La Presse (quotidien de Montréal) d'aujourd'hui (samedi 28 mai) publie un article conjointement avec 44 autres médias canadiens sur LES CHEMINS TORTUEUX DE L'ACCÈS A L'INFORMATION.
89 journalistes de 45 quotidiens canadiens différents, anglophones et francophones, de toutes les provinces du Canada, ont mené une enquête commune chacun dans leur patelin, en jouant au citoyen ordinaire (en ne disant pas qu'ils étaient journalistes) pour savoir comment trouver la réponse à des questions aussi banales que A QUEL MOMENT LA VILLE PRÉVOIT-ELLE RÉPARER MA RUE. Ou COMBIEN D'INCIDENTS VIOLENTS SONT SURVENUS DANS TELLE ÉCOLE DE MA RÉGION?
En THÉORIE, n'importe quel citoyen peut obtenir ce genre de renseignements...
En théorie...
En pratique, force fut de constater que la plupart du temps, non seulement les administrations ne coopèrent pas, mais elles font tout pour vous mettre les bâtons dans les roues.
En un mot, on a réussi, dans seulement 32% des cas, à savoir QUI ÉTAIT EN CHARGE....
REste que ce genre d'enquête, où 45 médias écrits (rien n'empèche les stations radiophoniques, les cybernautes ou les postes de télévision d'en faire autant) constitue unevoie d'avenir.
Constat désolant toutefois. Certaines administrations publiques demandent jusqu'à $1000 pour fournir des renseignements qui sont pourtants de l'ordre public.
Pas certain qu'un citoyen ordinaire peut alors faire souvent des demandes...
J'ai aimé aussi que des médias peuvent se mettre ensemble pour faire des enquêtes nationales... Vrai que la concurrence est forte dans chaque ville et que c'est un peu utopique de demander à des quotidiens d'une même ville de s'unir.
Mais qu'est-ce qui empêche un quotidien de l'est du pays de s'unir avec un citoyen de l'ouest, un du nord avec du sud, en posant les mêmes questions, en enquêtant sur les mêmes choses pour donner a`leurs lecteurs un tableau plus complet en faisant la comparaison entre ce qui se fait chez eux et ce qui se fait ailleurs.
Je trouve que c'est une bonne idée.
Et comme notre ami Jeff nous demande souvent QU'EN PENSEZ VOUS, je dis à Jeff: et vous Jeff, qui gagnez votre croute partiellement en suggérant toute sorte d'améliorations (fort valables et souvent orignales) que pensez-vous de cette initiative canadienne et québécoise?
Pierre Vennat
C'est une enquête très intéressante. Et l'idée de l'avoir faite en même temps au Canada, dans plusieurs villes, lui donne force.
ReplyDeleteJ'espère qu'un tableau de comparaisons sera publié quelque part. Informez-nous.
Mais, je note dans le texte de la Presse: "On pourrait croire que la Loi sur l'accès à l'information sert d'abord les médias, qui l'utilisent pour débusquer des nouvelles. Erreur! Les premiers utilisateurs sont les citoyens, qui constituent en effet 80 % des requérants." Ce qui confirme d'après moi (corrigez-moi si je me trompe):
1- Les citoyens veulent savoir en détail pourquoi telle ou telle chose ne fonctionne pas. Je cite la Presse encore: "C'est le cas de Jutta Mason, une résidante de Toronto qui, inquiète du manque d'entretien des parcs près de chez elle, a demandé à la Ville certains documents afin de savoir quels travaux sont réalisés dans les parcs de Toronto et quels sont les budgets afférents".
Donc l'idée que je proposais hier -- Qui est en charge? -- a toutes les chances d'attirer des lecteurs. Parlez-moi de ce qui me touche.
2- Que les journalistes ne s'intéressent pas assez à ça. Et de fait, n'habituent pas assez les administrations à rendre des comptes à la communauté qui les paye. Et ainsi, n'ont pas le carnet d'adresses qui permet de passer les barrières de l'administration et d'informer les membres de la communauté.
Pierre, vous parliez de "militantisme". Il est là le militantisme du journaliste. Servir la communauté et fournir des informations qui la touchent.
CAR UNE NEWS C'EST CE QUI AFFECTE LA VIE DE LA COMMUNAUTE POUR LAQUELLE J'ECRIS. CE N'EST PAS CE QUE MOI JOURNALISTE J'AI DECIDE QU'IL FALLAIT ECRIRE. Servir les centres d'intérêts de la communauté, pas des journalistes. Il y a des journaux, des blogs et des listes pour ça.
Je ne peux que dire d'accord Jeff, sur tout ela ligne et déplorer comme vous, que trop de médias (surtout les médias, à ne pas confondre avec les journalistes même si trop de journalistes se soucient peu de leur public et uniquement de leur carrière) ne jouent pas davantage leur rôle de chien de garde dans leur communauté.
ReplyDeleteMais ça change. (L'enquête en est une preuve). Il y a aussi à la télé québécoise des émissions intéressantes comme La Facture, où on aide les gens à éviter les fraudeurs, on dénonce des fraudeurs, on aide à régler des différents, etc. Et une autre qui s'appelle J.E. (pour journalisme d'enquête...) des enquêtes non pas sur la politique (genre Watergate, ce qui ne veut pas dire que l'enquête de Bernstein et Woodward ne s'imposait pas à l'époque) mais sur des problèmes comme vous le mentionnez... La première à Radio-Canada, la seconde à TVA.
Mais pour faire des enquêtes, faut que le média y mette du personnel etdu temps au (ou aux) journaliste ainsi dégagé pour faire quelquoe chose de valable. Pas juste faire de l'événementiel.
Malheureusement, dans cet empire de machine à sous dont sont devenus trop de médias et dans cette course au vedettariat dans laquelle succombent trop de journalistes, on fait bien peu de militantisme, qui, comme vous le dites, ne signifie pas d'appuyer un parti politique ou un lobby mais bien de militer pour le mieux-être de ses voisins, ses parents, ses lecteurs, auditeurs, téléspectateurs et ma foi, pour le sien, car si un journaliste obtient une amélioration pour une rue, une école, un pont, une route, etc., il (ou ses amis, ses parents, ses voisins) est suscpetible d'en profiter, non?
Bref nous sommes d'accord, mon cher Jeff. Arriverons-nous à persuader les autres. Ma foi, faut être optimiste... Rome ne s'est pas construit en un jour.
Pierre Vennat