pour encourager) sur celles où les élèves réussissent le mieux et qui va nommer et tâcher de savoir pourqui ça va plus mal ailleurs.
Idem pour le conseilmunicipal, etc.
Ça va comme suggestions pour un début. Et vous avez remarqué... j'ai pas parlé de gadget. Tout cela peut êtr fait par un journal écrit, quotidien ou hebdo (on parle pas assez des hebdos dans les forums journalistiques, la pluart de ceux qui y écrivent viennent des grands centres (aux USA, au Canada et sans doute ailleurs... et la plupart des journalistes oeuvrent dna sles grandes villes où se trouvent les gros médias), reste que c'est souvent (au Québec en tout cas) dans les petites localités où il y a un petit hebdo (souvent pour pas dire toujorus gratuit) que les gens savent le plus ce qui s epasse chez eux dans leur école (il n'y en a souvent qu'une), leur hôpital (idem). Dans les grandes villes, on ne donne que des survols.
Et Jeff, si j'avais un journal comme je le suggère, moi je paierais.
Après tout je paie souvent $20 et plus pour un bon livre, $30 et plus pour un bon dîner au restaurant, $20 et plus pour une bonne bouteille de vin.
Et je vous dirai pas comment coûte ma voiture (japonaise...)
La qualité n'a pas de prix.
Mais encore faut-il la mettre.
Merci d'avoir lancé ce débat positif. Espérons que d'autres embarqueront.
Pierre Vennat